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Comment vaincre le boreout

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Le "burnout", tout le monde en a entendu parler. Beaucoup en ont ressenti les effets dans notre époque de dingues. Les connaisseurs du mot "boreout" ne courent pas les rues. ARTE en parlait dans le magazine "X:enius" de lundi dernier

0.jpgJe préviens, les allergiques à l'english vont avoir de l'urticaire à lire ce billet et ce ne sera pas des suites du pollen saisonnier:

"To burn", c'est (se) brûler.

"To bore", c'est s'ennuyer. 

Le "boreout" (ou "bore-out"), c'est l'inverse du "burnout" (ou "burn-out"), le passage du trop plein au trop vide dans lequel il ne reste plus que l'ennui.

Les scientifiques distinguent deux types d’ennui: l’état de morosité passager et une lassitude permanente dans tous les aspects de la vie. Une personne qui s’ennuie constamment et n’est pas suffisamment sollicitée au travail peut finir par éprouver un « bore-out ».

Chacun se réjouit de faire la pause dans la vie dite "active", mais pas quand la pause devient chronique et qu'elle est imposée sans permettre de l'utiliser pour se détendre.

Sans occupations ou loisirs compensatoires, tout le plaisir disparaît.

Le jeune cherche un job rémunéré pour meubler son temps en relation ou en compensation avec les longues heures d'études pendant lesquelles il a usé ses fonds de culottes sur les bancs de l'école.

Un job ne veut pas dire "travail" dans le sens du bas latin "trepalium", la déformation de "tripalium", l'instrument formé de trois pieux, auquel on attachait les animaux pour les ferrer ou les esclaves pour les punir.

D'ailleurs, ce travail-là, c'est presque ringard.

Les robots sont arrivés et vont bousculer tout cela en jetant les travaux répétitifs aux orties de l'histoire.

En attendant, les "jobs à la con" existent plus souvent qu'on ne l'imagine, à cause des absences de "challenges professionnels" et de défis à surmonter.

Un documentaire de ARTE parlait de cet ennui comme d’une pathologie professionnelle. Une jeune en avait écrit un "bestseller" de sa détresse :

(*)

Le sujet avait été évoqué avec un certain humour sous cet angle dans cet article: "Tu bores ou quoi?".

L'humour, j'aime mais il n'est pas toujours de rigueur quand le sujet mène à la dépression. 

L'utilisation d'Internet au bureau pour pallier ce phénomène, devient de plus en plus toléré quand il n'est pas filtré.

Mais, même cela ne comble pas toujours le besoin d'(inter)activité. 

Stimuler les échanges d'informations peut aider par la possibilité de sortir de la "prestation de services" et donner le goût à entreprendre.

L'ennui peut favoriser la créativité mais, les prédispositions ne sont pas garanties sur facture.

0.jpgVient à l'esprit les fonctionnaires désœuvrés du secteur public et de l'administration, les "borés" (toujours "beurrés", comme on le croit).

Ce phénomène peut tout aussi bien se présenter dans le secteur privé.

Dans ce cas, il est souvent conseillé à l'employé de se former, de se préparer dans les matières susceptibles de servir dans le futur à l'entreprise.

"susceptibles" un mot en trop qui dépassent parfois l'entendement. 

Conseiller sans orientation, sans objectif, c'est faire tomber le conseil dans les oubliettes dès que l'effort d'apprentissage ne porte pas ses fruits et n'apporte aucune fierté à celui qui avait consenti l'effort.

"Time is money" et le "return on investment" n'est pas réservé uniquement en monnaies sonnantes et trébuchantes.

Sans activité, sans possibilité d'utiliser les temps morts, l'employé se retrouve parfois pire qu'en prison. 

Vous serez récompensé en fonction de votre rentabilité, dit la société. 

- Nous, on ne demande pas mieux, répond le jeune.

Il faut pouvoir rêver pour travailler, ai-je écrit.

D'accord, mais rêver se fait avec des incitants et une certaine orientation pour ne pas se perdre dans de grands écarts.

Le burnout, c'est avoir trop d'objectifs à remplir, à planifier, à classer, à définir entre important et/ou urgent.

Le boreout, un manque d'objectifs tout simplement.

Les causes peuvent être diverses.

  • Une tromperie à l'engagement, de l'employeur ou de l'employé qui entraîne une mauvaise corrélation avec le travail à réaliser.
  • Un mauvais dispatching des tâches qui entraîne le "burnout" pour les uns et "boreout" pour les autres. Le rôle principal des DRH devrait être d'orienter les collaborateurs et  renforcer le "team spirit". (esprit d'équipe dont l'efficacité peut être un autre mythe selon cet autre X:enius)  
  • Un ralentissement des activités de l'entreprise à cause de la crise.
  • Une mise à l'écart appelée "mobbing", classée dans la catégorie "harcèlement". Quand les entreprises ne peuvent plus se permettre de virer dans les règles, elles placent ses employés dans des locaux dits "sarcophage", loin des décisions stratégiques en espérant que de guerre lasse, ils s'en iront d'eux mêmes

Dans tous ces cas, l'habit peut faire le moine et certaines tronches de véritables habits.  

Une mauvaise gestion des ressources humaines entraîne des arrêts maladie, de l’absentéisme. 

Les DRH pensent que la pyramide des âges s'inverse pour prendre une forme de sablier avec les anciens au sommet et qu'avec le poids des budgets grandissant, ils feront effondrer la pyramide entière jusqu'à la momification de la société qui les emploie. 

L'ennui est démodé, puisqu'il faut rester agile, pas trop fragile et surtout pas trop cher.  

Ce dernier point permet de changer de volet.

Passons au papy et à la mamy, ceux que l'on classe parmi les "p'tits vieux". 

Le "boreout" ressenti pendant la phase dite "active" arrive aussi immédiatement, ou presque, à la retraite.

 

0.jpg"Papy continue à boomer"

Démoder un travailleur, c'est aussi l'inciter à prendre la retraite de cette vie active vers d'autres occupations rentables. 

Ici, on travaille. La rentabilité, il faudra la chercher ailleurs que chez nous.

Plus la première phase a été "active", plus le "boreout" sera ressenti à la retraite sans atterrissage en douceur.

Les vols d'Icare sont nombreux là haut dans les nuages de leur inconscience. 

La retraite est souvent espérée après une vie active souvent manuelle.

Une fois, la limite d'âge atteinte dans les professions privilégiées intellectuelles, le passage peut devenir très sensible au moment de tourner la page vers un autre chapitre.

Eux essayent même de passer même leur tour comme un poker "Impair et passe". 

L'homme vieillissant, corrodé de l'intérieur par l'entreprise, finit par confondre souvenirs lointains et mémoire courte.

Trop occupée à s'occuper de tout et de rien, il est difficile d'imaginer que l'envie d'en finir, elle-même, ait une fin et que l'on rêve parfois à reprendre le collier sans trop le serrer.

Imaginer le moment de "la grande casse", de la vaisselle d'une porcelaine à l'autre pour jouir de la vie, ils n'en ont parfois pas envie.

Ce "passage se vend difficilement" en fonction des espérances de chacun entre ceux qui s'en vont, ceux qui restent et qui en rêvent.

Johnny chante "J'ai oublié de vivre", mais ne passe pas le flambeau.

Le dernier livre de Michel Drucker "De la lumière à l'oubli" accompagne ceux qui font partie du show-biz et remarque que leur chute est parfois vertigineuse sur les sentiers de la gloire dans laquelle il faut paraître avant tout.

"Bien vieillir sans se mentir", accepter les années, ça s'apprend d'après l'analyse du dernier magazine "Psychologies".

La liste des recommandations est longue dans le magazine:

  • Aller vers plus d'authenticité et de sagesse. 
  • Se confronter aux questions existentielles bienfaisantes
  • Faire la fête de chaque décennie qui passe.
  • Faire le bilan du passé sans le mettre aux nues
  • Résister par la désinvolture, la résignation ou l'acceptation, mais résister
  • Inventer son âge
  • Aller vers soi pour y trouver des ressources.
  • Garder sa spiritualité en riant de tout et de rien.
  • Avoir des projets toujours différents
  • Neutraliser les regrets qui ne sont qu'une perte de temps
  • User le "contracté-relâché"
  • Accentuer sa plasticité cérébrale
  • Fréquenter les enthousiastes.
  • Rythmer son temps avec l'actualité
  • Apprendre à être seul
  • Et....créer, tout simplement

Il y en a pour tous les goûts et les conseils peuvent être très similaires pour les anciens comme pour les nouveaux. 

0.jpgLe livre de Thierry Gaubert, "Ne trichez plus avec vous-même et avec les autres" (à écouter) nous apprend à gérer l'imprévu de la consommation à la santé, en passant par l'éducation, la psychologie, l'économie, l'environnement, la technologie... sans fuir et sans peur car cela ne fonctionne pas et ne donne pas la solution pour y échapper...

Etre vieux est un état surréaliste qui pourrait commencer dès la deuxième phase de la vie quand on commence à se poser des questions existentielles.

Cela devient plus réaliste au moment où on paye un prix plus doux par l'annonce d'une place "Senior" au guichet pour assister à un évènement.

Supposons qu'on s'est organisé pour la retraite.

On a des plans financés.

Objectif n°1: Cela commence en général par des vacances bien méritées que l'on a pas eu le temps de prendre ou pas encore assez. Objectif n°2: Au retour, s'organiser. Tapissage, peinture des murs qu'il faut rafraîchir, bêcher le jardin... et j'en passe et des meilleurs pour que les vacances perdurent. Un vrai nettoyage de printemps... avant l'été, l'époque de tous les excès.

Quand l'hiver est là, que le sol dur ne permet plus de s'occuper du jardin et que les murs de la maisons ont été repeints, il faut inventer son temps.

S'occuper de la cuisine, de tâches ménagères, de cuisine dont on a jamais fait qu'applaudir la réalisation de l'épouse au foyer et que l'on rangeait  dans l'intendance.

Au début, plein de bonnes initiatives à bien faire. Puis, insensiblement, cela lasse. L'intendance, c'est un métier.

Identifier le mal potentiel de la retraite sans fioritures, se fait avant de la prendre pour éviter les grognes de sa "consommation".

Plus de motivations, plus de guides de haut en bas, d'échelon en échelon.

Là, cela commence à coincer avec le manque qui se ressent plus vite qu'on le croit. 

Le toit au dessus de sa tête, c'est fou ce que cela assurait ses arrières. Le problème, c'est que les murs peuvent devenir des cages. Alors, heureusement, qu'il y a le chien qui force à en sortir par n'importe quel temps.

Les compétences, la beauté, la séduction n'ont pas disparu, mais elles se retrouvent sur l'écorce du bel arbre que l'on a été dont la sève ne remonte pas toujours jusqu'à son sommet.

Souvent après-coup, certains se raccrochent à ce qu'ils ont fait dans le passé. Ils essayent d'utiliser les compétences pour lesquelles on les payait.

- Cherchez pas Doc, c'est dans la tête et les jambes qu'il faut trouver des ressources.

Un beau physique de la belle carrosserie et le moteur dont il faut empêcher qu'il toussote quand les bougies (quand elles sont encore nécessaires) perdent le punch nécessaire au "starter". 

Alors, cela tourne en rond et on ronge le frein après avoir chatouillé un peu trop l'accélérateur...

Le mot cancer du boreout peut avoir plus drastique encore, mais ne brûlons pas les étapes. Là, c'est le retour du burnout dans un autre genre.

Oui, le retraité est payé "pour ne rien faire". La pension de retraite est assurée financièrement en partie. En partie, parce qu'elle ne permet pas des extravagances que l'on retrouve dans des sphères bien plus élevées.

Quand on ne naît pas avec l'expérience du rentier et quand on a quelques ambitions, c'est dure.

A la retraite, on arrive aux même symptômes que les chômeurs.

Il y a le bénévolat, allez-vous dire.

C'est vrai, mais quelque part, c'est remplir un trou que quelqu'un aurait pu combler en juste cause dans un autre espace-temps.

Qui sont les plus touchés par ce phénomène de boreout?

  • Le jeune diplômé avec un emploi en dessous de ses compétences.
  • Le senior qui est resté cantonné dans une tâche guidée par des supérieurs et n'a eu aucun espoir d'évolution par lui-même et aucun challenge à espérer. 

Il y a des variantes dans les potentiels de monotonies.

On perd vite l'estime en soi. Cela passe par un complexe d'imposture, un sentiment de ne même pas mériter la maigre pension de retraite ou la moindre allocation de chômage.

On lit un peu plus, d'accord, mais le livre manque une certaine interactivité avec l'auteur.

0.jpgAlors, il y a Internet et les réseaux sociaux comme Facebook.

Attention, celui-ci a aussi pris un coup de vieux dans sa fréquentation.

Déserté par les très jeunes qui ont compris l'invasion par leurs aînés qui squattent ce qu'ils considèrent comme leur jardin secret privé, avec le but de les contrôler.

La société a pourtant tout prévu.

Elle veut rendre le troisième âge attractif par la civilisation des loisirs. 

Les "has been" font partie du "Syndrome d'Erostrate". 

Puisque certains ont gardé une signature connue, pourquoi pas? 

Ceux qui n'ont pas de signature et qui sont devenus des "inconnus célèbres" veulent aussi laisser leur pseudo à la postérité.

Tout cela pour dire, qu'avant de sombrer, il faut préparer sa sortie de piste au plus tôt avant l'échéance.

En parler, questionner ceux qui ont déjà franchi le cap.

- Que fait actuellement Victor, depuis sa retraite?

- Ben, c'est simple, il s'occupe de ses petits-enfants.   

Ah, oui, ceux qui vont en voyage avec eux et qui souffrent après du jeûne au ventre et ont perdu quelques kilos... C'est tout bénef, non?

Les enfants ont leur vie et ils ne veulent pas nécessairement avoir leurs parents dans leurs pattes ou dans leur sillage. Chacun dans son ornière. Quant aux petits-enfants, cela marche pendant les quelques premières années, mais après...  

Les sans-enfants n'ont qu'à faire comme si, quand tout est fait sur mesure dans la société béate d'admiration pour elle-même. 

Le bal des fonctionnaires n'est pas fait pour les chiens, non? 

La journée du p'tits vieux commence par un petit-déjeuner pris en longueur là où en apprend à mieux se (re)connaitre en couple.

Après Madame retrouve ses tâches ménagères et Papy retourne la télé voir le feuilleton et les séries dans une invasion de "binge-watching", le gavage télévisuel, pendant la journée. 

Les séries américaines lassent plus vite que leur ombre. 

- De mon temps, les programmes de la télé étaient plus intéressants. Ils ne sont plus ce qu'ils étaient...

Le lunch est souvent pris plus tôt qu'à midi. Ce n'est pas vraiment une conséquence d'une avance à l'allumage, mais parce que l'épouse a dit qu'elle avait vu dans les publicités quelques bonnes affaires à faire qu'elle se réservait pour l'après-midi.

Après ce sera le café dans un ambiance feutrée d'une taverne avant de rentrer pour suivre les autres actualités, les Koh-Lanta, les "The Voice" pour le pousse-café...

Un art de consommation de son temps.

Ah, oui, l'art, j'oubliais... l'émission d'ARTE parlait d'art-thérapie.  

(*)

L'art, c'est chouette, non?

Il y a tellement de trous dans la journée et tellement de moyens disponibles pour y remédier quand ce putain de temps vide prend le dessus.

Guillaume Musso, 40 ans et troisième vendeur de livres français avec 22 millions d'exemplaires après Marc Levy et Jean d'Ormesson.

Il assume sa position d'écrivain populaire en tant que "storyteller".

Pourquoi un tel succès?

N'est-ce pas à cause du fait qu'obnubilé par les questions de temps dans ses histoires, il turlupine aussi ses lecteurs?

Les titres de ses livres en témoignent: "7 ans après", "Et après", "Demain", "Central Park" qui se déroulait en temps réel et son dernier "L'instant présent" qui  déroule le temps avec un chapitre consacré à une année... 

Il disait à son sujet "Le temps gagne toujours à la fin. Notre arme la plus efficace est peut-être justement de vivre pleinement l’instant présent: en refusant à la fois de se laisser contaminer par les regrets liés au passé et par les projections liées au futur.".

Ceux qui souffrent de "bureout", trop fiers, ne  l'avouent pas. 

"Chacun son métier et les vaches seront bien gardées", dit-on.

Les vaches, elles, regardent les trains passer et ne s'en plaignent pas.

Trouver son propre trou au présent pour garder un futur n'est pas une affaire de tout repos.

Ce trou-là ne se creuse ni à partir d'une émission télé, ni par l'expérience de quelqu'un d'autre. 

La solution de l'un ne se transmet pas à l'autre. 

Très personnelle, elle se crée à faire le grand écart entre volonté, esprit de réussite et d'aventures, entre loisirs constructifs, éducatifs et indépendants d'un timing quelconque sinon le sien.

De ce temps, chacun en a une perception différente en fonction l'âge.

Le travail, lui aussi, est en pleine restructuration.

Quand il n'y a plus de assez de confiture dans le pot à étaler sur son pain, faudra bien l'étaler en l'étirant dessus.

Il faudra peut-être, demain, considérer le travail comme un loisir, un passe-temps par l'apprentissage universitaire en solitaire et assisté en MOOC

Nous vivons une époque jeuniste. "Jeune à tout prix", le titre de l'émission de RTL-TVI de ce dimanche. Pilules et hormones decroissance seront de la partie au catalogue de la prévention du vieillissement.

Une époque qui se refuse de vieillir comme le dit Françoise Hardy dans son livre "Avis non autorisé".

 

0.jpg

L'actu, parlons-en puisqu'elle entre dans le cadre

Le Vif-Express parlait des dessous du meurtre de JMLP qui s'est produit le 8 avril 2015.

Un crépuscule devenu une nuit.

Peut-être, mais je dirais que c'est plutôt un nouveau "Suicide français".

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Ni Jean-Marie Le Pen, ni Eric Zemmour n'ont compris ce qu'était l'évolution et que le monde changeait.

Quant à MMLP, Marion Maréchal, il faudra qu'elle prenne un peu de plomb pour qu'elle puisse s'adresser à quelqu'un sans avoir besoin d'un prompteur. 

0.jpgFaudra-t-il le rejuger le has-been Sarkozy, aux résultats sur le terrain de l'action plutôt que lors de l'effet d'annonce de "Mouvement pour l'Ouverture et l'Innovation" ?

- Jeunes vous lambiniez, J'en suis fort aise. 

- Jeunes-vieux, "happinez" maintenant.

 

Mon cas à strophes:


"Rock around the clock", le titre de la pièce en quatre actes que j'avais créé et joué le jour de mon départ de la vie active. 

Le premier acte s'intitulait "Hier et l'histoire".

Le second, le "Changement par le détail". 

Le troisième, "L'après", un nouveau challenge dans le futur avec sa moitié.

Le quatrième, "Préparez vos mouchoirs" dans lequel je suggérais comment passer l'énergie aux suivants qui devront prendre en considération, un véritable carré à la formule E=MC² pour réussir. 

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J'ai ébauché le sujet dans "Vieillir en douce".

En début 2005, j'avais pris en grippe le ponte américain, descendu chez nous pour nous avertir que notre futur dans la société allait prendre des allures de peau de chagrin après quelques "transformations" sensibles et que, pour y survivre, il fallait penser à "restructurer" ses ambitions dans d'autres horizons de pensées. 

Peut-être devrais-je le remercier après coup, lui qui a été viré après son travail de "warning".

Il m'a permis de terminer deux ans avant l'échéance fatidique pour me remettre en question dans un challenge personnel qui s'est traduit par l'écriture.

L'écriture, c'est aussi accepter la solitude. "C'est hurler sans bruit" comme disait Marguerite Duras

Elle oblige, au moins, de suivre l'actualité et d'y apporter l'imagination de personnages fictifs ou réels pour que le temps passe à la vitesse grand "V". 

Pierre Deproges dans "Vivons en attendant la mort", la pièce dont je parlais la semaine dernière, disait qu'il haïssait l'été parce que six mois après c'était l'hiver. J'ajouterais que j'apprécie le printemps pour son renouveau et l'automne pour ses couleurs.

Il parlait aussi du désœuvré avec son chien jaune: podcast

 

0.jpgLe quartier de d'humour?

Lors de ma visite médicale, j'ai demandé à mon médecin,

- Comment déterminez-vous si on doit placer un patient dans une maison de retraite pour personnes âgées ? 

- Bien, nous remplissons une baignoire, ensuite vous avez le choix entre une petite cuillère, une tasse à thé, et un seau et je leur demande de vider la baignoire.

- Oh, je comprends, une personne normale prendra le seau parce que c'est plus grand qu'une cuillère ou une tasse à thé.

- Non, une personne normale enlèvera le bouchon de la baignoire. Voulez-vous un lit près de la fenêtre ? 

 

Ou peut-être, avec Alex, vous réveiller en pensant à cultiver votre jardin dans la ferme en retrouvant son latin:

 podcast

 

L'enfoiré, 

 

(*) L'erreur de plugin manquant a été signalée à hautetfort. j'espère que cela sera corrigé bientôt. A la sortie de cette la vidéo d'ARTE est toujours visible à cette adresse

 

Citations:

  • « L’ennui est un des visages de la mort.», Julien Green
  • « La symétrie, c'est l'ennui.»,  Victor Hugo
  • « L’ennui fait le fond de la vie, c’est l’ennui qui a inventé les jeux, les distractions, les romans et l’amour.»,  Miguel de Unamuno

Mieux qu'un mal nécessaire

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Le non-marchand, un concept générique qui cache bien des professions. 

soins

Je ne sais si vous êtes comme moi, mais j'ai du mal à situer ce qu'on appelle communément 'le non-marchand'.

Pour moi, tout est marchand.

Une véritable nébuleuse de professions s'y cacherait-il?

Une définition générale de Wiki: organisme sans but lucratif exerçant dans l'économie et la gestion d'entreprise: services fournis par les administrations publiques, et une fraction de ceux de l'économie sociale, tels que ceux fournis par des associations comme bien public. 

Ces services ne sont pas gratuits pour autant. Ils sont payés par des subventions, la caisse publique, une contribution forfaitaire, une cotisation, les dons, les legs, le bénévolat, ... avec des fins morales, altruistes, sociales, éducatives, religieuses, philanthropiques, de santé, etc. ne doivent procurer aucun avantage économique direct à ses membres ou donateurs.

Ils sont pris en compte dans la comptabilité nationale et le calcul du PIB. Ils valent ce qu'ils coûtent. 

Tout est dit par cette phrase "ils valent ce qu'ils coûtent"... 

Quelles sont les professions qui valent ce qu'elles coûtent?

Ce n'est pas beaucoup plus clair. 

Tout ce qui est administratif pourrait être considéré comme non-marchand.

Je faisais partie des administratifs. Je n'ai jamais rien vendu et, pourtant, je ne faisais pas partie du non-marchand.

Cela se complique vraiment pour fixer les limites de ce concept.

Le site du CRIPS définit le terme "non-marchand" par "Branche d'activité dont les organisations fournissent des biens et services à la collectivité sans but de lucre et sont financées principalement par des subsides publicsLe secteur non marchand recouvre une variété d´activités et de services qui vont du culturel à la santé, en passant par le social et l'environnement".

OK, le mot "public" réduit considérablement le champ d'application.

Une tendance existe de considérer les fonctionnaires de l'Etat comme faisant partie exclusivement du "non-marchand". L'Etat est l'officier payeur.

Pour fonctionner, la sonnante et trébuchante provient des dons et des taxes.

Les travailleurs de ce secteur font, donc, parler d'eux périodiquement en défilant dans nos rues mécontents de leur situation qui ne suit pas le niveau de vie des autres secteurs du travail.

soins

19 mars, manifestations. de fonctionnaires.

22 avril, grève du secteur public.

Le but, réduire les effectifs de fonctionnaires. 

Pousser le bouchon, serait de dire qu'ils font partie des "gauchos"....

Un amalgame de plus? 

Il y a quelques temps, le Vif-L'Extress titrait un article "La Gauche en ruine".

Article que Gilles Finchelstein s'empressait de corriger par "La Gauche est en danger de mort" ce qui n'est pas la même chose.

Le contre-pouvoir doit subsister. 

Si la Droite a dû faire son acte de contrition en 2008, la Gauche doit aussi se remettre en question.

La nostalgie d'un temps révolu existe et il n'y a plus qu'un tiers des pays qui revendiquent de se trouver à gauche.

Il y a une longue histoire entre public et privé.

Le justice n'est pas vraiment sans but lucratif, même si l'Etat aimerait bien la rendre autosuffisante comme Alex le laissait entendre avec humour: podcast

Dans le monde dans lequel le profit mène la danse, les travailleurs du non-marchand font souvent office de "mal nécessaire", bien que constituant une part importante de l'activité d'un pays.

Le non-marchand de plus en plus difficile à maintenir le cap vis-à-vis des rémunérations que l'on veut bien encore leur accorder. 

Le bénévolat au sujet duquel j'avais écrit un billet, est souvent catégorisé comme "mal nécessaire" pour combler les carences des travaux qui ne sont plus assez valorisants et qui sans lui, ne seraient plus pris en charge par personne puisqu'ils seraient considérés comme trop chers.

soins

Les dernières manifestations sont la preuve que les revendications justifiées par le réajustement de leur pouvoir d'achat ne trouvent pas d'écho auprès de ceux qui sont appelés à les satisfaire dans notre gouvernement belge qui est passé depuis un an à droite toute après des décennies de gabegies, de revendications des syndicats qui pour exister et avoir des affiliés, se devaient de revendiquer même ce qui n'était pas désiré par ces derniers.

Disons tout de go que ce secteur du non-marchand a manifestement son rôle à jouer dans la société. 

Le secteur public est aussi la cible de privatisation.

Le sketch de "La Poste" est peut-être encore de rigueur, mais pour les postiers eux-mêmes avec le logiciel de Geroute dans les pattes, plus question de flâner aux corneilles. soins

La sécurité d'emploi n'est plus assurée comme par le passé.

Dans le domaine de la santé, un projet de réforme sur l'art infirmier veut inclure des aides soignantes dans le lot, ce qui est rejeté par principe. 

La raison? Palier à une pénurie médicale et ajouter cette nouvelle aide aux deux catégories de praticiens dans les hôpitaux et que ce sont des gradués et des infirmières brevetées qui méritent une rémunération en échange de leur investissement dans les études.

soinsLe niveau de qualification des infirmières brevetés devrait disparaître en n'en formant plus de nouvelles car elles restent trop dépendantes d'un époque révolue durant laquelle les barèmes dans la fonction publique limitaient les salaires et éradiquaient les envies de faire plus que prévu avec des compensations dans les pensions de retraites correspondantes à l'effort rendu.

Bien que moins formées, et moins rémunérées, elles font en fait le même travail.

Les aides soignantes n'apporteraient-elles qu'une couche de plus dans une situation périmée?

La passerelle entre les brevetées et les graduées existe mais est impraticable par la longueur des cours nécessaires.

soinsImposer une formation est manifestement trop lourd pour le résultat final escompté.

Le travail hospitalier va demander d'augmenter de plus en plus les qualifications et que celles-ci soient maintenues par une formation continue dans un métier qui évolue énormément avec la médecine.

En Belgique, les soins à domicile apportent une aide considérable et assurent un sacré boulot.

60% des patients font appel à ce genre de soins, les budgets alloués sont loin de subvenir à cette branche et soutenir des soins de qualité par des professionnels diplômés.

soins90.000 diplômés actifs, c'est énorme par rapport aux 30.000 médecins.

Le paramédical compte 250.000 personnes, voila le prix de l'excellence que tout le monde envie quand on voit des étrangers venir se soigner en Belgique.

Faire mieux est toujours possible et y investir n'est pas à fonds perdus.

Trois jours par an, ce beau monde insiste pour se retrouver entre professionnels pour étudier les meilleurs moyens d'associer coûts et efficacité.

En novembre 2006, de nouvelles discussions arrivaient à mettre 35 millions d'euros de plus sur la table planifiés jusqu'en 2009.

Les syndicats n'avaient pas été contents de ne pas avoir été conviés aux réunions, soit parce que les résultats étaient loin de leurs attentes.

Quand on voit le besoin de considération, de respect pour ces professions qui apportent, en définitive, tellement de soutien à nos semblables dans la détresse, ces trois jours ne représentent que trois gouttes dans l'océan des problèmes de la santé. Mais, bon... le temps a passé.

Aujourd'hui, la peau de chagrin s'est encore rétrécie. 

Justice, cheminots, tous dans le même bain-marie à seriner, à mijoter.

Plus de budgets, les caisses sont vides. L'Europe impose des réformes, peut-être moins cinglantes que celles de la Grèce, mais cela fait que tout le monde se sent visé et vidé de sa substance.

soins

Dans le secteur public, on part comme le privé à la retraite.

Oui, la longueur de vie s'allonge.

Non, elle n'est pas toujours ressentie de la même façon en fin de carrière par tout le monde. Un intello dans un bureau n'est ni un manuel, ni un enseignant qui doit se faire un chemin entre programme et nouveautés toujours plus nombreuses. 

soinsLes budgets de fonctionnement sont réduits par le mot sacré 'austérité".

Les dotations et le personnel diminuent.

L'efficacité est le maître mot dans le privé, pourquoi pas dans le public?  

Cherchez pas docteur, tout est dans la tête et dans les fonds de tiroirs.

Où chercher des budgets en valeurs sonnantes et trébuchantes?

Investir dans la fonction publique, qui y pense encore?

Les obligations d'Etat? Valoriser la fonction publique en actions?

Non, on spécule dans le secteur privé, pas dans le public. 

Quel virage fiscal pour renflouer tout cela d'après le sondage de la population? 

Cette semaine, Bruno avait une conclusion dans un jeu de main dangereux:podcast

soinsLe concept du social égalitaire derrière ou devant nous?

Une question qui n'est pas nécessairement une tendance générale.

Un saut d'index, une retraite planifiée à 67 ans dans quinze ans, c'est voté depuis hier à l'arraché, majorité contre opposition comme on dit dans ces cas-là.

La CSC attaque ce saut d'index à la Cour Constitutionnelle.

La réponse serait-elle dans le 1er mai tout proche dont on dit qu'il sera chaud?

soins

En température extérieure s'entend ou dans les cœurs vaillants où rien n'est impossible... 

Jeudi, l'écolo Jean-Marc Nollet prêche la diminution des cotisations sociales pour garder la compétitivité de la Belgique vis-à-vis de ses pays voisins, d'attaquer les rentiers dans une politique de carrières et d'emplois pour sauver la sécurité sociale. 

soins

Je ne sais si vous êtes comme moi, mais je n'ai pas tout compris dans ce raisonnement. Je ne suis plus les raisonnements...

L'argent, le nerf de la guerre, est-il mieux qu'un mal nécessaire à gauche ou à droite? 

Vendredi, c'est donc le 1er mai. J'aurai peut-être ma réponse.

Oui, mais alors avecl'humour des Chevaliers du Fiel ou avec les foules sentimentales ...

 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • "Quand la vie ne tient qu'à un fil, c'est fou le prix du fil!", Danniel Pennac
  • "Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent des montres", Gramski

Une semaine numérique philosophique

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Le 23 avril, j'assistais à un colloque de la "Semaine numérique" autour des projets "écoles numériques, "passeports TIC" et NEET's organisée par TechnofuturTIC dans le cadre de Wallonie-Bruxelles.

0.jpgLe but

Le ministre Paul Magnette disait que passer à côté de la révolution numérique serait une tragédie pour la Wallonie.

Une tragédie pas uniquement pour la Wallonie, d'ailleurs.

Depuis une trentaine d'années, les TICS (Traitement des Informations et des Communications) se sont imposées comme un standard dans notre manière de s'informer, de communiquer, d'établir des liens sociaux, de travailler, d'acheter, de mener des démarches administratives, de se divertir...

Leur impact sur notre quotidien est loin d'être neutre.

S'ils se révèlent positifs pour ceux qui en maîtrise l'usage, ils restent une source de vulnérabilités et d'exclusion pour ceux qui n'y accèdent pas.

Si elle favorise la créativité et accède à la connaissance, la fracture numérique en devient plus sociale que symbolique en manque de repères NEET's "Not on Education, Employment and Training" d'où l'idée de créer un EPN, un "Espace Publique Numérique".

 

Des TICs au numérique

Ai-je été un geek avant l'heure, me suis-je demandé en 2009 après 40 ans de développements informatiques, eu égard des geeks fastoches qui tentent d'être dans le coup, non tombés dans la "potion magique" comme Obelix ? Monté dans le train du numérique quand celui-ci était encore à l'arrêt ou à vitesses réduites, est un avantage. Aujourd'hui, il a prit une allure de croisière à moyenne ou à grande vitesse.

Parler de l'histoire de l'informatique, je l'ai fait. Sous un angle insolite et insolent dans la "La Grande Gaufre" par la base, alors qu'elle était vue sous l'angle des sociétés d'informatiques qui disparaissaient l'une après l'autre, par un ancien GM avec le titre "La Grande Trappe".

0.jpgLa première tâche de l'informatique fut de dépasser le taylorisme aveugle, d'éviter les tâches répétitives et abrutissantes dont Charlot a été le représentant dans le film des "Temps modernes".

Une autre différence, l'informatique était réservée, au départ, aux entreprises sous la forme de hardware d'abord, de software ensuite.

Le hardware, la "quincaillerie", les grosses machines dont il a fallu se rendre compte que comme outil, elles avaient besoin de plus "mou", de software, de logiciels et de têtes pensantes pour les faire fonctionner de commun accord.

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Les années 80 ont élargi la diffusion de ces machines sous forme du "Personnal Computer" dont les premiers utilisateurs ne savaient que faire avant que les communications via internet ne viennent à leur secours.

On ne parla plus vraiment d'informatique au moment d'entrer dans l'ère du numérique. Ce fut une évolution en marche vers la miniaturisation en suivant l'imagination de ses concepteurs poussée par les rêves de ses utilisateurs.

Aujourd'hui, tout est modulé, organisé en "objets" autonomes les uns des autres qui transitent dans le "cloud", dans les nuages par l'intermédiaire de serveurs gigantesques.

Ces objets sont assemblés, triés, adaptés par encapsulation avec le pouvoir des algorithmes pour en extraire des résultats. 

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Les algorithmes secrets de PageRank de Google traitent ainsi plus 3 milliards de requêtes par jour pour donner des résultats plus en fonction de leur popularité que pour leur pertinence ou leur fiabilité avec la publicité sous-jacente.  

Dans le domaine du numérique, il faut savoir que la fin justifie toujours les moyens.

Le "qui fait quoi" n'intéresse personne, c'est le résultat qui compte et qui sera récompensé.

Pas plus de sentimentalisme inclus dans les processus du numérique avec la règle essentielle du moindre coût.

Un "Question à la une" du 15 avril dernier "Pourquoi tant d'Indiens dans la ville?" était assez explicite de ce que le "moins cher" pouvait apporter, par l'externalisation des hommes et par les tâches délocalisées à Bollywood. Le choc des cultures n'a pas que des douceurs dans les réalités.

Le dumping est devenu social, sociétal et même fiscal.

Il faudra bien, un jour, redescendre du "cloud" pour atterrir sur le plancher des vaches et des hommes pour en faire le P&L (les Profits et Pertes). 

 

Le colloque de la "Semaine numérique" 

Après une introduction par la députée, Olga Zrihen, plusieurs orateurs ont donné leur opinion et leurs expériences sous l'angle de l'école numérique.

André Delacharlerie de l'Agence du numérique a exposé comment l'école se doit d'intégrer le numérique dans les cours:

podcastavant d'énumérer les manquements de moyens:podcast

Bernard Van Asbrouck, lui, sortait un peu du cadre du numérique et remontait les questions au niveau de l'enjeu social majeur pour le futur des jeunes quitte à déterminer ce qui crée leur décrochage dans l'éducation: 

podcastpodcast
Le désaffiliation des jeunes à la modernité et donc du numérique, les amène à devenir une sorte de Robin des Bois dans une "sherwoodisation" qui casserait tout parce qu'ils ne la comprend plus rien dans la société occidentale.  

Cet angle clairvoyant le portait à dire qu'il n'y avait pas réellement une révolution du numérique mais une révolution au niveau des comportements humains vis-à-vis de la complexité des concepts que la société inclut dans ses processus numériques.

La société en est devenue trop exigeante pour l'humain.

0.jpgDéconnecté, le jeune se sent humilié. De plus, l'illisibilité des normes verse dans le flou et le manque de sens des réalités. Un imaginaire qui ne trouve plus de causes qui n'apporte que des effets négatifs, les pousse à anéantir cette société occidentale et à virer dans la symbolisme de la foi. Ils se sont ré-affiliés à une foi qui penche vers Daesch, qui lave plus blanc que blanc.

La dignité humaine impactée dans ses racines saute ainsi la phase de la responsabilité dans celle de la culpabilité.

La solution d'après Bernard Van Asbrouck serait d'adapter les humains à ce qu'ils sont capables de faire en réintroduisant les usages et coutumes du réel.

Réintroduire les us et coutumes veut dire utiliser la pratique plutôt que la théorie.

C'est peut-être ça aussi qui manque dans l'étude du numérique. 

Considéré comme plus efficace ou simplement plus moderne, les processus virtuels dont le numérique construit sa foi, ne fait pas toujours avancer le schmilblick. 

Le FIFO trop rapide ne prend même plus le temps de consolider ses bases dans une lutte entre PPCM et PGCD.

Pas besoin de se leurrer, les TICs ont tué quantitativement plus de jobs qu'il n'en a produit. 

0.jpgCeux que les TICs ont créé, se sont vus eux-mêmes mis en porte-à-faux si pas au rancart dans la poubelle de l'histoire pour seule raison d'efficacité et de rendement. 

Le problème, c'est que nous sommes dans un état d'inefficacité, disait l'écrivain Alexandre Jardin sur son blog «Laissez-nous faire! On a déjà commencé» où il détaille les actions du mouvement citoyen Bleu Blanc Zèbre. 

De jeunes "vedettes" pleines d'espoirs, de promesses, surchargés de diplômes même au nième degré n'ont plus trouvé la contre partie de leurs efforts, même conseillés par des imprésarios, des entraîneurs physiques et mentaux dans une recherche d'un temps à gagner parce que le temps c'est de l'argent dans la physique des fluides intellos.

La métaphore du numérique avec ses boîtes noires, ses objets "unbundled" (dégroupés) qu'il faut intégrer ou désintégrer existe dans l'individualisme et les compétences compartimentées, que nous vivons aujourd'hui.

0.jpgOn a construit des experts, des spécialistes qui pourront dire que le version 6.83 d'un bidule ne fonctionne pas avec la toute nouvelle version 1.02 d'un autre, mais qui n'auront plus une vue d'ensemble à jouer à la marelle au moment de sauter dans la case suivante. 

Si Coubertin disait, le tout est de participer. Il n'avait jamais dit qu'il fallait toujours être le meilleur pour correspondre à l'entreprise d'aujourd'hui, même il s'agit de vaincre la concurrence ou mourir avec elle et pour elle.

Le seul choix serait-il celui de souplesse de la singularité ou celui de la lourdeur de la globalité, entre startups et multinationales?

Aujourd'hui, au bureau, pour raison d'efficacité et de coût, ce sont les téléphones, les écrans, qui construisent les liens entre les hommes. La virtualité entre les gens avec comme complément du "home working" et un peu de "convivialité" des "business centres" ou des "open-space".

Les complexités ont obligé à tout couper en rondelles dans des réductions de voilure en réseaux neuronaux très ou trop spécialisés.

Les professions du savoir ont apporté profusion de la pharmacopée des antidouleurs ou des antidépresseurs.

Mais, comme disait Mikaël Petitjean, "si l'objectivité absolu n'existe pas, des garde-fous méthodologiques permettent de lutter contre les méfaits de la subjectivité pure ou des idéologies. Le principe thèse-antithèse est à la base de toute réflexion sérieuse sans passer obligatoirement d'une démocratie des opinions à une aristocratie des connaissances".  

