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Channel: Réflexions du Miroir
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Être opportuniste

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La semaine précédente, nous parlions de nouveaux riches du Loto. J'ai eu une discussion qui tournait autour d'une opposition d'opinions sur les jeunes et comment ils pouvaient concevoir leur futur. Le Vif sortait un billet "Réussir 'à la belge' à partir de presque rien" me donnait l'opportunité d'en faire un billet quand il faut "changer tout".

0.jpg- Le pire est à venir malheureusement pour nos enfants", commençait-il par dire. 

- Dans un sens, je ne suis pas malheureux que je ne laisse personne derrière moi. Ne pas en avoir donne certaines libertés de paroles et plus d'indépendances financières. Mais, j’ai confiance, les jeunes devront trouver, à leur tour, leur chemin en opportunistes du système", répondis-je.

- Après la lecture d’une telle « déclaration » aucun argument ne peut y résister car cela signifie « à chacun de vivre et survivre comme il le peut. Darwin fera le reste ». Sans contre-pouvoir, le pouvoir autoritaire et impétueux va a sa perte. 0.jpgL’Histoire ne dit pasautre chose. Par contre, si tu n’as pas perdu de l’argent alors je peux comprendre que tu caricatures la notion de « contre-pouvoir ». Mettre sur un même pied,  le petit bénéficiaire de «privilège de bas d’échelle» avec la fraude et spéculation internationale. Conclusion « nous sommes tous des fraudeurs». Comme je l’ai souvent écrit «circulez il n’y a rien à voir».

- Oui, circuler, c'est ce qu'il y a de mieux à faire", répondis-je.

Des assomptions, à la base incorrectes, des appréciations d'un même fait mais vu d'une autre manière et je me retrouvais en opposition d'idées avec un interlocuteur.

J'ai une nouvelle fois, utiliser la "stratégie du maillon faible", attentiste du moment opportun, comme solution plutôt que l'affrontement. Un repli temporaire s'impose souvent avant un réajustement de la stratégie en fonction de l'interlocuteur et du discours qui n'aurait pas été compris. 

0.jpgCultiver le plaisir de déplaire, comme le serait l'excentrique et extravagant, Jacob Augstein, ce n'est pas le truc en plumes de la maison "L'enfoiré".

Ce serait même tout le contraire. 

On passe l'éponge en la séchant comme dit le copain Nabum quand on mouille sa chemise en la repassant et que le jeu n'en vaut plus la chandelle.

Comment aller à l'encontre d'un système qui sert autant qu'il désert et que nous plébiscitons comme des idoles?

Voilà, la question primordiale à se poser.

La démocratie oblige à choisir sans véritables indices en dehors de programmes que nos fantasmes poussent en avant.

Pris dans la tourmente, on ne remarque même plus que l'on fait partie du système en travaillant pour lui.

Ces vices cachés existent et nous en sommes aussi les bénéficiaires et responsables à l'insu de notre plein gré.

Le jeu de la concurrence fait que gagner un contrat se fait en éliminant un concurrent.

Qui oserait dire autre chose et que l'on finit toujours par être le porte-parole de quelqu'un d'autre, plus ingénieux et être remplacé par lui au moment du tilt sur le flipper.

Ce sacré flipper qui marque les points au compteur en rencontrant les obstacles en se foutant complètement du comment avec ce putain de "hasard".

Heureusement, toujours une nouvelle tune à mettre dans le bastringue pour l'opportuniste. L'expérience de Milgram démontre la soumission à l'autorité existe à n'importe quelle époque.

Si le préfixe de Darwin est d'évoluer, ce serait oublier que le suffixe peut être aussi "variable". L'inné peut ne rien à voir avec l'acquis. La variabilité prend à contre-courant, ou à contre-pied, tout ce qui a été acquis. Dit avec  l'efficacité de l'humour, elles est encore plus efficace que l'attaque de front. Darwin n'a pas fait le rapprochement avec la génétique de Mendel.

Soyons cool avec ce pauv'Darwin qui essayait d'expliquer pourquoi les ce qui est inné chez les poules n'est pas encore qu'elles aient des dents.

Une règle de base a été bousculée: celle du prix des choses. Il a été bradé. Alors il ne faut pas trop espérer retour de cette pièce-là.

Seul ce qui est rare, se paye encore au prix fort.

Ce billet me faisait rire en disant "Découvrir l'Amérique... pour seulement 250 euros". Cette Amérique-là, ce n'est évidemment pas découvrir le Pérou.

Il y a bien longtemps la question lancinante a été de "Comment faire plus avec moins?" avec la question subsidiaire "Comment produire et gagner un salaire, quand plus personne ne veut payer pour le construire?".

Des idées très capitalistes se sont arrachées au forceps pour résoudre ces problèmes: délocalisation là où le travail est payé toujours de moins en moins cher, les machines qui accélèrent la production alors qu'elles ne tombent pas malades et ne vont jamais en grève.

Lavoisier, ce capitaliste qui disait avec sa maxime  « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme» qui est simplement paraphrasait du philosophe grec présocratique Anaxagore« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau »?