Le management s'est ainsi retrouvé entubé dans des tubes très étroits comme Madame pipi qui l'est en nettoyant ses lunettes.... de WC.

Alors, pour ne pas faire désobligeant, pour ne pas trop les payer, on les range parmi les "managers du coton tige" ou des "techniciens de surface" ou quelque chose de très approchant.

Chacun met dès lors sa propre petite sève dans la balance, mais ne vit plus assez longtemps pour voir si la plante grandit convenablement.

"Mille milliards de dollars"était un film prémonitoire dans lequel seul la renommée et l'image n'avaient de prix.

0.jpgQuelques questions en stock lors de ce colloque dont il a été tenu note:

  • L'école n'est-elle pas seulement réactive et pas assez proactive?
  • Les copier-coller sont nombreux. Comment valider et déterminer ce qui est une propagande dans un fatras d'informations?
  • Le monde d'Internet parle plus souvent en anglais. Comment établir un lien direct avec le français et apporter la passerelle sans se faire mal à son égocentrisme?
  • L'école ne pousse-t-elle pas par orgueil à créer des Nobels en tous genres et oublie par là même de créer les liens entre les disciplines par des généralistes?
  • Ne faudrait-il pas réintroduire la maïeutique de Socrate dans l'éducation pour ne pas monter sur un escalier de Penrose?

0.jpgEn finale, ne faudrait-il pas parler du jargon du métier numérique qui est plus spécifique qu'on le croit et qu'on apprend au fur et à mesure sur le terrain des opérations et pas à l'école?

L'humour, Laurence Bibot en avait manifestement cette semaine sans la bosse des maths:

podcast

L'article sur la génération Y que les dirigeants devaient savoir pour la diriger, disait:

  • Elle apprend à travers l’expérience
  • Leur vie n'est pas linéaire
  • Elle est fidèle aux principes et non aux personnes
  • Les hypothèses à propos de la vie privée, de ses limites et de ses rôles sont fluides et perméables
  • Le pouvoir se distribue et le contrôle a besoin d’autorisation
  • Elle n'est pas douée pour le travail ennuyant mais nécessaire

De toutes manières, l'éducation ne s'arrête pas à la période de l'école. Elle se continue toute une vie.

Une vie qui en plus, s'allonge et dont plusieurs carrières différentes seront du parcours.

Le syndrome d'Asperger utilisé à bon escient reste à mettre en parallèle avec "The Big Bang Theory" qui met en lumière le contraste entre l'intelligence et la « geekitude » et le bon sens avec l'intelligence sociale. 

 

Vue philosophique de la vie en numérique ou non

0.jpgLe livre de Jean-Louis Servan Scheiber"C'est la vie" permet de revoir les questions existentielles, telles que:

  • Qu'est-ce qui compte dans la vie?
  • Quels droits et devoirs ai-je à l'égard des autres?
  • Qu'est-ce qui est vrai? Juste? Important?

Les droits, les devoirs ne vont de pair que s'il y a un besoin réel alors que les besoins se créent de plus en plus dans la virtualité.

Le shopping sur Internet apporte des similitudes de pensée, sans jamais y trouver d'égalité complète.

La réalité se construit au travers de plusieurs vérités par les échanges théoriques qui ont leurs mystères et leurs illusions pour finir par établir des lois personnelles de vie au travers d'une moralité qui ne l'est pas moins à rassembler, en toute impunité, les idées dans un "je" modeste et sincère, c'est sortir de l'emprise des religions et des idéologies et combler son ignorance par la curiosité en explorateur de l'évolution.

Comme le disait Bernard Van Asbrouck, le sentiment de l'absurde existe quand il n'y a plus de sens et de compréhension des complexités que notre monde a construit.

Il faut assumer ses erreurs dans un acte de contribution mais pas d'acte de contrition.

Dire que si je ne l'avais pas fait, d'autres l'auraient fait, ce serait trop simpliste et d'une lâcheté sans nom.

Oui, le numérique donne encore des débouchés dans le marché du travail.

Dans mon article du "code jusqu'à la nausée", je n'ai pas écrit que le numérique était la solution unique pour réussir dans la vie à chanter "Quand la logique est bonne".

1.jpgDans le jeu de l'imitation, l'école n'a jamais compris que que certains jeunes peuvent être atypiques et qu'à les pousser jusqu'à leur dernier retranchement, c'est tricher avec leurs potentiels.

Réussir dans la vie passe parfois par d'autres extrémités moins numériques.

Le billet "L’homme est un roseau pensant agité de biais cognitifs" venait bien à propos pour dire que seule la sagesse a le pouvoir d'absoudre.

A la semaine prochaine.

Je prendrai le chemin de l'expérience personnelle avec un humour placide.

 

 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • « Il se passe, entre un roman et son lecteur, un phénomène analogue à celui du développement des photos, tel qu'on le pratiquait avant l'ère du numérique.», Patrick Modiano
  • "L'enfer est pavé de bonnes intentions", Proverbe 

Une semaine en nuances vert de gris

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Le livre de Bruno Colmant "Cinquante nuances d'aigris" m'a inspiré. Une série de touches personnelles à revivre par l'intermédiaire de mes propres souvenirs dans un scénario parfois très similaire. 

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Dans son livre, Bruno Colmant définit la crise comme le plus grand "krach" de l'histoire financière avec des déflagrations au ras des chiffres, qui, en "shrapnels", déchirent sans tuer. Le capitalisme grimaçant de douleur a pulvérisé l'avenir espéré confortable.

Cinquante scènes croquées grinçantes, tendres ou tristes s'en sont suivies pour exorciser, apporter un espoir et une désillusion aux structures qui joignent l'utile à l'agréable, capables de dépasser les plus belles utopies.

Auto-critique d'un repenti du capitalisme comme je l'avais déduit dans un chapitre de "Débat interactif ou radioactif".

Je retrouvais des situations souvent identiques dans le monde du numérique dans la carrière d'un développeur informatique avec souvent des connotations tout aussi anglophones.

Voici, le pastiche en:

 

Une semaine condensée en nuances vert de gris

 

Un lundi d'hiver 06:00Que c'est triste Zaventem en hiver...


Non, ce n'est pas l'impression d'un départ pour Venise que cela donne. Passer des vacances en été dans l'aéroport pour aller à London alors que c'est hiver, c'est même tout autre.

Ni neige, ni piste de ski à London.

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- Un moment du doute, des peurs et des désuètes vanités ponctué par le reflets des néons qui n'arrivent plus à en détacher l'abyssales tristesse", écrivait Bruno.

Dans la salle VIP, les voyageurs "hommes d'affaires", sont là, bien décider à empoigner la vie. 

Je ne suis pas un "homme d'affaire" même si je m'y voyais déjà, le cœur léger et le bagage mince déjà dans les soutes.

Aujourd'hui, dans son coin, chacun sort l'iPhone, le netbook, la tablette dernier cri de la techno pour se donner une contenance puisque fumer n'est plus permis dans les pas-perdus des lieux publics. 

Le verre de jus d'orange, le café généreusement offerts.  

Vite un dernier regard avant d'entrer dans le cockpit et de s'engouffrer dans l'avion avec le ticket numéroté à la main.  

- Oui, j'ai été chercher une bouteille au free-shop. Non, tu ne vas pas croire que j'ai tout dévalisé. Il n'y a pas qu'un mini-box à bagage au dessus de ta tête qu'il faut partager avec tes voisins, même s'il y a du risque de confusion en place nécessaire.

- Un journal, Monsieur? Laatste Nieuws ou Libre Belgique. Je n'ai plus de Soir. Nous avons un peu de retard, dit l’hôtesse d’accueil alors que le steward s'affaire pour installer les passagers à la bonne place numérotée correspondante au billet. 

- Un problème de moteur?

- Non, l'avion a sauté son tour. Faudra attendre le suivant.  

Le timing du décollage était dépassé... On avait raté le "slot"...  

Pas vraiment le 'slot' français qui veut dire 'enclave' dans une zone des patinoires de hockey sur glace.

Quoique, cela aurait pu l'être...

Une fois en l'air, tout s'accélère pour rattraper le temps. Les hôtesses s'empressent de servir la collation avant que l'appareil n'entame la procédure d'atterrissage. Pas la peine de défaire sa ceinture de sécurité. La toilette, c'est vraiment pour ceux qui, pressés, ont raté la procédure de "vidage" au VIP room.

Au moment de toucher le sol, personne n'applaudit

Faut pas rêver, ce sont des habitués en vol régulier et pas des touristes en charter. 

Pour les hommes d'affaires, les voyages ne font plus la jeunesse, mais forment le statut de l'homme pressé.

Passer à la douane dans la bonne file de sortie, ils connaissent. Pas besoin de perdre du temps pour récupérer les valises. Le temps, c'est... de l'argent. 

Un coup d’œil à chercher le "captain taxicap" qui attend avec une pancarte, pour m'emporter. On ne va  pas se formaliser pour une faute d'orthographe dans le nom. Les à-peu-près suffisent.

Attention, tout est inversé par ici.

Ne pas prendre la place à droite du captain dans la voiture. C'est mal vu. On roule à gauche et le volant est à droite. Pas question de jouer la scène du "car jacking". Pas besoin de beaucoup parler au captain. Il sait où aller. 

Comme d'habitude, le temps hivernal s'il ne refroidit pas London, il la mouille. 

Arrivé à destination, les cadres sont là et entourent le tableau. Ils piaffent déjà d'impatience. Encore, cinq minutes d'attente et la journée commence sur les chapeaux de roue. Pas de chapeau melon et bottes de cuirs, bien entendu.

Je ne vous raconte pas la suite, vous ne comprendriez pas tout. Moi-même, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris.

Dieu Berlitz, priez pour nous. "British ou globish, on board".

Il s'agit d'être attentif. 

0.jpgPas à dire, ils parlent vite et ne rigolent pas de l'autre côté de cette Manche. Ils sont encore plus pragmatiques vus de près que de loin.

Leur humour anglais se trouve dans leurs chaussettes trouées.

Puis, il y a un Indien qui a débroussailé la nouvelle application, prend la parole. 

Il a pris le relais et de plus en plus de champ dans les développements et leurs shows.

Sa culture post-occidentalisée n'est pas passée par l'Assimil mais par l'Aussimal glob-hindish à couper les syllabes avec un couteau mal aiguisé pour en faire de l'hachis parmentier dont on ne voit pas les césures au bon endroit.

Chez lui, ça roule à la compétence turbo avec son propre réseau d'informations.

Les PC de démonstrations sont à la traîne. Il ne faut pas accuser le soft, qui est trop mou, mais les communications.

Tilt. Un bug ("Besoin Urgent de Goaler") à régler en remettant une thune dans le bastringue en priant Shiva que le problème ne se repose plus.

Camoufler sans paniquer 24 heures sur 24 en brisant les fuseaux horaires pour assurer son avenir, il connait. 

Il fourbit son expérience et préviendra son réseau de l'interruption inopinée.

Les participants n'osent pas lui couper la parole. Ce serait un gage de mauvaise instruction et d'ignorance de la stratégie. Cela peut coûter des points malus sur la carte de pointage.

Le jeu de l'offre et de la demande est exposé dans un menu à l'échelle mondiale.

En entrée, probablement une présentation du nouveau projet.

Puis le plat de résistance. Ne sommes-nous pas dans un pays de sandwiches? Un déjeuner frugal pour déguster au mieux le nouveau bijou de la techno "softwardique". 

Le dessert, lui, sera tout sourire avec les petits gâteaux en gélatine qu'il ne faudra pas trop secouer pour ne pas effrayer le présentateur du logiciel. 

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Au pousse-café, la rencontre du troisième type avec la vedette américaine qui a développé le schmilblick dont on avait parlé dans tous les rapports et qu'on n'avait jamais vu.

En retard. L'avion avait été retardé.  

Ce genre de meeting est une occasion unique de rencontrer le développeur "genius" mais aussi le ponte qui a fait le voyage avec lui.

Pour ce dernier, c'est une occasion inespérée de faire du tourisme en Europe tous frais payés.

- How is Belgium?, me lance-t-il.

- Nice.

A quoi cela servirait de lui raconter comment on y vit.

Il aurait oublié ma réponse dans l'heure qui suit.

Dans l'avion, à la dernière minute, le ponte a peut-être appris où se trouvait la Belgique sur la carte insérée dans le porte-document du siège. 

Chez nous, sa présence aurait pu s'appeler la "Joyeuse entrée" du Roi lors de son intronisation sur le trône.

Mais qui penserait lui parler de ce qu'est un Roi? 

Non, cette journée ne fut pas comme le fit Alex cette semaine: podcastlui qui a fait Solvay.

 

Mardi 7:00: Déjeuner à l'hôtel, tout un programme

Le jour suivant commence après une nuit d'hôtel peut-être bien, qu'il s'appelait California, comme celui de Bruno. Une nuit d'hôtel pendant laquelle, la télé a tenté d'apaiser la journée après la douche ou le bain bien chaud quand ce ne fut pas les "happy hours" avec les nouveaux "copains collègues" qui logent dans le même hôtel.

La chambre, au cachet copie-conforme avec deux lits et la salle de bain en annexe. Au sol, les tapis pleins pour absorber les bruits.

Habillé en cinq secs, puis la descente dans le resto de la veille au soir. 

- Do you sleep well?, dit le nouveau copain british.

- Yes of course...

Je ne vais pas lui dire que je n'ai dormi plus d'une heure ou deux et que le conditionnement d'air faisait trop de bruit.

Au resto, un buffet style Gargantua. Banal de le dire, mais rien ne manque en self service. Il faut en profiter avec une pensée émue pour ceux qui ont l'habitude de ne pas prendre de petit-déjeuner à la maison. Qu'est-ce qu'il peuvent rater? Certains retournent au buffet pour compenser leur abstention.

A table, la concentration est religieuse. On s'attendrait presque à voir quelqu'un faire des bénédicités avant de commencer à déglutir.

Le matin, dernière réunion stratégique.

Des "Choses entendues" comme titrait Bruno.

Le "reply to all", c'est un peu comme le café au distributeur qui "too old"est infect. Le nouvel orateur, c'est le jésuite de service qui répond à une question par deux questions avec des "if we don't do it, it will be worse". 

Le groupe s'essaye en permanence à convaincre son maillon le plus faible qui s'égare tout seul dans son coin. 

Malheur à celui qui suggère que la vie se construit en dehors avec des clients. Le "core business", l'orateur n'en a rien à cirer. Il parle de P&L comme s'il était comptable tandis que les autres sont trop heureux d'être bien vus par le boss qui n'a rien compris non plus avec ces flowcharts en spaghettis. 

Enfoirés... Ils sont tous cons ou quoi? 

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L'après-midi, cela se relâche en attendant l'heure fatidique du retour.

Comme un touriste, le ponte a emporté son mini appareil photos numérique pour immortaliser la réunion. 

Immortaliser, des types mondialisés pour les montrer aux épouses et à ranger dans les poubelles de l'histoire.

Se croit-il anthropologue? 

Les compléments d'informations, de "triggs", les cartes de visite se sont échangés.

Merde. Comme toujours, pas question de faire du tourisme à London pour se changer les idées. il pleut.

0.jpgReprendre le taxicab et l'avion au bon terminal.

L'aventure est finie. Le soir est tombé.

Je n'ose pas trop me demander quelle tuile a pu tomber en mon absence.

Dans le hall de Heathrow, cela grouille.

Comme la veille à Zaventem, toujours les mêmes néons comme lumières aux tons crus qui donnent le teint blafard de circonstance. 

Encore une fois, rien à voir avec l'aéroport des vacances estivales, même si l'heure du départ pourrait y ressembler. 

Trop tôt dans le VIP room de l'aéroport, on révise une dernière fois, les notes et les "minutes" de la journée.

La "queue" devant le scanner à bagages à main s'allongent en chicanes bien avant le départ. La période est au terrorisme.  

Ceintures, métaux dans le panier et chaussures à la main...

Une heure. Juste le temps de suivre le couloir fléché, de monter dans l'avion, de recevoir une nouvelle collation et de redescendre.

0.jpgUn coup de Manche entre Belgique et London en pleine heure de pointe à prier que le ciel ne soit pas trop plombé pour ne pas avoir l'estomac dans les talons emporté dans les trous d'air. 

Monsieur Spock de Star Trek n'est plus, il s'est récemment téléporté.

Il aurait vraiment dû céder le secret de sa lévitation en téléportation. 

Il me vient à l'esprit, la métaphore du radeau de la Méduse dans lequel on a misé trop sur ceux qui mènent le bateau et pas assez sur les passagers qui, peureux, vont devoir ramer pour maintenir l’esquif à flot.  

- On cherche encore les mots, mais l'ennui les emporte. On voudrait pleurer mais on ne le peut plus", chante encore Aznavour.

Puis, ce sera à la maison, le retour du Jedi et le résumé à donner de mémoire de cette balade outre-Manche qui commencerait par "Once upon a time".

Pas droit à la déception, ni à la contestation, ni aux contradictions. 

 

 

 

Mercredi 08:00: Réédition ou publication.

Transfert d'informations. Nous sommes dans les TIC's. Le Traitement des Informations et des Communications, non?

Il faut apporter des bombons parce que les fleurs jaunies sont périssables. Apprendre à ne pas râler, surtout.

Pour le reste, il faudra écrire son rapport.

Laisser aussi parler les petits papiers à rassembler pour justifier les frais engagés lors de l'écriture de sa note de frais. 

Les petits papiers à l'occasion papier chiffon sont là pour consoler en papier buvard.

Le messager a un boulot en deux phases: vocale et en "stand alone" pour planifier, pour (dés)intégrer l'en-cours.

Cela fait du bien de retrouver sa langue maternelle pour échanger en commun les impressions sur "l'event" du début de semaine.

La porte fermée, la poussière du plafond attire le regard dans une réflexion appuyée dans une recherche pour séparer le grain de l'ivraie.  

La stratégique de la réunion avait un plan dont l'horizon de son achèvement se pointait dans un an. L'inspiration vient au combattant de la restructuration des ressources. Il faudra décider. Le mal arrive quand l'on se dit que rien décider, cela peut être aussi décider. 

Cela s'appelle germer dans le rayon efficace et dans la passation d'un message positif en exposé volontaire. Sinon, c'est fichu.

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A midi, le chef veut en apprendre un peu plus et invite à joindre sa table. Il faut intercalé le nouveau projet et renforcer l'unité de la société, un objectif, une obligation de déléguer le projet à la bonne personne pour motiver même si on a envie de relever le défi soi-même.

Pour réfléchir, il faut faire la pause pipi. C'est fou ce que ça donne des idées quand on revient après ce besoin naturel. 

Cela prendra presque toute l'après-midi. Il faudra rester persuasif et positif. C'est mal vu d'être négatif. On apporte de bonnes nouvelles au chef. Sa promotion en dépend.

Dans les grandes entreprises qui s'acharnent à vouloir changer le monde, les inutiles ont le torse bombé, la tête relevée, les poings sur les hanches et le pas affairé avec des pieds en angles obtus comme un crabe", disait Bruno. 

 

Jeudi 08:00: La routine

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Il faut porter sa voiture de société au garage. Un petit entretien qui a nécessité la matinée avant de la récupérer.

La bagnole de société,  Bruno en parlait comme un exercice d'artilleur dans un long travail travail d'ajustage quant à son choix et dont il ne faut pas négliger les figures imposées pour rester dans les bonnes grâces des gens qui y voient un gage de fiabilité avant de devoir attendre quatre longues années pour le nouveau modèle et gommer le "spleen" du quotidien.  

A midi, visite de collègues hollandais. Au mess, ils n'ont pas eu à choisir entre le "volle melk" ou le "karnemelk" et ça se voit. La Heineken a fait office de parent pauvre. C'est vrai, nos voisins du nord aiment passer la frontière pour nous rendre visite. Ils étaient à la même table à London aussi.

Cette fois, ils sont là, avec le plat de résistance, réservé aux contraintes à respecter pour que la nouveau toupie ne s'enraye pas avec la précédente. 

Le mot qui vient tout de suite à l'esprit "customiser".

Le pire c'est que pour y passer, ce sera réinstaller les "customisations" précédentes. Le nouveau "package all inclusive" ne maintiendra pas longtemps la "vieille riquette". Customiser, c'est faire fonctionner à la suite de tests à parfaire lors de la validation. Compatibilité et cohésion, deux autres mamelles de l'informatique bien comprise dans sa modernité.

Les écrans ont pris la relève avec les communications téléphoniques interposées.

Le plupart des informaticiens d'aujourd'hui sont devenus des assembleurs mais plus vraiment des développeurs.

Perdus dans les mutations, ils ont appris à devenir des mutants pragmatiques.

L'expérience s'évalue lors de la détection des failles du nouveau système. 

Pas à dire, nos voisins du nord sont toujours très "gezellig".    

Notre langue flamande ressemble à leur néerlandais mais c'est un peu comme pour le Canada Dry.

« Ça ressemble à l’alcool, c’est doré comme l’alcool… mais ce n’est pas de l’alcool ».

Bruxelles est bilingue ou trilingue. La conversation se passe en "franco-anglo-nederlands". Véritable mixture sans même s'en rendre compte.

Pour faire plaisir, on y ajoutera quelques consonnes arrachent la glotte à se gargariser quelque peu.  

- Au moins, il y a une justification à la journée. Et le temps passe, rognant les espoirs, les joies et les amours. Le roi et le pion sont rangés dans la même boîte", disait Bruno.

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Faut-il penser au "Contrats-cadre" et au "management"? 

Un drôle de mot 'management', hérité de l'anglais et du latin "manus agere".

Il a un concept relativement flou dans son exercice pratique en fonction de son interprète qui pourrait le comprendre comme dans une ménagerie.

"Les contrats-cadre sont du type 'multiple en cascades', conclus séparément, mais en termes identiques entre le pouvoir adjudicateur et des prestataires de services, en vue d'assurer l'exécution d'un marché de manière successive par l'un ou l'autre des contractants en cas d'indisponibilité du premier contractant", comme je le lisais dans le rapport dans une toute autre activité.

Le monde de l'entreprise a établi une hiérarchie de managements à plusieurs niveaux dont chaque rouage s'y retrouve, en principe, en fonction de ses compétences et prétentions. Si votre chef est mauvais, blâmez Peter et son principe d'incompétence.

Et comme il est dit:

Pour de nombreuses organisations, laissez de côté les anciennes formes de promotion et de rémunération. Elles représenteraient une tâche herculéenne pour savoir combien d’entreprises s’y attacherait encore".   

Exercer des fonctions supérieures ne veut pas dire être supérieur mais seulement avoir un potentiel pour être qualifié et espérer tenir une cohésion dans un groupe de personnes liées par la chrémastique qui impose de bien organiser la performance, de la produire au meilleur coût.

Il devient ainsi le porte-parole du haut pour ses collaborateurs dont il a la charge.

Au dernier étage, le GM est sanctionné par des actionnaires investisseurs qui, vengeurs peuvent faire partie des personnes du bas de l'échelle sociale. Forcé de publier son "profit waning" qui joue au trouble-fête, il se verra remercié avec un parachute doré. 

La boucle est ainsi bouclée dans un cercle vicieux.  

Le "close combat" s'est engagé en se formalisant puisque les places sont désormais comptées.

S'il s'agissait d'une véritable croisade du bonheur, ce serait converger les intérêts de la société et de ses sociétaires dans un esprit éthique. 

Mais, c'est une course à l'élévation vers les niveaux supérieurs qui se manifeste avec la peur du successeur qui jaloux, est aux aguets pour le détrôner.

 

Vendredi 08:00: Un drame en perspective?

Un psy a rarement été appelé pour la raison d'un burn-out.

Comme écrivait Bruno:

- Le psy ne guérit pas les âmes en peine. Il doit s'assurer de maintenir la cohésion dans l'équipe pour que celle-ci continue son cours sans trop de séquelles qui troubleraient la marche de l'histoire".

Le matin, comme  dans tous services un peu pompiers, un coup de téléphone suffit pour bousculer tous les projets de la journée. Organiser les imprévus, postposer et les assumer, les trois occupations principales du manager à départager ce qui est urgent ou/et important.

Dans un demi-cercle d'inspirés, tout le monde sait que les carrières se forgent dans un alliage dont la composante 'diplôme' est ténue" dit encore Bruno.

L'après-midi du dernier vendredi du mois est un jour spécial qu'il vaut mieux déserter. La société éponge les stocks d'invendus, les recrues qu'elle a inscrites sur une liste noire. Cela se passe sans bruit pour les nouveaux contrats CDD. Pour les anciens CDI, c'est un peu plus dur à accepter. 

Réduire le "manpower", l'exercice d'équilibriste de ce service à Hauts Risques qui a un quota d'entrées et de sorties à respecter. 

Un appel téléphonique et un détour à Human Ressource. Ensuite, c'est l'économie du "au revoir" et du dernier verre de l'amitié. Cela évite surtout au déchu de placer le ver dans la pomme.

- Non, Bruno, ce n'est pas nécessairement un énorme gâchis.

Erreur de casting de part et d'autre, tout simplement.

Uberisation, robotisation, freelance, acting, flexibilité, précarité, les mots de demain dans une vie d'homme qui s'allonge avec des outils numériques d'une durée de vie très courte ("Travail en 2020"). 

Jacques Brel chantait "Au suivant", il ne pouvait pas imaginer mieux dire...

L'informatique remplace les gens qu'on n'ose pas leur dire qu'ils deviennent inutiles. Alors, on crée des organigrammes; des 'dotted lines', des fonctions, des managements fonctionnels, enfin des choses qui occupent. On balade les hommes comme des ruminants qu'on change de prairie", écrit Bruno.

Dans mon groupe, quelques suivants, souvent jeunes qui venaient et partaient comme ils étaient venus avec des expériences de plus. Un "vieux" qui attendait sa retraite avec impatience, aussi.  

Les gagnants, ce sont les chasseurs de têtes et les bureaux d'outplacement.

Un travail de reclassement qualitatif s'entend, bien entendu.

Le quantitatif est réservé à ceux qui resteront sur le carreau à continuer jouer à la Marelle comme qualitatif dérisoire.

Le "team spirit" est un peu ébranlé dans la pratique. On gagne ou on perd ensemble le nez dans le guidon grand braquet, c'est pour la théorie.

Il faut savoir que les compétences ne riment pas nécessairement avec les qualifications.

Pour le lendemain samedi après midi, une compétition sportive est organisée pour resserrer les rangs. L'esprit de corps aura l'occasion de s'exercer avec d'autres sociétés de l'informatique présentes et il faudra y montrer qu'on est les meilleurs.   

Bruno parle encore de "miracle de Noël" avec le conjoint invité.

La Bourse de Bruxelles doit avoir quelques réminiscences d'avantages avec des trophées silencieux car cela remonte trop loin dans le temps des bons souvenirs.

Le point positif est qu'on épargne ainsi les contestations du conjoint qui ne s'est été intégré dans la "grande famille" et d'entendre ensuite :

- T'as fait du plat à ta secrétaire

La semaine est passée.

Merci cher Bruno pour m'avoir fait revivre tout cela en souvenirs.

 

Et maintenant?

La retraite a sonné depuis 2008.

Le passant du sans-soucis n'a pas besoin de se souvenir du passé.

Le numérique s'en charge sous forme de photos, de DVD sans mention sur un quelconque monument aux morts.

Au sommet de la courbe de Gauss existe toujours un subtil équilibre entre compétence, confiance et imagerie bienveillante avec une harmonie fondée sur le pouvoir des calculs et des nombres (Alain Supiot: "La gouvernance par les nombres"). 

L'ancien informaticien, titillée par les TICs pendant tant d'années que j'ai été, peut-il être aigris et repenti? On ne va pas cracher dans la soupe.

Bien payé sans devenir ni mercenaire, ni collabo du système pour autant, ils ont apporté de petits bonheurs pour éviter d'en vivre de plus grands... Peut-être.... 

Des actes de contribution mais pas de contrition à assumer et à partager entre crises de foi, de foie et de nuits de folies. 

Quant au cadre nouveau, il a compris.

L'alumni rigole de l'époque que les jeunes situent dans un autre siècle et... les éteints", constate Bruno.

Il est devenu moderne, vaporeux, souple et léger. Il sait qu'il peut être éphémère dans une société sans devoir ouvrir trop grand, la bourse de son employeur. Il réagit en conséquence par la perte de fierté d'appartenir à un groupe avec sa belle étiquette en devanture. 

Le mot "bourse", Bruno l'initialise toujours avec une majuscule.

En nuances vert de gris, sous une coupole américaine pendant trente ans, il doit pouvoir conserver du vert pour l'espoir sans être aigris. 

Parler d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, c'est parler d'une autre Bohème.

D'une Bohème, digitalisée et dichotomique entre 0 et 1. 

S'il fallait faire une métaphore en peinture, ce serait passer successivement, à grande vitesse, du naturalisme, du pointillisme en 2D, au fauvisme, surréalisme en 3D pixelisé, en oubliant l’expressionnisme.

"A mon ancienne adresse, la Bohème, ça ne veut plus rien dire du tout", chante Aznavour...

On ne décompte plus les années jusqu'à la retraite. On compte plutôt les années qui restent, en les étirant au maximum dans un futur aléatoire.

Une leçon d’égyptologie avec des momies sans bandelettes puisque l'égyptologie fait partie de mes passions.  

0.jpgPlus de centre médical et de checkup forcé par la société dans la tragédie de l'égalité des hommes devant eux-mêmes et pour catégoriser ses semblables. Le mot "checkup" se confond avec sauce "ketchup". L'analyse sang, combinée avec celle qui vérifie le PSA, est devenue une obligation à terme échu pour éviter que la sonnette d'alarme ne tintent trop fort à l'oreille du sourd.

Un flashback montre que l'habit fait toujours le moine.

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Aujourd'hui, on préfère le système de communication à distance par téléphone et écrans interposés. Alors, pas besoin d'avoir un air inspiré. De plus, on peut fermer l'interrupteur du circuit et penser à autre chose dès que cela devient trop lourd à supporter.  

Un conseil?

- Surtout, cher Bruno n'avoue jamais que tu aimes ou que tu as aimé. Tu avais quatre ans quand on chantait ça: 

Le numérique et la Bourse, des miroirs aux alouettes qu'il aurait été difficile de refuser.

Jamais l'informatique ne fut, pour moi, une "révolution" ou une "fracture", seulement une évolution logique des relations humaines en fonction de ce qu'elle avait imaginé comme futur qui comme tout le monde sait, devait être meilleur. 

Jamais de plan B dans ce genre de volonté de progrès.

- You can check out any time, but you can never leave.

Dans mon métier, le goût du risque n'était pas exclu. Il valait mieux être proactif avec de l'avance à l'allumage que d'être rétro. 

Le chapitre du livre de Bruno intitulé "Les Pommes" pourrait être la conclusion qu'il a découvert assez tard:

Vers cinquante ans, on devient un peu plus lucide, conscient de l'inanité des comédies humaines. Gêné par son propre rôle et du poids des costumes étouffants qui rendent chaque mouvement pesant, on se souvient des audaces et des insouciances d'une vie se croquait comme une pomme alors qu'on ne s'envisageait pas encore comme un pommier vieillissant. On aimait se retirer un peu sur la pointe des pieds, compromettre ses ambitions annoncées pour ranger du temps et revenir au goût acidulé des pommes vertes alors qu'il y a toujours des jeunes qui, rognant la vie des anciens, mangent les pommes et crachent les pépins sur les anciens".  

"Quand je dirigeais la Bourse en 2008", un autre titre à la suite duquel, il écrit: 

Depuis lors les cadres supérieurs ont la trouille car finalement, l'homme déteste son prochain. Ils ont écœuré les marchés qui se sont vengés. Ils ne comprennent plus rien, avalés dans la bande à bonus. On s'écarte d'eux parce que la liste d'adresses n'a pas été mise à jour avec les noms de leurs successeurs.". 

Comme tout va plus vite, il y a un problème de fondu-enchaîné dans le film.


S'abandonner dans la morosité, ce serait alors virer dans l'éternité d'une vraie retraite pour la seule commémoration du 200ème anniversaire de la bataille de Waterloo.  

Je suis retourné en arrière à lire ce que j'écrivais en 2008 au sujet de la crise.

Chronologiquement, il y a eu "Le spéculte", "Le CapitaMal", "Tout va mal, non peut-être", "Sommes-nous tous devenus mazos?", "Et la raison fut", "Crises en thème" et un dernier qui racontait le passage "Journal d'une quille".

C'est dire que la crise n'est pas passée inaperçue.

Avons-nous été sans successeurs? Les jeunes seraient-ils devenus fugitifs devant les nouvelles donnes sans humour?

Pas si sûr, si l'on voit ceci:. 

Avons-nous recherché un faux bonheur ni optimiste, ni pessimiste?

A la phrase idiote "Le bonheur n'est pas d'avoir ce que l'on désire, mais d'apprécier ce que l'on a",  Roger-Pol Droit, répond dans son livre "La philosophie ne fait pas le bonheur... et c'est tant mieux" dans lequel il démontrait que la philo-bonheur est seulement un fantasme que l'on atteint au mieux à l'infini, au pire, jamais. 

"Le bonheur est devenu la grande illusion de la philosophie. Aujourd’hui, de nombreux philosophes célèbrent sans fin, plaisir, vie bonne  ou joie d'une vie philosophique. Ils promettent, à tous ceux qui veulent les croire, que la philosophie va changer leur existence, pacifier leur vie, leur garantir la sérénité. En un mot: les rendre heureux. Ce vieux rêve né dans l'Antiquité, avait pourtant été radicalement abandonné. Il revient en force. Or ce mirage est néfaste, car la philosophie n’est ni un ouvre-bonheur, ni une machine à rendre heureux, mais une école de lucidité, de critique et d’ironie. Un risque de se perdre, si elle l’oublie. En confondant la liberté du sage antique et le bonheur formaté d’aujourd’hui, cette philo-bonheur contribue en réalité au maintien de l’ordre et de la servitude. Critiquer une à une ses prétendues évidences, démonter ses subterfuges sont des tâches urgentes." (*). 

Passer de la verticalité d'une organisation à l'horizontalité, est-ce que ce serait plus vert que gris?

La question reste ouverte à nos actes manqués.


 

L'enfoiré,

 

(*) Interview de Roger-Pol Droit: podcastpodcast

 

Citations:

  • « Une idéologie est un système de pensée cohérent avec lui-même mais non avec la réalité.», Anonyme
  • « Le plus acceptable des systèmes est celui de n’en avoir par principe aucun.», Tristan Tzara
  • « Les systèmes, comme les constitutions, sont les jouets avec lesquels s'amusent les personnes graves.», Jacques Bainville

 

L'actualité bruxelloise ne s'arrête pas : Voici la fête de l'Iris à Bruxelles en photos (ou en résumé).

Le paradigme du partage

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Parler de partage, c'est ce demander quoi partager, avec qui et comment à la recherche d'un nouveau paradigme. Qui se ressemble s'assemble... en général.

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"Partageons sans compter", une affiche publicitaire d'un fournisseur d'accès à Internet et aux télécommunications donne déjà quelques questions-réponses. 

Partager quoi: des outils qui permettent de communiquer.

Partager avec qui: en famille.

Partager comment: avec le plus de plaisir.

Le "sans compter" fait penser que le côté financier pour que cela se réalise, n'est pas essentiel.   

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Dans la vraie vie, cela ne se passe pas aussi facilement.

L'Europe s'est créée avec un esprit de communion entre les peuples.

La suite est tout aussi différente.

Les nationalismes se sont réveillés un à un.

Marcel Sel en parle avec humour. Je n'en dirai pas plus----- >

Un documentaire de ARTE se pose la question entre "Libre-échange ou Libres Citoyens"

Arnaud Zachari en parlait récemment à la radio: podcast

"Le traité transatlantique qui se négocie actuellement entre Bruxelles et Washington suscite les inquiétudes : des choix politiques fondamentaux seront-ils sacrifiés sur l'autel du libre-échange ?".

Depuis plusieurs années, l’Europe et les États-Unis négocient dans l’ombre un "Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement" (TTIP, ou Tafta).

Cet accord, aboutissement d’une longue série de traités antérieurs, devra graver dans le marbre les normes des relations commerciales entre les nations occidentales. L'objectif: mieux les armer pour contrer le poids grandissant de pays tels que la Chine ou l'Inde. Le Tafta touche des domaines aussi variés que l’accès aux médicaments, la sécurité alimentaire, la culture ou le règlement des litiges entre États et entreprises. Des deux côtés de l’Atlantique, les politiques font miroiter les opportunités offertes en matière de croissance, de concurrence et d’emploi pour les 800 millions de citoyens-consommateurs de cette nouvelle zone de libre-échange.

Les critiques sont nombreuses et virulentes: en faisant tomber les barrières réglementaires (brevets, normes environnementales, sanitaires, de sécurité), le traité protégerait avant tout les grandes entreprises et leurs actionnaires, au détriment des populations et de leurs droits civiques, notamment en matière de protection de la vie privée. Certains crient au déni de démocratie et au sacrifice des souverainetés nationales. La mise en place de tribunaux d’arbitrage pourrait ainsi faire condamner les États refusant la culture des OGM ou l’exploitation du gaz de schiste. Quel avenir alors pour les choix culturels ou environnementaux de la vieille Europe et de ses démocraties ? 

Là, le discours du partage change puisqu'il y a une impression de perte des acquis et une impression d'être arrivé à un niveau trop élevé pour que cela fonctionne sans énormément de problèmes.

On serait prêt à échanger mais pas tout et pas avec tout le monde. On veut garder sa suprématie et ne pas éparpiller sa raison d'être: son know-how.

Donc, nous sommes loin des idées qui prévalaient pour créer un paradigme du partage cohérent parce que cela nécessiterait un investissement personnel trop important.

Le commercial n'a pas pensé au niveau sociétal et social qui ont des acquis à faire prévaloir.  

 

Sociologique et idéologique

L'idéologie de gauche, marxiste, léniniste, communiste qui ont mené à la dictature stalinienne. Annihilée par une coup de bluff de Reagan en 1989. Il n'y a plus que la Corée du Nord qui persiste et signe avec ses dérives, ses huis clos et ses "on-dit".

Aujourd'hui, le capitalisme et le libéralisme qui mène par ses excès au libertarianisme, sur la sellette à cause de ses inégalités qui se creusent dans un sorte de "westalgie".

La Russie repart en court-circuitant les deux dans un mélange tout en se séparant de la voie occidentale tandis qu'un néo-capitalisme prend forme dans les pays d'extrême-orient.

Une nouvelle forme de collectivisme à la recherche d'un nouveau paradigme.

 

Paul Jorion avait écrit "Le capitalisme à l'agonie".

Invité à "Mortelle espèce humainedisait"j'ai essayé de lancer un cri d’alarme, d’appeler à une mobilisation générale pour essayer de sauver l’espèce. J'ai jouer les Cassandre pour alerter, pour qu’on se mobilise, pour changer de cap, parce qu’on ne peut pas continuer longtemps sans se préoccuper à :

  • la crise environnementale,
  • la crise de la complexité, robotique et informatisation, etc.,
  • la crise de notre système économique et financier qui ne fonctionne plus.

Donc le besoin de partage existe.

0.jpgConfronté à Bruno Colmant qui faisait partie de mon article précédent, Paul Jorion cherchait avec lui une voie médiane dans"Penser l'économie autrement"..  

Le 15 février, Paul Jorion pensait tout haut et faisait réfléchir. 

Le résumé pourrait être: Les riches et les puissants n’ont pas seulement une sexualité, ils ont aussi énormément d’alliés, volontaires ou payés pour. Les penseurs et les philosophes comme Schopenhauer, Nietzsche, Freud, Lacan ont tenté l'expliquer. Notre responsabilité et les actes que nous posons sont beaucoup plus décollés de la capacité que nous avons à en décider. L’inconscient mène la danse tandis que la conscience a le pouvoir de s’apercevoir, après coup, ce qui s’est passé. La dynamique d’affect est renforcée dans le sens de la satisfaction, du plaisir, de la sérénité tandis qu'en décalage, il apporte un problème. En décalage avec l'action, la conscience n’arrête pas de dire : « Ce n’est pas ça qu’il fallait faire ! » pour établir une responsabilité avec les questions:

  • Est-ce qu’on vit ce qu’on fait dans la satisfaction et dans la sérénité ou est-ce qu’on se considère soi-même comme un monstre ?
  • Qu’est-ce que la société autour de soi fait avec ça? Qu’est-ce qu’une société peut tolérer de la part de ses membres? A quel niveau de densité de population voulons-nous vivre?