Le contre-pouvoir, c'est chercher à apporter un contrepoids à des fonctionnements, des réactions naturels, instinctives et parfois à ses propres idées.

C'est pouvoir osciller entre différentes gauches et droites en fonction des circonstances et des conjonctures parfois avec des idées neuves.

Peu importe, si la variété d'approches que la gauche soit gavée de caviar ou de crevettes du moment que les idées ne soient pas trop avariées, cela me convient.

Je ne suis un fanatique de l'ascétisme.

Vendredi, interviewée, Marie-Hélène Ska, une des deux versions de syndicats, rappelait qu'il y avait moyen de faire de la gauche à plusieurs étagespodcast.

Elle se foutait en faisant la distinction entre les syndicats et les partis qui souvent, ne voient que leur propre intérêt dans la volonté de gouverner sur les autres. "Au diable, les partis", surtout quand ils sont pris, qu'ils en aient le nom ou pas, ai-je écrit... il y a longtemps. Pas folle la guêpe de se faire avoir dans les rets étroits d'une politique trop figée à gauche ou à droite. Elle s'envolera toujours par un voie que personne n'avait prédit.

L'évolution, c'est se demander qu'est-ce qui génère cette distorsion entre riches et pauvres pour permettre de la réduire par l'intelligence et par l'instruction. 

C'est, évidemment, éprouver un sentiment de repenti quand on s'est trompé de cible et quand on pousse le bouchon trop loin jusqu'à une idéologie qui ne correspond plus à la bonne marche de l'ensemble de l'édifice que l'on appelle "société".

0.jpgJe ne suis pas sur cette antenne "bloguante" pour être bloqué, mais pour le décrire de manière neutre avec ses points positifs et négatifs avec des avis différents ou opposés et en finale, pour m'opposer à un système donné en enrobant le tout d'un peu plus d'avis personnels.

Quand j'ai cherché les images qui correspondaient au mot "opportuniste"dans la "Google-attitude", de très nombreuses citations en imagesétaient au rendez-vous et j'en ai repris certaines très significatives de mon sentiment.

Un billet "Enfin une réponse: non, la technologie ne détruit pas plus d'emplois qu'elle n'en crée" me rassurait. Je ne sais si ce billet pourra rassurer tout le monde. Le déclin des emplois, c'est parmi les plus dangereux, les plus difficiles et les plus ennuyeux", était-il rappelé.

Wiki dit "L'opportunisme est une conduite qui consiste à tirer le meilleur parti des circonstances, parfois en le faisant à l'encontre des principes moraux. Jules Grévy, Léon Gambetta, Jules Ferry se caractérisaient par la recherche du soutien populaire dans l'engagement des réformes et s'opposait au radicalisme. En biologie, c'est une espèce capable d'occuper une gamme variée d'habitats selon les circonstances, ou d'adapter son régime alimentaire aux ressources immédiatement disponibles".

Oui, bon, pour faire court, disons qu'être opportuniste, c'est être plus malin que d'autres et chercher en adaptant son chemin et en essayant de ne pas trop sauter dans un premier champ de mines sans pouvoir réagir.

L'adjectif "malin" a une foule de synonymes dont je choisis celui de "adroit".

Le goût du risque, de l'adaptation au changement  en suivant son évolution, si ils ne sont pas obligatoires, sont souvent nécessaires.

Opportunisme, un terme péjoratif et égoïste?

Peut-être et alors?

Un mot que seul la classe des nantis peut se permettre?

Pas toujours.

Opportuniste, ne le sommes-nous pas tous d'entrée de jeu dès la compétition à l'école?

Faire des études est tout un programme de luttes intestines pour monter sur le podium d'une gloire imaginaire et tout à fait temporaire...

Certains choisiront un domaine qui offre peu de débouchés pour suivre un choix d'affinités ou d'envies et se retrouveront, un jour, avec un diplôme dans un domaine trop étroit, trop spécialisé et par là, inutilisable, du moins temporairement.

Pour ne pas devenir assisté, ils s'introduiront dans une autre filière, moins étroite en attendant une meilleure opportunité.

Qui peut le plus, peut le moins pendant un temps.

Ancien informaticien, j'avais nettoyé devant ma porte au cours du mois de juin.

Je n'ai jamais aimer le travail à la con. C'est ringard.

Si je n'avais pas aimer les automatismes, je n'aurais pas opté pour un tel métier. Déplacer le "nice to have" qui ne me plaisait pas, en queue de peloton a toujours été une opportunité que j'ai toujours saisi.

0.jpgNon, je n'ai pas travaillé chez Barbie.

D'ailleurs, chez Barbie tout devrait automatisé comme ailleurs.

Quand la retraite avait sonné, ce fut ma première tâche de raconter l'histoire insolite et insolente de l'informatique dans "La grande Gaufre". Les titres étaient explicites suffisamment pour dire qu'à mon époque, il fallait savoir danser avec les loups pour qui rien ne vaut l'image, qu'il fallait changer et fusionner pour être considéré et constater que la rivière ne revient jamais à sa source puisqu'il fallait toujours courir en mutant ou en mutualisant et pour espérer qu'en finale, on puisse trouver sous les pavés des claviers, la plage

0.jpgCette histoire avait été écrite à la suite de celle d'un patron. Il n'a pu conclure que par une phrase "c'est touffu" sans rien y comprendre.