Si nous voulons vivre dans des petites bandes de cinq personnes, il y a un certain nombre de choses qui sont possibles et d'autres non.

Ce que la société peut tolérer comme morale se retrouvent dans les lois qui parlent essentiellement des choses qu’on ne peut pas faire.

Dans un cadre de méconnaissance, une responsabilité est liée à une intention qui, en fait, n’existe pas et qu'il il faut reformuler en termes d’adhésion, de coïncidence entre la personne qu’on est et ce que la conscience, s’imagine être.

On ne peut pas juger quelqu’un sur quelque chose dans un cadre qui n’est pas celui dans lequel l’accusation porte mais dans le cadre qui correspond au comportement qu’il a, et non de manière auxiliaire, adventice, approximative du point de vue de ce que la société peut tolérer sans compassion. Être content de la personne qu’on se constate être, c’est le plus grand bonheur qu’on peut avoir mais il faut néanmoins conserver de la sympathie pour celui qui n’arrive pas à être la personne qu’il voudrait être.". 

 

Les idées de écrivains et philosophes: 

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Jerome Rifkin dans son livre "La Nouvelle société du coût marginal zéro".

"Les règles du grand jeu de l'économie mondiale sont en train de changer. Un nouveau paradigme qui va tout bousculer est en train de s'installer: les communaux collaboratifs où la valeur d'usage prime sur la propriété. Implantés avec l'auto-partage, le crowfunding, les A.M.A.P., le couchsurfing, les producteurs contributifs, d'énergie verte, ces communaux s'engagent dans les aspects profondément sociaux de la société. Rendu plus pertinents par le développement de l'internet des objets, ils optimisent les valeurs et les principes qui animent cette forme d'autogestion institutionnalisée, matérialisée par des milliards de capteurs disposés sur les ressources naturelles, les chaînes de production, implantée dans les maisons, les bureaux et même les êtres humains en alimentant en Big Data, un réseau mondial intégré dans un système nerveux planétaire. En parallèle, le capitalisme, miné par sa logique productiviste, marginalise le coût d'un bien ou d'un service et devient quasi nul, tarissant le profit, la sève qui fait vivre le capitalisme. 

0.jpgL'ère capitaliste d'abondance arrive à sa fin. La concurrence se tend vers la coopération dans une société intelligente, durableLa société, plus intelligente via Internet, passerait plus de temps dans le MOOC qu'à l'école qui ne suit pas à la même vitesse l'évolution du monde. Les travailleurs deviennent tous jetables remplacés par l'automatisation des processus régis par des flows. Le libre génétiqueLe plein emploi obsolète comme cela l'a été dans le passé pour l'esclavage et le servage. La propriété rendue accessible, virtualisée et modélisée. Les oligopoles comme Google, Facebook, Twitter ne serait plus des entreprises de pub et deviendraient un capital social non-lucratif tel que Wikipedia dans une économie de partage entre e-patients. L'humanisation de l'esprit d'entreprise dans un pear-to-pear et un win-win. L'Homo empathicus dans une conscience biosphérique peut rester hybride et le tout-numérique ne lui fait pas peur et, en plus, le servirait. 

0.jpgNaomi Klein, connue pour son livre de constats "Stratégie du choc" remettait le couvert dans "Tout peut changer"

"Notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre. Nous ne pouvons infléchir les lois de la nature, mais nos comportements, en revanche, peuvent et doivent radicalement changer sous peine d’entraîner un cataclysme. Pour Naomi Klein, la lutte contre les changements climatiques requiert non seulement une réorientation de nos sociétés vers un modèle durable pour l’environnement, mais elle ouvre aussi la voie à une transformation sociale radicale, transformation qui pourrait nous mener à un monde meilleur, plus juste et plus équitable. Tant par l’urgence du sujet traité que par l’ampleur de la recherche effectuée, Naomi Klein signe ici son livre sans doute le plus important à ce jour. 

0.jpgLe livre de Michel Bauwens "Sauver le monde" dit que nous ne vivons pas une époque de changement mais un changement d'époque.

 

Son cheval de bataille est aussi le pair à pair (P2P Peer to peer) pour contourner la logique de fausse abondance matérielle et la rareté artificielle de l'immatériel. L'Open source, le crowdfunding, l'économie collaborative font aussi partie.

Le conformisme va du côté de l'individualisme.

L'idée vient alors de "Changer d’ère pour entrer dans le temps de la fraternité"

La fraternité va avec la solidarité, mais dernière n'arrive entière que lors de désastres naturels ou face à la maladie.

 

Que voit-on en général dans la pratique?

Que l'on déplace les problèmes sur les dirigeants, sur leur charisme déficitaire qui choisissent une politique de l'autruche.

Les hommes politiques n'auraient plus de stature d'Hommes d'Etat aujourd'hui dont ils ont le souvenir.

Les Français pointent souvent De Gaulle et les Anglais, Churchill comme exemples à suivre et qu'ils ne retrouvent plus.

Aujourd'hui, en Allemagne, Angela Merkel est souvent pointée comme la femme la plus puissante dans le monde.

Les hommes politiques en deviennent des punching ball.

Tout n'est souvent qu'associations temporaires et de déni de vérités idéologiques pour étouffer nos peurs existentielles en se concentrant sur des défis directs ou en différés, sur les concentrations de tâches simples en tentant d'oublier les complexités.

La phrase de Kennedy revient : “Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.”. 

Nietzsche disait « La musique a trop longtemps rêvé; nous voulons devenir des rêveurs éveillés et conscients.» qui y voyait la transition de l'homme de ses origines jusqu'au 'surhomme' et qui a été repris par Richard Strauss dans un poème philosophique  "Also sprach Zarathoustra".

 

"Ensemble, même si l'on est différent"

Cela se complique...

On touche presque à l'utopie.

Pour réussir un tel choix de société, tout serait dépendant de la confiance entre ses membres, de la réponse à la question de savoir si être ensemble apporte plus d'efficacité, d'intérêts par le pluralisme d'idées qui donnerait aux participants l'impression d'acquérir plus d'avantages que d'inconvénients en associant les différences de points de vue de chacun.

Ça, ce n'est pas gagné d'avance.

Le pluralisme crée les antagonismes.

Cultures, religions, manières de vie s'opposent et seul le goût du risque peut outrepasser les craintes de ratages.

Dans le paradigme du partage, on associe généralement le socialisme et les préceptes altruistes de l’évangile.

Mais le libéralisme en dehors des principes religieux, pousse également à se plier à un esprit d'équipe.

La dernière phrase "Passer de la verticalité d'une organisation à l'horizontalitéest-ce que ce serait plus vert que gris?" de mon article précédant "Une semaine en nuances vert de gris" porte à réflexions.

Comme je l'écrivais, le management préconise de déléguer et de répartir les tâches parmi les subalternes pour leur apporter la motivation et accélérer les processus de partage.

Ce serait faire fi des différences de personnalités. 

Quand déléguer peut-il fonctionner le plus souvent?

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Quand la limite d'acceptation n'est pas dépassée.

Quand l'efficacité s'associe à un bénéfice en commun.

L'inefficacité pousse à la vacuité et à décliner l'invitation à la participation.

Il y a un hic. 

Déjà dans les fusions de sociétés commerciales que j'avais décrites. Un point de non-retour qui ne se résout que par la scission. 

En surnombre dans une entreprise, les processus retardent la fin et ne justifient les moyens. Alors au lieu de gagner du temps, on en perd dans ce que les anglophones "business minded" appellent "overhead".

Dans le partage de l'information, l'inefficacité peut aboutir à trop d'infos qui tue l'info.

0.jpgLa réaction naturelle est de s'enfuir et non de corriger les problèmes. 

Il y a ceux qui savent et aiment travailler seuls, qui prendront des initiatives et n'auront pas besoin de chef en se réfugiant derrière des intuitions, des impressions et des expériences. Dans ce cas, on peut envisager une organisation horizontale.

Pour les autres qui n'agiront pas sans un ordre d'exécution précis, sans l'esprit d'équipe, l'organisation verticale et pyramidale s'imposerait. 

La société a considéré, depuis toujours, que l'homme avait besoin d'un tuteur et d'un organisation verticale et pyramidale.

0.jpgEn résumé, si le fait de se retrouver à plusieurs peut permettre d'apporter plus rapidement une solution à un problème, le paradigme de partage se conçoit parfaitement, mais, un ou plusieurs lien(s) fort(s), une ou plusieurs affinités qui apporteraient un intérêt intellectuel, culturel, moral, financier, sentimental ou sexuel, le consoliderait.

"Peace, Love et plus si affinités" comme dira demain le film présenté à la télé belge.


 

Scientifiquement vôtre:

D'un côté, l'électricité nous apprend que des pôles de mêmes signes se repoussent.

Heureusement qu'il y a des isolants !!!

Sinon, des caractères trop similaires se repousseraient en mal de diversité. 

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D'un autre côté, l'axiome de choix avec plusieurs étages imbriqués se retrouve dans la théorie des ensembles et en photographie lors de la fusion des couleurs.

Les points qui se trouvent à l'intersection d'entités différents et qui répondent à tous les critères de choix, sont statistiquement peu nombreux. 

0.jpgLes couleurs se marient par addition pour former, à l'intersection, la lumière blanche alors que par soustraction, elle donne le noir.

Cela sans oublier qu'il existe des millions de couleurs générées avec la complexité des assemblages.

 

La chanson"S'il suffisait d'y croire" me revient à l'esprit:

C'est peut-être ça la différence entre l'idéaliste et le réaliste. 

0.jpgCe samedi, c'était la 20ème "Belgian Pride". On ne parle plus de 'Gay pride'.

Un bon exemple d'acceptation de ceux qui ne sont pas des copies conformes à nous mêmes.

Ce 17 mai est la journée de lutte contre l'homophobie.

Photos de la préparation à la Belgian Pride (ou une histoire résumée)

Le GD de Luxembourg vient d'autoriser le mariage et de l'adoption pour tous. Un symbole qui en efface celui de son premier ministre homosexuel s'est marié

 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • On pardonne aisément un tort que l'on partage.”, Genlis
  • Le vice inhérent au capitalisme, c’est le partage inéquitable des biens ; la vertu inhérente au socialisme, c’est le partage équitable des maux.”, Winston Churchill
  • On appelle “mauvaise foi” les convictions d’autrui qu’on ne partage pas.”, Philippe Bouvard

Retour au futur: analogique vs numérique?

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A la fin de ce mois, arrivons à la conclusion de cette tétralogie en parlant du futur.  

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Raphael Gluckxmann présente son livre "Génération gueule de bois" comme un manuel de luttes contre l'esprit des réacs sans être un manuel de survie. 

Prélude: Djihad au cœur de Paris, croisade anti-européenne de Poutine, FN premier parti de France, stars négationnistes du web: des forces réactionnaires que tout semble distinguer à première vue lance un défi commun à nos principes et nos modes de vie.

Jamais depuis 70 ans notre modèle démocratique ne fut autant contesté. La tentation du repli gagne les peuples européens.

Le face-à-face entre les islamistes et l’extrême droite menace la France de Voltaire, Brassens et Charlie.

Nous étions des démocrates paresseux, des humanistes indolents. Nous devons réapprendre à dire et à défendre la République.

Descendre dans l’arène et lutter contre l'indolence d'une liberté sans plus savoir comment et pourquoi.1.jpg

Pour une génération élevée dans le mythe de la fin de l’Histoire, la gueule de bois, c'est de se réveiller et de constater que tout ce qu'on pensait comme acquis, était fragile.

Des révolutions arabes aux manifestations «Je suis Charlie» en passant par le soulèvement ukrainien de Maïdan, des millions d’individus, souvent jeunes, ont résulté pour dire leur attachement aux valeurs de liberté, d’ouverture et de tolérance. Descendus dans les rues, sans parti ni leader, sans dogme ni programme, ces insurrections civiques portent en elles les réponses que nous cherchons, sans les trouver pour l’instant. Or le temps presse.".

L'interview de  Raphael Gluckxman précise sa pensée:

podcastpodcast.

Résumé: La pensée réactionnaire, c'est détester la société dans laquelle on évolue et celle qui comprend le métissage, l'échange au nom d'un passé fantasmé via le fondamentalisme religieux islamiste et des réactions de fermeture, univoque du mono-couleur et de l'identitaire voulu prôné par une extrême-droite, comme "anti-systèmes" qui font partie du fond de commerce de nostalgiques comme Dieudonné, Alain Soral, Eric Zemmour à revendiquer une France qui n'a jamais existé tout comme pour le belge Laurent Louis, homophobe notoire.

0.jpgCela va plus loin que le conservatisme puisqu'il y a une volonté de destruction, quitte à devenir contre-révolutionnaire alors que l'esprit républicain français va dans le sens opposé en s'ouvrant au monde.

Idée d'ouverture qui, fragile, tourne béatement dans une liberté apathique.

La crise est une condition nécessaire mais pas suffisante pour l'émergence des idéologies anti-démocratiques. 

La solution serait de ressortir avec une démocratie revigorée puisqu'elle a perdu l'habitude du combat et proposer un projet de société idéologiquement novateur qui manque actuellement alors que les livres à succès qui sortent sont hostiles à la modernité, blâment les principes de la création européenne tout en étant supportés par les médias officiels ou les réseaux sociaux.

Se battre sans victimisation pour améliorer l'économie au bénéfice de la société est passé au second plan après l'idéologique qui souvent est ultra-conservatrice en cherchant désespéramment dans les racines.

La femme comme avenir de l'homme, viendrait peut-être sans voile apporter ce changement puisque l'homme a raté son tour. 

Le consensus n'est plus de mise car la démocratie contient les germes de sa propre destruction par un pseudo consensus utilisé contre elle-même alors que cette opposition destructrice fait beaucoup plus de bruit.

Le règne de la distance et de la dérision touche à sa fin. 

Raphael Gluckxman est donc un réactionnaire aux réactionnaires.. 

 

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Une période de "slow life" comme l'avait décrit Dany Laferrière dans son livre "L'art perdu de ne rien faire"?

Une "slow life" pour vaincre l'anxiété, la solitude, la dépression dans une vie que la médecine a allongé mais qui ne sait pas comment l'occuper utilement. 

Bien sûr, peut-être faudra-t-il apprendre à faire une pause, à arrêter de passer d'une tendance à l'autre et consolider ces découvertes et ces inventions et pour en évaluer les pertes et profits.

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Mais c'est la violence et les confrontations totales qui semblent triompher.

Le djihadisme dans une passion sanglante serait à la base ou le résultat de la désagrégation des encadrements collectifs entraînés par la civilisation du trop léger.

La légèreté la plus féconde est celle qu'avait apporté Nietzsche qui renvoyait à la création artistique, l'éducation, la réflexion avec la récompense de la joie de la victoire sur les contraintes et les résistances.

On a appris que la ville historique de Palmyre est tombée sous la coupe de Daesch. Cela ne manquera pas de gâcher l'histoire et le précieux patrimoine qui n'est pas le leur en même temps que l'élimination de ceux qui ne pensent pas comme eux. 

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Ce jeudi, à la radio belge, Khadja Nin passait le message que le Burundi était au bord d'une guerre civile pour une affaire de dirigeant qui ne comprend pas qu'il doit céder sa place à un suivant alors que la Constitution le lui imposait.

Hier, un leader de l'opposition était assassinéà Bujumbura.

Aujourd'hui, il y a un an, ce fut l'attentat antisémite contre le Musée juif de Bruxelles. 

Vaincre ou mourir est devenu le mot d'ordre.  

Ce soir, le film Mad Max va probablement avoir une place de choix Cannes même s'il n'était pas en compétition...

 

D'où vient toute cette violence?

Ne serait-ce pas la peur du lendemain? 

Normal que les "plus anciens" deviennent réfractaires en constatant qu'ils ne sont plus totalement sur la même longueur d'onde en fonction de leur âge qui avance inexorablement. 

0.jpgArun Gahdhi remarquait récemment que "Nous sommes remplis de violence" et que la non-violence s'apprend.

Il expliquait comment son grand-père lui avait appris les techniques de la “non-violence”. “Quand j’étais petit, mon grand-père m’obligeait à dessiner un arbre tous les soirs. Je devais y inscrire tous mes actes de violence physique de la journée d’un côté et de l’autre ceux de la violence passive, celle qui blesse intérieurement les autres et qui est plus difficile à détecter. Pour chaque action, je devais aussi écrire si je pensais avoir blessé quelqu’un et comment. Après un mois, le mur de ma chambre était déjà rempli !  La violence n’est pas naturelle, mais nous avons créé cette culture de la violence. C’est plus facile pour nous de contrôler les gens, de les dominer dans tous les aspects de notre vie. On est tout le temps en train de diviser, de discriminer, d’opprimer les autres. C’est cela la violence passive et elle blesse beaucoup de nos proches. La première chose à faire, c’est de détecter cette violence, souvent passive, ensuite, via des techniques d’introspection, on peut changer, s’en libérer. 

0.jpgArun Gandhi se dit “sidéré” par l’attitude des jeunes Européens qui partent combattre en Syrie. 

“Ils ont perdu l’espoir et aller tuer les autres là-bas ne va évidemment rien leur apporter. En fait, ils gèrent très mal leur colère. La colère, c’est comme le courant électrique: si on le dirige bien et on l’utilise, il est très utile. Mais si on en abuse et le met dans la mauvaise direction, il est mortel. Le problème c’est qu’aujourd’hui, on n’enseigne pas ce qu’est la colère et on permet à chacun de l’utiliser comme il veut et d’en abuser. Ce n’est qu’en prenant conscience de cette violence que nous avons en nous que nous pouvons changer".

Gilles Lipovetsky répondait-il à cette situation dans son livre: "De la légèreté"?

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PréludeNous vivons une immense révolution qui agence pour la première fois une civilisation du léger. Le culte de la minceur triomphe; les sports de glisse sont en plein essor; le virtuel, les objets nomades, les nanomatériaux changent nos vies. La culture médiatique, l’art, le design, l’architecture expriment également le culte contemporain de la légèreté. Partout il s’agit de connecter, miniaturiser, dématérialiser. Le léger a envahi nos pratiques ordinaires et remodelé notre imaginaire: il est devenu une valeur, un idéal, un impératif majeur.
Jamais nous n’avons eu autant de possibilités de vivre léger, pourtant la vie quotidienne semble de plus en plus lourde à porter. Et, ironie des choses, c’est maintenant la légèreté qui nourrit l’esprit de pesanteur. Car l’idéal nouveau s’accompagne de normes exigeantes aux effets épuisants, parfois déprimants. C’est pourquoi, de tous côtés, montent des demandes d’allègement de l’existence: détox, régime, ralentissement, relaxation, zen... Aux utopies du désir ont succédé les attentes de légèreté, celle du corps et de l’esprit, celle d’un présent moins lourd à porter. Voici venu le temps des "utopies light".

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Résumé d'un interviewLe caractère "hyper" serait dû à une modernité marquée par ses excès en tout qui mènent à l'exaltation de l'individu, la consommation effrénée et en finale, le marché tout-puissant. 

Nous sommes dans une civilisation poids plume qui n'a pas à évincer la lourdeur en regardant avec des lunettes de recul dans une citoyenneté light. Tout se joue dans le présent dans les techno-sciences avec un autre type de démocratie comme support.

La famille, la morale religieuse et les rôles sexuels est présentée comme des  solutions uniques alors que la maîtrise étatique est déclinante.

Cette semaine, l'Irlande dit "oui" au mariage homosexuel après un référendum historique. Pour les uns se sera une avancée, pour les autres un recul.

Le passé se dématérialisait-il autrement dans les divertissements et ainsi se décompressait pour entrer dans l'imaginaire légèreté par le défi des connections et la virtualisation des contacts comme s'il s'agissait "une "fun morality"? 

Le point positif d'Internet, de cette vie virtuelle, ce sont les débats d'idées existant sur tous les fronts sans distinction de race et cultures. Ce ne serait pas suffisant ni productifs dans un avenir en rupture avec celui dans lequel nous glissons.

Cela me rappelle à un autre vieil article "Il était une fois, l'utopie" écrit en 2010.

Quoiqu'on dise, les utopies ont toujours des sursauts de vérités quand la banalisation des évènements, porte à se banaliser soi-même. 

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Le culte du léger existe, mais parfois déshumanise et reprend des dimensions bien plus en rapport avec l'humain pour pouvoir continuer à se vendre.

Les phablettes qui permet de téléphoner parmi une foule d'autres fonctionnements, se rapprochent des dimensions de la tablette alors que ces engins de la technologie de pointe pourraient être encore plus petits.

Le dilemme est que nos petits doigts ne permettent plus de pointer les touches numériques pour écrire ou téléphoner sous peine de devoir utiliser un stylet. Ce qui se conçoit évidemment moins bien en relation avec les principes originaux.

 

Est-ce un nouveau choc de générations?

Le choc des générations s'est retrouvé dans la chanson de Goldman "Toute la vie" lors de la représentation des Enfoirés. Une polémique s'en est suivie.

Goldman, un vieux con? comme il était dit.

La conclusion généralement admise fut la volonté d' "Inciter des jeunes à aller plus haut même si c'est difficile et parce que c'est difficile, c'est avoir du respect et de l'ambition pour eux".

0.jpgLe mot "résilience", Wiki dit que c'est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression et se reconstruire. Elle serait rendue possible grâce à la structuration précoce de la personnalité, par des expériences constructives de l'enfance et parfois par la réflexion, ou la parole, plus rarement par l'encadrement médical d'une thérapie".

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No future, pour qui?

La pénurie de main d'oeuvre, de talents dans certains secteurs qui ne sont pas exclusivement mêlés au numérique, n'est pas un miragepodcastdonc, pas de panique totale et globale.

Pour les audacieux visionnaires, il y a même le "coaching" qui se présente.

Trop souvent mise en jachère, la jeunesse doit encore éclore.

Laurence Bibot rappelait mardi le dixième anniversaire de Youtube dans son Café serré en présentant le ridicule de situation avec humour :podcast

 

Conclusions personnelles de cette tétralogie d'articles:

Une rigueur qui n'a rien de poétique pouvait s'y déceler. Alors, puisque nous sommes à la croisée des chemins, la lutte entre les passéistes nostalgiques du passé et les progressistes s'organisent parfois de manière virulente dans les extrêmes. 

Dans mon entourages, des gens de ma génération (dont mon épouse) qui freinent des deux pieds pour éviter de se lancer dans l'aventure du numérique et moi, qui ai pris une voie de traverse depuis longtemps sans peur et sans reproche.

Ai-je été plus philosophe que narrateur?

J'ai raconté des anecdotes en chassant les mythes comme la peste. Des anecdotes qui, normalement, ne se représenteront peut-être plus demain de la même façon. Mais, elles sont là, aujourd'hui, comme "milestones" pour dire que rien ne se crée sans des arrière-pensées ni s'efface pour garder des preuves.

0.jpgJ'ai été étonné que Bruno Colmant qui a fait partie de cette saga, a subit 2008 comme un cataclysme. Mon "Spéculons en paix" qui datait de 2005, bien avant le "grand" crash, et qui montrait déjà un potentiel de dérives.

Les graphiques et la vieille idée que les arbres ne montent jamais au ciel, aurait pu allumer tous les clignoteurs d'alerte.

Actuellement, la machine sous n'importe quelle forme, agit en binaire, en dichotomie sous le contrôle de la logique de ce cher Monsieur Boole qui très sérieux a inventé une logique très peu humaine qui décide ce qui est vrai ou faux.

0.jpgDemain, peut-être, la machine se rapprochera plus de l'humain et donnera des réponses qui dépendront du temps qu'il fait, de l'âge ou de l'humeur du jour.

Devenir plus humain pour une machine, ce n'est pas seulement ajouter une couche de sentimentalité, mais apporter aussi un goût de l'imprévu pour répondre à une situation inédite.  

Trop sérieux à tribord pendant tant d'années, j'ai viré de bord à 180° à bâbord avec philosophie et humour.

Le côté théorique m'a plus titillé l'esprit que la pratique. 

Vincent Cassel, interrogé par le Vif, disait "quand je joue, je suis sur un fil. Ce qui est intéressant, c'est d'être libre, d'inventer, de créer, de faire avaler un poisson énorme en osant ne pas avoir peur du ridicule. Ce qui m'excite, c'est l'instabilité, la découverte, la curiosité, l'illusion, la désinvolture, arriver à raconter quelque chose qui vient d'on ne sait où. Les besogneux et les les sérieux m'énervent".

Qu'est-ce que j'aurais pu l'énerver à l'époque même si j'avais la même fougue de créer et d'inventer?

J'ai passé ce cap d'être besogneux et sérieux, même s'il subsiste une certaine rigueur dans ce que j'entreprends encore aujourd'hui. 

Alors soldons les compte.

0.jpgA la question qui m'a été posée "Tout n’est-il pas trop cérébral hier et aujourd'hui et plus assez physique?", je répondrais: "Passer à plus physique et moins cérébral, à notre époque, assis sur des montagnes de mauvaises décisions, de préjugés, de dettes ou autres choses tellement banalisées, ne serait pas adéquat. Ce qui ne veut pas dire que les jambes ne peuvent pas collaborer.".

Le changement de paradigme est en marche, parallèle avec le numérique. Cela exigera de ne pas avoir peur aux yeux et de s'adapter. Le rythme des 3X8 heures d'activités différentes vont devoir se "customiser" et les utilisateurs qui vivront le mieux, seront ceux qui s'adapteront aux nouvelles normes.

0.jpgLes machines vont probablement finir par apporter une rétrocession de leur rentabilité aux hommes et sortir des seules mains de ceux qui les détenaient. 

Franz-Olivier Giesbert écrivait dans l'édito du Point "Il faut savoir changer d'ennemis".

Avoir été épinglé comme misogyne et misanthrope dans une génération gueule de bois, m'a plutôt amusé. Alors j'ai essayé de comprendre d'où pouvait provenir cette impression.  

Notre premier ministre, a été chahuté tout au long de sa première année. Interviewé à la télé ce mercredi, il a avoué "s'être trompé". Souplesse, euphémisme, stratégie de la communication et ses électeurs trompés.

0.jpgVoilà peut-être une raison.

La machine, bien programmée, ne se trompe pas... ne trompe pas.

Si vous en avez l'impression, surtout ne jetez pas votre PC par la fenêtre.

Regardez qui l'a programmée, c'est lui qu'il faudrait prévenir.

Son programme a peut-être un bug et il peut le corriger et l'adapter... Mais, c'est peut-être aussi un manquement dans le cahier des charges. Celui peut s'amender aussi.

Un homme, une femme, on ne peut les corriger de manière définitive que s'il ou elle le veut bien. Une différence qui vaut son pesant de cacahuètes.

Le programmeur est un homme et pas tout à fait numérique. Comme une machine analogique, il a construit son programme avec, parfois, des "à peu près".

Soyez indulgent, son programmeur a laissé passer une occasion d'être plus circonspect.La machine, elle, n'en peut rien.

Elle ne se trompe jamais.

Elle n'a aucune nostalgie.

On ne trouve pas de concept "bonheur" dans les circuits d'une machine

Vendredi, la RTBF présentait "Les marchands de bonheur", comme une prime payées par des pigeons puisqu'aucune solution valable pour corriger le mal-être existait à coup sûr. 

Soyons philosophe et revenons à la phrase par laquelle je terminais le billet de la semaine dernière"La philosophie ne fait pas le bonheur... et c'est tant mieux". Son auteur démontrait que la philo-bonheur était seulement un fantasme que l'on atteint au mieux à l'infini, au pire, jamais.

Il n'y a rien de plus analogique que le bonheur dans lequel rien n'est durable dans la plénitude, de satisfaction ou de sérénité. 

La légèreté sans la souplesse d'esprit ne servirait, dès lors, à rien.

Réagir en fonction de mon vécu, des annonces et des enregistrements que j'en ai fait. Etre polémiste lors de fréquentations multiples sur forums colle forcément aux semelles à mêler le sucre au sel et au poivre pour en faire une sauce aigre-douce. 

Au début de ma carrière dans le domaine des TICs, tout était différent.

Tout était à créer "from scratch" comme on disait. Peu de moyens à disposition. Des machines avec mémoires ri-kiki, du stockage de données vite dépassé et des vitesses de calcul qui frisent le ridicule aujourd'hui. 

Les informaticiens cherchaient du temps machine pour tester leurs belles créations encodées sur cartes perforées après les heures de travail de la journée.

La modernité nous poussait à inventer toujours plus efficace en prenant un train qui roulait encore à petite vitesse.

C'était une époque pendant laquelle on ne devait pas postuler pour un emploi en envoyant des centaines de lettres à dire qu'on était pas le plus beau et le plus fort. Les compétences se prouvaient sur le terrain de l'action et non pas sur un texte bien présenté de CV avec photo annexée.

On complexifiait, sans s'en rendre compte, avec un langage du terroir qui sortait d'une tête bien chaude à faire cuire un œuf.  

Aujourd'hui, ce qu'il faudrait c'est rendre les choses complexes plus intelligibles pour faire rejoindre l'abstraction de la théorie à la pratique.

Avec le PC, l'étiquette "Plug & Play" sur la boîte, ce n'était q'un subterfuge du marketing.

Aujourd'hui, dans une période post-moderne, les TICs sont-ils arrivés à maturité? Oui, ils arrivent à consommer 10% de la production mondiale d'électricité. Non, ils sont encore jeunes à l'échelle des réalisations potentielles qui existent encore.

Rien de léger dans cet investissement, qu'il faut mettre dans la balance des P&L.

Je n'ai pas poussé à s'engager dans cette voie numérique sans biscuits car il faudra peut-être plus encore avoir le feu sacré pour s'y lancer en l'accompagnant d'autres qualifications plus ciblées.

0.jpgLes TICs sont devenus un outil technologique qui est sorti d'un Brico Center sans romantisme. 

Un informaticien garde des tics si pas des tocs.

C'est un testeur auquel il ne faut pas dire ce qu'il faut faire ou non.

Il teste tout, choisit la méthode la plus adéquate, évalue les résultats et corrige de manière drastique les bugs éventuels, après coup, avant de recommencer le processus dans une boucle sans fin.

Il doit aimer les risques sans principes de précautions puisqu'il recherche les exceptions qui confirment les règles pourvu qu'en finale, les choses deviennent plus efficaces que ce ne l'était avant son action. 

Pas besoin de recevoir le blanc-seing de l'autorité, puisqu'il a une tâche détaillée dans un cahier des charges qui le guide.   

Les étages du dessus, démissionnaires, ne parviennent pas à suivre la "pharmacologie booléenne" donc une confiance mutuelle doit exister

Pour moi, ce fut une chance de ne pas avoir subi de bouleversement, ni de révolution numérique. Je n'y ai vu qu'une suite évolutive logique de ce qui allait sortir de cerveaux dits "géniaux".  

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Aujourd'hui, j'ai raccrocher. J'ai tourné une page pour en ouvrir une autre tout aussi intéressante.

Période de transition vers un autre paradigme "un jardin d"hiver au rayon des divers".

Le succès toujours présent des vieux tubes des Star80 prouve qu'ils sont encore là et qu'ils parviennent à entraîner des jeunes dans leur sillage.

J'ai pris l'habitude d'accompagner mes textes de musiques que l'on dit classiques et d'autres plus modernes.  

Hier c'était donc la finale du , le Concours de l'Eurovision représenté par Loic Nottet que l'on décrit comme androgyne, atypique et qui représentait la Belgique.

Une honorable 4ème place plébiscitée surtout par les jeunes.  Les paroles de Loïc décrivaient très bien le problème qu'ont les jeunes avec cette question: "what we have to show tomorrow".

Début 2009, j'écrivais "Ecrire en analogique ou en numérique".

Article qui disait que j'écrivais souvent comme je programmais. Déformation professionnelle. Bien sûr.

Ecrire, qu'est-ce, sinon faire acte de présence dans son époque comme le décrivait Paul Valery:

"Etre léger comme l'oiseau et non comme la plume"

 

L'enfoiré,

 

PS: Ce weekend, c'est le "Jazz Marathon", alors quelques danses de claquettes en photos prises au Sablon avec des (mi)jeunes de tous les âges.

 

Articles précédents de la tétralogie:

 

Je dois peut-être lasser, certains.

La semaine prochaine, on change de crèmerie... promis...

Courir sans limites, la nouvelle addiction?

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... le titre d'un article du Vif dans la catégorie "Mode de vie". En préambule: "Véritable phénomène du XXIème siècle, des quadras et de plus en plus de trentenaires se mettent à la course à pied. Furieusement tendance, le running devient une activité quotidienne et vire parfois à l'obsession".

0.jpgDimanche 31 mai, les 36ème "20 kms de Bruxelles".

On annonçait, au JT (28:00-30:20), plus de 40.000 coureurs à pieds tout en rappelant l'utilité de bien se préparer. 

Moins chaud qu'il y a un an.

Un point positif, quand on pense au frère de Valentine Croughs décédé d'un arrêt cardiaque juste après d'avoir franchi la ligne d'arrivée. 

Il avait un problème cardiaque et il n'avait jamais fait d'électrocardiogramme pour le constater.

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Quatre autres problèmes cardiaques s'étaient produits dans la même course.

Un rappel qui n'est donc pas superflu.

Pour ne pas l'oublier, elle a écrit une chanson.

Alors, c'est peut-être le moment de remettre les choses à plat.

 

Sommes-nous fait pour courir? 

Oui, répondait un encart de l'article unanime avec une vidéo passée sur ARTE:

"Si nos ancêtres sont devenus bipèdes, c'est d'abord pour courir après leurs proies. Aujourd'hui, dans nos sociétés modernes, l'homme ne court plus pour survivre, mais il reste quelques rares endroits sur la planète où l'endurance physique conditionne sa vie. En Afrique, la plupart des meilleurs coureurs du monde, évoluent pieds nus. Au Canada, se déroule l'un des plus grands marathons du monde, Canadian Death Race, un marathon de 125 km dans les montagnes de l'Alberta. L'objectif: étudier, à partir des récentes découvertes scientifiques, l'origine de la course.

Grâce aux témoignages de biologistes et de scientifiques, les tactiques de chasse par épuisement des proies, il y a environ deux cent mille ans, expliquent la spécificité de l'Homo sapiens dans la course par sa capacité d'endurance. Dans nos sociétés modernes alors, que l'on prise les baskets sophistiquées, les meilleurs coureurs restent ceux qui, trop pauvres pour avoir des chaussures, se sont entraînés pieds nus.

0.jpgDoigts de pieds courts, voûte plantaire et tendon d'Achille jouent le rôle de ressort, les muscles fessiers et ligaments nuchals, celui d'équilibreur du corps.

Alors que l'animal, en général, court plus vite, celui-ci se met assez rapidement en hypothermie à cause de l'énergie dépensée pour la course.

L'homme transpire et élimine ce trop plein de chaleur, ce qui permet une plus grande endurance.

Le problème, c'est que ce "pauvre" Homo Sapiens est devenu sédentaire et a perdu beaucoup de potentiels de coureur endurant.

Une maladie du dos, une scoliose et cela se complique encore plus pour conserver un désir de courir. 

L'article se posait la question, "où sont passés les utilisateurs de trottinettes qui hantaient les trottoirs?".

Se seraient-ils mis à trottiner en running et à courir sans roulettes?  

Un Belge sur huit serait devenu runner ou joggeur régulier. Ce qui a fait que ce sport est devenu plus populaire que le vélo.

La distinction entre runner et joggeur n'est pas anodine.

Courir ne suffit plus.

Les entreprises se sont même prêtés au jeu en créant des clubs de coureurs. Les marques en ont fait un vrai business et les réseaux sociaux, un virus qui s'est transmis de génération en génération du plus jeune vers la plus âgé ou vice-versa.

Une génération de geeks de course à pied s'est vue attirée par la technologie du contrôle.

Si dans les années 70, les coureuses à pied étaient mal vue ou considérées comme des garçons manqués, depuis 2010, il est arrivé une seconde vague avec d'autres motivations a déferlé.  

Un engouement plus qu'une mode, un sport-santé lié à l'avènement d'une société du bien-être avec une alimentation bio comme complément indispensable à la volonté d'ajouter de l'exotisme. 

A l'origine, cette fougue avait commencé en Nouvelle-Zélande, puis aux Etats-Unis. Elle est arrivée en Belgique dans les années 80 dans une pop culture comme un acte politique de libération. 

Pour certains "tordus", le jogging s'est transformé en compétition en marathons de toutes sortes, au risque de devenir de véritable addicts à la recherche de résultats couronnés de trophées.

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Leurs performances se retrouvent sur les réseaux sociaux pour un jeune sur deux.

L'idée de communauté que l'on exhibe sur Fakebook, s'allie à celle de se faire de nouveaux amis au passage.

Pour eux, pas question de partir sans son smartphone ou sans une mini caméra pour se rappeler des exploits. 

Samedi, j'ai été visité le nouveau plus grand "super bazar" du sport "Décathlon" qui vient de s'ouvrir à Evere.

Apparemment, sa pub "à fond la forme", cela fonctionne. Elle précède et suit une logique de l'engouement pour tous les sports, mais, la course à pied n'est pas en reste.

Pour le sportif urbain, il s'agit seulement d'adopter un style de partage avec les autres consommateurs des artères de la ville. 

En route, un joggeur sur deux se conjugue au féminin.

0.jpgLe running, un sujet de conversation dans lequel se glisse, parfois, une vantardise non avouée dont il faut calmer l'ardeur avec l'illusion de la perte de kilos superflus.

Le running, une addiction, la drogue d'une société tournée vers l'efficacité, la mobilité et la glorification de la volonté.

Ils en oublieraient le "fun" de la course, l'aspect "thérapie" que cela apporterait, en ne pensant plus qu'à réaliser des exploits.

Se laisser guider par l'instinct, tout en ayant un objectif quelque part dans la tête à condition que l'on reste conscient que sa personnalité ne va pas totalement se changer à faire le guignole avec des couleurs de maillots fluos.

Pour moi, ni "Manneken-Pis Corrida", ni format XXL, ni Bouillonante...

Du "JogGuy tourisme", cool.

Pas d'exploit qui réveillerait ma "ménisquerie".

Je prends mon carnet de notes avec moi pour quand une idée jailli de cet effort "sur-l-humain", je m'arrête et je note cette pensée fugitive.

D'après l'article, il parait que l'accro moyen est plus souvent une femme qu'un homme, de classe plutôt moyenne à aisée, qui ne consomme pas ou peu d'alcool et apporte un soin particulier à son corps.

Évacuateur de tension, le jogging en écartant l'angle d'envahisseur psychologique. Je jogge sans me soucier de mon apparence. Aucune envie d'associer une panoplie de technique extravagante qui harmonise les couleurs fluos à mes baskets. 

Les montres Polar et Garmin sont là pour ceux qui doivent plus brûler les planches que des calories et des toxines avec un coach qui précède pour pousser la "bête" pour qu'elle fasse toujours plus.

Désolé, je reste joggeur amateur.

Pas question d'en faire une obsession ou une addiction qui construit la bigorexie du running.

La différence entre le jogging et le running est la mise en scène. 

Donc, j'écrirais le scénario sans la mise en scène.

Mon jogging a commencé dans cette tranche de quadras. Aujourd'hui je fais partie des dernières années "sexagénaires". C'est un besoin d'activité physique comme un autre.

Le vélo avait été ma manière d'explorer mon espace-temps de la même manière.

Alors, comment tout a commencé... à "courir" au fond de l'histoire?

Dans les années 90, un jour qu'il y avait un trop plein de liquidités dans les caisses de l'entreprise qui m'employait et une place en cave suffisamment grande inoccupée. Une salle de sport assez complète a été installée dans les sous-sols. Tout y était. 

Sur deux tapis roulants, ce furent mes premières tentatives de voir ce que mes jambes pouvaient donner d'exploits en semaine pendant les heures de midi. 