Ah, s'il savait ce qu'on dit à la base des empires, au raz des pâquerettes!!!

Ce n'est pas lui que j'ai été voir encore récemment, mais un ex-patron, un véritable génie de l'informatique qui m'a tout appris, qui malheureusement n'est plus que l'ombre de lui-même physiquement, touché par la maladie de Parkinson mais qui, avec toute sa tête, résolvait encore des équations sur sa bécane toujours sans Internet... 

Le numérique n'est encore qu'au début de son évolution. Au bout de son pauvre rouleau, il doit en voir des vertes et des pas mures à langer ses petits enfants. Un retour aux sources qui ne sont pas celles que l'on se rappelle. 

Quoiqu'on dise, réussir dans la vie reste une affaire très personnelle qui demande de la chance et quelques ingrédients de base qui ne se trouvent pas sous le sabot d'un cheval.

Le livre de Alain Supiot, "La Gouvernance par les nombres", dit que tout est bousculé par la résurgence du vieux rêve d’une harmonie fondée sur le calcul qui entraine une gouvernance par les nombres déployée sous l’égide de la «globalisation». Cet idéal vise la réalisation efficace d’objectifs mesurables. La révolution numérique a pris place par un pouvoir impersonnel dicté par un programme et  la réglementation à la régulation. Ce qui crée des liens d’allégeance avec elle".

Que cela peut mener à l'allégeance aveugle, nul ne le conteste. Comme toujours, tout dépend de ce qu'on en fait de cette allégeance. Comme toujours, les extrémismes extrapolés font partie des risques majeurs. 

Le libéral John Dewey avait une "philosophie marquée par l'instrumentalisme, c'est-à-dire par la volonté de rompre avec la philosophie classique qu'il voyait comme plus ou moins liée à la classe dominante, pour en faire un instrument permettant aux hommes de mieux s'adapter au monde moderne. Le principal moyen envisagé est ce qu'il nomme la « théorie de l'enquête », repose sur l'idée qu'un changement dans l'environnement entraîne des problèmes d'adaptation qui doivent être résolus au moyen d'une enquête où diverses hypothèses sont examinées. Les théories philosophiques traditionnelles sont alors vues comme des moyens de fournir des hypothèses à tester".

"Tester les opportunités", tout et n'importe quoi, j'en ai fait un culte.

Un opportunisme de fainéant, à la recherche de toujours plus d'efficacité, pour en faire moins que la veille. 

Je préviens, je le suis encore, c'est devenu comme une déformation professionnelle.

J'ai entrepris les technologies du numérique quand elles débutaient.

Ce fut plus comme une passion de tout créer "from scratch" que comme travail.

Aujourd'hui, le train du numérique roule déjà à grande vitesse de croisière et j'ai décroché mon wagon.

Plus moyen d'être opportuniste dans un tel contexte sans avoir les idées sur des voies parallèles.

J'ai bien connu les situations décrites dans ce film "The Company men" qui repassait récemment sur France3.

Un monde sans trop de scrupules. L'exception européenne, un filtre protecteur de plus par rapport à la méthode US qui est un laboratoire du libéralisme sans aucun appuie-tête, sans véritable parachute.

Alors, comme il est dit dans le film et prodigué par le psy d'opérette: "on gagne parce qu'on a la foi, le courage et l'enthousiasme".

 

Pourquoi ai-je confiance dans les générations suivantes?

Parce qu'elle ne voient pas les choses avec les mêmes yeux que les précédentes. 0.jpg

Elles s'adaptent à l'obscurité ou à la luminosité plus vite qu'on le pense.

Nous vivons un nouveau choc de générations mais à plus grande vitesse.

Évidemment, comme toujours, le choc s'en est retrouvé amplifié.

La chanson de Goldman "Toute la vie" lors de la représentation des Enfoirés a généré une polémique.

Goldman, un vieux con? comme il était dit par certains.

La conclusion généralement admise fut la volonté d' "Inciter des jeunes à aller plus haut même si c'est difficile et parce que c'est difficile, c'est avoir du respect et de l'ambition pour eux".


 

0.jpgUn article du Vif avait pour titre "Réussir 'à la belge' à partir de presque rien".

A la base, il y avait le livre de Chantal Jaquet "Les Transclasses ou la non-reproduction".

Son préambule était:"La théorie de la reproduction sociale admet des exceptions dont il faut rendre compte pour en mesurer la portée. Cet ouvrage a pour but de comprendre philosophiquement le passage exceptionnel d’une classe à l’autre et de forger une méthode d’approche des cas particuliers.

1.jpgIl analyse les causes politiques, économiques, sociales, familiales et singulières qui concourent à la non-reproduction sociale, ainsi que leurs effets sur la constitution des individus transitant d’une classe à l’autre.
À la croisée de l’histoire collective et de l’histoire intime, cette démarche implique de cerner la place dans la classe, le jeu des affects et des rencontres, le rôle des différences sexuelles et raciales. Elle invite à briser l’isolement disciplinaire pour appréhender la singularité au carrefour de la philosophie, de la sociologie, de la psychologie sociale et de la littérature. Elle requiert la déconstruction des concepts d’identité sociale et personnelle au profit d’une pensée de la complexion et du métissage des déterminations. 2.jpgÀ travers la figure du transclasse, c’est ainsi toute la condition humaine qui est éclairée sous un nouveau jour".

L'article du Vif pointait les manières de réussir et les raisons du fait que cela ne marcherait pas sans elles:

  • La passion et le travail
  • L'écoute tout azimut
  • La soif d'apprendre et de se remettre en question en permanence
  • Le fait de bien s'entourer
  • La curiosité

Pour se sauver en période de turbulences, il n'y a pas de codes magiques sinon, celui de la diversité et d'avoir la généralité d'idées et de projets en stock. Celui qui ne croit qu'à réussir par l'expertise, pourrait rester sur le carreau quand le domaine perd les couleurs de sa jeunesse. 

Cette semaine, lors du classement des université on concluait qu'il y avait pléthore de métiers du futurs, d'orientations et de filières. Il y avait tellement de développements durables qui apportaient des débouchés potentiels , que l'on regretterait le temps où l'on devait seulement choisir entre faire son droit ou la médecine (à voir ici entre 23:30-26:20). Il était dit que les sciences humaines ont toujours plus de succès que les sciences techniques ou tournées vers les maths. 

4.jpgOn ne peut évidemment pas s'arracher à sa classe sociale ou à sa condition, sans avoir d'autres modèles sous les yeux.

L'ascension ne peut se faire que par l'escalier et pas par l’ascenseur.

Être bosseur, tenace, débrouillard sont les maîtres mots et parfois jouer des coudes s'impose quand on se sent bousculé.

Être bardé de diplômes sans avoir une personnalité qui va de pair, n'assure pas le percement du mur du silence et de la réussite quand il n'y a pas de bagages techniques, de réseaux ou un CV en béton armé.

  • Analyser les opportunités signifie lire autant les lignes qu'entre les lignes et remonter aux sources de leurs auteurs.
  • Créer son entreprise avec ambition si on a un projet à défendre avec le goût du risque et pas à l'aveuglette. Seule la convergence d'un faisceau de ces critères peuvent aboutir au but désiré.
  • Communiquer, c'est avant tout, chercher l'inspiration chez les autres, sans la copier et se motiver par l'exemple de ce qui marche.

Le manque d'aisance trahit toujours son acteur. Surtout ne pas avoir peur de se faire virer, cela se sent à plein nez.

Spinoza dans sa théorie des affects positifs et négatifs donnent déjà quelques réponses à cette situation délicate.

Faut-il avoir peur du ridicule et du bide?

Le ridicule ne tue pas. Le bide, ce serait souvent de rester dans son coin et d'avoir rater le coche d'avoir exprimé ses idées progressistes.

Oui, d'accord, religions, enfants, politique, vie privée restent des tabous pour ne pas effrayer ceux qui sont déjà en place.

Mais parfois, dire des énormités, faire du buzz dans des créneaux porteurs, est parfois bien mieux que dire des platitudes et de rester dans le rang des histoires que tout les pépères racontent et répètent.

J'aime les énormités qui transfigurent par ses excès de vouloir un avenir meilleur même sur une Terre que l'on sait, depuis, être finie.

'Les trois prochaines années seront meilleures pour l'Europe'... Mais pas pour les raisons que vous pensez...

La mondialisation, Internet et les nouvelles technologiques se sont adaptés aux nouvelles normes sans fondamentalement changer les rapports entre les hommes tandis que les conversations sur Facebook tournent souvent autour du temps qu'il fait et des sujets liés à la bouffe. Curieux, non?

Les réseaux de LinkedIn sont plus porteurs de contacts intéressants que ce réseau social qui souvent n'est que Fakebook.

Une contre-histoire de l'Internetétait-il nécessaire comme en parlait ARTE?

S'il y a unecyberguerre,  il devrait pouvoir y avoir une cyber-paix quelque part, même si le mot sans trait d'union n'existe pas dans la langue française.  

mais, c'est vrai, dans ce monde virtuel,  pour avoir une chance d'en découvrir plus, il faut remonter au code initial et le comprendre.

Introverti au départ et opportuniste à l'arrivée, je suis devenu extraverti par opportunisme en ajoutant que pour réussir, la technicité n'était plus suffisante.

Solitaire, je n'aime pas courir en rangs serrés à la queue leu-leu dans une ornière tellement profonde qu'on en puisse plus s'en échapper à force d'être empruntée.

Ceux qui s'adaptent aux circonstance auront plus de chance que d'autres, c'est tout.

S'adapter aux autres, c'est parfois aussi faire du sur-mesure. 

Les enseignants ont le rôle à jouer de faire jaillir les talents du lot et les encourager à développer leur potentiel. Sinon, pour celui qui n'a pas besoin de cet aiguillage, le MOOC, bien moins cher, suffira.