Un peu lassé de courir en voyant le mur devant moi, ce furent ensuite les premières sorties à l'extérieur dans le même timing.

Le pli était pris.

Aujourd'hui, c'est une activité hebdomadaire.

Samedi et/ou dimanche en fonction du climat pendant deux heures au petit trot, avec arrêts facultatifs. 

Le weekend, en ville ou dans les bois, une habitude qui est restée et qui réduit les odeurs dus aux échappements de voitures de la semaine.

Activité sportive, accentuée au quotidien matinal, lors de vacances.

Solitaire, sans accompagnateur qui pourrait être un tracteur trop puissant qui ne correspondrait pas au mien, lors d'une journée fatigante.

Quand il pleut ou trop de vent, c'est le jogging qui prend le dessus sinon le vélo peut faire l'affaire.

A part le verglas, toutes incapacités plus spécieuses dues à un problème de santé, rien ne m'arrêterait.

Sans précaution particulières contre le froid et les microbes puisque ceux-ci ont dû émigrer ailleurs pour voir si j'y étais.

Les problèmes cardiovasculaires, d'obésité, de sommeil, de dépression les ont peut-être accompagnés. Le jogging est le meilleur anti-dépresseur.

Rien de vraiment changé, je continue à courir comme avant mais en plus de temps. 

Solitaire et jamais inclus dans une course comme je l'écrivais dans cet article "Run & bike" qui fut plus aventureuse que prévu.

Je n'aime toujours pas les parcours trop fléchés.

J'aime pouvoir m'arrêter, rêvasser, changer de chemins de l'aventure sans devoir demander l'avis à quiconque. 

Pour jogger, aucun investissement important nécessaire. Pas besoin d'infrastructure spécifique comme pour le tennis, ni de partenaires ou d'adversaires comme au foot. 

Une paire de chaussures comme plus précieuse pièce d'équipement dans l'accoutrement qui accompagne un tee-shirt et une culotte de préférence courte. Désolé, encore, je ne cours pas pieds nus.

Pas besoin de vérifier la vitesse, le nombres de calories brûlées, les kilomètres avalés... Cool.

Ok. C'est ma version du jogging.

Rien à dire ou à redire pour les autres versions.

Pas de Fifa, Fric, Foot

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Ce sera ma manière de participer, ce dimanche matin, sur le parcours de la course mais sur les bords avec un appareil photo. 

Quant à mes hormones mélatonines ou sérotonines, qui procurent un maximum d'endorphines et de dopamines aux neurones, je leurs laisse la besogne. 

Assez parlé, comme dit la pub télé "on y va". 

Je pars jogger à leur rencontre.

Le ciel est gris, maussade. Il pleuvine. Le vent souffle. Le thermomètre indique 16°C.

Un temps idéal pour courir.. 

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Arrivé au Square Maréchal Montgomery, 11:00, une heure après le départ et les premiers arrivent.

Le 36ème marathon se termine déjà pour certains. 

Le n°167, El Hachimi, est arrivé après une heure, une minute et 47 secondes.

53 coureurs étaient  présents depuis 1980.

A part, une intervention de la Croix rouge, tout semble s'être bien passé.

Bruxelles n'est pas New York avec les souvenirs plus pénibles d'un autre marathon.

Chez nous, il y a l'humour en plus.

 

Un clic pour les photographies les plus funs.

... ou un résumé (made by Google, of course)

 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • « J'ai toujours aimé courir ... c'était quelque chose que je peux faire par moi-même, et sous mon propre pouvoir. Tu peux aller dans n'importe quelle direction, à la vitesse que tu souhaites, en luttant contre le vent si tu en as envie et à la recherche de nouveaux paysages uniquement sur la force de tes pieds et le courage de tes poumons.», Jesse Owens
  • « La course est la plus grande métaphore de la vie, parce que vous en tirez ce dont vous en mettez.», Oprah Winfrey
  • « Croyez que vous pouvez courir plus longtemps ou plus rapidement. Croyez que vous êtes assez jeune, assez vieux, assez fort, et ainsi de suite pour accomplir tout ce que vous voulez faire. Ne laissez pas les vieilles croyances vous empêcher de vous dépasser au-delà de vous-même.», John Bingham

Erdogan 1er, Roi des Belges ?

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Préambule de l'enfoiré: Alain Sapanhine vous a déjà parlé du Laos où il habite depuis 4 ans. Bruxellois d'origine, il a aussi donné son opinion sur Bruxelles que j'avais adouci le lendemain. Il reste comme "Belge du bout du monde"à l'écoute de ce qui se passe dans ce petit pays nommé "Belgique".  La Turquie, je connais pour y avoir été quelques fois. Cela m'a permis d'écrire deux articles sur le sujet: "Des trucs pour les Turcs" de 2006 et "Cap en Cappadoce" de 2012 dans lequel je suivais l'évolution. "Erdogan, popstar d'un soir à Hasselt" et "Les dessous de l'éviction de la turque", deux articles qui viennent en appui de son texte. Ce matin, Georges Dallemand du même parti CDh revenait à la charge en disant "Au CDh, personne ne peut tenir des propos négationnistes".

Mais, je laisse la parole à Alain qui a une vue extérieure qui me paraissait intéressante.

Préambule de Alain Sapanhine: Cet article a été soumis hier en modération sur Agoravox. Il a directement obtenu le nombre de votes de parution requis moins un, rien qu'un. Et ce matin, il ne paraît pas. En revanche, un article du PC français passe la barre en moins de 10 minutes. Presse libre, vous avez dit bizarre ? Les forces obscures... Merci au Miroir de l'avoir diffusé.

 

1.jpgLes nouveaux démons nationalistes belges. Bonne nouvelle. Pour une fois, il ne s’agit pas des continuelles chamailleries entre francophones et flamands…

Ce sont les rapports entre la Belgique et ses concitoyens d’origine étrangère.

La catharsis, le boomerang.

Avec la Turquie. Un pays qui voulait être européen, soit dit en passant.

Ce conflit divise tout le landerneau politique belge. Il concerne la notion de génocide. Ou plutôt la notion de reconnaissance d’un génocide, celui du peuple arménien.

Il y a si longtemps, me direz-vous. Est-ce encore la peine d’en parler ? De culpabiliser la société turque d’immigration pour des actes purement ottomans ?

Justement : purement ottomans !

Peu avant sa réélection, Erdogan a réuni plus de 14.000 Turcs déchaînés … à HASSELT en Belgique !!!

A titre indicatif, l’extrême-droite flamande n’en a jamais réuni plus de 4.000. DE bons Flamands de sang pur qui tiennent d’ailleurs aujourd’hui les rênes du pouvoir. Le FN version Vlaandeen, un peu plus Waffen-SS, mais là n’est pas le sujet.

14.000 Ottomans belges, pardon Turcs ont accueilli leur Président comme une rock-star à Hasselt.

Alors qu’ils ont AUSSI – SURTOUT – D’ABORD la nationalité belge.
Barrez la ou les notions qui vous semblent inutiles. Oui, oui !

Veinards de Turcs qui peuvent voter deux fois. Loup Gris chez eux et démocrate en Belgique. Un peu de poivre, un peu de sel.

Ils sont nombreux les Turcs belges. Il est normal qu’ils attisent les convoitises, c’est un fameux réservoir de voix. Comme les Cubains de Miami… Faut qu’on les caresse dans le sens du poil, la reconnaissance viendra du vote.

Nos méchants partis étaient à l’affût. Un des 19 Maires de la Capitale de l’Europe est turc …turc et socialiste belge. Madame Mahinur Ozdemir st Conseillère d’un parti qui participe à la Majorité régionale bruxelloise est aussi turque …turque et humaniste belge. Pour bien le faire savoir, elle siège depuis toujours en portant un foulard.

C’est singularisant., vous comprenez ?

Jusque là, cela va encore. Avec votre système électoral par circonscriptions, cela ne risque pas de vous arriver avant longtemps. Quoique, quoique…

Et bien, cette brave dame NIE le génocide. Elle ne dit pas comme certains coreligionnaires et d’autres que c’est du passé, qu’on ferait mieux d’enterrer tout cela. Que la notion – d’ailleurs non appliquée partout - de génocide est du passé, un crime devenu universel..

0.jpgAujourd’hui, le génocide, c’est l'aller sans retour pour La Haye. Enfin parfois. Pas trop souvent, seulement si on est perdant…

Non : notre égérie nie le génocide arménien ! En fait, il n’y aurait pour elle d’autre extermination programmée que cellle - point encore perpétrée - contre les siens.

Et son Parti « humaniste « qui tenait à son intitulé ( ex-catho ) qui lui doit une partie de son succès l’en a donc foutue dehors. Elle file avec ses mandats, ses 16.000 voix de préférence, sa conscience et la preuve ambigüe qu’être belge aujourd’hui ne l’empêcha pas d’être Turque d’abord. Pardon, ottomane d’abord.

En Capadoce, en Anatolie, toutes les églises sont brûlées et pas un seul minaret.

La foudre, vous comprenez ?

La foudre divine. Demandez à l’EL de vous livrer sa version la plus parachevée.

A Erdogan aussi. Il pourra vous renseigner, c’est un copain.

Et nous les Belges qui n’avons qu’une seule nationalité, que pense-t-on de tout ça ?

C’est variable… Du point de vue du Droit, Madame Mahinur Ozdemir est belge. Du point de vue de l’intégration à une société qui lui a donné la fonction d'élue du peuple, elle l’est beaucoup moins. Mais le fait est là : nous lui avons donné le droit de parler en notre nom et voilà qu’elle en profite pour remettre cette notion de citoyenneté dans le tiroir du dessous.

Erdogan l’a félicitée : elle n’a pas à obéir aux diktats de son Parti belge, c’est une héroïne déguisée en femme de ménage, ue vraie fille du peuple.

Dernière nouvelle : Khemal Attaturk vient de démissionner de l'UEFA...

Les Kurdes, les Chrétiens, Charlie Brown, les Chiites ne sont pas de sa race. Que dis-je, de sa confession.

Tant qu’à travestir ou revisiter l’Histoire…

La loyauté parallèle des élus issus de l’immigration, précise en douceur le plus grand journal francophone qui, bien embêté, n’ouvre pas ses colonnes aux lecteurs sur ce sujet précis. Le pouls du peuple n'a pas le droit de fonctionner, reste Agoravox.

Et voilà que cela se complique ! Des élus socialistes, écolos et autres la soutiennent. Les anathèmes volent, les strapontins restent.

0.jpgC’est la chenille qui redémarre, le monde de gauche fonctionne à l’envers.

Et le citoyen dans tout cela ? On le lit entre les lignes. Quelque part il a le sentiment que le particularisme finira par l’emporter sur le général. Ouille, avec notre système proportionnel, le Parti ISLAM tapi dans l'ombre de la démocratie ouverte vient de trouver sa tête de liste lors des prochaines élections générales. Deviendra-t-il un jour assez puissant pour bloquer toute majorité ?0.jpg

Allez savoir.

Non Madame Ozdemir, vous n’êtes pas belge. Nombre d’immigrés turcs et d’ailleurs qui, comme vous, ont fait le choix de vivre en Belgique respectent nos valeurs, celles qui veulent entre autres que le génocide planifié soit une notion universellement impardonnable parce que nous vivons dans une société ouverte à tous les peuples.

Vous pas. Retournez d’où vous venez, je vous prie.

 

Alain Sapanhine 

 

Mise à jour: l'article a été publié en fin de journéesur Agoravox


Malines, jumelle de Molenbeek?

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Période de vacances oblige. Après un retour en Turquie, pourquoi pas une visite de Malines, Mechelen en néerlandais. Une ville belge très proche de Bruxelles. Une ville qui s'est récemment jumelée à la commune de "Molenbeek". Une information passée presque inaperçue. Renseignement pris, les Malinois n'étaient pas au courant. 

0.jpgJ'ai parlé de la commune de Molenbeek et je connais bien Malines pour y avoir été de très nombreuses fois. J'aime bien cette ville.

Littré écrit au sujet du mot: "Dentelle très fine qui s'est fabriquée originairement dans la ville de Malines en Flandre. Mouchoir en malines. Une belle malines".

Malines était déjà jumelée avec 5 autres villes dans le monde: Sucre, Helmond, Sibiu, Arvada et Nador. Des villes qui toutes étaient externes à la Belgique. 

Pour justifier l'opération de jumelage, "cela implique la ville dans le domaine social", est-il dit. 

La ville n'a rien à voir avec le féminin de l'adjectif "malin", mais cela pourrait se concevoir à la suite de ce qu'on va aborder.

Se jumeler avec Molenbeek est donc une première.

Longtemps dans l'histoire, Malines a été rivale de Bruxelles. Elle aurait pu devenir la capitale du Brabant.

Pas à dire, elle a conservé un charme, un calme que, peut-être, une capitale comme Bruxelles n'a plus.

Bruxelles est devenue un melting pot de cultures et aussi de ghettos dépendant des communes qu'elle comprend.

L'une d'elles, Molenbeek que j'ai décrit, en est un exemple.

Si à Malines, on peut rencontrer des personnes qui viennent "d'ailleurs", ce n'est pas vraiment dans un quartier bien défini, ce n'est donc pas dans un ghetto, qu'on peut les rencontrer. 

Le centre ville de Malines a gardé intact son patrimoine architectural loin de la "bruxellisations" sauvage que connait la capitale.

Cette ville moyenne est en phase de recentrage, de rajeunissement. Elle a rendu sa rue principale piétonnière de très belle manière.

Il est vrai que sa grand-place est devenue, à mes yeux, un peu trop nue, vidée de sa statue déplacée sur un de ses côtés. Mais qu'importe, c'est peut-être mieux que le parking de surface qui existait avant...

Située dans une basse plaine marécageuse arrosée par les bras de la rivière Dyle, il est possible de la longer en se promenant sur une barge très romantique, au fil de l'eau. 

Des promenades, il y en a quelques unes: historiques, culinaires et culturelles.

L'histoire de "Mechlinia" remonte au premier millénaire avant notre ère, bien avant Bruxelles. L'habitat perdura sur la rive ouest de la rivière durant l'époque gallo-romaine, avant d'être envahie par les Germains au 3ème siècle et retomber dans l'oubli jusque vers 756, à l'arrivée du moine irlandais Rombout venu évangéliser les païens Francs et Gaulois. 

Il fonda un monastère primitif à l'est de la Dijle et aurait subi un martyre en 775. Ce qui a développé un culte dit "de pèlerins", autour de son tombeau par les moines. Les offrandes ont été une source de revenus enviables pour les seigneurs du lieu, les Princes Évêques de Liège.

La résistance du chapitre de Saint-Rombaut envers ses suzerains s'organisa avec force. Jouant de la brosse à reluire, la population malinoise obtint avantages et privilèges qui permirent le développement de l'industrie drapière.

Entre le Prince de Liège, le Comte de Flandre et la population se déroula une véritable partie de poker politique. En 1356, Ludovic de Male tira les marrons du feu pour entrer dans l'ère des ducs de Bourgogne avec Charles le Téméraire qui en fit un Parlement comme tribunal souverain.

Marguerite d'Autriche, qui y fixa sa résidence, voulut faire de Malines rien moins que la capitale des Pays-Bas.

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Sous son règne, entre 1507 et 1530, la ville connut son apogée, ce qui attira de nombreux artistes sur les bords de la Dyle.

En 1531, Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, ramena la cour à Bruxelles, mais Philippe II obtint la création du nouvel évêché à Malines.

Depuis 1546, lors de l'explosion de Zandpoort, la ville connut une période noire. 

Une période de guerre civile entre catholiques et protestants ruina la vie économique.

L'Inquisition rendit son premier cardinal de Granvelle, autant haï que le duc d'Albe, mais en tant que primat de Belgique.

Depuis 1559, la ville devient le siège de l'Archidiocèse en nom propre jusqu'en 1962 où ce siège devint celui de Bruxelles-Malines.

0.jpgEn 1834, le roi Léopold 1er autorisa la construction de voies de chemin de fer.

Le premier voyage en train sur le continent eut lieu entre Bruxelles et Malines, le 5 mai 1835.

Un souvenir de la dernière guerre, la caserne Dossin devenue aujourd'hui, un musée, elle servait à rassembler Juifs et Tziganes avant d'être envoyé au camp d'extermination d'Auschwitz. 

Aujourd'hui, Malines est réputée pour ses cultures maraîchères, son école de carillonneurs et une partie déclinante de son industrie du meuble.

Une ville qui a du chien quand on pense à l'élevage de chiens bergers belges nommé "Malinois". Une ville qui de la chaire ferme de volaille quand on pense au coucou malinois accompagné d'une sauce à base de bière malinoise la "Gouden Carolus" ou la "Mechelschen Bruynen" brassée dans la Brasserie "Het Anker" qui était la préférée par Charles Quint durant sa jeunesse dans la ville. Les meubles restent aussi comme une production de la ville.

Le centre de la ville est dessiné de manière parfaitement circulaire, mais avec des extensions qui s'étendent sur 65 km2. Elle compte près de 80.000 habitants avec plus de 1200 personnes par km2.

A 12 mètres d'altitude et relativement plate, elle a eu facile de créer un réseau de voies cyclables qui tentent de faire oublier la voiture. 

Le centre névralgique de la ville est le Grote-Markt, le Grand Marché sur lequel de vieilles maisons colorées partagent l'espace avec cafés et tavernes. Le film "Palais royal" a utilisé  un de ses éléments comme cadre.

A l'emplacement de l'ancienne halle aux draps, l'Hôtel de ville partage le nord de la place avec deux autres édifices de style complètement différents du gothique finissant au rococo.

Construit entre 1311-1547 et 1900-1975, le beffroi resta inachevé à la suite de la crise de l'industrie drapière des années 1920. En 1985, Jean-Paul II, en visite, le considérait comme inachevé. 

L'heure de la retraite a sonné pour Mgr Léonard qui y avait élu domicile. Limite d'âge et démission obligatoire, assez rapidement acceptée par le Pape. Cela arrange Mgr Léonard qui a une envie de quitter le pays.

Son remplaçant est à nommer et un prélat anversois et un autre brugeois sont cités.  

 

"Visit Mechelen" traduit en français donne "Visitez Malines"0.jpg

Pour un Bruxellois, l'arrivée à Malines se passe par l'intermédiaire de la Brusselsteenweg à la sortie de l'autoroute.

Le centre des sciences et des technologies, Technopolis, pourrait être la première halte. Ensuite vient la gare.

A la recherche d'un parking aisé?

Virer à gauche une fois sur le Schuttersvest et prenez le boulevard de ceinture. Arrivé à la tour gothique d'enceinte, virer une nouvelle fois à gauche vers le Vrijbroekpark qui offre des moyens de parkings moins "sollicités".

La visite rapide de la ville en promenade commence.

La Hoogstraat se dirige vers la place Grote Markt. Le pont à plusieurs arches Grootbrug passe au dessus de la Dijle.

0.jpgPremière apparition de maisons crénelées au Ijzerleen et l'arrivée au Grote Markt.  

Une visite touristique de la ville impose la vision de la cathédrale Saint Rombaut avec ses deux carillons et d'autres églises, du Grand Béguinage dont les ruelles sont riches en petites maisons anciennes désertées par les béguines. 

La ville contient plus de 300 bâtiments classés dont cinq, µfont partie du patrimoine mondial de  l'UNESCO.

Des musées d'archéologie, de la bière, des cloches, des jouets, de l'horlogerie, de la tapisserie et du chemin de fer...

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Au fond du Grote Markt, tourner à droite dans la rue commerçante du Bruul. Arrivée au Vijfhoek et le pont au dessus de la Dijle, la promenade romantique commence en descendant sur le ponton, la Dijlepad, qui suit la rivière et retourne doucement vers le point de 

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départ. 

Le Vrijbroekpark donne l'occasion de terminer agréablement la visite.

Une traduction de Vrijbroekpark serait-elle du parc à la culotte libre?

Non, les rosiers et les jardins de plantations diverses permettent juste de s'évader de l'atmosphère de la ville tout en restant dans la ville.

Le sud de la province d'Anvers dans laquelle Malines est administrativement situé, ne sont qu'un immense jardin potager: cultures maraîchères, parcs de légumes alignés géométriquement et serres. 

De la réserve naturelle du domaine d'Hofstade toute proche, on extrayait avant la Première Guerre mondiale, d'énormes quantités de sable qui servirent à construire le remblai de la voie ferrée Bruxelles-Anvers. Les excavations se sont transformées peu à peu en étangs qui font partie maintenant du parc domanial de quelques 210 hectares. Classé réserves naturelles, il forme une aire d'hivernage recherchée par les palmipèdes. Un dortoir pour mouettes argentées et rieuses, de grèbes huppés, de canards sauvages, de biongios.

En été, le domaine devient une plage très fréquentée. 

Après cette promenade, parmi tous ces palmipèdes, revenons à nos moutons: le jumelage avec Molenbeek.

Le 16 mai, l'émission des Experts de Télé Bruxelles (34:00-40:00) parlait du jumelage de Malines avec la commune de Molenbeek.

Un jumelage serait à la base une prévention en matière de radicalisme. 

Molenbeek devrait-il prendre exemple sur Malines pour l'éviter?

Malines n'a connu aucun départ de jeunes vers la Syrie.

Le radicalisme est pris en charge depuis plus longtemps qu'à Molenbeek, même si Vilvoorde, une autre ville flamande entre les deux villes, a connu également un exode guerrier vers la Syrie. 

Malines aurait eu, d'après son bourgmestre, les mêmes problèmes de pauvreté, il y a vingt ans.  

Ce radicalisme n'est pas né de rien. Auditer ce qui se passe au niveau de l'éducation, de l'intégration des populations émigrées est certes le point de départ pour Molenbeek et n'est plus à faire pour Malines.

Je n'ai toujours pas bien compris ce que Malines, elle-même, avait à gagner dans ce jumelage.

Un jumelage doit pouvoir trouver, en écho, un intérêts.

L'actualité malinoise ne me donnerait-il pas la réponse du pourquoi, mais d'un "comment"éventuel?

Cela pourrait se passer par l'intermédiaire de Skype.

Oui, mais ...le parquet de Malines poursuit Skype en justice... au pénal. 

Pourquoi? Parce que Skype a refusé de donner accès aux enquêteurs à des conversations privées qui ont eu lieu en 2012, entre deux suspects dans le cadre d'investigations sur le milieu criminel arménien.   

Deux Arméniens utilisaient expressément Skype, le logiciel d'appels gratuits de Microsoft, pour s'entretenir d'affaires sur la livraison de biens volés ou illégaux. 

Arménie, Arméniens, des sujets tabous, non, si l'on se rappelle l'épisode de la semaine précédente? 

Microsoft avait justifié son refus par le fait qu'il n'agissait pas en tant qu'opérateur téléphonique belge et n'était donc pas soumis à sa législation. La société ne se rappelait-elle pas ce que ce mot pouvait rappeler comme polémique. 

Serait-ce une violation de la loi sur les télécommunications? se demande le parquet de Malines.

Le parquet, lui, ne devait pas se rappeler ce qu'était Skype, le fameux P2P, le "pear to pear" qu'il devait confondre avec en français le "pire du pire" ou la "poire de la poire". 

Une confusion ne viendrait-elle pas pour expliquer ce jumelage très spécial?

N'était-ce pas, après des billets qui parlent de carrières, de travail, une bonne occasion pour ouvrir le bal de ces vacances parfois tant attendues par une histoire belge du meilleur cru?

Les synonymes de "Jumelage" sont nombreux: "ajustage", "assemblage", ..."cuvelage", "javelage", "pucelage"...  Toute une panoplie de mots à la limite qui appelleraient Paul et Mieke à la rescousse dans une histoire de famille du plus bel effet...

Le Portail français qui fait la revue des jumelages écrit dans son chapeau que: "Entre banquet et défilés de majorettes, le phénomène des jumelages de communes risque parfois de n'être perçu qu'à travers les lunettes d'un folklore aimablement convivial. Ce serait pourtant négliger les ambitions d'un mouvement lancé après la deuxième guerre mondiale dans une perspective hautement politique, et oublier la richesse et la densité des relations multiples ainsi tissées de part et d'autres des frontières. Mal connu et peu étudié, le jumelage mérite bel et bien l'intérêt des sciences humaines, et tout particulièrement de l'histoire".

Comme d'habitude, j'ai cherché pour enrichir les propos d'introduire quelques citations et une vidéo d'une chanson qui arriverait à donner à la fois une touche humoristique et moins "tout touristique"à ce billet.

J'ai fait appel à des Malinois, sans succès...

Je n'ai trouvé que celle-ci:

"We zijn tweelingzusters onder het teken van Gemini geboren"

 

Passons immédiatement aux photos

 

L'enfoiré, 

 

Citations:

  • "J'aurais aimé avoir une sœur jumelle, j'aurais pu voir à quoi j'aurais ressemblé sans chirurgie esthétique.", Joan Rivers
  • "La parole est la sœur jumelle de ma vision, elle est incapable de se mesurer elle-même, Elle me provoque sans cesse, elle dit d'un ton sarcastique, Walt, tu contiens assez, pourquoi donc ne pas te laisser aller ?", Walt Whitman.

 

Mise à jour du jour: Un jour de plein soleil, ce ne serait pas correct de ne pas parler de la journée. Devant la Bourse, un pique-nique géant des amateurs de piétonniers pour la ville ont bloqué la ville.

A Uccle, ce furent une soixantaine d'artisans qui présentaient leurs produits français aux expatriés français dans une certaine ambiance et un art de vivre franco-belge avant le match de foot amical du soir France-Belgique. 

Quant à la Fête de l'Environnement, elle se déroulait au Cinquantenaire.

Photos au Cinquantenaire en un clic... 

et un autre, pour revenir au même évènement en 2014

 

 

Waterloo, une si morne plaine?

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La semaine prochaine, c'est la reconstitution du bicentenaire de la bataille de Waterloo et tout le monde en parle, tout le monde se prépare depuis longtemps. Le 18 juin sera le jour à ne pas rater, près de 200.000 spectateurs sont annoncés.

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Toutes les bonnes plumes, historiennes ou non, se sont mises à gratter du papier comme si elles avaient connu Napoléon personnellement.

Des livres qui parlent de lui et de Waterloo, sont en bonne place dans toutes les librairies.

Une BD officielle du bicentenaire, des magazines, des radios et des télévisions ne sont pas en reste.

Comment tout expliquer au sujet d'un homme dont on dit qu'il n'avait pas d'état d'âme? Sorti de son tombeau des Invalides, s'y retrouverait-il dans cette littérature qui lui est consacrée à titre posthume?

L'homme "Napoléon" est décrit comme un génie de guerre, un soupirant gauche avec les femmes, un glouton à table, un ogre, un dictateur qui liquidait tout opposant, un assassin du duc d'Enghien, un massacreur dans les villages italiens qui osaient se révolter...

Laurent Joffin, de Paris Match, spécialiste de Napoléon, a créé un personnage de fiction comme flic de l'Empereur dans "L'espion d'Austerlitz".   

"Napoléon, le héros absolu" titrait le Vif dans un numéro hors-série.

L'édito écrivait en parlant de Napoléon: "Il a encore gagné à réussir à être le centre de tous les regards et de bien des conversations. Une fascination après deux siècles et pourtant une faillite du système français avec à la clé 11.000 morts et 18.000 blessés en une journée. Napoléon, génie superstar de la com' et de la propagande?  Ses adversaire qui ont gagné la guerre n'ont pas reçu autant d'éloges.  Le pragmatisme anglican de Wellington n'a rien pour générer un film. Il n'en va pas de même pour ce génie de la stratégie qui vend son image au plus offrant comme le fit Ramses II, avec une légende prise à revers par François 1er et tant d'autres qui n'ont eu que défaites glorieuses à leur actif.

De chapitre en chapitre et de débat en débat, le Vif décrit l'itinéraire de cet intrépide gamin d'Ajaccio à l'homme reclus de Saint-Hélène, la chronique de son règne, de sa stratégie, de son héritage. Son mythe bouscule jusqu'à la perception qu'en ont les Belges.    

"Waterloo, l'ultime bataille", titrait un docu-fiction très réaliste programmé mercredi dernier à la RTBF.

Mais, qu'est-ce qui pouvait motiver Napoléon à créer une Europe sous sa bannière?

La gloire uniquement, un problème plus psychologique comme il n'avait aucun ami?

L'expérience de la campagne d'Italie, de la conquête pas trop fringante de l'Egypte des Pharaons, lui avait-elle monté à la tête?

Il s'est proclamé Empereur, tout en s'estimant révolutionnaire, visionnaire et réformateur.

Il s'était brisé, une première fois, les reins lors de la campagne contre le froid de Russie tout comme Hitler, bien plus tard, lors de la deuxième guerre mondiale. Secrets d'Histoires" après avoir parlé de "Napoléon et les femmes"remettait cela en se posant la question:

"Comment devient-on Napoléon?"

 

Son histoire a été jalonnée de batailles, de faits de guerres, de coalitions européennes pour arrêter ce "Français" que Tolstoi décrit "Guerre et Paix".

A Austerlitz ce fut la France contre Suède, Russie, Autriche. A Iéna contre Prusse, Royaume-Uni, Russie. A Wagram contre Autriche, Royaume-Uni. A Leipzig contre Russie, Royaume-Uni, Prusse, Suède, Autriche, Allemagne. 

Vaincu une première fois, il fut exilé à l'île d'Elbe. Une île dont il disait qu'elle était trop petite pour lui. Elle a a été son tremplin pour mieux sauter.

Débarqué à Golfe-Juan, la remontée de la France commence par un route de 324 km qui porte son nom en passant par Cannes, Castellane, Sisteron, Gap, Laffrey, Grenoble ...

Arrivé à Paris, il se rend compte qu'il est entouré d'ennemis aux frontières. Le 12 juin, il décide de prendre l'initiative et de monter vers la Belgique pour rencontrer séparément Blucher et Wellington et les vaincre assez facilement. Il a une fausse idée de ce qui se trame. Le 9 juin 1815, au château de Schönbrunn, avait été signé l'Acte final du Congrès de Vienne pour lui résister. La future Sainte Alliance se met en place pour résister à toutes nouvelles agressions françaises.

Hestrud, zone frontalière avec la Belgique, une stèle rappelle une légende d'un jeune garçon qui l'aurait mis en garde sur le risque d'entrer en Belgique: "N'allez pas par là, Monsieur". 

La traversée se poursuit en Wallonie au fil de promenades détaillées et illustréesBeaumont, Marcinelle, Charleroi, Fleurus, Ligny, Quatre-bras...

A Beaumont, Napoléon du haut de sa chambre d'hôtel, aurait été déçu de ne pas avoir éveillé l'enthousiasme de la population qu’il haranguait à  partir de son balcon.

A Charleroi, fatigué, il dort tellement profondément à l'auberge de Bellevue qu'il ne se réveille pas quand l'enthousiasme des habitants est à son comble. L'auberge s'appellera ensuite "Somnolence" en souvenir.

A Jamioux, il aurait promis à l'abbé Jenicot de le faire évêque s'il revenait victorieux de campagne. Promesse valsé,  évidement,  dans les oubliettes de l'histoire. 

Le 16 juin, à Ligny, il remporte son dernier succès militaire. 

Pour remonter le moral, Napoléon savait convaincre ses troupes qu'il rétablirait toujours la situation pour les mener à la victoire: "vous ne rentrerez dans vos foyers que sous les arches de triomphe".

Sur les champs de bataille, il avait développé un système de marches très rapides qui déconcertaient ses adversaires en frappant leurs charnières. 

Ce fut la bataille de trop, celle de Waterloo contre la ligue Royaume-Unis, Russie, Prusse, Suède, Autriche, Pays-Bas et Allemagne.

La reconstitution du bicentenaire.

Le site Internet est tout beau, c'est évident.

L'avocat orléanais, Frank Samson se mettra dans la peau de Napoléon pour la dixième fois lors de la reconstitution (vidéo : 15:00-20:00). Il a créé son "Empire de la Basse Chesnaie" en Bretagne poussé par une passion de l'histoire.

Gérard Corbiau illustre la bataille en 4D dans le nouveau musée mémorial. Il y aura 5000 reconstituteurs de 52 nationalités, 350 cavaliers et 100 canons. Une avalanche de chiffres qui évolue d'annonces en annonces.

Waterloo n'a rien à voir avec la boucherie de 14-18.

On veut représenter la bataille de Waterloo avec une beauté chevaleresque, le sabre au clair dans des corps à corps avec les canons pour seuls feux d'artifices.

Mourir ainsi, ce n'est déjà plus mourir tout à fait.

Le journal L’Avenir présente chaque balade accompagnée d’un éclairage historique sur tablette et PC.  

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Si la France a perdu sa culotte, elle n'a en rien perdu sa légende.

La nouvelle pièce de monnaie à l'effigie de Waterloo pour glorifier l'évènement a généré une polémique parmi les Français qui n'y voyaient pas le cocorico de gloire qu'ils aiment déclamer.

Avant cette bataille, la France était un pays de tous les extrêmes.

1.jpgDepuis Voltaire, la langue française était celle de la culture et était utilisée presque partout en Europe.

Mais cela s'est effritée dès les années 1780 quand Louis XVI a voulu redoré son blason en envoyant Lafayette en sauveur en Amérique contre l'Angleterre.

La reconstitution de la frégate Hermione de 1780 qui refait le trajet vers l'Amérique, n'est pas un hasard. Un voyage mémoriel nostalgique et symbolique de la France de Louis XVI qui se croit encore grande puissance libératrice du monde.

La France était perclue de dettes et était encore entraînée par l'obscurantisme dans un royaume en déclin, neuf ans avant la prise de la Bastide. La France était dépassée par la Grande Bretagne sur bien des plans.  

Une France qui pourrait être une métaphore de celle du présent, comme le disait Attali. 

Mais il faut garder le symbole.

Le "merde" de Cambrone sert toujours à placer le dernier mot d'une discussion qui tourne au vinaigre.

Mais, le nom du vainqueur de Waterloo, Arthur Wellesley duc de Wellington, est éclipsé par celui de Napoléon qui, même perdant, est sublimé.

Napoléon, un mégalo qui fascine 

De la Botte du Hainaut à la vallée de la Thines, les traces de l’Empereur sont parfois fort ténues mais tenaces. Le monument de l'Aigle blesséà Plancenoit n'a été élevé qu'en 1904. Mais les traces restent vivaces dans l'imagination des populations. Le côté négatif de ce que les troupes ont enduré n'est pas resté dans les mémoires.

Napoléon est peut-être la figure historique qui a le plus inspiré les écrivains tant par la haine ou que d'admiration.

Parmi les contre, on compte Chateaubriand, Madame de Staël. Parmi les pour, Balzac.  

A son actif, avoir enraciné l'héritage de la Révolution en lançant son Code Civil qui donnait la primauté à l'égalité sur la liberté et en optant de mettre de côté le machisme par la voie du divorce.  

 

La Belgique lui doit bien plus que la renommée d'un champ de bataille.

Elle lui a accroché un "N" comme initiale majuscule dans une sorte de divorce nord-sud. 

0.jpgSi les Wallons ont eu une larme à l’œil, les Flamands ont pu éprouver une délivrance après son départ pour Saint-Hélène.

La Belgique avait subi vingt ans de domination française et pourtant d'après Hervé Hasquin, la Belgique wallonne serait restée plus napoléonienne que les Français alors que du côté flamand, c'est plutôt l'inverse.

Pour Napoléon, pas de différence, les Belges étaient Français. 

Il est allé six fois en Belgique. C'est dire que la Belgique avait une importance stratégique à ses yeux. Anvers fut pour lui une clé de voûte pour sa lutte contre les Anglais.

Même si Napoléon avait gagné la bataille de Warerloo, la guerre aurait probablement continué à cause du port d'Anvers qui représentait  un objectif stratégique. 

Le fétichisme "Buenoparte-Napoleone" existe toujours. 

Le JT présentait Bruno Ledoux, collectionneur d'objets personnels de Napoléon (21:00-25:00). Toutes ces objets coûtent désormais une fortune. 

Un commentaire sur Agoravox, m'avait beaucoup amusé: "Vous devriez apprendre l’histoire, pas l’histoire socialo enseignée dans les bars branchés du boulevard St Germain. Les guerres napoléoniennes sont la conséquence de l’assassinat du roi et de la reine de France par les « républicains ». Assassinat qui a dressé toute l’Europe contre la France. Napoléon a toujours rêvé de la paix, mais les Anglais ont financé toute l’Europe pour continuer la guerre". 

L'histoire est toujours mieux racontée du point de vue des vainqueurs, mais à l’ère du partage des savoirs, les grandes puissances ne peuvent plus imposer un récit historique aussi facilement.

La Belgique existait dès 1795. Son indépendance avait déjà été proclamée dans les plans, mais on gardait cela pour un avenir plus lointain ...

Plaque tournante commerciale et boulevard des invasions, la Belgique a été le cadre de 15 batailles qui ont changé l'Europe comme le rappelait le Vif de la semaine: 9/891: Bataille de Louvain5/1213: Bataille de Damme7/1302: Bataille de Courtrai des Éperons d'Or7/1453: Bataille de Gavere9/1604: Bataille Ostende8/1692: Bataille Steinkerke5/1706: Bataille de Ramillies7/1798: Bataille Audernarde9/1709: Bataille Malplaquet5/1745: Bataille de Fontenoy11/1792: Bataille Jemappes6/1794: Bataille de Fleurus6/1815: Bataille de Waterloo10/1914: Bataille de l'Yser12/1945: Bataille des Ardennes.

C'est dire que la Belgique a vu beaucoup de sang couler sur son sol et que Waterloo n’est qu’un épisode de son histoire.

Ce qu'on en pense en Flandre

0.jpgAmusant de lire dans le magazine flamand Humo, un interview fictif de Napoléon mis dans l'actualité. 

- Napoléon, vous avez remporté plus de batailles que Jules César, Hannibal et Alexandre le Grand réunis. 

- Une capture de territoires est légitime à condition que le peuple soit ensuite libre, répondrait Napoléon. 

- Votre histoire avec les femmes... 

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- Nous, les hommes, avons tout gâté pour être bien traité par les femmes. Nous agissons, maintenant, en égaux alors que notre nature nous a créé comme des esclaves.

- Non rien de rien, vous ne regrettez rien... nous avons une belle chanson à ce sujet. Ne regrettez-vous rien? N'avez-vous pas perdu en tant que général de guerre? Qu'avez-vous appris?

- Non, je n'ai rien perdu sur le long terme. Pourquoi avez-vous, vous, des ambitions dans d'autres domaines? Quant à moi, je préfère une armée de cerfs dirigés par un lion qu'une armée de lions dirigé par un cerf. J'étais même prêt à me convertir à l'islam mais mes soldats refusaient de ne plus pouvoir boire d'alcool. Je ressens déjà les germes d'autres républicains et démocrates parlementaire. Le jeu de vos contemporains apporte plus de joie que l'admiration de la postérité. La France avait plus besoin de moi que moi d'elle. Non, j'ai vraiment été utile d'avoir vécu ainsi".

Waterloo, ne dit-on pas que, phonétiquement avec humour que c'est la seule ville bilingue de Belgique: "Water = l'eau".  

Waterloo, la morne pleine comme l'écrivait en point final des "Misérables" dans "Expiation", Victor Hugo.

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Opposé au coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte, il a eu sa tête mise à pris et avait trouvé un asile politique à Guernesey.

Entre 1837 et 1871, Hugo a fait des allées et retours en Belgique comme touriste, d'abord, comme réfugié, ensuite.

A Bruxelles, une plaque commémorative sur une maison de la Grand Place rappelle le passage de Victor Hugo. Mille jours à Bruxelles au total.

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Une rue porte le nom de cet écrivain.

Pas à Waterloo.  

"Sur les traces de Victor Hugo" rappelle toute son histoire de précurseur. 

En 1851, à l'Assemblée Nationale, il était contre la peine de mort, pour la paix et la condition féminine, il avait eu la prémonition d'une Europe commune, avec une monnaie unique, des échanges commerciaux facilités par un tunnel sous la Manche et un autre sous le Mont Blanc.