Le chasseurs de tête connaissent très bien les règles d'analyse de personnes via 3x20 secondes qui marquent une personnalité ou la démarque:

  • le look
  • le comportement
  • les premiers mots échangés.

En 2006, après ma sortie, j'avais écrit "Et si c'était à refaire" je rempilerais.

Mais l'évolution bégaye et construit les choses différemment et de manières inattendues.

0.jpgCe billet de 2006, je l'avais terminé par:

"Je vous tiendrai au courant si j'étais prêt ou capable d'assumer une "2ème sess"?".

J'étais hors course, je n'ai pas eu de 2ème sess identique et n'essayai jamais d'y retourner.

Les connexions Internet ont construit des liens virtuels à travers les hommes pour qu'ils s'instruisent ensemble.

Elles ont ouvert les vannes de la mondialisation et ont été un catalyseur à des avancées technologiques et scientifiques.

Ce monde virtuel est bien étrange avec ses points positifs et négatifs.

Tout le monde veut y exprimer son avis et voudrait qu’il soit pris en considération.

Depuis, une démocratie populaire participative tente de prendre le pouvoir sur la démocratie représentative.

Plus on est de fous, plus on s'amuse ... et, comme nous sommes tous différents, moins on décide. 

En fait, toutes ces connexions ont utilisé l'opportunisme par de vraies ou fausses opportunités, sans le savoir comme Monsieur Jourdain faisait de la prose.

Il est dit dans ce billet "En Belgique, les métiers techniques n'attirent plus vraiment les jeunes".

Aujourd'hui, je proposerais à un jeune de suivre ses affinités en espérant que celles-ci correspondent aux disponibilités du moment et d'inventer de nouveaux créneaux. De marcher sur deux pieds pour garder l'équilibre.

0.jpgCette fois, je reste opportuniste  avec l'efficacité que ce soit en écrivant, en joggant, à vélo comme avant mais admettant de le faire en plus de temps et au moment opportun.

J'utilise, en fait, ce que j'ai participé à créer.

0.jpgCela s'appelle peut-être de "vieillir en douce" avec opportunisme comme Albert Frère mais avec beaucoup moins de potentiel sinon celui de l'humour.

Lui, n'aura pas jamais à écrire son histoire que par l'intermédiaire d'un nègre.

 

Rayon "anecdotes" de l'article du Vif, il y avait de jeunes entrepreneurs indépendants.

C'est vrai, qu'il y a moyen de trouver un des chemins du succès différents.

Malheureusement, c'est souvent peu aidé par les organismes publics qui parent au plus pressé, préconisent d'aider des sociétés au potentiel d'emplois plus important. 0.jpg

  • Le Marocain, Ahmed, ainé de douze enfants, avait lu "Gagner" un livre de Bernard Tapie. Ce fut pour lui une révélation et est devenu patron d'une société d'import-export sans diplômes.
  • Yves, fils d'agriculteur, patron de "Fact Group" dit avoir besoin de l'adrénaline du défi et de la difficulté.

Une autre:La startup belge Slidenjoy empoche 500.000 dollars en 2 semaines et souhaite présenter son projet à... Mark Zuckerberg

Une dernière, personnelle: Alors au service militaire, un jour, il a fallu courir à bardas complet et fusil pendant une série de kilomètres, ce qui me faisait évidemment ch.... Un camion est passé qui m'a appelé en m’incitant à grimper caché dans sa benne. Ce fut fait. Je suis arrivé dans les premiers à destination... 

Opportunisme, encore et toujours... 

Les anglo-saxons revendiquent leur statu de self-made-men en partant de rien tandis que la France voue une passion aux diplômes ENA & Co alors que même Bac+5 n'assure plus rien malgré la pub des écoles concernées.

La principale raison pour laquelle la France échoue à se réformer, c'est que les gouvernements successifs de gauche ou de droite ont appris à ne pas résister à la foule furieuse des manifestations.

"La France et l'Inde sont les deux pays qui connaissent le plus de fuites des cerveaux", est-il dit encore dans le même style de feuille de route.

Selon Wieviorka, c’est la forte centralisation de l’État français qui est en cause. “La France est plus un État qu’une société civile. Il n’y a pas beaucoup d’espaces pour les négociations”.

La force centripète, peut-être aussi.

Un populisme français se retourne vers un passé glorieux pour justifier ses actions. Des De Gaulle, des Napoléon pour prouver que la démocratie participative doit prendre le pas sur la démocratie représentative.

Dès lors, il ne faut pas s'étonner que les décisions réformistes font du sur-place et que le pragmatisme anglo-saxon garde une longueur d'avance.

Pourquoi l'Europe face aux États-Unis ne parvient-elle pas à endiguer le chômage de longue durée?, lance un autre billet.

Réponses données et résumées par le manque ou le trop plein de:

1. La mobilité géographique.
2. Les allocations de chômage généreuses.
3. Le plus grand nombre d’opportunités de travail aux États-Unis.
4. L’abandon du marché du travail de milliers de chômeurs américains.

En fait, il faut oser dire que dans un monde ouvert, en Europe, nous n'avons plus vraiment les moyens de notre politique dite "sociale" quand toutes les autres partie du monde ne joue pas avec les mêmes règles et écrase l'autre au passage.