Incontestablement, Victor Hugo était un grand poète, mais un piètre géographe car la morne plaine, qu’il décrivait, tient plutôt de la crêpe à quelques rares exceptions près. Quant aux magasins de souvenirs qui ont poussé comme des champignons, aux enseignes de tous les cafés et restaurants commémorant l'événement, aujourd'hui, il en aurait une indigestion.

Tous à Waterloo pour le bicentenaire

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Comme disait, cette semaine, Thomas Gunzig "Dépêchez-vous d’assister à la Waterloomania, c'est vraiment un "chouette truc", un véritable filon commercial:podcast

L'évènement reviendra vendredi en direct à la télé belge.

Waterloo, une victoire légendaire dans laquelle on retrouverait tous les mythes à faire resurgir le fantôme Napoléon, empereur du business?

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Alors, certains se sont posés la question : A qui profite réellement le bicentenaire? Les commerçants se sont plains d'être dans le flou artistique. Il y aurait 200.000 visiteurs pour générer des emplois, mais quels emplois?

La reconstitution de la bataille de Waterloo serait-elle une défaite inéluctable sur tous les tableaux? 

Pas vraiment quand on connait la ville de Waterloo d'aujourd'hui.

Waterloo, est, en vérité, une ville relativement riche du Brabant wallon. Traversée de part en part par une longue rue commerçante qui cache des villas de haut standing habitées par des navetteurs vers Bruxelles.

Waterloo a un destin historique disputé avec Braine-l'Alleud, communié avec l'autre destin de la commune de Lasne plus riche encore.

Waterloo, un beau souvenir ou un épouvantail de Napoléon?

A vous de le découvrir...

Waterloo, Waterloo, Waterloo, morne plaine 

Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe, et de l'autre la France !
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
O, Waterloo ! je pleure, et je m'arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands; ils avaient vaincu toute la terre.
Chassés vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !
Le soir tombait; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille

Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.

En 1974, la chanson Waterloo du groupe Abba se terminait par « And now it seems my only chance is giving up the fight. I feel like I win when I lose» (« Il semble que maintenant ma seule chance soit d'abandonner le combat. Je pense que je gagne lorsque je perds»).  

Photos de la bute et des artisans à la gloire de Napoléon 

 

L'enfoiré,

 

Citations de Napoléon:

  • “Le peuple est le même partout. Quand on dore ses fers, il ne hait pas la servitude.”
  • “Le meilleur moyen de tenir sa parole est de ne jamais la donner.”
  • “L’amour est une sottise faite à deux.”
  • “Les hommes de génie sont des météores destinés à brûler pour éclairer leur siècle.”

Ile de Ré, rayons de soleil d'or

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Qui n'a pas encore pris la parole sur cette antenne: une dame. Léopoldine est en vacances sur l'île de Ré. Elle n'a jamais écrit une ligne sur un blog. Je lui ai proposé d'écrire ses pensées au sujet de son voyage. La mélodie du bonheur associe à la note "Ré", "rayon de soleil d'or".

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Ile de Ré, rayons de soleil d'or

Prenons le large, passons le pont de Ré et laissons-nous portez par le vent …..Je vous invite à découvrir l’ile de Ré……là ou comme le chante Nougaro  ….

   La fleur marine 

   Par les deux narines

   Grise la poitrine

   D’un encens sucré

Mais avant d’accoster ; un peu d’histoire ……..

Tout d’abord, pourquoi l’île de Ré ?

Au risque de vous décevoir, non cela ne vient pas de la note de musique ni du dieu égyptien  … 

En fait, il viendrait du mot latin « ratus » qui signifie fougère.

En effet, cette plante couvrait le sol de l’île.

Jusque là sauvage, sa conquête par l'homme prend naissance au Moyen-Âge, quand les premiers moines bâtissent l’Abbaye des Châteliers. Ils y plantent les premières vignes et extraient le sel de la mer, ce qui entraîne l'île à se peupler progressivement. Des villages sont créés un peu partout, autour des églises, et toute une vie rurale s’organise.

Soucieux de protéger l’Île des convoitises anglaises, Louis XIV demande à Vauban de construire des fortifications qui sont encore partout présentes.

L’essor économique de l’Île, fondé sur le sel, le vin et la laine, sera freiné par la Révolution française.

Les hommes valides rejoignent le continent afin d’être recrutés dans l’armée pour défendre la République; les autres font partie des patrouilles qui protègent l’Île, abandonnant travaux agricoles et entretien des marais. Les vignes seront touchées par le phylloxéra, le sel devra faire face à une concurrence étrangère nouvelle. La misère va progressivement apparaître, chassant au milieu du XIXe siècle les familles de notables et de négociants qui émigreront vers le continent.

Cette situation va perdurer pendant presque un siècle.

Passons le pont de Ré0.jpg

Nous sommes sur l’île…

30km de long, 5km de large au plus et un point culminant perché à 19m d’altitude !

L'île bénéficie du meilleur ensoleillement de la côte atlantique grâce aux eaux chaudes du Gulf Stream.

Dès qu’on la rejoint, on se rend compte qu’on est ailleurs.

0.jpgLa mer et la terre, on les respire à plein poumons !

La lumière est différente, le temps s’écoule différemment, le silence est autre….

L’ambiance est particulière.… Ici tout est simplicité et élégance ! 

Je vous emmène loin, très loin et encore plus loin … au bout de l’île.

Il faut une heure de voiture pour atteindre St Clément des baleines.

La pointe nord de l'Île de Ré porte le nom des baleines échouées sur ses côtes. Des navires échoués sur ses rochers au milieu du 17ème siècle est née la résolution d'y construire un phare pour signaler le danger qu'elle représente pour les marins qui s'en approchent d'un peu trop près. A ce phare, on a donné le nom de son Histoire : le Phare des Baleines.

Nous sommes au bout du monde, là où la mer, le vent et les terres s’affrontent parfois avec beaucoup de violence.

0.jpg« Je ne sais pas comment l’île, pendant le sommeil, s’arrange pour prendre de front toute la tempête possible. Parfois, j’ai l’impression qu’elle est allée, comme un grand navire, dériver au loin sur l’océan, pour se ramarrer en douce, le matin, pour le lever du soleil.», Philippe Sollers

Dans le petit village, on a l’impression que les maisons se sont effacées face à la nature pour être le plus discrètes possible. Rien d’ostentatoire aux yeux du passant……avec la volonté farouche de sublimer les paysages.

Elles sont petites, basses pour ne pas cacher l’horizon, blanches, modestes, avec leurs murs en chaux.

Balancées par le vent, elles se dressent vers le ciel avec leur cœur de papier froissé.

C’est le silence total à part le doux murmure incessant du vent.

Partout les roses trémières se dressent pour border les façades. 

0.jpgIl n'y a pas de rues mais des ruelles et des venelles qui conduisent à l’église avec son clocher blanc qui servait de repère aux bateaux avant la construction du phare.

Dans ce labyrinthe étroit, pas de voitures mais des vélos, des vélos, des vélos  et des piétons. 

0.jpgLes chats peuvent donc prendre possession des routes et se prélassent en plein soleil.

La grande gagnante, c’est la nature avec sa flore et sa faune.

Sa flore avec le canna, la lavande, le fenouil, le pin parasol, la giroflée, la vigne…

Sa faune avec la mouette le canard, le héron, l’aigrette……

L’île constitue un trait d’union entre l’Arctique et l’Afrique qui n’a pas échappé à quelques 330 espèces d’oiseaux.

L’île est le refuge de centaines de milliers d’oiseaux qui y font escale, notamment dans l’espoir de donner la vie.

On dirait que tout est sauvage, rien n’est dompté et tout s’imbrique.

Les paysages sont variés et passent des petites criques sablonneuses, aux forêts, aux marais salants avec leurs tas de sel brillants dans le soleil... et tout ce qui brille, dit-on c’est de l’or !

Il y a aussi les champs de coquelicots à perte de vue.

Cela donne des taches rouges flamboyants dans l’horizon.

0.jpgCes plantes auraient envahi au fil des années les champs laissés en jachère et comme çà se ressème au gré du vent… Il y en a partout.

Si la nature est dominante, si la mer est rythmée par les marées, l’histoire est aussi très présente rien que par les fortifications mais restons en là car je voulais juste vous laisser entrevoir la beauté d’une ile qui a su garder encore pas mal de secrets…. 

L’océan t’apporte la clé du mystère que tu sauras taire…


 

Léopoldine,

 

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Bruno Barbier dans son livre, confirme et signe:"Ré est sans doute la plus coquette mais aussi la plus courue des îles charentaises. Une dizaine de villages, quelques ports colorés. La capitale : Saint-Martin, l'un des plus beaux fleurons de l'art militaire de Vauban, est encerclée par une citadelle et des murailles où l'on a multiplié demi-lunes, bastions, corps de garde, courtines, orillons, contrescarpes et fossés. Plus au nord, bien abrité de la houle et du vent du large, le Fier d'Ars est une grande baie enfermée par les vasières et les marais salants. Cet environnement est situé sur une voie de migration drainant les oiseaux de l'Europe du Nord. Ainsi l'hiver, on observe le vol puissant des oies bernaches et le ballet des courlis cendrés, des pluviers argentés ou des chevaliers gambettes. Entre le phare des Baleines et le petit bois de Trousse-Chemise immortalisé par Charles Aznavour, trois kilomètres de sable sont bordés par des hautes dunes fragiles plantées d'oyats en lisière d'un bois de conifères tièdes et odorants. On dit que c'est la plus belle plage de l'île. L'été, elle attire cavaliers et surfeurs. L'hiver, on vient y pêcher la crevette et respirer l'air iodé du grand large".

 

Léopoldine de l'article est un pseudonyme, bien sûr.

Chercher ce prénom sur Google et c'est Léopoldine Hugo qui apparaît immédiatement. Cela pourrait être le lien avec l'article de la semaine précédente.

Lire sa biographie comme une anecdote d'un destin, pourrait être triste et révélateur.

"A l'âge de 18 ans, Léopoldine épouse Charles Vacquerie le 15 février 1843. Arrivé à Villequier, Charles embarque sur la Seine à bord un canot de course que son oncle venait de faire construire, pour se rendre chez Me Bazire, le notaire de Caudebec, à une demi-lieue de Villequier, où il avait affaire. Au moment de partir, il demanda à sa jeune femme si elle voulait les accompagner. Celle-ci refusa parce qu’elle n’était pas habilléeLes trois voyageurs se mirent en route après avoir promis d’être de retour pour le déjeuner. Quelques instants plus tard, Charles revint prendre deux lourdes pierres au bas de la maison parce que le canot n’avait pas assez de lest.

Alors qu’il les met dans le bateau pour lui donner plus de solidité, sa jeune femme s’écrie : « Puisque vous voilà revenus, je vais aller avec vous; attendez-moi cinq minutes ». Léopoldine monte dans le canot. Madame Vacquerie mère recommande de rentrer pour le déjeuner, regarde le canot s’en aller, et pense: « Il fait trop calme, ils ne pourront pas aller à la voile, nous déjeunerons trop tard ».

En effet, la voile du canot retombait sur le mât. Pas une feuille ne tremblait aux arbres. Cependant un léger souffle venant de temps en temps gonfler la voile, le bateau avança lentement et arriva à Caudebec, où ils se rendirent chez le notaire auquel Charles allait parler pour des affaires relatives à la succession de son père, mort dernièrement.

À Caudebec, le notaire voulut les persuader de ne pas s’en retourner par la rivière parce qu’il ne faisait pas de vent et qu’ils feraient la route trop lentement. Il leur offrit donc sa voiture pour les reconduire à Villequier. Les voyageurs refusèrent et se mirent en route pour le retour.

L’oncle Vacquerie tenait la barre du gouvernail, lorsque tout à coup entre deux collines, s’éleva un tourbillon de vent qui, sans que rien ait pu le faire pressentir, s’abattit sur la voile, et fit brusquement chavirer le canot. Des paysans, sur la rive opposée, virent Charles reparaître sur l’eau et crier, puis plonger et disparaître puis monter et crier encore, et replonger et disparaître six fois. Ils crurent qu’il s’amusait alors qu’il plongeait et tâchait d’arracher sa femme, qui, sous l’eau, se cramponnait désespérément au canot renversé. Charles était excellent nageur, mais Léopoldine s’accrochait comme le font les noyés, avec l’énergie du désespoir. Les efforts désespérés de Charles furent sans succès alors, voyant qu’il ne la ramènerait pas avec lui dans la vie, ne voulant pas être sauvé, il plongea une dernière fois et resta avec elle dans la mort. 

Pendant ce temps, Madame Vacquerie, attendait dans le jardin. Elle avait pris une longue-vue et regardait dans la direction de Caudebec. Ses yeux se troublèrent. Elle appela un pilote et lui dit : « Regardez vite, je ne vois plus clair, il semble que le bateau est de côté.».

Le pilote regarda et mentit : « Non, madame, ce n’est pas leur bateau », mais ayant vu le canot chaviré, il courut en toute hâte avec ses camarades.".

Fin de l'anecdote et de Léopoldine Hugo....

La mort de la fille de Victor Hugo et de son gendre ont eu une très grande influence sur son œuvre et sa personnalité.

Vivante, avait-elle été, elle-même, influencée par son illustre père?

Début de l'aventure d'écriture de celle qui a pris son pseudo, aujourd'hui.

J'avais hésité d'ajouter cette anecdote historique et lui ai demandé son opinion. Elle a trouvé ce parallèle de deux époques intéressant.

Aura-t-elle été influencée par cette aventure maladroite?

Non, bien sûr. La Léopoldine de l'île de Ré l'a prouvé et n'a pas raconté d'anecdote de vents méchants lors de ses promenades en bateau.

Elle demandait de l'indulgence pour son premier billet.

Difficile et idiot de ne pas le lui accorder.

C'est poétiquement écrit.

A la semaine prochaine, pour ma réponse à Léopoldine.

 

L'enfoiré, 

Ode aux îles

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Répondre à Léopoldine après  la description qu’elle à fait de l’île de Ré, le faire de manière ni bête ni méchante mais avec un fifrelin d’originalité... je le tenterai en appelant le Grand Jacques, mon maître à penser, au début et à la fin de ce billet. Au milieu, je prendrai son habitué, Fabrice Luchini, en dérision, tout en faisant sauter de mon propre chapeau de paille des séjours dans d'autres îles. 

Une île
Une île au large de l'espoir
Où les hommes n'auraient pas peur
Et douce et calme comme ton miroir
Une île
Claire comme un matin de Pâques
Offrant l'océane langueur
D'une sirène à chaque vague
Une île
Une île au large de l'amour
Posée sur l'autel de la mer
Satin couché sur le velours
Une île
Chaude comme la tendresse
Espérante comme un désert
Qu'un nuage de pluie caresse
Une île
Une île qu'il nous reste à bâtir
Mais qui donc pourrait retenir
Les rêves que l'on rêve à deux
Une île
Voici qu'une île est en partance
Et qui sommeillait en nos yeux

Depuis les portes de l'enfance

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"Ces îles qui valent de l'or"était le titre du magazine "Grands reportages-4 saisons sur les îles d'Or" passé sur TF1 ce 7 juin. Il s'agissait de Porquerolles, Port-Cros et Le Levant.

Cela commençait mal. Sur aucune d’elles, je n'y suis allé. Je les ai vue de loin du côté du rivage continental. L’idée  de prendre le bateau du puriste bon teint, n’est pas toujours le reflex habituel.

Sauvages et accueillantes, était-il pourtant dit dans le commentaire...

Probablement trop accueillantes en haute saison et trop peu fréquentées, en basse.

Le juste milieu reste toujours à trouver.

L'île de Ré, une île que je ne connais pas non plus et que Léopoldine nous a fait connaître.

Le facétieux Fabrice Luchini y habite quelques fois par an d'après ce que j'ai cru comprendre.

Il en parlait comme d'un passé révolu dans cette vidéo : 

Oui, à l'île de Ré, il y a du lourd comme il a l’habitude de dire. Du lourd de Bourges dont il se dit en faire partie.

Beaucoup de fortunes de "petits retraités" s'y éparpillent quand ceux-ci se rassemblent pour passer leurs dernières années d'existence.

Les jeunes s'ils ne travaillent pas dans le tourisme, s'en sont souvent allés voir ailleurs si l'herbe n'était pas plus rentable même  si elle a perdu son vert profond. 

Pour aller sur le continent, alors ils prennent un bateau qui n'a aucune ressemblance avec celui des boot-people de Méditerranée et planifient des retours à des dates stratégiques connues d’avance pour retrouver les vieux qu’ils y ont laissés 

Oui, je sais, l'île de Ré a depuis 1988, un pont long de 3 kms qui la relie au continent mais cela ne change pas beaucoup si ce n'est que la transhumance est plus facile pour y aller où en revenir.

Comme Paris, Luchini ne vaudrait-il pas une messe? 

En 2012, il rencontrait son miroir en la personne de l’imitateur, Raymond Gerra:

 

Rencontrer son miroir, une opération à hauts risques dont je ne connais, moi-même, pas l’issue..

Luchini était  l’acteur principal du film "Alceste à bicyclette" qui avait pour cadre cette île de Ré.

Le sujet: "Gauthier Valence (Lambert Wilson), un acteur de cinéma et télévision qui connaît un grand succès, a décidé de monter 'Le Misanthrope'. Il effectue un voyage express à l'île de Ré afin de commencer la distribution des rôles. Il espère y convaincre son ami retraité et grand acteur Serge Tanneur (Luchini), de remonter sur les planches. Tanneur, dont Valence estime le talent, a brutalement, au sommet de sa carrière, tout arrêté et complètement coupé les ponts avec le métier. Il vit depuis plusieurs années en ermite, sur l'île, comme il peut, dans une vieille maison délabrée dont il a hérité...".

Le décor était planté comme du "sur mesure" pour ce billet.

Ce film passait récemment à la télé juste avant les vacances de Léopolidine sur cette île. 

Elle m'avait demandé de le regarder.

Ce que j'avais fait.

Bonne entrée en matière, me dis-je, mais avec la question qui subsistait: était-ce pour elle ou pour moi que l'entrée était destinée?

Comme on retient toujours mieux son voyage quand on l’écrit c9e que l'on y ressent et pense, je lui intimais l’envie. Elle l'a fait sur place, sur le théâtre des opérations.

Quand on relit et que l'on récite un texte, en général, tout devient de plus en plus lumineux avec le temps sur ce que désire y découvrir son auteur.

S’écarter du monde habituel, et qui sait rencontrer un alien. 

Apparemment, l'exercice d’écriture a été profitable pour la rédactrice et pour son mentor, devenu lecteur cette fois. 

Dernièrement, François Morel faisait une ode à Fabrice Luchini avec une poésie en quatrains et visiblement, Luchini en jouissait de plaisir tellement Morel l’avait plébiscité :

Alors, je me suis dis pourquoi ne pas écrire une ode aux îles qui m’ont vu déambuler au cours de tellement d’années ?

Une ode à toutes les îles qui entrent vraiment en compétition par ma propre vision. Des îles sur lesquelles j'ai séjourné et dont je n'ai écrit que très peu de billets et dont j’ajouterai les liens quand ils existent ...

Séjours pendant lesquelles il y pourrait aussi y avoir du très lourd.

Enfin, je vous en laisse juge....

Ode aux îles

Rikiki pour Napoléon cet'ile d'Elbe?

Exil où l’aigle ne pouvait étirer ses ailes

Cynisme pour l'homme issu de l'île de Corse 

Connue par moi encore gosse en code morse

Un miracle inouï, ces îles des Baléares

Palma, luna park public qui oublie ses phares

Assidu à l’idée poétique de Sicile

L'Etna qui craque et plus besoin de phare aux cils

Femmes légèrement vêtues des Canaries

Guanches qui n’avaient rien de beaux canaris 

En Grèce, la vie est un décor à Rhodes

L’histoire, la mer et les chevaliers rodent

Le ciel et la mer bleue, merveilleuse Malte 

Bus bariolés et  couleurs méritent une halte

Le vacancier a des mots pour décrire la Crète

Avec l’idée du Minotaure dans la tête

Personne n’oubliera les fleurs de Madère

Ni la montagne qui use l'homme qui s'en sert

Ultime étape pour Ulysse l’île de Corfou

Petite île mais grande pour tous les corps fous.

Rechercher ce qui est turc ou grec sur Chypre

C’est avoir une chance de découvrir des mitres  

Face à la Turquie, mer Égée cache l'île "Kos"

 Des sanctuaires pour Hippocrate et Asclépios 

Une République qui se dit Dominicaine

 Devrait se targuer d'être bahamienne

Laissée à un sort solitaire, voilà Cuba

Qui s'ouvre au monde agité par la samba

 

Iles autour de moi dans cette envie étrange

Envie de vacances reconnait des jours d'anges

Des villes et des provinces, venons y en nombre 

Assister au soleil et sortir de l'ombre

Dans une ronde, nous entrons joyeux dans la danse

Tentés de passer à la vitesse de la transe

Au mariage subtil de la folie de l'esprit

De la pensée qui court et du vœux bien choisi

Ceux qui n'ont plus de congés doivent patienter 

Pendant des jours, des mois, des saisons, des années

Les vacances font rêver toujours de paradis

 

Chérie, habille-toi, on part à l'île de Sein

Tous les copains, tout le monde en dit du bien

Tu sais, c'est cette île avec ce nom rigolo

Qui a, en ce moment, un succès diabolo

Pour un cœur enflammé parmi le public

Petite île seule dans l'océan Atlantique 

Est-ce un sexe maniaque, l'auteur de ce nom?

Est-ce un cœur délicat passionné de renom?

Est-ce du beau langage, un virtuose champion?

Est-ce un bon client pour la télévision?

Non, un peu tout cela se cache à l'île de Sein

Je ne l'ai pas vue mais écoutes au matin

Coures-y voir car elle est fuyante, l’île de Sein 

Pour un voyage vachement bien dit en "quatrains".

 

Non, je ne suis jamais allé à l'île de Sein. Je l’ai prise au hasard.

Une île qui se trouve loin des côtes et fait face à la pointe du Raz, n’est-ce pas déjà tout un programme, toute une aventure...

Pour en savoir plus, j'ai écouté ce qu'en disait, un chanteur local de cette île qui parle de  Marie-Jeanne-Gabrielle:

Bon, à bien écouter les paroles, pas très engageant. Aurait-il pas plutôt une tendance à aller plus loin encore et fixer un projet futur plus enjôleur?

A l'île de Sein, y aller avant de trouver trop de seins de touristes et ne plus rencontrer que de petits saints qui passent leurs derniers moments de solitudes?

Sur ce genre d’îles, le non-îlien a parfois l’impression que rien ne se passe, que la rubrique des chiens écrasés prend le page de garde des journaux locaux.

Oui, pour tout dire, à la longue, le citadin risque d’être en manque d'animations.

Etre un îlien dans l’âme, c’est devoir aimer une ambiance totalement différente que sur le continent et découvrir les choses autrement.  

J'avoue mon ignorance de la plénitude de l'idée à ne penser à rien.

Si j’aime la médiation que l'on peut trouver? Bien sûr.

Mais, quoiqu'on en dise, l'esprit humain est incapable de penser à rien.

Il cherche, en permanence, à se nourrir d'émotions vraies ou fausses, mais pas au néant.

Une nourriture banale de l’esprit suffit quand il n'y a plus autant de questions habituelles à se poser. Mais, pouvoir reporter son attention sur les grandes choses du monde alentour avec des yeux qui frisent le mépris. Là, non...

Je suis insulaire à mes heures de silences mais la mer piège quelque peu ses hôtes.

Je suis allé chercher l’anecdote qui le prouve. 

Tiens, une cavale de deux évadés du pénitencier de Ré n’aura duré que deux heures en janvier dernier.

Vu l’isolement qu’elles procurent, les îles ont souvent servi de prison dans l’histoire.

Napoléon  a  eu son île  Sainte-Hélène,  Al Capone son Alcatras, Sesneck er Dreyfus au bagne des îles du Salut en Guyane... l'Australie à l'origine.

Il fallait préserver là société de personnes mal famées.

0.jpgAujourd’hui, renversement de la situation, elles pourraient être le dernier rempart contre les exactions et les folies meurtrières de cette société quand on voit ce qui s’est encore passé ce vendredi. Devenues des endroits de vacances de différentes conceptions, ne font-elles pas la richesse de l'homme en partance ?

Dans son dernier café serré avant les vacances, Laurence Bibot ne rappelait pas l'histoire de Napoléon mais parlait, avec humour, de son amie française, Odette Mercadet Reblochon qui demandait l'asile en Belgique, justement comme Victor Hugo l'avait fait, il y a bien longtemps:podcast

J'imagine ce qu'Odette aurait pensé de l'île de Ré et j'ai une tendance à sourire à l'avance.

La question à  poser à Léopoldine :

Si demain se présentait une occasion de vivre définitivement sur une île:

  • La préférerait-elle grande ou petite?
  • ... éloignée ou proche de terres continentales? 
  • ...européennes ou antillaises?

Quant à Jacques Brel, il avait déjà répondu avec cette autre chanson:

 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • "Si vous voulez aller sur la mer, sans aucun risque de chavirer, alors, n'achetez pas un bateau : achetez une île !", Marcel Pagnol
  • "Une île est par définition fragile, nomade. Tout le monde a peur qu'elle se dissolve à un moment donné ou parte à la dérive.", Erik Orsenna
  • "Nous n’avons pas les moyens de nos rêves.  Pour voler il nous faut un avion, pour aller sur l’eau, un bateau: nous n’avons que des prothèses. Comme la mer bordé les îles, elle aide ces îles  à  rester jeunes", Olivier de Kersauson

Restons en bons thermes à Montecatini

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Montecatini, j'y avais séjourné en juin 2008 en passant par la Suisse et le tunnel du Gottard pour l'entrée en Italie. Fin juin, c'est comme un retour de Jedi, par le tunnel du Mont Blanc.  

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Les Alpes sont mieux qu'une frontière entre l'Italie et les pays voisins.

Le Gottard, gratuit, avec le passage en traversant la Suisse et des bouchons pour entrer dans le tunnel, par le Bremer, plus coûteux et le tunnel du Mont Blanc, cher, mais sans files d'attentes?

Un choix à faire au départ, donc...

"Objectif Mont-Blanc" comme le présentait ARTE, hier soir. Un massif qui s'est formé, il y a 240 millions d'années, percé par un tunnel moins long que celui du Gottard, si l'on oublie tous les autres tunnels qui permettent de l'atteindre. Le transit s'est poursuivi par la route qui longe les côtes de la Ligurie ...   

L'Italie, un pays que je connais depuis longtemps. J'y avais été en 2014, pour y construire un "Rêve historique à Levico".

Une preuve que j'aime l'histoire et ses dérivés. 

Cette année, c'était, plus au sud, l'aboutissement de mon voyage, à Montecatini Thermes tout aussi historique. 

"Nichée en Toscane, au cœur du val de NievoleMontecatini, une des villes d'eau d'Europe les plus élégantes et les mieux équipées d'Italie..."

Bon résumé. Un peu court, tout de même... 

Des fouilles ont montré que les thermes de Montecatini étaient déjà appréciée du temps des Romains.

J'ai eu envie de prendre avec moi le livre "Mille jours en Toscane" de Marlena de Blasi à Casciano dans lequel, les chapitres passent de saison en saison de l'été au printemps.

"Le Centrale est notre bureau, notre PC, le refuge. Je commence à comprendre pourquoi certains Italiens, avant de choisir un appartement, vérifient si le bar le plus proche leur conviendra".

Si l'eau m'attire même si je ne suis pas curiste, le bar, ce n'était pas vraiment ce qui m'attirait.

Comme citadin de souche enraciné, mettre le plus d'activités vertes à l'agenda s’imposait.

La nature vraie de la Toscane est ailleurs et bien présente dans sa campagne et ses villes historiques.

Le site de la ville, lui, est carrément dithyrambique.

Corrigé de quelques fautes de français bien légitimes, cela donnerait: "la ville de Montecatini Therme, concentrée dans le cœur historique de l'architecture du XXe siècle, est un exemple typique de Thermes de toit, avec des décorations en céramique et des fresques de Giulio Bargellini.

Dans ses rues de tant de beauté, de bien-être et de classe, de grands créateurs comme Gucci et Ferre, ont ouvert leurs nombreuses boutiques et confirmé l'élégance.

Arrivés par train, quelques minutes de marche suffisent pour accéder au centre de la ville, composée d'un parc thermal qui enserre 9 sources de soufre. A l'orée, les thermes Léopoldine sont les plus célèbres  pour ses propriétés thérapeutiques de leur boue. Plus au nord, la source de toit, découverte au 14ème siècle et apprécié par Léopold Ier au 18ème. De nombreux tableaux d'Art Nouveau donnent un air transgressif normalisée.".

Les autres thermes sont soit utilisés d'autres en restauration.

Thermes de toit?

Un terme dont je me suis questionné au sujet de sa signification.

ARTE avait diffusé une séries de documentaires sur les sites d'eaux thermales de Bohème à Karlsbad, Marienbad, Franzensbad et avait utilisé ce mot pour le définir. (le documentaire sur Montecatini vient à la fin du billet).

J'ai cherché la signification et j'ai trouvé parmi les thermes de Vals qu'il s'agissait de "toit végétal formé de plusieurs dalles de béton et de pierre, supportées par des câbles qui ramènent l’effort au sol. Les interstices entre ces dalles, accueillent des joints en verre qui protègent de toutes infiltrations et permettent à la lumière azimutale d'éclairer l'intérieur du bâtiment. À l'intérieur, cette conception donne au toit une impression de lourdeur et pourtant chaque morceau dont il est constitué, cerné de lignes de lumière, semble le faire flotter dans le vide".

Pas simple, tout cela, ne dis-je. 

Le Palazzina Regia, construit au 18ème siècle et restauré en 1920, est aujourd'hui le siège de la Direction des Thermes.

Pas sûr qu'ils puissent me simplifier le concept, si j'avais pu le demander en italien... 

En face, la Mairie fait découvrir les œuvres de Galileo Chini et de Luigi Arcangeli… avant d'arriver au cinéma Excelsior avec sa façade curviligne à portiques. 

A partir de la Piazza del Popolo, l'avenue principale se poursuit dans l'atmosphère du Viale Verdi.

Au sommet de l'avenue, tous les jours, dès 08:00, on assiste à l'ouverture des portes des thermes de Léopoldine et on peut constater que leurs fréquentations de gens moins connus ne diminue pas.

A l'entrée, une fontaine pourrait représenter ce que pourrait être le symbole du mouvement perpétuel. 

Une dizaine de jours de cure minimum est nécessaire pour en ressentir les effets curatifs.

Les maladies du métabolisme, les affections hépatiques, les voies digestives et rhumatismales sont traitées à  Montecatini.

Pour les chimistes, à la base de cette eau ferrugineuse, il y aurait du Cu2+ à 0.46 μmol 1−1 et 0.10 μmol 1−1, c'est à dire, pour résµmer, du cuivre en suspension résiduaire. 

Histoire

Les premiers bains de Montecatini datent de 1540.

En 1554, un des Medicis, Cosme 1er, les fit détruire en représailles au fait d'avoir été ouverts aux Siennois.

Ils furent restaurés dans les années 1910-1920 dans le style Liberty avec l'architecture dite "Belle Epoque" qui correspond à l'Art nouveau italien.

Situés dans un parc de la ville qui occupe près d'un tiers de la ville, ils se partagent l'espace entre les hôtels  et les villas et le museo dell'Accademia d'arte.

Chronologiquement, il y a les Léopoldines de 1795, les Tamerichi de 1903, le Palazzina Regia et l'Excelsior Regina de 1920, le Tettuchio et la Toretta avec chacune sa spécialité curative.

Les Léopoldines permettent de goûter les eaux de plus en plus salées qui jaillissent de la profondeur du sol, après un long parcours traversant des dépôts de calcaire, de jaspe et d'argile.

 

0.jpgEn 1870,  ce fut la naissance de l'hôtel "La Pace".

Parler de la paix dans une période de la poursuite du conflit, c'est penser aux changements et aux espoirs de l'époque. 

En 1901, le "Locanda della Pace", grâce à la vision de ses fondateurs, a commencé la construction de ce qui est maintenant le "Grand Hôtel & Spa La Pace". 

Galileo Chini a été chargé de la fresque des salons. 

Les curistes du 19ème siècle voulaient se guérir d'affections diverses. Parmi eux, on pouvait compter sur les personnalités les plus en vue de la société, du tsar Alexandre jusqu'à Karl Marx en passant par Sissi et Freud.

Mais, le beau monde ne s'arrête pas là.

Si, si, il y en a de plus petits mondes, plus en vogue qui sont arrivés par vague, précédés par du bouche à oreille.. 

Des personnalités du temps jadis les ont visités comme les compositeurs italiens Gioacchino RossiniGiuseppe VerdiGiacomo PucciniArturo ToscaniniPietro MascagniRichard Strauss qui ont fait leur gloire. Ruggero Leoncavallo aimait tellement la ville qu'il décida de s'y installer définitivement jusqu'à sa mort.

Symbole intemporel de Montecatini Terme, son charme a attiré Gabiele D'Annunzio, Vittorio Emanuele di Savoia, Giacomo Puccini, Arturo Toscanini, Pietro Badoglio, Marie Curie, Trilussa, le duc de Windsor et Wallis Simpson, le Shah de Perse, le Rothschild, le roi d'Arabie Saoudite, Ibn Saoud, Rainier et Grace de Monaco. 

Si les Princes de Monaco y ont bu l'eau salée et ont flâné sur les grandes avenues, les noms d'acteurs de cinéma comprenant Kosner, Willis, Loren.... et tant d'autres.

Cela ne veut pas dire qu'ils en tous pu garder un souvenir impérissable.

En 1957, Christian Dior y lâcha son dernier soupir après une crise cardiaque à l'âge de 52 ans.

Un effet malheureux de la mode? Une excitation dû à une robe mal couturée? Une indigestion de chiffres?

Peut-être... qui sait?

Aujourd'hui, l’hôtel "La Pace" fait encore bonne figure mais ce sont les divers congrès qui remplissent les caisses.

La paix prend alors quelques détours et une certaine baisse de régime est à déplorer du côté de la consommation plus singulière, moins bien digérée parce que plus ancienne et donc plus fragile de la feuille?

Une impression qui m'a été confirmée par les touristes habitués de l'hôtel depuis de nombreuses années.

Une nuée de nouveaux touristes en provenance de Chine et de Russie s'est ajoutée.

Entretenir et maintenir vivace l'histoire, au musée comme à l'hôtel restent une affaire de gros sous qui, parfois, font défaut.

J'aime les hôtels qui gardent un cachet historique, mais il n'obtient plus qu'une cote de 7,9 avec un commentaire justifié qui disait "charme désuet".   

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Tous les visiteurs prestigieux de la ville ont laissé les traces de leur passage dans l'hôtel mais aussi sous forme de petites plaques cuivrées rondes de dix centimètres de diamètre, insérées tous les trois mètres dans le pavement avec leur nom et l'année de leur séjour dans la ville. 

C'est ainsi que la ville comptait les remercier d'avoir reçu leur visite. 

Mais, ces célébrités deviendront, à coup sûr, inconnues à leur tour, vu l'indifférence des passants qui les foulent allègrement du pieds.  

J'ai eu une hésitation, une incompréhension de ne pas trouver de plaque au nom du Pape Jean-Paul II.

Il y était venu dans la ville, pourtant. Personne n'a dit qu'il y était venu comme curiste, bien que cela lui aurait peut-être pu prolonger une existence lourde de meurtrissures du temps;  

Sa photo était bien là, dans un autre cinq étoiles, le "Bellavista". 

Alors, pourquoi pas de plaque à son nom?

L'enfoiré, t'es con, on ne foule pas au pied un Saint Homme.

Le Pape est un immortel. 

Aucune vexation à avoir donc, pour toi-même, l’inconnu célèbre, "l’enfoiré", tu n'auras jamais ta plaque avec 2015 comme année !!!

Mais, ce n'est pas pour les hôtels que je suis retourné à Montecatini.

C'est plutôt parce que la ville occupe un point central pour visiter la Toscane. Un regard de haut, pour commencer, est un bon commencement.

Surplombant la ville basse, Montecatini Alto embrasse la vue de toute la vallée à partir de deux coteaux: l'ancienne Rocca di Castello Vecchio de tramontana et la Torre del Castel de l'orlogio.

Cette partie haute peut être atteinte par l'intermédiaire du plus ancien funiculaire au monde toujours en service à deux cabines, Gigio & Gigia, de 1898. Autres solutions moins romanesques, par la route ou par l'ascension de la colline en pente raide, d'un petit chemin caillouteux à souhait qui suit le funiculaire. Une nouvelle montée du Golgota ponctuée par de petites crèches tout au long du parcours.

Il faut s'y faire tout est historique dans la ville.

Comme une demi-heure suffit pour faire l'escalade par le chemin parallèle et que la vue à  l’arrivée se mérite mieux après l’effort, c'est celle que j'ai emprunté par deux fois...

J'espère que les touristes allemands, arrivés pour prendre le funiculaire avant le premier départ, ne m'en voudront pas de leur avoir proposé ce chemin.

0.jpgVerdi en a dit : "Ceci est le plus beau panorama que j'ai jamais vu".

En 1315, ce site fut le théâtre de combats entre gibelins de Lucques et de Pise, vainqueurs des guelfes de Florence. 

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Le livre de Louis Salvatore Bellanti nous entraîne à rester "Quelques jours à Montecatini", le temps d'une cure hydroponique dans "une géométrie des sens où chacun dévoilera ses failles et ses espoirs".

Montecatini est, en plus, une ville de Toscane idéalement située entre Pise et Florence avec Lucca et Pistoia que j'avais visité en 2008. 

A 4 kms au SE de la ville, Monsummano  naquit en 1921, Ivo Livi, mieux connu sous le nom d'Yves Montand. Mais c'est le poète Giuseppe Giusti, plus honoré, qui a laissé son nom à une grotte thermale avec celle de la Parlanti.   

J’y suis allé  un matin de jogging pour y sentir l’ambiance et non pour visiter les grottes qui, à cette heure matinale, ne sont pas ouvertes au public.

Il y a sept ans, le Parco di Pinocchio à Collodi m'avait alors inspiré ce billet "Bons sens ne sauraient mentir".

Je n'y suis pas retourné.

Joindre Prato fut l'étape choisie avant de prendre le circuit découverte proposé versPoggio a Caiano où la Villa Medicea Ambra fut le théâtre d’aventures amoureuse pour Victor-Emanuel II mais aussi, celui de l’empoisonnements de François Ier et Blanca Cappello après leurs amours tapageuses pendant le règne de Laurent le Magnifique.

Comparer mon premier voyage à celui-ci, m’est venu à l'esprit.

Oui, le temps qu'il a fait et qu'il faisait, revenait à l'esprit. Une première semaine mitigée et une deuxième relativement chaude prémisse à la canicule que l'Europe entière allait connaitre la semaine suivante. 

En 2008, nous étions au début de la crise et visiblement, ces sept ans s'ils ne se sont pas seulement construits de malheurs et de bonheurs, ont laissé des traces.

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Beaucoup de magasins, souvent luxueux, ont disparu, remplacé par d'autres moins prestigieux ou laissés à l’abandon faute de repreneurs.

Une discussion avec un autochtone confirme l’impression d'une certaine perte de prestige.

Des affiches avec la mention "No immigrati a Montecatini" sont bien mises en évidence. 

Attablé au café devant la tasse de cappuccino vide, les autochtones discutent politique et le nom de Berlusconi se repère dans la conversation même sans aucune connaissance de la langue italienne.  

La politique du jeune Rezi entre en compétition entre  jeunes et vieux de la vieille.

Il est évident que l'Italie, 8ème puissance économique en 2009 et 4ème destination touristique, est plus riche au Nord qu'au Sud.