Cela ne veut pas dire, qu'il ne faut pas se tenir sur ses "starting block" dès le premier changement de direction du vent.

Ne pas avoir un fond social, ce serait se mettre, un jour, soi-même en porte-à-faux.

0.jpgLe Vif titrait récemment un autre article sur le changement de politique "à la belge":

"Le triomphe du pragmatisme" en constatant que le gouvernement gérait les affaires publiques comme une entreprise. Il y avait, disait-il, une perte de souveraineté face aux contraintes internationales et aux pressions des lobbies.

Nous assistons dans beaucoup de pays européens à une bataille nord-sud avec les entreprises du sud qui remontent vers le nord, délocalisées avec leurs productions vers le nord (ex: en Italie 12:00-16:00).

Les derniers migrants n'en apportent qu'une autre preuve.

Dans le nord, cela se déroule plus sans doctrines basées uniquement sur l'émotionnel. Le sud semble garder un monde de principes intangibles contre vents et marées.  

Les entreprises et la vie deviennent, ce qu'on en fait.

Cela, avec ou sans potentiel à disposition...

0.jpgAvec ou sans diplômes, mais en apportant quelque chose d'inédit et qui plait à la plupart des autres qui peuvent être locaux ou internationaux.

Les diplômes sont devenus souvent des potentiels dévalorisés qui veulent monter le plus haut haut possible, des outils 'cartes de visite" de plus en plus vite, obsolètes. Des potentiels qui 'éventuellement' permettent de réussir une vie par... opportunisme.

J'avais pensé qu'avec les problèmes que connait l’Égypte, l'égyptologie avait un peu de plomb dans l'aile, quand je suis tombé sur un article du Match qui parlait de l'équipe de Franck Goddio qui, après des fouilles au large de la baie d'Aboukir, avait trouvé des vestiges de l'époque des Ptolémée avec les villes de Thorus Heracléion et Capope englouties par un cataclysme au VIIIème siècle.

"Oui, l'archéologie en Égypte est encore possible", disait Frank Goddio.

J'en avais parlé avec une archéologue, sans dire ce que j'avais lu pour voir sa réaction.

L'exposition "Osiris, Mystères engloutis d’Égypte"à l'"Institut du monde arabe" en fait foi.    

"Il n'y a aucun mal à se faire du bien", répondais-je à ma conscience, il y a longtemps, avec l'humour de circonstance.

Un soir de cette semaine, ARTE présentait la Russie d'aujourd'hui.

Pas celle à laquelle on pourrait s'attendre, celle des oligarques et des poupées russes. Si nous sommes bien loin en distances, nous le sommes bien près des idées privées dites "à l'américaine" dont j'avais parlé plus haut. Ce n'est pas ce genre de nanas piégées qui croient aux princes charmants et qui feront monter le genre humain au septième ciel. La conclusion du film, ce sera qu'elles diront à leurs suivantes "Quelque soit la vie que tu choisis, vis la bien".

Le cas de la Chine n'est pas différent. Il viendra mardi prochain sur la même chaîne dans "Rêve chinois" avec son miracle économique qui comporte un côté obscur de champion de la corruption.

La bonne soupe, plus elle est noire, plus elles semble bonne.... 

Collectivisme et productivisme finissent toujours par se rejoindre, mais pas toujours là où on l'imagine et on l'espère.

Le même soir,pour nous mettre d'accord ARTE, ce fut "Mammon ou la religion de l'argent" (extraits).

Alors, que dire de plus, de choisir sa propre voie au mieux de ses possibilités et de ses opportunités sans dépasser un certain seuil car le trop plein d'argent pourrit tout sur son passage. Qu'il faut aimer les difficultés puisque ce sont elles qui font vivre mieux quand on les résolve.

Trop de facilités, par contre, encroutent, annihile toutes envies de créer et de changer. Sur mer, Olivier de Kersauson dans son dernier livre. Pourquoi serait-ce tellement différent sur terre. 

0.jpgQue la chute d'Icare n'est pas qu'un mythe grec.

L'argent n'est qu'un potentiel, un outil, mais jamais un but en soi.

Être contradictoire dans ce qui vient d'être dit, je dois l'avoir été plusieurs fois mais les contradictions ne sont-elles pas là uniquement pour s'assurer de ne pas se faire embrigader par l'une d'elles?

Vous, les jeunes, soyez de nouveaux héros.

Des renards qui recevront du fromage de Hollande au bas de l'arbre, peut-être, mais quelque peu "auto-immun".

Soyez vivants et pas des fous de dieux...

"CredoCogito ergo sum"...

Oui, tout cela j'aurais pu et dû dire comme réponse du berger à la bergère,à mon interlocuteur du début de ce billet qui cherchait son chemin dans l'opposition pour ne pas aller à sa perte et qui avait coupé la conversation comme un "non-recevoir".

Avant de prendre ce chemin, il faut connaître les méandres qui ont poussé les adversaires, à l'avant de la scène.

Je ne pouvais que choisir la chanson de Jacques Dutronc, "Je suis un opportuniste".

N'était-ce pas aussi la meilleure transition pour passer le flambeau à la génération suivante représentée par Thomas qui parle lui de "Demain"?


Psychologiquement vôtre, bien entendu..

 

L'enfoiré, électron libre sans langue de bois que vous ne verrez jamais sur un plateau de télé.

 

Citations:

  • "Il y a ceux qui ne s'occupent que de leur sexe et de leur compte en banque. J'appelle ça la mer morte", Charles Peguy
  • Tout le monde est opportuniste, mais chacun ne le sait être avec opportunité.”, Maurice Chapelan
  • J'aimerais mieux être un opportuniste et flotter, que couler à pic, mes principes autour du cou.”, Stanley Baldwin

 

Mise à jour du 24 août 2015: l'attentat raté du Thalys, c'est un nouveau venu au Café serré de la saison qui le ferapodcastL'opportunisme, cela s'apprend....


Bons baisers de Bruges

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En avril, dans le cadre d'un recueil d'histoires "Bruxelles Noir", j'écrivais "L'assassin n'habite plus au 21". Après la vision du film présenté le 17 aout dernier sur ARTE, "Bons baisers de Bruges",j'ai eu envie de parler de Bruges. Finir le mois d'août par une visite de cette ville belge, peut-être la plus connue par les touristes après Bruxelles, par l'entremise d'un polard, qu'espérer de mieux?


Bruges, une ville de contes de fées ou peut-être l'enfer de passer toute l'éternité dans ce putain de Bruges, si l'on en croit les opinions du tandem de tueurs à gages du film.

Il faut alors choisir son camp... ou le faire tourner dans tous les sens: historique, touristique, poétique ou humoristique....

Le synopsis du film: Ray et Ken sont deux tueurs à gages irlandais. À la suite d'une mission ayant mal tourné à Londres, ils sont envoyés sur ordre de leur patron, Harry, pendant deux semaines à Bruges, pour se faire oublier. Avec un seul ordre : ne pas bouger dans l'attente de nouvelles instructions.
Ken, le plus âgé des deux, fait contre mauvaise fortune bon cœur et prend plaisir à visiter les monuments et ruelles médiévaux tandis que Ray est agacé par cette ville et taraudé par le souvenir d'un enfant qu'il a tué par erreur lors d'un précédent contrat.
Forcés de cohabiter, les deux hommes apprennent à se connaître et à s'estimer. Mais après quelques jours, Harry prend contact avec Ken et lui ordonne de supprimer Ray en punition de l'enfant qu'il a accidentellement tué...

"Une belle surprise que cette comédie policière décalée à l'humour noir et absurde. Portée par un scénario original, cette comédie noire ne cesse de surprendre. Souvent filmée de nuit, la Venise du Nord révèle un visage inattendu, froid et minéral, parfait pour un polar. Les scènes d'action se font désirer. Dans les temps morts, le film trouve une part de sa saveur tendre et grinçante. Coincé dans une impasse, politiquement incorrect et insortable, le duo s'achemine vers le pire avec une admirable détermination, nous offrant entre-temps des dialogues subtils, une bouffée de spleen et beaucoup d'humour noir.", disait les commentaires du film.

Les vacances sont terminées pour la plupart et pas nécessairement avec une impression de calme absolu.

Comme c'est la rentrée, parlons d'autre chose en faisant comme si elles continuaient.

Visiter Bruges  laisse une impression de calme et de faire son entrée dans l'histoire.

Surnommée, la Venise du Nord, si l'on oublie que la forme des gondoles et comment celles-ci se déploient dans les canaux, cela pourrait aller. Stockholm, Saint-Pétersbourg et Amsterdam revendiquent aussi ce surnom de Venise du Nord parfois à meilleur titre.

Une différence, c'est que dans le centre historique, on entend plus le bruit des sabots de chevaux qui conduisent des charrettes pour véhiculer des touristes et les sonnettes des vélos qui veulent se frayer un chemin parmi eux.

Décollons les étiquettes... si vous le voulez bien.

Ma dernière visite date de janvier 2007, mais je suis sûr que l'évolution ne doit pas l'avoir touché très sensiblement comme elle le fait dans d'autres villes du nord.

Bruges fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000 et par là, se doit d'être conservatrice de ce patrimoine, de cette ambiance qui semble sortir en droite ligne du Moyen Age.

On s'attendrait presque à voir "les Visiteurs" débarquer avec Jacquouille la Fripouille.

0.jpgCe n'est pas à Bruges, mais à Gand, tout proche, qu'on lance un nouveau film sur cette époque (Gand retourne au Moyen Ageà l'époque de Charles Quint 22:40-25:00). 

Gand qui n'a rien d'un gant de velours, j'en avais parlé lors d'une occasion précise. 

Pour le bicentenaire 1815-2015, la Flandre fait, parait-il, les honneurs à Guillaume 1er, le "Maudit orangiste", viré en 1830 de Belgique. Une réhabilitation par une statue à Gand pour avoir été le promoteur du néerlandais comme langue administrative.

Ce roi reste pourtant déchu à Bruxelles et en Wallonie n'en déplaise au wallon John Coquerill qui en était un admirateur.