Depuis la crise économique, si les exportations italiennes dans les secteurs de la mode (GucciArmaniPradaVersaceDolce&GabbanaRay-BanDiesel), l'automation, l'agroalimentaire, les voitures (Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Lamborgini, Ferrari ou Maserati) et la haute technologie sont en forte hausse, les entreprises traditionnelles, tournées vers le marché intérieur, souffrent encore de la crise, celles-ci étant dépendantes de la consommation des ménages.

Les faiblesses proviennent des entreprises devenues trop petites et au modèle économique qui n'est plus adapté au marché mondial.

Ce qui laisse craindre que le pays devienne, selon le sociologue Luciano Gallino, « une sorte de colonie soumise aux exigences économiques, sociales et politiques d’autres pays »

Alors, restons en bons thermes et, surtout, en bons termes... 

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 Une vieille chanson me revient en mémoire qui vient à propos puisque Françoise Hardy revient d'un combat contre la maladie:

 

Rendez-vous la semaine prochaine pour une aventure toscane. 

Passons aux photos et aux vidéo, pour voir ce que cela donne

 

L'enfoiré,

 

Proverbes italiens et citation:

  • "Qui prend conseil, est près de bien faire".
  • "Qui a un cerveau, trouve un chapeau".
  • "Grasse cuisine, a la pauvreté pour voisine".
  • "La sagesse populaire toscane raisonne aussi avec les faits sans prétendre les changer; elle dit : Certes, l'amour vrai est l'amour né d'un regard, l'amour éternel; mais c'est une rareté dont il est inutile de s'occuper.", Julien Andrieu

La Renaissance du Quattrocento à Florence

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Le Quattrocento a tout apporté à Florence en faisant sortir la ville de l'obscurantisme du Moyen Âge. Le 15ème siècle a réalisé la première Renaissance en Europe, un siècle avant celle de France. L'année de la découverte des Amériques sonne, une première fois, le glas de l'humanisme et des convictions rationnelles florentines. Au siècle suivant, Florence perdit sa primauté politique et déplora la fuite de ses artistes vers Rome, la Lombardie, la Vénétie et la France.

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Le Quattrocento (1400-1500):

Alors que le gothique flamboie encore en France, l'Italie du Quattrocento et avec surtout, Florence connaissent la Renaissance, un siècle des Lumières qui met fin à l'art médiéval.

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Après la mort en 1321 de Dante Alighieri, sa "Divine comédie" et d'une fin de 14ème siècle pas très joyeuse, tout change progressivement au siècle suivant.

Florence a mis un certain temps avant de sortir de l'ombre de l'histoire quand en 1401, à Florence, s'ouvre aux sculpteurs-orfèvres un concours pour les fameuses portes du baptistère Saint-Jean.

Anodin? Non, pas du tout.

L'attrait pour la civilisation romaine et une esthétique classique, par des thèmes mythologiques et profanes, se met en place par la mise en relief du corps des objets mesurables supportées par la science mathématique et non plus symbolique.

Les créateurs deviennent des théoriciens d'un art de plus en plus structuré sous la gérance dynastique des Médicis. 

Les commandes de ceux-ci pleuvent pour réaliser ce nouveau rêve  de perfectionCe mécénat public a pour but de stimuler un climat culturel vivant.

0.jpgL'histoire de Florence se construit par l'intermédiaire d'un vivier de génies, de sciences, d’œuvres d'art, de nature idéalisée, de beauté qui apportait l'équilibre de la lumière et de la couleur aux volumes. La peinture abandonne le volume par les aplats et utilise pour la première fois les ombrés et trompe-l’œil  attachés à la perspective.

Une révolution pour l'époque.

Les Médicis ont pourtant une origine anonyme, presque obscure, qui remonte à un modeste marchand "changeur", le banquier, Giovanni di Bicci qui devint le fondateur d'une véritable dynastie Médicis et le symbole de Florence et de son destin de grandeur.

Les Médicis, par leurs legs politiques, économiques et artistiques à la ville, demeureront les plus grands mécènes que le monde connaîtra peut-être jamais.

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Avant le Quattrocento et sa période de la Renaissance, Florence avait connu une véritable de crises au milieu du 14ème siècle: des révoltes du peuple, la faillite des Peruzziles luttes fratricides entre les guelfes pro-Pape et gibelins pro-empereurla peste noire qui fit disparaître la moitié de la population de la ville..

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Passé sur ARTE, restaurée sous forme numérisée, mais non coloriée,  le film "La Peste de Florence" en noir et blanc, est une pépite expressionniste aux somptueux décors et costumes, scénarisée par Fritz Lang. 

Avec costumes et décors somptueux, la réalisation laisse une large place aux scènes collectives, aux processions religieuses, aux fêtes grandioses et aux bals décadents, en passant par la rue où survit le petit peuple. Basculant de l'excès de foi à la luxure, faisant le parallèle par son symbolise avec la chute de l'Empire allemand, rongé par l'inflation.

Expressionniste, ce film est prophétique dans lequel les thèmes de la corruption, de la débauche et du crime représentent ici le matérialisme, balayé par la Mort.

Décline en sept chapitres, ce film s'inspire du "Masque de la mort rouge" d'Edgar Allan Poe.  

Son sujet se passe à la Renaissance, sous l'autorité d'un conseil d'anciens que préside l'austère potentat, Cesare. La ville de Florence dépérit, écrasée par le poids de l'Église. Au cours d'une procession, une mystérieuse courtisane vient semer le trouble dans la pieuse cité. Cesare et son fils s'éprennent tous deux d'elle. Torturé sur ordre de son père, le fils tue ce dernier, alors que la ville, hantée par le spectre de la Mort, sombre peu à peu dans la débauche, avant d'être emportée par la peste.

Mais, c'est la puissance du florin-or florentin que tout allait changer. Une richesse entérinée par le commerce de la laine et de la soie et par le jeu bancaire lors de la guerre de Cent Ans, pendant laquelle les banquiers florentins accordaient des prêts très rentables pour eux aux guerroyeurs. 

Ce n'est que vers la fin du "Quattrocento" que Florence avait atteint son apogée.

 

La visite de la ville au travers de son histoire

0.jpg"Florence: ville-femme et ville-fleur", disait Jean-Paul Sartre en pensant à son orgueilleuse souveraineté cultivant la fleur de l'art.

Dominique Fernandezécrivait dans le GEO 77, "J'ai commencé par aimer Florence, une ville qui procure une sorte de jubilation intellectuelle, tant on a le sentiment que tout y été conçu pour répondre aux lois de la beauté, de l'harmonie et de l'ordre éternel. Le ciel, le profil des jeunes hommes coulé dans un bronze sans défaut. Les artistes du Quattrocento n'ont fait qu'appliquer les règles qu'ils voyaient écrites autour d'eux en Toscane. Aucune idéalisation dans ces portraits qui nous semblent d'une beauté irréelle. Florence peut revendiquer le titre de capitale spéculative sans rien d'abstrait dans la démarche de ces grands esprits à rationaliser le paysage de collines qui entourent la ville médicéenne, à mettre en formules et en équations un décor naturel qui est déjà admirablement structuré sans inquiétude, évident et définitif.". 

En fait, ce qui le gênait à Florence, c'est son côté trop parfait avec son art hautain, sûr de lui, catégorique.

Après des débuts florentins, Michel-Ange a quitté Florence pour Rome et Léonard de Vinci pour Paris.

Les esprits inventifs finissent toujours par quitter l'endroit qui a vu leur lancement, pour évoluer.  

Arriver par le train à Florence, c'est la meilleure solution.

Quelques minutes à pieds pour tomber nez à nez, face à ces colosses que se présentent ces monuments géants sur la trop modeste piazza de Duomo qui n'en demandait pas tant.  

La ville se réveille, dès le matin tôt envahie comme une fourmilière de nationalités visiteuses au travers de laquelle il faut slalomer et avoir la patience pour espérer pouvoir visiter quelques chef-d’œuvres dans les files qui n'ont pas de fins même en dehors de la saison vraiment touristique. 

C'est tout d'abord le Baptistère et son  octogone parfait en forme de gâteau géant qui se présenterait à la vue du visiteur.. Je dis "présenterait" parce que lors de ma visite, il était malheureusement en restauration.

Orné de marbre blanc incrusté de marbre vert et de pilastres polychromes, dans une harmonie de couleur avec les autres bâtiments de la place. Octogone puisque le chiffre huit avait une portée symbolique pour les chrétiens. Il représentait la renaissance divine et la résurrection avec ses six jours de création divine du ciel et de la terre, du jour de repos et de celui de l'accès à la vie éternelle consacrée par le baptême.

Ses portes massives étaient toujours visibles. Celle "du Paradis", considérée comme "la plus belle oeuvre jamais créée", de cinq mètres de haut, faites de bronze recouvert d'or, réalisée en plus de 25 ans au début du Quattrocento par Lorenzo Ghiberti, est la plus connue pour ses bas-reliefs représentant des scènes bibliques de l'Ancien Testament, rappelant le jardin d'Eden, le temple de Salomon, Jacob et Esaü que Giorgio Vassari.   

Ensuite, la cathédrale, le Duomo "Santa Maria del Fiori", surmonté d'une autre coupole, est un excellent témoignage de cette époque.

Il est le plus vaste édifice chrétien après St-Pierre de Rome avec ses 155 m de long. Légué à l'histoire par l'architecte Arnolfo di Cambio, continué au cours de dizaines d'années par Gioto di Bondone, Andra Pisano et Francesco Talenti. C'est dire que techniques et styles peuvent évoluer dans le temps.

Sa coupole culmine à 91 mètres avec 45 mètres de diamètre et a dû représenté un autre casse-tête de calculs géométriques pour la construire. Brunelleschi et Donatello l'ont terminé ensemble, le premier comme architecte, le second comme décorateur.  

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Le site a été le théâtre de drames et d'intrigues avec la fresque décriée de Vasari, le Jugement dernier et la compétition que Filippo Brunelleschi avait remporté pour terminer la coupole entre plusieurs architectes. A son flanc, le campanile de Giotto s'élève toujours à une hauteur vertigineuse après des siècles de guerres, de tremblements de terre avec plus de dix tonnes de cloches à son sommet.  

Le Médicis, Cosme l'Ancien, avait déjà participé au mécénat d'artistes majeurs tels que Paolo Uccello ou Fra Angelico.

Le campanile de Giotto a une position inhabituelle dans l'ensemble dans son alignement avec la façade. Encore une oeuvre qui couvre plusieurs générations d'artistes.

Continuons la visite pour arriver à l'autre point important de la ville: la piazza della Signora...  

Difficile aussi d'imaginer que le Palazzo Vecchio à l'angle sud-est de la place, qui ressemble à une gigantesque pièce d'échecs avec sa façade quadrangulaire et ses créneaux à l'ancienne, puisse être le siège du pouvoir du grand-duché avec sa tour excentrée qui se dresse dans le ciel, tel un symbole de la ville.

Sur la place, aurait-on aujourd'hui la même audace d'accueillir les touristes par une impressionnante collection de statues d'hommes nus avec une débauche de phallus comme le Neptune, signe de la domination sur les mers, ou les répliques du David et de Hercule et Caïus? 

La loggia dei Lanzi avec Persée qui tient la tête de Méduse, l'enlèvement des Sabines...

Tout attire le regard à se saouler.

A l'intérieur du Palazzo Vecchio, quelle serait la réaction de Cosme 1er qui trône sur la place, s'il découvrait que "il salone dei Cinquecento", la plus grande salle d'apparat du monde, de conception révolutionnaire agrandie par Vasari, dont le plafond surélevé permettait d'entrer à la lumière pour le Consiglio Maggiore de 500 personnes, accueillait à présent des sauteries pour chefs d'entreprise et mannequins? 

Sur d'énormes tableaux, Léonard de Vinci y testa une technique de peinture qui donna naissance à un "chef-d'oeuvre qui coule" dans un "combat artistique", Michel-Ange vs Vinci, lancé par Soderini et Machiavel entre deux monstres sacrés de la Renaissance.  

Puis ce sont la Galerie des Offices avec les statues de tous ces artistes qui ont fait partie de la construction de ce qu'est Florence aujourd'hui.

Les files pour visiter se suivent et se ressemblent.

Difficile d'imaginer à priori que le Ponte Vecchio sur le fleuve Arno, un des ponts médiévaux construit en 1335, servait de marché de viandes.

Conçu pour relier les Offices au palais Pitti, par sa galerie supérieure, il a subi 66 inondations en 3 siècles. Les bouchers avaient été chassés dès 1593 parce que l'odeur incommodait les narines délicates des Médicis. Aujourd'hui, il est essentiellement composé de bijouteries. C'est vrai, cela sent moins mauvais, l'argent et l'or n'ont pas d'odeurs...

Le premier brevet connu est délivré à Florence. Un signe?

La domination des Florentins sur la Toscane s'était poursuivi en emportant Pise. 

Toujours indépendante et souverain, la république de Lucques fut l'unique commune-cité-état qui ne s'était pas soumise à Florence. Elle n'accepta de s'annexer qu'au grand duché de Toscane que dans les années 1800 et enfin au royaume d'Italie.  

Cosimo l'ancien de Medicis préserva la forme extérieure de la république, mais obtint du peuple le pouvoir de choisir les candidats aux postes officiels de la commune.

De cette façon, s'il ne semblait rien de plus qu'un citoyen comme les autres, il contrôlait le gouvernement de la cité et, en concluant quelques alliances, réussissait à empêcher Milan et Venise de dominer le nord de l'Italie et, dans la foulée, de consolider le pouvoir de Florence sur la région toscane.

Laurent le Magnifique fut le plus prestigieux stratège politicien, artiste et poète accompli.

Homme complet, surnommé "L'Aiguille de la Balance", sa répression après son meurtre manqué lors de la conjuration de la famille Pazzi et de l'archevêque de Pise, Salviati, fut terrible. 

Mais il mènera la ville d'une main de fer jusqu'à sa mort en l'année 1492, l'année symbolique de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. 

Il commanda à Botticelli de peindre la "Naissance de Vénusparce qu'il voulait une peinture sexuellement suggestive à accrocher au-dessus du lit de son cousin, en cadeau de mariage. 

Suite à un coup de cœur, il invita, Michel-Ange, jeune sculpteur à loger dans son palais pour sculpter La Pieta et le David

Florence avait défié la papauté romaine. Charles VIII, roi de France, avait envahi l'Italie et entrait à Florence, lançant les guerres d'Italie.

Survint le succès d'un soulèvement populaire contre les Médicis à Florence un beau jour de 1494

Le moine fanatique et ascétique, Jérôme Savonarole, en profita pour devenir le maître de la cité, pour installer un gouvernement théocratique et pour envoyer les Médicis en exil.

Sa gloire ne dura qu'un an. Il fut renversé et brûlé sur le bûcher. Avant de mourir, il laissa un traité pour le gouvernement, dans lequel se trouvent plusieurs arguments qui deviendront objets de controverses religieuses durant les siècles suivants. 

Mais, suite à ces évènements, Florence était entré dans une ère de doute vis-à-vis de l'orgueil que l'on peut apporter à une cité par l'harmonie du Quattrocento.

La maison Médicis avait amassé une fortune et un pouvoir considérable en Europe. Cela permit d'offrir quatre papes, deux reines de France et la dotant des plus grandes institutions financières, dont il reste le système de comptabilité en partie double dans les banques modernes.

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Les Florentins expulseront les Médicis une deuxième fois en 1527 pour rétablir une république. Les Médicis reprendront le pouvoir pour la deuxième fois, grâce au soutien de l'empereur Charles Quint et du pape Clément VII.

Les traités du Cateau-Cambrésis sanctionneront l'annexion de la république de Sienne aux possessions des Médicis, laissant intacte la structure politique précédente, même si celle-ci ne détenait plus le véritable pouvoir décisionnel.

Les Médicis deviendront ducs héréditaires de Florence et termineront, leur histoire en 1569 comme grand-ducs de Toscane.

Après deux siècles de règne sans partage, les Médicis étaient arrivés en bout de course et le sort de Florence s'est figée dans les mémoires de ces années de gloires.

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Le calcio florentin

0.jpgCe mercredi 24 juin, quand j'y étais, c'était la fête du calcio florentino qui est un sport collectif datant de la Renaissance.

La journée fut précédée par une nuit de tempête qui avait nettoyé l'atmosphère et un léger vent permettait de mieux apprécier cette journée historique. Au matin, la fête commençait déjà. La cathédrale avait été réservée par les autorités pour les personnalités politiques.

Dans la journée, quatre groupes en costumes historiques se rassemblèrent sur la piazza Santa Croce. Les spectateurs sur des gradins peuvent assister à cette compétition opposant quatre quartiers de la ville. Inspiré de jeu de balle ancien et de lutte romaine sans règles précises, d'où sa violence, le calcio voit s'affronter deux équipes de 27 joueurs qui cherchent à marquer le plus de buts à l'adversaire.

Le soir, un feu d'artifice ponctuait la journée avec l'Arno qui reflète les lumières.

Au siècle suivant au Quattrocento, à San Casciano, un village qui invite à une certaine nonchalance et une envie de sieste, le pragmatique Nicolas Machiavel avait écrit en exil  "Le Princedans ce qu'on appellerait aujourd'hui une lettre ouverte d'un conseillé à son commanditaire. Il expliquait la manière de gouverner en annonçant qu'il faisait ainsi un cadeau au prince de ce qu'il possède le mieux, c'est-à-dire la «connaissance des actions des hommes célèbres». 

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En préambule, il avait écrit: « Vous ne trouverez dans cet ouvrage, ni un style brillant et pompeux, ni aucun de ces ornements dont les auteurs cherchent à embellir leurs écrits. Si cette œuvre vous est agréable, ce sera uniquement par la gravité et la matière du sujet. Il ne faut pas que l’on m’impute à présomption, moi un homme de basse condition, d’oser donner des règles de conduite à ceux qui gouvernent. Mais comme ceux qui ont à considérer des montagnes se placent dans la plaine, et sur des lieux élevés lorsqu’ils veulent considérer une plaine, de même, je pense qu’il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère du peuple, et être du peuple pour bien connaître les princes... Un prince héréditaire a bien moins de motifs et se trouve bien moins dans la nécessité de déplaire à ses sujets: il en est par cela même bien plus aimé et, à moins que des vices extraordinaires ne le fassent haïr, ils doivent naturellement lui être affectionnés. D’ailleurs dans l’ancienneté et dans la longue continuation d’une puissance, la mémoire des précédentes innovations s’efface; les causes qui les avaient produites s’évanouissent: il n’y a donc plus de ces sortes de pierres d’attente qu’une révolution laisse toujours pour en appuyer une seconde.

Le prince a trois solutions:

  • détruire les États conquis
  • aller y vivre
  • leur laisser leurs lois, se bornant à exiger un tribut et y établir un gouvernement peu nombreux qui les contiendra dans l’obéissance et la fidélité. 

Quelque précaution que l’on prenne, quelque chose que l’on fasse, si l’on ne dissout point l’État, si l’on n’en disperse les habitants, on les verra, à la première occasion, rappeler, invoquer leur liberté, leurs institutions perdues, et s’efforcer de les ressaisir. Au contraire, si l’État conquis était déjà sous le règne d’un prince, ses habitants étant déjà «façonnés à l’obéissance», ils accueilleront un conquérant sans difficulté quand s'éteint la lignée de leur prince. Les occasions sont donc nécessaires, même aux grands hommes, mais ce fut par leur habileté qu’ils surent les connaître et les mettre à profit pour la grande prospérité et la gloire de leur patrie. La fortune ne leur fait pas de cadeaux, et notamment, ils rencontrent des difficultés pour introduire de nouvelles institutions: dans cette entreprise le prince aura pour ennemis ceux qui profitaient de l’ancien ordre, alors que les autres ne seront que de tièdes défenseurs tant qu’ils n'auront pas effectivement goûté les bienfaits des nouvelles institutions. L’idéologie n’est donc pas suffisante.".

On croit rêver. Un tel discours n'est-il pas transposable dans notre actualité à la recherche d'un autre paradigme? 

Il faudrait un fameux élastique aussi bien dans le temps que dans l'espace pour faire de la philosophie comparative entre deux époques: le Quattrocento et la nôtre.

Mais, si on s'arrête aux seules idées et aux évènements, les similitudes existent.

Que retenir de Florence et de son histoire qui a eu sa naissance qui venait de presque rien, qui est arrivée avec des gens qui voulaient changer le monde jusqu'à son apogée et qui a décliné pour ne devenir qu'un musée.

Florence s'est endormie quand le monde a basculé dans le désordre et le chaos sans suivre l'évolution des autres cités pour devenir, aujourd'hui, une ville musée, figée dans son classicisme romain.

Après Michel-Ange, Boccace, Pétrarque, Machiavel, plus personne du même talent et aussi prestigieux à ajouter dans la liste de son histoire.

Florence n'a, par exemple, jamais voulu adhérer au baroque. 

L'esprit tout comme l'art qui le représente, doit évoluer en fonction de ses challengers pour rester à la pointe du progrès. 

Et si nous élargissions Florence à l'Europe? 

Le réalisme pragmatique des blocs qui l'entourent, se trouverait  face à notre symbolisme, imaginatif, peut-être, mais qui mène souvent au flou dit "artistique". La fuite des cerveaux ne fait que suivre des Vinci et des Michel-Ange. 

0.jpgLe yankee Donald Rumfeld avait surnommé notre continent de "vieille Europe". Était-ce pour nous rappeler une panne d'idées et d'innovations efficaces et durables ou pour pointer notre manque de "right men at the right place"?

Serions-nous devenus un musée pour les autres continents comme l'avait présenté un jour, les "Guignols de l'info" avec les Chinois qui viendraient investir chez nous et nous attribueraient le rôle de gardiens de musées?

C'est vrai, il fut une époque pendant laquelle on voulait toujours gagner plus et dépenser moins en tirant sur la corde des deux côtés. On a pris quelques kilos en trop et la souplesse d'esprit novateur s'est éparpillé. 

Socialistes pour les yankees et des antiquaires pour les Chinois.

Nous n'avons plus apparemment plus les moyens de notre politique sociale.

Après une apogée, il y a toujours un retour de flamme comme Florence sans évolution réelle.

Aurions-nous atteint notre apogée en freinant des deux pieds notre chute à cause d'un manque de repères, d'innovations et d'argent?

Les projets innovateurs demandent des moyens financiers et quand ses acteurs ne travaillent pas à la même vitesse, cela rame.

Dans cet imbroglio, les religions reprennent du poil de la bête avec des génies mystiques et symboliques qui donnent l'impression de marcher à reculons.   

La religion chrétienne a fait partie de l'art florentin mêlé à la mythologie profane sans l'avoir entravé. L'art florentin idéalisait la religiosité avec images et volumes.

Puis elle a connu un fou de dieu, Savonarole. 

L'épisode pourrait faire réfléchir ceux qui croient à un retour en arrière dans le temps. Les réactions en début d'année ont été vives, mais en même temps, la "Savonarolitude" progressait.

L'art s'est noirci, est devenu moins figuratif.

Désormais, la réalité s'imagine plus qu'elle n'est en vérité.

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On ne crée plus son soi-même. On copie les autres, on s'adapte aux gadgets qui viennent d'ailleurs au coût minimum. 

Dans cet esprit, l'espérance de changements majeurs, faut pas trop rêver.

A notre époque, les médias sont devenus les seuls maîtres à penser sous l'emprise de la pub qui les paye.

Si tout va plus vite, tout est devenu temporaire en suivant les seuls effets de mode.

Le passé immédiat sert de méthodologie pour définir l'avenir immédiat. 

La Toile porte bien son nom en installant ses fils pour envoyer de la poudre aux yeux de ceux qui n'en analysent plus les tenants et les aboutissants.  

Les âmes sensibles et solitaires s'évertuent à tuer le temps sur Facebook en se raccrochant à des amitiés factices au lieu d'ouvrir les frontières pour en comprendre les us et coutumes. 

Pas d'Internet, au Quattorcento... On ne vendait pas de vent en paquets Bonux avec de belles étiquettes sur les "packages""made in China" ou "Made in USA".

Aujourd'hui, le sujet devient vecteur d'une force de l'habitude inconsciente dans laquelle l'émotionnel a pris le pas sur le rationnel. 

On passe plus de temps dans le paraître qu'à être.

Notre liberté de penser en a pris un coup et a fait place à la fatalité. 

"Marche au symbole ou crève" parlait d'un symbolique coupe-circuit qui intimait l'envie d'éteindre les lumières pendant une heure pour donner l'impulsion d'économie qui apporterait une rentabilité générale. 

Le symbolisme est partout.

Le 21ème siècle, au lieu de créer une Renaissance, s'est embourbée sans investissements nécessaires qui n'apportent plus la fougue d'entreprendre nécessaire pour créer un renouveau.

Le projet Galileo avec un nom prédestiné, devait apporter une impulsion en 2005. Le GPS américain décide toujours nos chemins à suivre. 

Un changement de paradigme? 

Mais lequel?

Personne à la barre pour répondre à la question de manière précise et chiffrée.

Une autre Europe, plus sociale est demandée sans en définir les règles et les obligations. Le capitalisme, à l'agonie? Tel quel, avec des intérêts qui ne tiennent pas compte des réalités, bien sûr...

On attend les idées pour le remplacer pour que cela fonctionne dans la durée

0.jpgLe "storytelling" de Florence remonte à une époque pendant laquelle on réalisait sans trop se poser de question si ce que vivait Florence était ou non, un paradigme.

L'argent s'il reste le nerf de la guerre, ne roule plus, embourbé dans cette "très chère austérité". La Florence du Quattrocento, opportuniste, a profité des guerres de ses voisins pour amasser des fortunes. 

Que restera-il de notre époque de la virtualité européenne dans un demi-millénaire alors qu'aujourd'hui, l'époque des Lumières du Quattrocento fait toujours rêver?

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La Grèce a fait et fera encore parler d'elle. Elle a un passé encore plus ancien que des touristes viennent visiter.

Elle se meurt dans une austérité qui ne tient plus compte des réalités du coût de la vie.

Les risques pour emprunter ne sont pas différents que ceux du prêteur.

Avoir des dettes n'est pas un problème si les potentiels de les rentabiliser par après existent et sont positifs. 

1.jpgL'argent a perdu son rôle d'outil en apportant aux riches, un rêve nécrosé à le maintenir dans les banques sans prise de risques.

Les mécènes doivent même se cacher derrière leurs fortunes puisque le luxe que leur fortune permet, sont mal vus par le public.

Faut-il éviter le Grexit à tout prix? Une question bête et méchante.

Bien sûr, c'est symbolique.

Aujourd'hui, nous sommes comme à un pivot, un test de crédibilité pour reconnaître si nous sommes capables de résoudre nos problèmes internes.  

0.jpgMercredi dernier, le caricaturiste Nicolas Vadot dont j'utilise les caricatures, faisait un parallèle intéressant avec le sport:podcast

"Si vous êtes dans les affaires, le football peut aussi vous apprendre certaines choses" disait cet article.

Le sport, l'histoire et le tourisme même combat. 

Il revenait vendredi avec un conte de fée qui n'en était pas vraiment un: podcast

Aujourd'hui, en principe, dernier match entre Troïka - Grèce?

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Un "Accord historique avec la Grèce" comme les "Guignols de l'info" le présentaient dans lequel Hollande disait à Tsipras: "Maintenant que vous avez de l'argent, vous pourriez m'en donner un peu?" tandis que le migrant à Athènes d'Ethiopie remarquait qu'il se retrouvait dans un pays plus pourri que le sien. "Pour éradiquer les flux migratoires, il faut éradiquer la misère"concluait le professeur Tournesol en parlant du comportement de "gros enculés". 

Un fameux calcio européen se prépare en coulisse...

Un accord cela dépend, parfois bêtement, des termes d'un contrat.

Pourquoi ne pas envoyer la troïka dans une cure de Jouvence?

J'en parlais, la semaine précédente, aux thermes de Montecatini...

Là, ils seraient fiers de préparer des plaquettes avec leurs noms qu'ils grefferaient sur le sol de leur avenue principale....  
 

Florence, beau à la folie?

0.jpgLa beauté des œuvres d’art peut constituer un risque que certains appellent le syndrome de Stendhal qui s'exprime par un malaise profonde ressenti par les visiteurs face à la concentration et la densité de ces œuvres historiques.  

De 1976 à 1987, 107 hospitalisations d’urgence ont été enregistrées.

Les personnes âgées de 20 à 40 ans sont les plus fragiles à ce trouble qui va de la panique au vertige en passant par une sensation de dépersonnalisation.

Stendhal dans son Journal raconta qu'en découvrant dans l’église Santa Croce tellement de monuments funéraires à la gloire de célébrités, il dut sortir pour calmer son émotion. 

Vous voilà prévenu des risques avant d’aller à Florence.

Passons aux photos et à la vidéo de Florence en un clic



 

L'enfoiré,

 

PS: Lundi 13 juillet, ARTE présente "Le ventre de Florence" qui parle du "Mercato Centrale, construit entre 1870 et 1874, Giuseppe Mengaoni, l'architecte de la galerie Victor-Emmanuel II de Milan.  

Le roman "Inferno" de Dan Brown se passe pour moitié à Florence

 

Citations:

  • "A Florence, j'appris à faire la différence entre l'art des artisans, qui était d'un grand raffinement, et l'art des artistes, dans lequel se reflétait autre chose: le génie, l'exception, la nouveauté.", Jean-Christophe Rufin
  • "On éprouve à Gênes ce qu’on éprouve à Florence et encore plus à Venise, l’impression d’une très aristocrate cité tombée au pouvoir d’une populace. Ici surgit la pensée des rudes seigneurs qui se battaient ou trafiquaient sur la mer, puis, avec l’argent de leurs conquêtes, de leurs captures ou de leur commerce, se faisaient construire les étonnants palais de marbre dont les rues principales sont encore bordées.", Maupassant0.jpg

 

0.jpgMise à jour 13 juillet 2015: Un accord, pas de Grexit

Il comporte comme points majeurs
podcast

Le monde comme il me parlerait si j'osais...

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Le magazine Psychologie de juin sortait un dossier "Osons les autres". Le dernier livre de Olivier de Kersauson, "Le monde tel qu'il me parle" démontre qu'il n'osait pas vraiment "les autres". Il vivait sa solitude sur les océans. 

0.jpgIl était dit qu'entrer en conflit, c'est:

  • accepter l'affrontement avec sérénité et respecter ses ennemis. 
  • risquer la confiance basée sur la raison plutôt que l'émotion. 
  • faire tomber le masque au travail.
  • tester le groupe qui est à la fois danger et réconfort.
  • s'enrichir de nos croyances dans la paix sociale.

Parfois, il n’y a pas d’autre choix possible: il faut y aller ! Où ? À la bagarre, à l’affrontement, à l’échange musclé. Quand le silence tue, quand le dialogue serein semble impossible – parce que l’autre ne s’y prête pas ou que les mots nous apparaissent insuffisants pour poser la limite –, il faut oser affirmer fermement son opposition. C’est ainsi que l’on dit « non » à un enfant, que l’on se dresse contre un ami qui ne nous respecte plus, que l’on construit une relation adulte avec un conjoint. Pourtant, l’affrontement fait peur. Parce que l’on risque l’abandon ou la fin de l’amour, la destruction du lien. Mais, à ne pas nous y risquer, nous construisons une histoire où seul l’autre a sa place, une relation où nous ne sommes ni authentiques ni sincères". 

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Les signes suivants montrent que nous manquons d’intelligence émotionnelle dans une relation:

  • Vous ressentez souvent que les autres ne comprennent pas où vous voulez en venir et cela vous rend frustré et impatient 0.jpg
  • Vous êtes surpris lorsque d’autres personnes sont sensibles à vos commentaires ou à vos blagues et vous pensez qu’il s’agit d’une réaction excessive
  • Vous pensez qu’être aimé au travail est quelque chose de surfait
  • Lors d'une conversation, vous dîtes tout de suite votre avis et vous le défendez avec acharnement
  • Vos attentes au sujet des autres sont aussi élevées que celles que vous avez par rapport à votre personne
  • Vous pensez que les autres sont responsables de la plupart des problèmes de votre équipe
  • Vous trouvez ennuyeux que d’autres attendent que vous vous intéressiez à ce qu’ils pensent

Les solutions proposées seraient:

  • Cherchez la rétroaction 

  • Méfiez-vous du fossé entre l’intention et l’impact 

  • Appuyez sur le bouton « pause » 

  • Évaluez la situation dans les deux sens

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Nous sommes en plein dans la période des vacances.

Laurence Bibot en avait assez d'entendre parler de la Grèce: podcast alors changeons de crèmerie. Évadons-nous...

Quand je ne suis pas en vacances, mon esprit l'est en lisant.

J'avais déjà lu "Ocean's Songs" de Olivier de Kersauson et j'avais adoré.

0.jpgLe livre suivant "Le monde tel qu'il me parle"m'opposait beaucoup plus à lui. 

Une opposition de conception du management sur la manière de commander son équipage plutôt que vis-à-vis de son efficacité qui doit donner de bons résultats en mer.

Oser affronter les océans sur les océans, faire des introspections, de Kersauson  est un maître.

Laconique, le fait de chercher la rétroaction et d'évaluer une situation dans les deux sens quand il y a conflit, n'est donc pas sa tasse de thé. 

Olivier décrit ses équipiers comme n'étant que des bras en plus qu'il avait à commander et toutes relations ne pouvaient se dérouler que dans le regard sans discussion. 

Comment l'obliger à le faire parler ? Comment lui dire qu'il n'y a pas qu'à choisir entre le métier de marin ou de danseur et qu'en course, il ne suffit pas de devenir "chaleureusement inhumain".

Nicolas Bedos avait un sketch d'arroseur arrosé avec Caron et Polony. Pourquoi pas un remake en lui donnant la réplique digne de lui?

En 2013, Olivier était invité pour la promotion de son livre :

Il revenait deux ans plus tard. Extrait:  

Nicolas: Cher Olivier, hier soir, j'étais dans un repas de famille, écoutant sagement mon père traiter ma mère de connasse et de salope, comme il le fait depuis trente ans, s'abritant derrière l'humour, qu'aurait pu revendiquer ma mère fort susceptible. Si on ne peut plus se marrer... Bref, je digérais un bon caviar de gauche, quand le nom de l'enfoiré s'afficha sur mon portable. Nicolas me dit-il, en suffoquant, il faut absolument que tu lises le dernier livre de Olivier de Kersauson et que tu viennes lui faire la réplique. Je lui répondis "Qu'est-ce qui se passe dans ce livre?". Il me dit "il parle de sa manière de naviguer et il était à la télé chez Ruquier". Le conflit me crée l'envie. Il me donne les références et je lui réponds tout de go "quand on lit des livres subversifs, faut pas s'étonner qu'on ait une envie de lire 'Blanche neige et les sept nains' par après pour se laver l'esprit. Kerso a toujours été un gars "space" qui a aimé punir ceux qui ne pensaient pas comme lui. Comme t'es un copain, je vais m'adresser à lui. 

Ben, je l'ai lu ce livre et en plus, d'une traite, dans mon bain, avec des petits bateaux que je secouais en clapotant l'eau pour faire des vagues et me mettre dans l'ambiance. J'ai consulté la biographie de Olivier... cela va faire pâlir le commun des mortels....

Préparer un sketch pour faire le procès d'intention du vicomte Olivier de Kersauson de Pennendreff dit Olivier de Kersauson, j'y ai pensé. Je serais le procureur de la partie civile terrienne. Je débuterais "Accusé, veuillez écouter le réquisitoire puisque vous avez décidé de vous défendre seul, je vous demanderai de réagir immédiatement" et cela me bottait.

C'est alors que j'ai revu le film "Le maître de guerre"à la télé cette semaine...  

Figurez-vous que j'ai ai vu en vous, le sergent Tom Highway, en Clint Eastwood. Vous avez été dans la marine donc vous connaissez le langage fleuri que l'on y pratique avec la discipline, l'héroïsme et les mondanités des décorations que vous n'aimiez pas... 

Le film avait été tourné à la gloire des Etats Unis et des marines, votre film à vous l'était à votre propre gloire. 

Garde à vous. Amiral...

Olivier de Kersauson: Nationalité, marin. Age officieux, 70 ans. Age mental, 15 ans. Tendance politique, bourru et parfois bourré. Sexe, gros du machiste qui a les burnes trop lourdes dans le slip trop étroit selon témoins. Coupe de cheveux, déterminée par le vent mais toujours trop longs. Signes distinctifs, dépendant de la tempête qui lui tombe dessus. Goût vestimentaire, les chaussettes trouées pour marcher sur les ponts des bateaux. Profession, casse-bombons pour un interviewer trop prolixe. Défaut: veut faire la guerre avec les tempête sans donner beaucoup ses instructions à son équipage. Moi, j'appelle cela du "job protection".

Olivier: Le portrait n'est pas mauvais.Vous pouvez m'appeler Olivier.  

Nicolas: Ok. Va pour Olivier. Votre seule ambition a donc été d'assouvir votre plaisir en cherchant à faire en mer plutôt qu'à paraître sur terre, avez-vous écrit. Le Ministère public n'est plus d'accord quand vous pensez qu'il est moins dangereux de prendre des risques que de les éviter. C'est un peu de l'inconscience même avec votre expérience de la mer. Ne trouvez-vous pas?

Olivier: J'assume ce que j'ai écrit. 

Nicolas: Vous assumez aussi qu'il faut un peu de "poudre de perlimpinpin" pour s'en sortir après avoir risquer sa vie. Je suppose que la sortie, vous la trouvez la tête hors de l'eau. Si par cette prise de conscience, vous avez une certaine habileté pour échapper au danger, vous ne croyez pas qu'il vous faudrait aussi une cure aux limites de vos capacités et de votre savoir avec vos semblables terriens? Vous semblez vous foutre d'eux. Face à une quenelle circonsise, il faudra, un jour, accuser leur retour de flammes.

Olivier: Je me fous un peu d'eux, en effet. Ne serait-ce pas une bonne initiative? Je ne parle pas de me foutre de vous, bien sûr. Je vous aime bien, Monsieur le Procureur Nicolas, mais la poudre peut aussi permettre de les réveiller quand ils râlent en permanence sur Internet ou dans les rues.

Nicolas: Vous devriez essayer de mettre en pratique sur terre ce que vous avez fait en mer. Sur terre, nous ne sommes pas les mêmes manchots que vous avez rencontrés dans vos expéditions polaires mais nous savons et nous aimons aussi apporter la réponse aux problèmes de la vie. La poudre de la chance dans les veines, c'est pas dans votre bain que vous la trouverez ici, mais en lançant "Eureka" en sortant de l'eau. 

Olivier: (rire) Mon petit gars, sur mer ou sur terre, tu n'aurais pas été le même. Pardon, je me trompe, 'vous' n'auriez pas été le même, Monsieur le Procureur. Sur terre, on naît dans un liquide dans le ventre de sa mère et on en sort tout fripé, tout étonné de tomber du petit trou d'où on est tombé. Votre "Eureka" vous auriez toutes les chances de devoir le lancer de multiples fois pour réparer les accidents de la terre. Vous ne pensez pas qu'il y a des raisons de chialer?  

Nicolas: Le problème n'est pas là. Ne noyez pas le poisson - expression bien à propos (sourire) - et encore moins, le bébé qui tomberait dans la flotte. N'essayez pas de vous disculper. 

Vous dites que vos coéquipiers ne sont là que pour apporter des bras en plus. Ne croyez-vous pas qu'ils aient autre chose que des bras?

Olivier: Oui, mais en mer, mieux on commande, moins on parle. 

Nicolas: J'ai lu et entre parenthèses vous ajoutez que la mer a aussi ses ermites. Si l'équipage a à anticiper et sait ce que vous voulez puisqu'il sait ce que vous voulez, je commence à en douter vu la sobriété de vos réponses. La démocratie participative, cela ne vous dit rien?

Olivier: J'ai l'expérience de la mer pour cela. Tout doit s'enchaîner. En course, je deviens chaleureusement inhumain. Je suis le seul à savoir comment ça s'est passé jusqu'à huit heures avant que cela se passe.

Nicolas: Vous avez une boule de cristal. Quoi... L'harmonie entre les hommes, je crois que vous l'ignorerez complètement sur terre. En plus vous dites être discret et que peu de personne sont au courant, mais que vous apprenez tous les jours de la mer et que si vous avez du talent, vous n'avez pas de génie pour appliquer une pensée qui n'a pas été accomplie. Égocentrique, vous n'aimez pas le challenge ou la contestation dans votre bateau. Le monde des terriens le connait et il a aussi un intérêt sans devoir se fendre la poire au travers des vagues.

Olivier: Vous commencez déjà à me refiler des boutons. Je me fends la poire avec le plus grand plaisir, mais ne vous inquiétez pas, je prends aussi tous les moyens de transports modernes. 

Nicolas: Peut-être, mais, dans ces cas, les risques sont calculés et assurés alors qu'en mer, vous n'aurez aucune assurance qui vous couvrirait. Cela veut dire que c'est la communauté des terriens qui devra vous rechercher en cas de pépin. Les voyages en "multicoqués", cela va vite, mais cela ne tient pas bien la mer.

Olivier: J'assume les risques. Le monocoque est fini pour faire de la course comme j'ai dit.

Nicolas: Désolé, je ne suis pas spécialiste pour vous répondre sur ce point. Vous n'avez pas vu le film "Fanny", diffusé samedi dernier. Cesare apprenant que son fils Marius était parti en bateau pour cinq ans, hurlait qu'il ne l'empêchait pas de naviguer, mais qu'il devait le faire sur terre. Vous allez rire comme je l'ai fait. Vous avez septante balais, pardon soixante dix, vous avez des rides, des poches sous les yeux et un menton qui traîne visiblement dans vos chaussettes. Vous avez eu raison de raccrocher. Vous êtes une vedette aimée par les Français. Vous allez vous les mettre à dos, ces terriens. Ils vous traiteront d'irresponsable, et tôt ou tard, de "has been" comme tout le monde pris par les filets de l'âge.  

Olivier: Vous fermez votre clapet quand vous dormez quand même. Là, vous m'en bouchez plus d'un coin. Je ne me rendais pas compte que j'étais considéré en vedette par les Français et que vous me traitiez de la sorte en opposant votre vie minable avec mes plaisirs sur mer. Je m'en bas les roubignoles.

Nicolas: Vous vous en foutez avec 6.800 amis sur ce que vous appelez 'Face de book'. Quant aux plaisirs, je me souviens d'un jour sur un bateau à voile. J'ai dégueulé plus que la mer ne pouvait ingérer. Mais ce n'est pas moi qui est accusé. C'est vous. Je ne sais pourquoi, vous me semblez avoir le slip bien bourré d'orgueil en parlant de la mer. La mémoire vous manque au sujet des marins qui y sont morts. La mer n'est pas le milieu naturel des hommes, quoique vous pensez vous n'êtes pas un poisson volant.  

Olivier: Vous êtes un peu pète sec trop terre à terre avec votre rythme de métro-boulot-dodo alors que j'ai ressenti des pics d'intensité sur les océans. J'ai vécu, revécu, attendu dans l'enchantement général ces épiphanies non isolables.

Nicolas: Pète sec, alors que c'est vous qui n'en sortez par un? Là, vous persistez dans votre erreur. Les bonheurs d'hier vous rendent aujourd'hui plus heureux encore sans faire le tri de vos enchantements. La rupture, c'est aujourd'hui. Fini la vie à voir les mouettes et les poissons volants qui vous suivent pour faire la nique aux requins. Je vous pose la question à la quille qui vous attend: cela ne vous gène pas un peu d'avoir besoin de vous faire remonter le moral qui vous pendait dans les chaussettes? Assumerez-vous un instant de protection en vous réfugiant dans votre coquille avant d'en parler à votre nouvelle dulcinée? Ce serait là votre plus grand risque au travers de ce que vous décrivez comme champs de mines.    

Olivier Je suppose que vous avez fait cela toute une vie à ne pas pouvoir vous évader des groupes de terriens qui vous applaudissent quand vous sortez vainqueur d'un procès. Vous les avez niqués, en semaine et vous chantez un karaoké, le dimanche, pour vous en féliciter.

Nicolas: (sourire sentant que son rôle de Procureur fonctionne) N'essayez pas de me vendre votre psychologie à deux balles qui essayerait de corriger mes défauts de procureur avec vos histoires de baleines en coke en stock? Vous reniflez la meute de votre équipage sans parler. Vous ignorez ou vous oubliez ce qu'est une meute sur terre qu'il faut caresser dans le sens du poil pour garder vos clients, vos sponsors, les journalistes et un peu de conciliation pour conserver quelques amis à bord. 

Olivier:  Je me fous des journalistes. Et vous, commencez d'abord par trouver votre stabilité, éloigné de tout ce qui est matériel. Votre portable, votre bécane, vos désirs de consommateurs bourgeois. Foutez tout cela à l'index et vous allez trouver autre chose de bien plus palpitant sur votre chemin.

Nicolas: Une de vos copines, François Arthaud a écrit dans son dernier livre "Cette nuit, la mer est noire" que grâce à une lampe frontale et un téléphone portable, elle a pu se sauver une première fois. "J'aurais dû mourir et cela me touche énormément. Vivre pour moi, franchement, je m'en moque. C'est que j'avais encore des choses à faire sur terre".

Donc ce matériel peut avoir son utilité. Ici, c'est vous qui êtes accusé. Ni elle, ni moi. Nous avons appris à être solidaire, à apaiser nos craintes par le collectif et me voilà face à vous qui ressortez comme un individualiste pur et dur. On ne vous a pas beaucoup appris à l'école 'Crève Coeur' chez les jésuites. Elle puait. Elle vous a rendu solitaire et aventurier. L'aventure, c'est l'aventure, bien sûr. Mais quand vous faites le bilan et vous vous vantez de votre vie en intimant des vocations et de faux espoirs, en minimisant morts de l'aventure maritime comme des dégâts sollatéraux... Vous charriez. Vos fantasmes, vous dites que cela ne marche plus. Ce n'est plus à l'ordre du jour. Il faut désormais plus de complaisance pour l'assumer chez les sponsors qui ne voient pas cela sous l'angle sportif mais sous celui de leur pub... 

Olivier:  Touché. Votre empathie est un peu trop formatée à mon goût. (sourire jaune). Vous pouvez être fier de vouloir être différent avec vos idées sur les marins mais uniquement quand vous arrivez au bout de vos rêves. Je me trompes? 

Nicolas:  Choper le choléras ou la peste, il faut choisir. Si je ne comprends rien aux marins, vous ne comprendrez jamais rien aux terriens et aujourd'hui, vous atterrissez aux Tuamotou pour chercher la protection.

Olivier: N'obéissez-vous pas un peu trop à votre instinct de protection? Vous n'aimez pas trop les risques par la vitesse, à mon avis... 

Nicolas: Aimer la vitesse? Sur terre, la vitesse excessive, je ne vous apprends rien, apporte le problème que l'on vous tire le portrait, le 'gouvernail' à la main et ensuite, je vous retrouve en tant qu'accusé. Mais, ne vous inquiétez pas, mes prestations sont à un prix défiant toutes concurrences. Voyez-vous, on ne s'emmerde pas dans le détail sur terre, on paye cash. Si vous préférez les palmiers de Polynésie, j'en suis fort aise, mais ce n'est pas sûr que cela soit très différent.

Olivier: Vous ne connaissez pas les palmiers comme je les connais.  Sous les cocotiers, je n'y cherche pas le confort qui serait une traduction de ma faiblesse, mais j'y ai réfléchi à mon livre.

Nicolas:  Vous dites qu'on ne s'impose pas sur la mer et que se tromper est interdit puisque la faute se paie cash avec une addition salée. Croyez-vous qu'on le fasse sur terre avec du sucre? Vous n'avez jamais reçu de C4. C'est un beau papier que l'on reçoit pour vous remercier de vos efforts. Allez leur dire que vous êtes un incompris. Même avec du sucré-salé, ce n'est pas garanti sur facture avec la cerise sur le gâteau à la hauteur de l'ambition.  

Olivier: La canne à sucre, je la connais. Je vous en ferai cadeau d'un plan de canne. (sourire). Mais je ne dois pas avoir compris la question sucrée-salée...

Nicolas:  Le décor magnifique qui varie sous le coucher de soleil sur la mer, vous le retrouvez aussi bien à partir du quai avec un autre avant-plan. Mais dans mon monde, nous n'en faisons pas la lecture correctement d'après vous. La banque de l'énergie, cela ne change pas, les comptes sont toujours à découverts dans l'école du possible comme dans celle de l'impossible. 

Olivier: J'ai toujours voulu que les choses se plient pour correspondre avec mes certitudes. Cela fait toute la différence.

Nicolas: Mais vous arrivez toujours au terminus du tramway nommé 'désir'. Vous avez une famille qui remonte dans la nuit des temps. Un nom qui signifie "ville des Anglais" en breton, un château à Plourin, un ancêtre qui prit part à la 7ème croisade, tout cela vous donne des obligations. Votre postérité, vous l'avez assurée avant vos 70 piges et un fils qui a dû construire sa vie un peu sans vous puisque marin, vous ne pouviez tout faire en même temps. Vous avouez être plus intéressé par le simulacre de la reproduction que par la reproduction. Votre nouvelle femme, Sandra, bien plus jeune que vous, pourrait aimer assumer sa postérité. Serait-ce du Durex pour elle et votre simulacre pilulé en bleue pour vous?  

Olivier: Avec tout le respect que je vous dois, vous commencez à me les gonfler. Étés-vous jaloux?

Nicolas: Cela se pourrait, car elle est assez agréable à la vue et au touché, mais ce n'est pas la question. Vous faites rêver les jeunes avec des histoires de mers et d'océans, alors qu'ils n'auront peut-être jamais la possibilité de les réaliser. Des histoires que vous avez enregistrées dans votre mémoire sans parler des tunes nécessaires que des sponsors et des mécènes ont misé en vous. Si vous en connaissez encore donnez-leur des adresses emails. Je les ferai suivre par lettre recommandée.

Olivier:  A mon avis, votre gros pépin, ce serait de chercher la parade en prenant la fuite car votre peur des risques reste viscérale.

Nicolas:  Là, vous me les faites exploser. A vous entendre, nous sommes des nostalgiques qui marchons à reculons dans le sillage d'une ornière puisque le futur nous inquiète... Si la mer ne vieillit pas, vous bien. Comme vous le dites, le monde que vous avez connu il y a quarante ans s'est dégradé. Vous rendez-vous compte de ce qui se passerait, si toute la jeunesse voulait aller en mer. Elle polluerait encore plus la mer.

Olivier: En effet, ce serait à surveiller. J'ai pensé raccrocher parce que je savais que ce serait le bordel demain.

Nicolas: Pour prendre une cure de jouvence sur terre

Olivier: La cure de jouvence avec Sandra, Oui. 

Nicolas: Elle a intérêt à prendre la barre du gouvernail. Vous écrivez que ce sont presque toujours les hommes qui font bouger les choses dans le monde, que les femmes sont souvent conservatrices et que les veuves élèvent les enfants dans le souvenir. Je plains Sandra. Vous dites ne pas être misogyne, mais en même temps, vous affirmez que les femmes ne doivent pas être connes pour vous plaire, mais que vous les aimez jeunes.    

Olivier: J'aime les femmes suffisamment pour être exigeant. Je pourrai reprendre un bateau avec Sandra. Et...

Nicolas:  Et si elle vous emmerde, vous la jetez par dessus bord. J'ai bien compris. "La femme parfaite est une connasse, parce que la connasse ne meurt jamais", écrivaient les sœurs Girard.

Olivier: J'aurai tout essayé. Vous avez prouvé que vous êtes très social. Je vais le devenir avec elle. Écris tes mémoires et on en reparlera...

Nicolas: Moi aussi, j'ai tout essayé. Je me suis senti au départ avec des nanas plus âgées que moi. Sans me rendre compte que j'étais tombé dans les mains et les griffes de couguars. Puis, j'ai inversé la tendance.

Rompez, amiral. Repos. Là, je pense qu'il est temps de cesser ce jeu de massacre aphoristique en expédiant ton procès d'intention, Olivier. Je te tutoie. Place au tribunal des psychopathes. Je t'accuse de crime contre l'humanité télévisuel. En boucher du samedi soir, tu ne seras qu'un corps sans vie de plus dans le grand charnier de "On n'est pas couché" en abattant quelques idées sur la table. Allons nous en mettre une derrière la cravate, mais avant...

0.jpgLe verdict de la Cours sera: suite à tes prises de positions trop tranchées, je te condamne à habiter  pendant une semaine avec ma dernière nana qui m'a largué pour un type plus riche et sans doute moins chiant. Tu vas adorer, elle ne mangeait que du poisson frit à la poile à frire pour ne pas grossir. Poile qui ne servait pas uniquement pour frire du poisson. Je dois être comme toi, un peu mazo. J'aurais bien été incapable d'écrire sur LES femmes, mais je pourrais essayer d'écrire sur la mienne. Il me suffirait de la mettre au pluriel. 

Laisse-moi conclure en disant qu'au moins, ici, tu as été formidable. Tu as tenu le crachoir avec moi plus de cinq minutes et j'ai gagné mon pari avec l'enfoiré

Olivier: Nicolas, j'espère que tu n'auras pas une femme dont l'avocat serait aussi chiant que toi. Tu auras, alors, difficile à te sauverTu es un terrien qui prend des risques. Je dois sûrement être un terrien de quelque part mais je ne me suis jamais pensé de quelque part.

NicolasA ta décharge, Florence Arthaud disait de toi que tu l'a beaucoup aidé à apprivoiser l'étrange solitude de l'âme et que tu lui as fait comprendre la façon dont les hommes aiment les femmes. J'aurais peut-être besoin d'adopter ce que tu lui apprenais. Un voyage au bout du monde me botterait. Il serait moins aventureux si j'avais ton talent...

Olivier: Le talent ne sert à rien si le plaisir n'y est pas. Je n'étais pas l'élève intello sans alibi. Décalé, je suis un janséniste déconneur. J'ai fait un exploit à tchatcher avec toi. Aucun marin n'est bavard à l'arrivée d'une course en mer. 

Nicolas: J'ai lu. A bord, tout se passe dans le regard, dans la plénitude d'un visage. Tu étais la mémoire du bateau mais tes secrets de marin, tu les as bien gardés entre quelques privilégiés quand tu as atterri.

Olivier: Touché. Je te sens révolutionnaire et réactionnaire.

Nicolas: Ce qui est dommage, c'est que tu écris que l'amitié, comme l'amour, naît de l'appréhension de l'exceptionnel de l'autre mais tu ne les rencontres que lors de tes escales. Ce que je sais ne tient pas sur une feuille de papier d'un seul côté. Je te ferais bien rigoler avec une page recto-verso que j'aurais à écrire sur toi, même si je suis fier d'être conformiste au risque d'être ennuyeux à mourir. J'ai aussi tout relativisé, mais si j'ai bossé, mes quelques copains sont heureusement toujours en vie. Je n'essaye pas de changer le monde mais seulement de le décrire avec humour. Si tu m'invites à ton bord, je ne dirais peut-être pas non. Tchatcher pour donner son avis, ce n'est pas toujours des raccourcis. Je te remercie d'avoir fait une exception avec moi. Cela fait aussi passer la pilule du temps qui passe à ne pas être seul au monde, même si je peux insulter l'intelligence de quelques uns.   

Olivier: Je ne t'en veux pas. Je suis un solitaire, j'ai néanmoins une vrai tendresse pour notre histoire collective. On se rabaisserait, indigne, en en voulant aux autres de leur impuissance. Être bienveillant, c'est aller chercher la part du merveilleux chez l'autre. La jeunesse meurt. C'est une insulte à tout. C'est l'avenir qui est tué. Plus on vieillit, plus le temps s'accélère. Piloter sa vie, c'est avoir une réalité en face de nous et en fonction de cette réalité, nos choix nous conduisent à une tactique. Aujourd'hui, je suis devenu le marié du lagon. J'essaie d'y rester. Mais, il n'y a plus de "toujours", donc plus de "jamais". Le passé présente souvent des choses que le présent et le futur rendent inadmissibles.  

La conversation s'est arrêtée là.

Je savais que ce serait dur de se confronter à Kerso, mais il a réussi, Nicolas. Il a osé...

Olivier n'avouera jamais qu'il s'est parfois trompé en chemin mais que grâce à la chance, il a pu esquiver les risques avec un management au doigt et à l’œil.

Florence terminait "Un vent de liberté" par un chapitre intitulé "De la Fiancée de l'Atlantique à la Vieille Dame de la mer":

"On se croit immortel, invincible, mais les années vous rattrapent un jour. On se sent vieillir, flétrir. Le regard des hommes sur vous change, sans que je m'y suis préparée. Quand on m'appelait Madame Arthaud, j'ai cru que l'on s'adressait à ma mère. On me mettait moins la main au cul et ça me faisait des vacances. Peut-être allait-on me remarquer pour mon intelligence? Mais l'esprit ne remplace pas les formes. J'ai l'impression de vieillir avant même d'avoir grandi. Espérons que l'âge m'ouvre les portes de la sagesse".

Poseidon n'a pas voulu de Florence Arthaud.

C'est en suivant le chemin d'Icare qu'elle s'est plantée bêtement.

Un moment solennel pour réécouter les deux disparus, Pierre Bachelet mort dix ans avant elle.

"Quelque part, c'est toujours ailleurs":  

et "Flo":

 

L'enfoiré, 

 

Citations:

  • "L'expérience est une bougie qui n'éclaire que celui qui la tient", proverbe chinois
  • La mer c'est dégueulasse, les poissons baisent dedans !”, Renaud
  • A l’inverse des hommes, l’océan se retire pour que la mer garde ses poissons.”, Pierre Dac 
  • "Je trouve qu’il est plutôt facile de jouer le rôle d’un homme d'affaires. Se montrer terne, cruel et incompétent me vient naturellement", John Cleese

Courir sans limites, la nouvelle addiction?

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... le titre d'un article du Vif dans la catégorie "Mode de vie". En préambule: "Véritable phénomène du XXIème siècle, des quadras et de plus en plus de trentenaires se mettent à la course à pied. Furieusement tendance, le running devient une activité quotidienne et vire parfois à l'obsession".

0.jpgDimanche 31 mai, les 36ème "20 kms de Bruxelles".

On annonçait, au JT (28:00-30:20), plus de 40.000 coureurs à pieds tout en rappelant l'utilité de bien se préparer. 

Moins chaud qu'il y a un an.

Un point positif, quand on pense au frère de Valentine Croughs décédé d'un arrêt cardiaque juste après d'avoir franchi la ligne d'arrivée. 

Il avait un problème cardiaque et il n'avait jamais fait d'électrocardiogramme pour le constater.

0.jpg

Quatre autres problèmes cardiaques s'étaient produits dans la même course.

Un rappel qui n'est donc pas superflu.

Pour ne pas l'oublier, elle a écrit une chanson.

Alors, c'est peut-être le moment de remettre les choses à plat.

 

Sommes-nous fait pour courir? 

Oui, répondait un encart de l'article unanime avec une vidéo passée sur ARTE:

"Si nos ancêtres sont devenus bipèdes, c'est d'abord pour courir après leurs proies. Aujourd'hui, dans nos sociétés modernes, l'homme ne court plus pour survivre, mais il reste quelques rares endroits sur la planète où l'endurance physique conditionne sa vie. En Afrique, la plupart des meilleurs coureurs du monde, évoluent pieds nus. Au Canada, se déroule l'un des plus grands marathons du monde, Canadian Death Race, un marathon de 125 km dans les montagnes de l'Alberta. L'objectif: étudier, à partir des récentes découvertes scientifiques, l'origine de la course.

Grâce aux témoignages de biologistes et de scientifiques, les tactiques de chasse par épuisement des proies, il y a environ deux cent mille ans, expliquent la spécificité de l'Homo sapiens dans la course par sa capacité d'endurance. Dans nos sociétés modernes alors, que l'on prise les baskets sophistiquées, les meilleurs coureurs restent ceux qui, trop pauvres pour avoir des chaussures, se sont entraînés pieds nus.

0.jpgDoigts de pieds courts, voûte plantaire et tendon d'Achille jouent le rôle de ressort, les muscles fessiers et ligaments nuchals, celui d'équilibreur du corps.

Alors que l'animal, en général, court plus vite, celui-ci se met assez rapidement en hypothermie à cause de l'énergie dépensée pour la course.

L'homme transpire et élimine ce trop plein de chaleur, ce qui permet une plus grande endurance.

Le problème, c'est que ce "pauvre" Homo Sapiens est devenu sédentaire et a perdu beaucoup de potentiels de coureur endurant.

Une maladie du dos, une scoliose et cela se complique encore plus pour conserver un désir de courir. 

L'article se posait la question, "où sont passés les utilisateurs de trottinettes qui hantaient les trottoirs?".

Se seraient-ils mis à trottiner en running et à courir sans roulettes?  

Un Belge sur huit serait devenu runner ou joggeur régulier. Ce qui a fait que ce sport est devenu plus populaire que le vélo.

La distinction entre runner et joggeur n'est pas anodine.

Courir ne suffit plus.

Les entreprises se sont même prêtés au jeu en créant des clubs de coureurs. Les marques en ont fait un vrai business et les réseaux sociaux, un virus qui s'est transmis de génération en génération du plus jeune vers la plus âgé ou vice-versa.

Une génération de geeks de course à pied s'est vue attirée par la technologie du contrôle.

Si dans les années 70, les coureuses à pied étaient mal vue ou considérées comme des garçons manqués, depuis 2010, il est arrivé une seconde vague avec d'autres motivations a déferlé.  

Un engouement plus qu'une mode, un sport-santé lié à l'avènement d'une société du bien-être avec une alimentation bio comme complément indispensable à la volonté d'ajouter de l'exotisme. 

A l'origine, cette fougue avait commencé en Nouvelle-Zélande, puis aux Etats-Unis. Elle est arrivée en Belgique dans les années 80 dans une pop culture comme un acte politique de libération. 

Pour certains "tordus", le jogging s'est transformé en compétition en marathons de toutes sortes, au risque de devenir de véritable addicts à la recherche de résultats couronnés de trophées.

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Leurs performances se retrouvent sur les réseaux sociaux pour un jeune sur deux.

L'idée de communauté que l'on exhibe sur Fakebook, s'allie à celle de se faire de nouveaux amis au passage.

Pour eux, pas question de partir sans son smartphone ou sans une mini caméra pour se rappeler des exploits. 

Samedi, j'ai été visité le nouveau plus grand "super bazar" du sport "Décathlon" qui vient de s'ouvrir à Evere.

Apparemment, sa pub "à fond la forme", cela fonctionne. Elle précède et suit une logique de l'engouement pour tous les sports, mais, la course à pied n'est pas en reste.

Pour le sportif urbain, il s'agit seulement d'adopter un style de partage avec les autres consommateurs des artères de la ville. 

En route, un joggeur sur deux se conjugue au féminin.

0.jpgLe running, un sujet de conversation dans lequel se glisse, parfois, une vantardise non avouée dont il faut calmer l'ardeur avec l'illusion de la perte de kilos superflus.

Le running, une addiction, la drogue d'une société tournée vers l'efficacité, la mobilité et la glorification de la volonté.

Ils en oublieraient le "fun" de la course, l'aspect "thérapie" que cela apporterait, en ne pensant plus qu'à réaliser des exploits.

Se laisser guider par l'instinct, tout en ayant un objectif quelque part dans la tête à condition que l'on reste conscient que sa personnalité ne va pas totalement se changer à faire le guignole avec des couleurs de maillots fluos.

Pour moi, ni "Manneken-Pis Corrida", ni format XXL, ni Bouillonante...

Du "JogGuy tourisme", cool.

Pas d'exploit qui réveillerait ma "ménisquerie".

Je prends mon carnet de notes avec moi pour quand une idée jailli de cet effort "sur-l-humain", je m'arrête et je note cette pensée fugitive.

D'après l'article, il parait que l'accro moyen est plus souvent une femme qu'un homme, de classe plutôt moyenne à aisée, qui ne consomme pas ou peu d'alcool et apporte un soin particulier à son corps.

Évacuateur de tension, le jogging en écartant l'angle d'envahisseur psychologique. Je jogge sans me soucier de mon apparence. Aucune envie d'associer une panoplie de technique extravagante qui harmonise les couleurs fluos à mes baskets. 

Les montres Polar et Garmin sont là pour ceux qui doivent plus brûler les planches que des calories et des toxines avec un coach qui précède pour pousser la "bête" pour qu'elle fasse toujours plus.

Désolé, je reste joggeur amateur.

Pas question d'en faire une obsession ou une addiction qui construit la bigorexie du running.

La différence entre le jogging et le running est la mise en scène. 

Donc, j'écrirais le scénario sans la mise en scène.

Mon jogging a commencé dans cette tranche de quadras. Aujourd'hui je fais partie des dernières années "sexagénaires". C'est un besoin d'activité physique comme un autre.

Le vélo avait été ma manière d'explorer mon espace-temps de la même manière.

Alors, comment tout a commencé... à "courir" au fond de l'histoire?

Dans les années 90, un jour qu'il y avait un trop plein de liquidités dans les caisses de l'entreprise qui m'employait et une place en cave suffisamment grande inoccupée. Une salle de sport assez complète a été installée dans les sous-sols. Tout y était. 

Sur deux tapis roulants, ce furent mes premières tentatives de voir ce que mes jambes pouvaient donner d'exploits en semaine pendant les heures de midi. 

Un peu lassé de courir en voyant le mur devant moi, ce furent ensuite les premières sorties à l'extérieur dans le même timing.

Le pli était pris.

Aujourd'hui, c'est une activité hebdomadaire.

Samedi et/ou dimanche en fonction du climat pendant deux heures au petit trot, avec arrêts facultatifs. 

Le weekend, en ville ou dans les bois, une habitude qui est restée et qui réduit les odeurs dus aux échappements de voitures de la semaine.

Activité sportive, accentuée au quotidien matinal, lors de vacances.

Solitaire, sans accompagnateur qui pourrait être un tracteur trop puissant qui ne correspondrait pas au mien, lors d'une journée fatigante.

Quand il pleut ou trop de vent, c'est le jogging qui prend le dessus sinon le vélo peut faire l'affaire.

A part le verglas, toutes incapacités plus spécieuses dues à un problème de santé, rien ne m'arrêterait.

Sans précaution particulières contre le froid et les microbes puisque ceux-ci ont dû émigrer ailleurs pour voir si j'y étais.

Les problèmes cardiovasculaires, d'obésité, de sommeil, de dépression les ont peut-être accompagnés. Le jogging est le meilleur anti-dépresseur.

Rien de vraiment changé, je continue à courir comme avant mais en plus de temps. 

Solitaire et jamais inclus dans une course comme je l'écrivais dans cet article "Run & bike" qui fut plus aventureuse que prévu.

Je n'aime toujours pas les parcours trop fléchés.

J'aime pouvoir m'arrêter, rêvasser, changer de chemins de l'aventure sans devoir demander l'avis à quiconque. 

Pour jogger, aucun investissement important nécessaire. Pas besoin d'infrastructure spécifique comme pour le tennis, ni de partenaires ou d'adversaires comme au foot. 

Une paire de chaussures comme plus précieuse pièce d'équipement dans l'accoutrement qui accompagne un tee-shirt et une culotte de préférence courte. Désolé, encore, je ne cours pas pieds nus.

Pas besoin de vérifier la vitesse, le nombres de calories brûlées, les kilomètres avalés... Cool.

Ok. C'est ma version du jogging.

Rien à dire ou à redire pour les autres versions.

Pas de Fifa, Fric, Foot

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Ce sera ma manière de participer, ce dimanche matin, sur le parcours de la course mais sur les bords avec un appareil photo. 

Quant à mes hormones mélatonines ou sérotonines, qui procurent un maximum d'endorphines et de dopamines aux neurones, je leurs laisse la besogne. 

Assez parlé, comme dit la pub télé "on y va". 

Je pars jogger à leur rencontre.

Le ciel est gris, maussade. Il pleuvine. Le vent souffle. Le thermomètre indique 16°C.

Un temps idéal pour courir.. 

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Arrivé au Square Maréchal Montgomery, 11:00, une heure après le départ et les premiers arrivent.

Le 36ème marathon se termine déjà pour certains. 

Le n°167, El Hachimi, est arrivé après une heure, une minute et 47 secondes.

53 coureurs étaient  présents depuis 1980.

A part, une intervention de la Croix rouge, tout semble s'être bien passé.

Bruxelles n'est pas New York avec les souvenirs plus pénibles d'un autre marathon.

Chez nous, il y a l'humour en plus.

 

Un clic pour les photographies les plus funs.

... ou un résumé (made by Google, of course)

 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • « J'ai toujours aimé courir ... c'était quelque chose que je peux faire par moi-même, et sous mon propre pouvoir. Tu peux aller dans n'importe quelle direction, à la vitesse que tu souhaites, en luttant contre le vent si tu en as envie et à la recherche de nouveaux paysages uniquement sur la force de tes pieds et le courage de tes poumons.», Jesse Owens
  • « La course est la plus grande métaphore de la vie, parce que vous en tirez ce dont vous en mettez.», Oprah Winfrey
  • « Croyez que vous pouvez courir plus longtemps ou plus rapidement. Croyez que vous êtes assez jeune, assez vieux, assez fort, et ainsi de suite pour accomplir tout ce que vous voulez faire. Ne laissez pas les vieilles croyances vous empêcher de vous dépasser au-delà de vous-même.», John Bingham

Juillet, un mois de fêtes nationales

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Le samedi matin 4 juillet, nous étions en pleine canicule. Le plus grand piétonnier d'Europe s'était ouvert aux piétons en exclusivité quelques jours plus tôt dans le centre de Bruxelles. Il y avait déjà plus de 30°C au compteur calorifique et l'ozone comblait les trous d'air.Petite rétrospective sur ce mois très "festif".

0.jpgLe piétonnier, une révolution annoncée comme un tremblement de terre.

Le 4 juillet, nous étions donc la "canne au cul". Au cours de la nuit précédente, on avait connu un record de chaleur avec 24,5°C, depuis 1833.

Était-ce "Independence Day", la fête nationale américaine, oblige?

Non, de ce côté de l'Atlantique, c'était surtout la veille du référendum en Grèce. La Grèce et l'UE dans l'expectative avaient les nerfs en pelote. 0.jpg

Le résultat comme si quelqu'un avait lancé  "impair et passe"à la à la roulette russe, ce fut "né" bien que, en finale, "ochi".

Bizarre, qu'il y ait une consonance grecque qui inverse le sens mais qui se comprend dans la réalité qui suit....

Dans les conversations de la rue, le phénomène météorologique "grande chaleur et canicule" avait plus embarrassé  la plupart les bruxellois en les empêchant de dormir.

Il fallait appliquer l'austérité dans ses déplacements.

0.jpgLes conseils allaient bon train: Pas de gros efforts physiques, changer de rythme en fonction des heures, transpirer et boire, pas d'exposition directe au soleil ni de boissons alcoolisées, porter des vêtements amples, aérer, ventiler...

Cela me semblait des moyens pour enfoncer les portes ouvertes ou à couper le beurre, mais bon....

Ce samedi-là, espérant aspirer le plus d'air frais par mon déplacement à vélo, j'étais allé dans le centre de la ville pour constater de visu ce piétonnier.

Tout paraissait très cool. 

Les flics se baladaient au centre du boulevard Anspach.

Les enfants étaient montés sur petites roulettes près des bacs à sable, les grands pédalaient sur de plus grandes roulettes ou lisaient les dernières nouvelles du jour, assis en plein milieu du boulevard. 

Trop habitués à devoir regarder à gauche et puis à droite, certains piétons hésitaient avant de traverser.

La veille, on parlait du succès remporté par la bataille d'eau géante sur le piétonnier, organisée par un groupe de jeunes qui, selon témoins, se serait rassemblé à la suite d’appels sur Facebook.

Vers 20:00, ils avaient commencé à lancer des bouteilles d’eau glacées sur les policiers chargés d’encadrer le meeting «Avec les Grecs » qui se déroulait juste à côté, à la Bourse.

Des incidents menèrent à la fermeture de la station de métro De Brouckere.

Il faut que jeunesse se passe...

0.jpgLes commentaires à la suite de l'article qui l'annonçait  allaient bon train: initiative citoyenne contestée, indécence, dérive citoyenne, gaspillage, dépotoir, gestion socialiste... que sais-je encore.

Un seul commentaire sortait du lot : "Quand je lis la plupart des commentaires, je me dis que vous ne devez pas beaucoup vous amuser dans votre petite vie rigide... Dites-vous que quotidiennement, c'est en moyenne environ 27 litres que vous gaspillez aux toilettes, sans parler des piscines privées, des belles voitures propres, l'arrosage du jardin à l'eau du robinet, etc... Pensez-y avant de critiquer les autres. Parce que pour cracher son venin, il y a du monde aussi !".

La complainte du phoque en l'Alaska, ce sont les taxis, Uberisés ou non, qui osaient ouvrir et fermer les barrières avant et après leur passage ...

Cela pourrait devenir une zone d'insécurité, disait Xavier.

1.jpgKarine Lalieux reprenait le flambeau dans un dialogue de sourd:

"Il y a des problèmes de sécurité la nuit sur le piétonnier" avec la solution publicitaire "Il faut nettoyer le piétonnier la nuit ?".

- Pas question! On ne doit pas s’adapter aux délires des gens. Mes travailleurs ne sont pas des esclaves !Le piétonnier est entretenu tous les jours de 6h30 à 20 heures. Et cela se passe bien pendant ces périodes", , répond-elle d’emblée qui s’agace sérieusement de l’insalubrité du matin dénoncée par les internautes.. 

- Et après ? La sécurité du personnel ne serait-elle plus garantie?

- L’espace est investi par des bandes délirantes, et agressives. Nos travailleurs n’ont pas à faire face à leur violence. C’est pourquoi ils ne sont pas en service. Ils font déjà l’objet d’insultes, de jets de canettes et autres à leur arrivée alors que la police est présente. A neuf heures, quand les gens normaux prennent possession de la zone, tout est propre… S’il est dans un tel état le matin, c’est surtout la faute à l’incivilité des gens. Il y a un vrai déclic vers 22 heures.La population change avec des personnes venues d’ailleurs qui n’ont, pour une minorité, aucun respect. -

- D'où vient, alors, le problème?

- De la vente d’alcool libre dans les night-shops.

- Nous sommes pour une ville en fête et animée et cela...

- ...animée et respectueuse de l’espace public. Pour remédier à l’insalubrité, 80 nouvelles poubelles seront là d’ici la fin de la semaine.

- Une évaluation sur le nombre de déchets collectés par les services sera menée dans les prochaines semaines.

- Et des patrouilles de polices circuleront 24 heures sur 24. 

0.jpgJ'avais envie de terminer par 'That's all Folks" de Disney.

Quand une dame a eu une idée géniale: "Il faudraitque ce soit piétonnier de jour et rouvrir la ville à la circulation la nuit".

Un nouvel œuf de Colomb?

Pas vraiment. Cette dame n'avait pas dit si elle allait s'occuper des transpositions biquotidiennes au sujet du placement des barricades et barrières pour bloquer et débloquer les passages.

Aurait-on mis la charrue avant les bœufs?

Comment ne pas avoir pu penser plus tôt que tout ne se crée pas sans y mettre les moyens appropriés et adéquats pour protéger et éradiquer ce que peut apporter comme risques, un piéton et à fortiori, un cycliste?

Premier bilan du piétonnier bruxellois un mois après le lancement

Le piétonnier, "c’est presque émouvant», dit Pascal Smet,le ministre bruxellois de la Mobilité (SPA).

Jeudi, 15 juillet, 22 heures, encore 25 degrés. Pendant que certains entamaient leur souper sur les tables de pique-nique, d’autres se défiaient au ping-pong ou encore prenaient en photo le sol recouvert de ronds colorés, sous le regard étonné d'une foule de Bruxellois et de touristes. Aux alentours, il y avait très peu de déchets, les poubelles semblaient être relativement bien utilisées. Les passants semblaient être ravis de pouvoir marcher en toute liberté sur ce boulevard qui accueillait il y a encore quelques semaines de nombreuses voitures. "L’ambiance est zen et bon enfant, c’est agréable de s’y promener", ajoutait une Namuroise conquise qui est venue en train.

Pascal Smet, assis sur son vélo, admirait le projet qu’il avait défendu bec et ongles quand on lui a posé les questions:

- Quel est votre avis du piétonnier, ce soir ? 

- Ça fonctionne extrêmement bien, c’est une grande réussite. Ce soir, c’est vrai, il fait beau, les gens sortent, mais il est quand même 22h et il y a tout Bruxelles, tous les âges, toutes les couleurs. Pour moi, l’espace public doit créer des lieux de rencontre. Je voulais créer un endroit d’échange où les gens peuvent parler, jouer, pique-niquer.

- Qu’avez-vous à dire à ceux qui critiquent le piétonnier ?

- Même si ce n’est pas encore parfait, aujourd’hui, c’est calme et c’est très propre. C’est vrai, les premières semaines avec la vague de chaleur, les gens sont restés tard sur le piétonnier, ils ont jeté des déchets par terre. C’est une question d’habitude et d’éducation. La nuit, les habitants de la rue peuvent ouvrir leur fenêtre sans entendre les automobilistes et les klaxons. C’est définitif. La seule chose qui peut changer encore c’est le plan de circulation. 

- Les routes perpendiculaires traversant le piétonnier ne vous semblent-elles pas dangereuses ?

- C’est vrai, on ne voit pas très bien la différence entre la zone piétonne et ces routes où les voitures passent. Mais dans un an, on va tout enlever et tout réaménager. Il va y avoir plus d’arbres, plus de places. Les routes perpendiculaires vont rester mais elles seront plus étroites pour les distinguer des routes piétonnes. À terme, tout le bas du pentagone sera complètement sans voitures ou alors très limités. 

Comme avec les anciennes bagnoles, on était une période de rodage à vitesse réduite. Après, on passait aux choses sérieuses, à la maintenance des mille kilomètres et au contrôle technique.

RAS. Bon pour le service.

Enfin, RAS, pas pour ceux qui doivent jouer à l'import-export de marchandises dans le quartier, pour les touristes qui tirent leurs bagages sur des centaines de mètres, sur de plus petites roulettes encore, pour les particuliers qui louaient des parkings qui ne trouveront plus d'acquéreurs et pour tous ceux qui n'y voient que des désavantages dans leur vie de tous les jours à contourner les obstacles des piétonniers.  

Mais, comme on dit Christophe, ne fait pas d'omelette sans casser d’œufs. 

 

0.jpgLe 14 juillet, ce fut la fête nationale française avec un feu d'artifice qui ferait oublier tous les problèmes (35 minutes à revivre en cas de déprime).

Après «les années disco» en 2012, «Liberté, Égalité, Fraternité» en 2013, «Guerre et Paix» en 2014, le thème en était: «Paris accueille le monde».

"Accueillir le monde", c'est plus qu'un programme, plus qu'une fête.

Le lendemain, Eric de Staerck faisait un premier rappel historique:

podcast

Nicolas, avec l'honneur du dernier café serré bien torréfié, enchaînait à la veille de notre fête nationale :podcast

A signaler ce que relatait les médias en parallèle avant le 21 juillet:

Des orages entre politiques de gauche et de droite et des protestations pour le défilé.

Le Vif parlait du roi Philippe qui fêtait son deuxième anniversaire de règne sous haute surveillance. Philippe serait imprévisible, insatisfait et malhabile.

"Un Roi ne s'use que si l'on s'en sert" avais-je écrit avant son intronisation en 2013.

0.jpgSon message, qualifié de 2.0, prononcé lundi au sujet du numérique, disait qu'il s'inquiétait des risques de dérives de nos sociétés hyper connectées face à l'importance des "vraies" relations humaines et de l'Europe en panne, qui laisse le monde qui l'entoure partir à la dérive.

C'est vrai, la maison royale venait de s'ouvrir à la modernité avec un mur sur Facebook après les Tweets. Une découverte, quoi...

Du numérique et de ses dangers potentiel j'en avais encore parlé en juin. De l'Europe et des difficultés pour se mettre en place, j'en avait soupé.

Nul de chez Nul, le message du Roi?

Contresigné par le gouvernement, il ne nous mettait pas à la fête, disait Marcel.

Qu'aurait-il pu dire de plus? Qu'au cours de ce dernier trimestre, la Belgique a la plus forte hausse de ratio de la dette publique, mais que les fonds publiques dans les banques regorgent de liquidités tout aussi publiques?

Que nous étions mieux, de ce fait, pourtant lotis que d'autres pays dans le monde avec nos billes cadastrées dans les banques?

Cela aurait peut-être pu être très mal vu.

Plus de modernité dans la royauté pourrait se dérouler avec quelques journalistes qui lui poseraient des questions "bilans" comme c'est le cas dans d'autres royautés, mais le protocole a quelques poussières sur le pardessus, c'est évident.  

Journalistes et constitutionnalistes, de commun accord, accordaient au Roi une cote moyenne de 8 sur 10 pour son début de règne. Cela correspond à une grande distinction, une réussite entre 80 % et 89,99 % dans le jargon universitaire.

0.jpgAh, oui, j'oubliais, il y a les nouveaux nobles: Herman Van Rompuy qu'on avait surnommé le Sphinx, Jean Van Hamme et l'écrivaine Amélie Nothomb pour les plus médiatisés.   

Drôle de climat, pourtant, quant à l'ambiance bon-enfant entourant généralement les célébrations du 21 juillet, elle avait été troublée par la grogne qui montait chez les policiers, les pompiers et les militaires.

Une protestation qui se traduisait par une volonté de s'exempter du défiler. Pas vraiment un sentiment de crainte du terrorisme mais plutôt une colère avec les syndicats, vent debout, contre les restrictions budgétaires tout azimut.

Cette "Très chère austérité" pousse décidément à avoir la gueule de et à l'emploi.
Le manque de moyens humains, de matériels et l’impression de ne plus pouvoir assumer les missions dont ils sont investis expliquée par cette conclusion:

0.jpg"L'époque est à la souplesse, la réactivité et la mobilité militaire et politique. Plus mobile, "la compagnie inter-armée" est un possible futur de l'armée. Dans le cas des interventions multinationales "à la carte", réagir en retard, c'est devoir assumer les missions les plus ingrates. Le temps, c'est le pouvoir.Il faudra s'habituer à des effectifs en personnel réduit et un matériel roulant conventionnel", écrivait en substance, ma gazette. 

Toujours faire plus avec moins est devenu la règle.

0.jpgDimanche dernier, ce n'était ni la feta, ni le sirtaki de Zorba.

On avait dansé au château d'Enghien, une autre danse qui a influencé le compositeur de jazz, Dave Brubeck. C'est tout dire...

La communauté grecque s'y était donné rendez-vous pour redorer l'image de la Grèce différent de ce qu'on voit dans les médias.

La solidarité des Belges, oui, peut-être, elle y était aussi de la partie...

0.jpgMais que voulez-vous, la Grèce, c'est beau mais c'est loin et quand on n'y va pas sur place, comment être vraiment solidaire et au courant de ce qui s'y passe de visu?

Lundi soir, c'était la fête populaire à la Place du Jeu de Balle dans les Marolles. Pas de présence royale mais une grande table conviviale avec des moules et frites sous le rythme de Jules César du Grand Jojo. et d'un sirtaki joué par "Lou & the Hollywood Bananas".

Tout cela avec un humour que ne comprennent que les Bruxellois.

0.jpgMardi matin, jour de la fête nationale belge.

Un ciel plombé mais aucune drache nationale au programme, je suis reparti la selle entre les fesses vers le centre de la ville.

Je l'ai regretté. Le vélo avait plus été une entrave qu'un avantage puisque la consigne était de marcher à côté de son vélo dans le périmètre.

En service commandé pour tenter de dénicher les nouveautés, je n'ai pu dire autre chose que ce ne fut pas un grand cru millésimé de fête nationale.

La police était là malgré tout le cinéma pré-fête.

A la fin de mon parcours, du jazz dans la gloriette du parc m'avait attiré et une fillette apprenait aux grands comment danser (la vidéo en finale).

2.jpgLe défilé de l'après-midi, sous le soleil. Des mesures de sécurité particulière.

Des forces spéciales camouflées.

Un anniversaire des 40 ans depuis l'entrée des femmes à l'armée.

Un bain de foule pour le Roi.

Tout était réglé comme du papier à musique.

L'absence de beaucoup de NVA avait été remarquée par le président de la Chambre du même parti. Oui, bien sûr, mais sans plus, on n'en fera pas un fromage.

Le feu d'artifice du soir avait repris le chemin de la place des Palais mais il ne pouvait rivaliser avec celui de Paris avec la tour Eiffel. 

Tout est une question de potentiel et d'échelle.

Tout cela repris et plus dans le JT du soir. et les photos du feu d'artifice, c'est ici ou là. Je n'y étais pas.

Vendredi, s'ouvrait sur du chahut la foire agricole à Libramont.  Pas encore de déversement de lait comme en France, mais on incitait les vaches à créer un lait à haute valeur ajoutée en sortant du pis pour répondre à la crise du secteur.

Maintenant si vous voulez fêter d'autres fêtes nationales dans le monde, il n'y a que l’embarras du choix alphabétique entre Abkhazie, Bahamas, Biélorussie, Burundi, Cap-vert, Canada, îles Caïmans, Colombie, Comores, Égypte, Kiribati, Liberia, Malawi, Maldives, île de Man, Mongolie, Népal, Palaos, Porto Rico, Rwanda, Salomon, Sao Tomé, Vanuatu...

1.jpgN'allez pas trop du côté du Burundi, c'est trop brûlant par là.

Pas sûr qu'ils soient intéressés aux feux d'artifices ou aux piétonniers dans certains de ces pays.

Les feux d'artifices ne sont jamais que des pétards colorés et bruyants inventés par les Chinois.

Ils n'existent que l'espace de temps d'une explosion agrémentée de musiques pour la beauté des yeux et des oreilles.

Rien de plus anachronique et anti-durable qu'un feu d'artifice.

0.jpgDu courage, nous allons tous redevenir piétons ou cyclistes à Bruxelles. 

On agrandit les piétonnier pour ça et c'est parait-il bon pour la santé.

Dans le même temps, notre gouvernement raclait les fonds de tiroirs à coups de tax-shift en mettant les budgets 2015 et 2016 en équilibre dans l'obscurité la plus balancée.

Ce jeudi à 05:00 du matin, Eurêka  (εὕρηκα), on ne dit pas qui sortait de son bain et qui avait trouvé la sauce DL, appelé tax-pschitt par l'opposition.


Alors, ce sera "A table".

"Le plus important, ce n'est pas nécessairement ce qui change, mais parfois aussi, ce qui ne change pas"écrivait Martin Conway dans son livre "Les chagrins de la Belgique" qui retrace l'histoire vieille de 70 ans lorsque les Allemands s'étaient retirés de Bruxelles.

"C'était juste un retour à la normalisation de la politique, des structures sociales et d'une classe dominante bourgeoise des années 20. Pas de traumatisme profond et le pays n'était pas vraiment en ruine. L'optimisme était vite revenu avec la prospérité puisqu'il n'y avait pas d'urgence. Il n'y eu que la Question royale qui mit le feu aux poudres. Une opposition qui amena le pays presque dans la guerre civile entre les pro-gouvernement populaire Hubert Pierlot et les contres-monarchiques sous la houlette de Léopold III. Rien de communautaire dans cette confrontation".

0.jpgPlus de nouvelle "Question royale".

Tout comme pour le mois de juin, le mois de juillet aura, encore une fois, en moyenne, à accrocher un record de chaleur au palmarès.  Mais aujourd'hui, il y a une chute de 20°C par rapport à la période de canicule et il drache.

Quand je suis retourné chez moi, en chemin, quelqu'un m'a interpelé pour me demander "quel jour sommes-nous?" sans me donner l'impression qu'il se foutait de moi. Je lui ai répondu 'mardi' sans me retourner pour vérifier s'il n'était pas martien...

Je m'apprêtais à dire, une nouvelle fois, "RAS" avec l'humour de la belgitude, une fois, quand j'ai lu un billet français qui disait : "La disparition de la Belgique : une bonne nouvelle".
J'ai donné quelques avis, mais le livre de François De Smet, "Petit guide de survie en Belgique Fédérale", apporte des réponses plus actuelles avec quelques phrases humoristiques mises en exergues:

  • La Belgique, un accident de l'histoire mais une des seules à la savoir.
  • Une nation, c'est le remède contemporain à la finitude 
  • Un fédéralisme de décomposition unique au monde légitimé par un système à la proportionnelle tellement malléable qu'on le voit en plastic pour qu'il justifie tout
  • Une 6ème réforme de l’État qui ferait passé Yalta pour un barbecue dominical dans une logique confédérale et "coalitionnée".
  • Une Wallonie qui répète tellement que ça ira, que cela doit arriver.
  • Une Communauté Wallonie-Bruxelles ressemble à un Machin-Brol
  • Une droite-gauche ou une gauche-droite avec un humanisme plasticien au milieu, un parti Ecolo sur montagnes russes, une NVA en armée mexicaine avec des objectifs divers mais qui compte sur BDW comme homme providentiel.
  • Une Belgique qui survit grâce à son génie surréaliste.

Si ça ne sont pas des idées dignes d'un artificier...

Ce sont toujours les vacances mais pour les aoutiens après celles des juillettistes.

0.jpgJ'ai oublié de dire ce que voulait dire "RAS": Rien à Stroumpher.

Pas étonnant que la "Mélodie du bonheur" revienne sur les planches comme l'événement de l'été.

Les photos de juillet, ce sera sans artifices ici, après un déclic

Mais, quand c'est la fête, alors, on danse, non?

 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • "Un piéton est un Monsieur qui va chercher sa voiture", Frédéric Dard
  • Il y a deux sortes de cyclistes : ceux qui se font frapper par les automobilistes, et ceux qui frappent les piétons.”, Benajamin Dereca
  • Le piéton ne va nulle part - mais, en revanche, il est partout, partout où il ne devrait pas être. C'est une sorte d'ennemi qui a été créé pour rendre la circulation difficile.”, Sacha Guitry

Mise à jour 27 juillet 2015: Faniel du Crisp analyse le résultat du gouvernementpodcastpodcast

 

Défendre une langue ou un dialecte?

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Parler des langues, je l'ai fait quelques fois mais trois évènements surviennent et remettent le couvert. Le deuxième forum mondial de la langue française à Liège, le forum sur l'esperanto à Lille et le concours de scrabble en langue française.

0.jpgLes langues ont été pour moi, un sujet 'tarte à la crème', par excellence.

Un rappel s'impose: une langue est avant tout un outil de communication entre les hommes et elle entraîne une culture par le rebond de son utilisation.

En 2009, l'article "Les langues, un sacré jeu de langue" rappelait ces véhicules de la pensée qu'il fallait préserver pour qu'ils ne disparaissent pas.

"D'un François 1er à un autre", parlait de François 1er qui avait imposé la langue de Paris à ses sujets.

Le JT parlait du 2ème Forum mondial de la langue française à Liège du 20-23 juillet (20:30-22:35). Un millier de francophones du monde avec en point commun la langue française. Un moment de partage avec des jeunes et d'autres accents. Comme en 2012, le problème migratoire a fait que certains parmi eux sont restés coincés dans leur pays d'origine. 0.jpg

Philippe Suinen, son commissaire générale, était invité à la radio pour en parler dans le but de défendre la langue française. podcast

Des points très importants étaient relevés pour faire rayonner la langue:

  • la créativité 
  • le développement économique, technologique et culturel
  • les contacts et les connivences
  • le dynamisme pour contrer le monde anglophone
  • faciliter ses règles. 
  • clarté et la bonne formulation
  • volonté politique

Il y a 274 millions de locuteurs qui s'expriment en français dans le monde dont 54% sont africains. Le français est la cinquième langue dans le monde, la deuxième langue étrangère apprise en seconde langue, la quatrième sur Internet et la troisième des affaires après l'anglais et le mandarin.

Le français ne se maintient plus à partir de la France de manière incantatoire et académique.

Il a besoin de métissage. Plus question d'être contre l'anglais mais il faut rester vigilant. Ce n'est ni par le narcissisme ou par arrogance de s'exprimer dans une langue en se réfugiant derrière son passé que le français gardera son privilège positionnel dans l'échelle des valeurs linguistiques.

Le monde a besoin de diversité dans tous les domaines et la langue en fait partie comme la biologie par la pratique et la curiosité.

Les emprunts de mots se passent de langue en langue. Le québecois s'est souvent laissé distancé en gardant des formules d'expression d'un autre temps. Le cajun ne tient le coup que par les anciennes générations.

Dire que l'évolution, en cinquante ans, la langue aurait évolué de 40.000 à 60.000 mots est une bonne chose, mais ne suffit pas si les mots sont à la traîne dans le sillage d'une autre langue plus énergique.

La facilité d'apprentissage et sa simplification sont souvent citées comme atout pour l'anglais. 

"Un Canada, pas aussi dry que cela" en relief avec le 13ème sommet de la Francophonie, montrait que la politique peut se retourner contre les grands principes linguistiques dans une polémique quand le Québec prenait fait et cause des Flamands de Belgique et en oublierait l'esprit de la francophonie.

1.jpgPlus fort, à partir de l'an prochain, il faudra passer un test en néerlandais pour obtenir l'accès à la citoyenneté en Flandre. Quelqu'un voudrait-il jouer au François 1er en uniformisant les dialectes du flamand par une langue qui est parlée au Pays-Bas? Même dans ce pays, la langue n'est pas unique puisque le frison compte un demi million de locuteurs.

On n'a pas encore la même obligation dans le reste de la Belgique.

Les belgicismes sont nombreux indépendamment du "septante" et "nonante" tandis que le "huitante" est utilisé en suisse romande. 

Les livres et les médias permettent de diffuser une langue, c'est évident.

Ce n'est pas dans le purisme que se trouve la solution.

A mon avis, il vaut mieux aujourd'hui connaitre des rudiments de plusieurs langues plutôt que se cantonner à une seule dans un purisme désuet.

"Vivre une langue comme un catalyseur, comme un levier.", comme le disait Michaëlle Jean, secrétaire générale de la francophonie.

1.jpgUne affiche publicitaire d'un diffuseur d'Internet avait attiré mon regard: "Surfez moins cher. C'est quand même que pour poster des comantères plain de fôtes".

La question reste: est-ce le fond ou la forme d'un texte qui apporte le souvenir d'une langue?

Je me suis amusé, un jour, à dire volontairement "je laisse quelques fôtes d'ortografs pour qu'on retienne le fond du texte et moins la forme".

Chose que je fais très naturellement, allez vous dire. Ce qui est vrai.

0.jpgLe billet de "Les langues de chez nous" (de Belgique) élargissait l'histoire du français jusqu'à son apogée tout en rappelant les aspects négatifs et positifs qui pourraient l'entraver.

Puis, ce fut cette nouvelle récente: "Le champion du monde de scrabble en langue française est, le Néo-Zélandais, Nigel Richards, qui ne parle pourtant pas français, mais l'anglais.

0.jpgLà, on passe à un niveau de non-compréhension de ce qu'est une langue.

Pour cet homme de 48 ans, doué d’une mémoire photographique exceptionnelle, les mots n’ont qu’une valeur numérique pour rapporter des points. Il ne connaît pas leur signification quand il joue en français. De ce fait, la langue importe peu.

C'est comme si les lettres de l'alphabet avaient une signification en elles-mêmes et suffiraient pour exprimer des idées.

Le verbe « Quêter » conjugué à la première personne du pluriel de l’indicatif passé simple, « quêtâmes » ou encore le verbe « étiqueter » au même temps et à la même personnes, soit « étiquetâmes », ne sont pas des mots que l'on trouve tous les jours dans la langue française.

En neuf semaines, il avait étudié le dictionnaire officiel de ce jeu de mots, dans le « l’Officiel du Scrabble » qui en contient à peu près 380.000. 

Une sorte d'autiste de la langue française comme il en existe dans le numérique.

Revenons à l'anglicisme considéré comme une menace.

Pas sûr que cette manière de voir un progrès.

Alors on pense à l'anglais comme langue de passage, de transit entre les hommes. Le globish est né. Connaitre une langue, c'est souvent se limiter en fonction de ses propres besoins avec la seule possibilité de l'améliorer par l'expérience et par l'utilisation dans des cas plus spécifiques.

Les langues sont "cannibalisé par le Web" comme le reste.

La télé titrait "Y a pas que l'anglais après tout (13:00-16:00) en parlant du récent centième Congrès mondial de l'esperanto.

La langue la plus facile de la planète régie en 16 règles de base. Des affixes, toujours les mêmes pour les racines. Entre 2 et 10 millions d'adeptes dans le monde. 2500 avaient rendez-vous à Lille pour parler de l'enjeu de leur langue..

Le but de Zamenhof de 1887 d'éviter les guerres, pourrait très bien revenir très actuel. Moyen supplémentaire pour communiquer à l'anglais mais qui n'a pas la diffusion de l'anglais et qui en plus, est une langue artificielle conçue par l'intégration de plusieurs autres indo-européennes.

L'esperanto est aussi une culture en plus d'une langue comme toutes les autres langues.

Avec le titre sibyllin "Antinomie ou antidote?", je trouvais quelques surprises en français et je donnais quelques rudiments de l'espéranto créé pour tenter de rapprocher les hommes indépendamment de leurs frontières et de leurs cultures.

L'argument d'incitation à l'apprentissage est toujours sa facilité. Une racine de mots et des affixes pour l'adapter.

Une question subsiste: Une racine comme radical primaire se situe à partir de quel niveau?

Pas de limites inférieures ou supérieurs à une entité concrète ou abstraite. La gymnastique intellectuelle commence: est-ce la maison ou un de ses attributs qui sera le radical?

L'esperanto pourrait être considéré comme un jeu de construction Lego comme le langage de programmation informatique Java qui concatène les fonctionnalités pour en créer d'autres.

La constatation que l'indo-européen a plus facile que les langues d'extrême-orient prouve déjà ses limites et son manque d'universalité. 

Je terminais cet article en l'associant avec la fête de l'Environnement qui faisait la part belle à la diversité et avec la Fête des Voisins qui servait pour garder les liens avec les autres. 

Défendre une langue est légitime et nécessaire.

Quand on garde le respect de la diversité. Le cosmopolitisme et le métissage culturel en dépendent.

Les dialectes tentent aussi de survivre ou à renaître de leurs cendres.

Le wallon va-t-il disparaître ? Une question que l'on peut se poser pour tous les moyens de communication.

Seuls 10% des Wallons l’utilisent encore fréquemment alors qu’il y a 100 ans, ils étaient 80% à parler le wallon.

A notre époque du régionalisme ou du nationalisme, les langues et les dialectes font souvent office d'exutoire de mauvaises humeurs qui s'est incrusté dans les gènes plutôt que dans les expériences de terrain.

Les formules spécifiques ressortent ainsi du fin fond des mémoires et ne correspondent pas au mondialisme qui a obligé de choisir une langue intermédiaire.

Faire du purisme, c'est toujours arriver à l'intégrisme.

1.jpgL'anglais s'est présenté comme vitrine du virtuel via Internet puisque les Américains en détiennent les clés.

Et on revient à la disparition des langues et aussi des dialectes, des langues régionales endogènes faisant partie "du sacré jeu de langue".

Les politiques migratoires deviennent de plus en plus difficiles d'où l'importance de forums qui rassemblent les francophones dans le réel puisque dans le virtuel et la technologie, il a pris une longueur de retard.

Michel Francard souligne que "la défense et la préservation des langues (ou dialectes) potentielles menacées sont fondamentales si des personnes les emploient encore. Dans le cas contraire, leur survie n’est pas cruciale".

1.jpgPuis, vous vous rendez compte de ce qui se passerait s'il n'y avait qu'une langue?

Plus de traducteurs. Un métier qui rapporte au bas mots, 40 milliards dans le monde. La société Berlitz, fondée en 1878 par Maximilian D. Berlitz à Providence (Rhode Island), est aujourd'hui implantée dans plus de 70 pays et dispense des cours dans une cinquantaine de langues.
Cette société appartient désormais au groupe japonais "Benesse Corporation"  dont le but est "supporting your well-beeing"

Faire une traduction automatique Google ne fait rire que celui qui croit avoir la solution de facilité à sa disposition.

"Traduttore, traditore"...

Mais c'est vrai, il y a plus de traductions d'une langue vers l'anglais comme je l'ai fait par l'automatisme de Google et rien que par lui dans "The White Armchair".

A vous de me dire, si cela se comprend et si retraduire le texte d'anglais vers le français tient toujours la route ...


 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • Le français : idiome idéal pour traduire délicatement des sentiments équivoques.”, Emil Michel Cioran
  • Lire, pour le vrai lecteur, ne serait-ce pas traduire une langue autre en la sienne ?”, Robert Sabatier
  • Traduire : transvaser un liquide d'un vase à col large dans un vase à col étroit. Il s'en perd toujours.”, Victor Hugo

Changer tout

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Un besoin de changement et d'évoluer, une personne sur deux y pense un jour mais une sur trois est prête à le faire en adéquation avec ses projets et ses rêves.

0.jpgJe reviens à la scène parodique que j'ai fait jouer entre Olivier de Kersauson et Nicolas Bedos.

C'était un sketch artificiel, imaginatif. Rien d'autre.

J'ai dû sortir de moi-même pour l'écrire comme antithèse. Si je n'aimais pas les changements, je n'aurais pas choisi la profession qui fut mienne pendant quarante ans.

J'avais choisi de placer Olivier de Kersauzon en opposition avec ce qu'il faisait et ce à quoi il voulait destiner sa vie d'entrée de jeu: "devenir marin et naviguer".

"Naviguer: c'est accepter les contraintes que l'on a choisies. C'est un privilège. La plupart des humains subissent les obligations que la vie leur a imposées", disait Eric Tabarly.

"C’est fou ce que les navigateurs associent mer et liberté!", disait une petite voix. La liberté sur terre, c'est plus difficile à assumer avec les contraintes inhérentes avec la vie en société.

Changer de vie après avoir exercé une autre voie, c'est le sujet de ce billet. Il impose à une autre personne de se poser quelques questions.

Pourquoi changer, comment changer et avec quels risques de se faire juger avant même d'avoir exercé le premier virage?

Combien de personnes vivent leur vie avec plaisir et en ont fait le choix? Combien vivent la vie des autres par quasi obligation sans espoir d'arriver à vivre la leur?

En début d'année, je sortais un roman avec le titre "Veux-tu changer de vie?". Dans ce roman, j'alternais en me mettant dans la peau des personnages féminins et masculins en faisant certainement quelques erreurs de prises en charge de l'esprit que le sexe des gens peut apporter. Nous en reparlerons dans les conclusions.

Je ne pouvais résister à l'envie de faire l'acquisition du magazine Psychologie de juillet-août qui contenait un dossier "Envie de changer de vie?"

Comment organiser le passage des fantasmes à la réalité?

Certains animaux muent "parce que leur peau d'insectes, de reptiles ou de crustacés, est trop rigide et reste intacte bien que l'animal grandisse. Au bout d'un certain temps, leur peau ne suffit plus pour les "contenir" et elle se déchire. L'animal en sort avec une peau plus grande, tout aussi rigide que la précédente, mais mieux adaptée à son évolution, et ainsi de suite. Ou bien ils deviennent de beaux papillons qui ne vivent que l'instant d'un matin pour se reproduire".

Si la peau des humains est sans cesse renouvelée, le reste ne change pas nécessairement sans une remise en question des points cruciaux au moment du bilan.

"C'est fou comme les gens sont accroché dans leurs certitudes", disait quelqu'un.

"Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis", répondait l'autre.

Au besoin, quand on sort de cette peau de lézard qui n'a pas trop évolué, par facilité, certains en arrivent à vouloir changer de vie, d'environnement, de métier. Cumul d'une série de mal-être comme catalyseur d'un réveil....

Qui prend le temps d'écrire ses mémoires, son autobiographie pour faire le bilan de la vie?

Qui ose dire ce qu'il changerait si c'était refaire qu'aurais-je fait?

Il y a les convenances qui disent qu'on ne parle pas de soi-même. Utiliser ce "je" est presque péjoratif et péremptoire qui relève la vie privée.

J'ai oublié de vivre, lançait Johnny qui est aussi pris dans un jeu de massacre  qui lui rapporte le pognon mais pas nécessairement la santé de l'esprit. Je sais ce n'est qu'une chanson, bien sûr.

D'après les conseils du magazine, prendre ses envies aux sérieux, c'est:

  • amorcer un bilan de vie professionnelle et personnelle et de l'équilibre entre les deux
  • identifier ses rêves par ses compétences en cloisonnant ses réflexions en unissant le cœur et la tête pour empêcher l'ennui et le stress.
  • ne fermer aucune porte qui pourrait séduire
  • évaluer ses capacités à surmonter
  • échanger avec ses proches pour acquérir des expériences et se poser les bonnes questions sans les réponses qui doivent rester siennes.
  • explorer toutes les faces d'un projet à six faces dont l'une d'elle reste invisible
  • tester ses envies en cumulant deux activités pour s'immerger physiquement et mentalement.

0.jpg"Être soi" c'est chercher d'abord à comprendre ce qui n'est pas soi avant de déterminer ce qui est soi.

Une vie va se composer en plusieurs phases adaptées à son passé et finir sur les potentiels du présent pour les extrapoler dans l'avenir.

Avoir une formation scolaire dans un domaine et ne l'utiliser que comme carte de visite pour passer à une autre parce qu'elle est plus porteuse d'opportunités, c'est ce qui se fait plus souvent qu'on le croit. "S'adapter"à la situation de son environnement fait sortir beaucoup de monde de ses rêves initiaux.

La confiance et la fidélité dans le couple, j'en parlais lors d'un anniversaire.

Je n'y reviendrai pas même si pour certains, c'est sous cet angle qu'ils pensent "changer tout".

Gilbert Bécaud le chantait avec "l'Aventure":

La fidélité et la confiance pour les nouvelles générations n'existent plus très souvent, ni au bureau ni à la maison.

Péter un plomb pour mieux rebondir, ne veut pas dire que le feu d'artifice suivra.

Regretter son passé serait du temps perdu s'il n'apportait pas un tremplin dans un inconnu plus risqué.

Dans le magazine, un pré-dossier répondait "J'ai l'impression de ne pas avoir vécu"à un psy.

Le travail ne l'intéressait plus, parce qu'il y avait trop de pression dans sa boutique. Le burn-out ou le bore-out n'arrangent pas les bidons du bonheur.

Les contraintes sont aussi bien privées que publics.

Tous les jours, on apprend par la presse que des personnes disparaissent sans laisser de traces. A la base, cela peut être banalement des problèmes familiaux ou des dettes devenues insupportables... Des suicides font aussi les "choux gras" de ce genre de conclusions.

Assumer ces changements de vie n'est pas à la portée de n'importe qui. 

Les rebelles sortent de leur coquille comme les moules quand la casserole commence à chauffer trop fort et pas avant.

Enfin, souvent, ils se disent rebelles mais c'est sans sortir des avantages que leur offre le système ou en perpétrant les mêmes problèmes mais dans leur nouvelle vie.

S'adapter aux nouvelles donnes se produira de plus en plus à l'avenir puisque tout évolue plus vite dans une vie qui s'allonge.

L'appel d'un ailleurs et tout plaquer suite à une crise, c'est ce que Jung résumait en disant "nous passons la moitié de notre vie à escalader une échelle et l'autre à réaliser que nous l'avions adossée au mauvais mur".

Se (re)connaitre, c'est parfois simplement trouver son contraire, son complément.

Dans le magazine, la solution du test pour déterminer "de quoi avez-vous le plus besoin? se faisait par trois voies" :

1. de sensd'une vie singulière

  • pour avoir l'impression de fonctionner plutôt que de vivre
  • pour sortir de l'impression d'être coincé
  • pour avoir du plaisir dans le travail
  • pour ne être fatigué sans raison
  • pour vivre selon des idéaux et des valeurs
  • pour ne pas passer à côté de sa vie
  • pour éviter la déprime de l'immobilisme
  • pour sortir de l'objectif du confort matériel
  • pour avoir des journée utiles
  • pour avoir des envies et des objectifs

2. de plaisir quand il est quantifiable et définissable

  • pour ne pas avoir d'obligations
  • pour s'autoriser du plaisir
  • pour ne plus supporter
  • pour passer avant les autres
  • pour s'écouter
  • pour ne plus envier les bons vivants et les joyeux égoïstes
  • pour sortir de la frustration
  • pour débrancher
  • pour profiter du présent
  • pour avoir des vacances dans la vie courante 

3. de créativité qui donne cette touche personnelle

  • pour exercer réellement les compétences
  • pour sortir du pilotage automatique
  • pour avoir des envies bouillonnantes
  • pour sortir de l'étroitesse
  • pour faire les choses à sa façon
  • pour prendre des risques
  • pour exploiter ses ressources et talents
  • pour s'affranchir du jugement d'autrui
  • pour ne pas perdre la curiosité et l'enthousiasme

En somme, un test dans lequel il faudrait pouvoir cocher des choix multiples, plutôt que les sélectionner.

Transformer sa vie, ce serait "En devenant le héros de sa propre tragédie", "En s'éloignant du bruit et du tumulte", "En mettant du jeu entre soi et le monde" ou "En prenant ses envies au sérieux", comme le soufflaient tour à tour psys et philosophes de tous les horizons.

"Nous devons choisir entre culpabilité et imagination", disait le philosophe Pascal Chabot. Nous sommes "à l'âge des transitions" pour exprimer une aspiration à donner une nouvelle direction à la vie fondée sur la vision d'un meilleur avenir possible. 

"Pas de mal à se faire du bien" quand c'est possible.

Le film passé dimanche dernier à la télé "Les petits ruisseaux" correspond parfaitement à ce genre de situation de désespoir.

"Émile, veuf, vit bien tranquille avec des parties de pêche avec son ami Edmond et des copains au bar, où chacun raconte ses histoires. Edmond, divorcé, lui apprend qu'il rencontre des femmes avec qui il a parfois des relations épisodiques. Edmond meurt à la suite d'un malaise. Émile fait la connaissance de Lucie. Sans le laisse pas indifférent, Émile a des sentiments troubles et s'enfuit. Il part sur les routes au hasard des rencontres, finit par retrouver son équilibre sentimental".

 

Des anecdotes, à la pelle ...

Pour la rédactrice en chef du magazine, Christiane Thiry, changer tout, c'est seulement une invitation à se réinventer le temps de vacances en changeant de rythme pour sortir du stress et de l'habitude.

L'été chargerait sa syncopée du temps en partant dans des coins reculés de l'Atlas pour trouver le silence, la lumière et une respiration dans le flux dense de la vie. Vivre un moment à l'intime de soi et être plus présent à ce qui est là, en nous, autour de nous. Un changement de vie à petite échelle, la sienne...

Vaincre la routine... cette putain de routine.

Hors en cherchant bien, tous se rassemble au boulot-métro-dodo.

Les vacances, ce ne sont qu'un break, une coupure dont je me suis amusé à rechercher les origines dans "pourquoi partons-nous en voyage?".

Une déconnexion pour se ressourcer ou peut-être, simplement, se sourcer avant de se ressourcer.

Les juillettistes sont déjà de retour avec la nostalgie de devoir retourner boulotter, tandis que les aoûtiens sont arrivés pour leur part de plaisir temporel.

Nostalgie au retour parce que la vie de vacances est trop courte même si elle permet de faire des choses qu'on n'oserait pas en temps normal. 

Le problème, c'est que dans cette période de grandes vacances, ce n'est pas toujours le cas.

Les enfants sont en âge d'école, la société ferme ses portes et c'est rebelote, même rush, mêmes bouchons sur les routes.

En France, près de 900 kilomètres dans le chassé-croisé du 1er août.

L'habitude du départ pendant les grandes transhumances de juillet et d'août est parfois plus forte que tous les discours.

Il ne faut pas toujours croire que ces vacanciers changeraient leur période de transhumance, s'ils le pouvaient.

0.jpgA l'arrivée, beaucoup aiment revoir les mêmes têtes qu'ils connaissent chez eux. Ils sont heureux de se retrouver et de se reconnaitre.

Les hôtels de séjours font d'ailleurs l'impossible pour recréer cette sécurité pour que leurs hôtes estivaux ne soient pas désorientés avec leurs chambres "comme chez-soi" et pour que la nourriture soit internationale plus que couleur locale. 

La peur reste de perdre ses habitudes.

En fait, en majorité, les hommes sont grégaires dans leurs habitudes.

L'exotisme du baroudeur n'a qu'un succès mitigé parmi une minorité.

La peur de l'inconnu, la peur du pays dans lequel on ne parle pas sa langue, sa culture, ses coutumes, c'est risqué, surtout en vacances.

 

Un restaurateur que je connais pour avoir bien connu son resto depuis les débuts. Son affaire marchait très bien. Il avait une clientèle fidèle et était fier de lui demander si elle était satisfaite. Un début avec lui au fourneau et son épouse dans la salle. Un divorce. Une nouvelle femme et l'affaire reprenait sur les chapeaux de roues. Puis, le choc. Il arrête tout. Vend son restaurant. Liquide son personnel. Le voyage de noce au Maldives aurait-il donné des raisons? Il parait que non... The show must go on, else where, but how.... 

 

Le rebelle excédé par quelque chose qu'il ne supporte plus et qui change de vie.

0.jpgDans "Confession d'un anthropologue", Michael Singleton raconte son histoire sous forme de la "pérégrination d'un rebelle". Influencé par des études dans une école ultra-jésuite, il devenait prêtre et fut envoyé à un cours d'anthropologie.  

Excédé par l'ethnocentrisme, rebelle, il était devenu profane africain.

"L'idéal du Père blanc, c'était le broussard barbu, puant la rage, vivant dans la brousse, une vie de grand chasseur blanc qui de temps en temps, dit la messe. Remettant en question des constantes transculturelles, ces 'confessions d'un anthropologue' critiquent ce que l'Occident entend par écologie et économie, politique et religion, sous la double tutelle des cultures gréco-latine et judéo-chrétienne. L'anthropologie académique semble aujourd'hui n'avoir abouti qu'à réduire les pays dits en développement à une Mêmeté qui, en définitive, n'est qu'une récupération réductrice délétère".  

 

Puis, le bourlingueur de profession qui s'adapte à son environnement en permanence ...

Philippe Lambion disait "Pour partager le quotidien d'une tribu, il faut savoir respecter ses coutumes. Il ne faut pas se laisser impressionner par les disputes, les coups de gueule. L'apparente fermeté des gens relève bien souvent d'un effet théâtral. En général, la meilleure technique est d'attendre que ça se passe et de ne pas prendre parti. Je ne choisi pas mes partenaires par rapport à leurs compétences, mais par rapport au faciès, aux regards, aux mimiques...".

La tribu est-elle tellement différente de notre civilisation technologique?

 

0.jpgQue dire en conclusion?

Que le livre de Luce-Janin Devillard, "Changer sa vie", complète peut-être.

La confrontation entre le rêve enfant et la réalité d'adulte, le mental et l'éducation, l'inconscient docile, la peur du saut dans le vide, l'alibi de l'argent, tout cela ne s'improvise pas. Il y a un élément déclencheur qui fait accepter une introspection égoïste.

"Oser les autres"était aussi le sujet du magazine Psychologies précédent. Plus facile à dire qu'à faire. Cela ne veut pas dire qu'il faille les imiter et s'y limiter.

"Faire comme si" peut être terminer par la catastrophe.

0.jpgAvoir une âme de réparateur, ne pas aimer faire le mal, en manque de confiance en soi et se retrouver en crise blasé de tout, c'est arriver à la situation montré par l'article du magazine "J'ai l'impression de ne pas avoir vécu".

Revivre sa vie par l'intermédiaire de celles des enfants, n'est peut-être pas "la" solution. Pas d'interprétation et encore moins de jugement hâtif, pour se faire une idée de "cet autre", de ce "Mister Hide" qui peut ressortir du chapeau de "Mister Jekyll".

Changer tout pour rester soi-même en se réinventant une nouvelle personnalité, un nouveau monde en fonction d'un parallélisme qui ne serait pas le sien, serait tout aussi suicidaire.

La proie pour l'ombre n'est pas nécessairement la bonne porte de sortie.

Regretter le passé, bof, à quoi cela rimerait?

Seul le présent et le futur peuvent être réajustés.

Parler de "changer tout", sans penser à ceux qui sont obligés de le faire, de quitter leur pays en guerre et de demande d'asile, serait une lacune et un oubli sans nom, surtout à lire cela.

Mais de cela, l'actualité en parle tous les jours.

Être auto-immun et attentiste est aussi une solution de sagesse et de pragmatisme.

Un article du magazine fait réfléchir: "J'ai longtemps hésité, puis j'ai quitté mon mari".

Une question importante n'a pas été soulevée: change-t-on plus de vie au féminin ou au masculin?

Au masculin, c'est souvent la jeunette qui survient et qui met des battons dans un couple bien installé depuis des années.

Au féminin, c'est plus subtile. Tout porte à croire d'après la littérature féminine que les tendances d'envie de tout changer plus secrètes.

Pour le constater, un promenade chez un bouquiniste s'impose.

Une étiquette sur l'un des promontoires: "Histoires de filles".

Qu'y trouve-t-on? Des best-sellers dont je cite les titres:

"Je peux très bien me passer de toi", de Marie Vareille.

"Mariée à un inconnu", "Fascine moi" de Sylia Day.

"Je le veux" avec en plus "Je vais me marier, il est parfait, c'est la cata", de Eliza Kennedy.

"L'éveil des sentiments" de Emma Cavalier.

"Les crevettes ont le cœur dans la tête", de Marion Michau.

"Il était une fois dans le métro", de Karen Merran...

J'ai cherché un promontoire "Histoire de garçons" et ne l'ai pas trouvé.

Plus d'affaires sentimentales pour les filles fleurs-bleues que pour les garçons, qui eux se tournent plus vers ce qui est technique.

Ne sommes-nous pas face à une explication de l'augmentation de l'homosexualité féminine mixée à une misandrie suite à un échec de couple ?

Une extrapolation fausse peut-être, à vous de me le dire...

Une hypothèse plutôt qu'une thèse puisque je n'ai aucune analyse chiffrée sur cette supposition.

Comme elle l'écrivait dans son livre, Florence Arthaud, garçon manqué, a reçu des idées par Olivier De Kersauson sur ce qu'est "être masculin".

Son frère s'était suicidé à sa grande surprise. Était-ce parce qu'il n'avait pas la notoriété de sa sœur qui lui avait volé la vedette?

Quand un couple avec enfant se déchire, que se passait-il, en général, pour la fille-mère?

Elle retournait aux sources chez sa mère ou chez son père. Cela apportait la sécurité financière et morale tout en gardant une relation au féminin. Une solution qui avec des bénéfices de récupération du côté "parents".

L'ancienne chanson de Michel Delpech "Les divorcés" apportait ce qui en découlait avec les avocats qui intervenaient et les amis qui prenaient parti pour l'un ou l'autre dans le couple.

Cette solution je l'ai connue personnellement avec ma mère.

A l'époque, on parlait de Brigitte comme d'un sexe-symbole..

Aujourd'hui, ce n'est plus toujours le premier choix vu la nouvelle indépendance financière de la femme

Aujourd'hui, ce sont "Brigitte au singulier" mais qui sont deux à bouche que veux-tu.... car entre femmes, on se dit tout.

En fait, pour la femme, tout change et tout changer, ce serait rêver éveillé avec le cœur qui a ses raisons que la raison ne connait pas ou plus.0.jpg

Une carte postale est arrivé avec une belle image:

Tuamotu,

  Bonjour à tous,

  Toujours en vie. Tout va bien...

Sandra & Kerso,

L'enfoiré,   

 

Citations:

  • “S’adapter : changer son fusil d’épaule.”,Miichel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud
  • Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous.”, Gandhi
  • Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor.”, Daniel Pennac

Un bout de chance ou de malchance?

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