Ce qui l'explique est qu'à la tête du "Royaume uni des Pays Bas", Guillaume 1er avait créé la Société Générale, le bras financier de la future Belgique indépendante.

A Bruges, le cœur historique de Bruges, très circulaire, est traversé de toutes parts par des canaux aux dimensions humaines si l'on escompte les extensions de la ville.

Dans les années 70, la démographie a doublé en intensité lors de son rattachement avec d'autres villes et communes.

0.jpgMais ce sont les églises, les abbayes, les cloîtres, le béguinage qui se retrouvent sur cartes postales destinées aux touristes.

Le jour de l'Ascension, une procession du Saint-Sang s'y déroule tous les ans depuis 1304, une Fête des Canaux, tous les trois ans et un Cortège de l'Arbre d'Or, tous les cinq ans.

Tout cela crée le folklore.

Pléthore de centres d'intérêts historiques complètent le tableau avec les pignons à redans.

Nous sommes avec un peu d'imagination au 15ème siècle dans son siècle d'Or.

Un "historium" pour commencer une nouvelle visite.

Les musées de Groeninge, d'Arentshuis, de Gruuthuse, de Memling... entre autres confirment cette volonté d'être touristique avant tout.

En 2002,  la ville gagnait des gallons en devenant la capitale de la culture.

Deux places sur lesquelles se greffent en étoiles, les rues:

  • le Markt (la Grand-Place du Marché) qui rappellerait les révoltes, les exécutions devant le Beffroi... 

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  • et le Burg (la Place du Bourg) avec la Basilique du Saint-Sang d'où démarre la procession du même nom avec les reliques et l’Hôtel de ville.

1.jpg

Il n'en fallait pas plus pour créer un sentiment national flamand.

Son histoire

Bruges comme le dit Wikipédia, la commence au Moyen Age, avec une simple fortification le long d'un bras de mer du Zwin et utilise la position idéale qui relie la Baltique à la Méditerranée. Les caractères de ressemblances avec Venise ne sont pas fortuits, les liens commerciaux existent aussi.

La ville fut, très tôt, un grand partenaire commercial et financier de Venise.

Le raz-de-marée du 4 octobre 1134 lui donna un accès direct à la mer du Nord avec la ville de Damme ("digue") comme avant-poste et ouvra du même coup la ville à tous les échanges commerciaux internationaux.

Pour garder ce statut de monopole du drap et du tissu de laine car la concurrence arrivait très dure de l'Angleterre, de la France et de l'Allemagne, les soulèvement de la population allaient se succéder contre les occupations étrangères.

Philippe III de Bourgogne lors des vêpres brugeoises contre Maximilien d'Autriche tandis que Charles Quint était encore accueilli dans les honneurs parce qu'il apportait plus de commerce.

Occupée par les Français, Bruges se rebella le 18 mai 1302 lors de ce que l'on a appelé les Matines Brugeoises pendant lesquelles se déroula le massacre d'un millier de partisans du roi de France par les milices flamandes.

La statue des révolutionnaires Jan Breydel et de Pieter de Coninck symbolise la liberté dans la lutte de la bourgeoisie contre la noblesse trône encore sur la place. Savoir prononcer "schild en vriend"était le mot de passe.

"Schild en vriend", comment voulez-vous qu'un Français puisse dire cela sans bredouiller?

Eux ont eux, plus tard, leur massacre de la Saint-Barthélemy pour une raison plus religieuse. Daesch n'a rien inventé !!!

La bataille des Éperons d'or a suivi le 11 juillet.

Depuis, ce date est devenu la fête nationale flamande.

En 1409, la première Bourse moderne a été créée au XIIIe siècle à Bruges, lorsque les représentants des comptoirs implantés dans la ville prirent l'habitude de se réunir devant l'hôtel de la famille Van der Buerse.

Les principaux comptoirs, appelés «nations», se partageaient les maisons sur la place "Ter Buerse". Une nation était alors une association de marchands étrangers qui louait le plus souvent ses propres bâtiments.

Les marchands y échangeaient les monnaies de toute l’Europe et fixaient les prix futurs des marchandises pour anticiper l'évolution de l'offre et de la demande aux quatre coins du monde connu.

En 1495, «Des Espagnols, des Italiens, des Anglais, des Allemands, des Orientaux s’y rendent», racontent les carnets de voyage de Hieronymus Münze, un médecin allemand de Nuremberg.

0.jpgBruges a joué un rôle majeur dans la naissance du marché des valeurs. Sur fond de déclin des foires de Champagne, elle a facilité aux Italiens l'accès à l’Europe du Nord, au croisement des empires commerciaux italiens et du réseau de villes commerciales de la Hanse.

L'âge d'Or s'est développe entre le 12ème et le 15ème siècle et Bruges comme plaque tournante du commerce, devenait la ville la plus riche d'Europe du Nord.

Son déclin était pourtant programmé à la suite de la sécession des Pays-Bas espagnols.

L'ensablement du Zwin appauvrissait Bruges au moment où la ville passait sous la domination espagnole.

Le désintérêt pour cette ville s'en est suivi.

Bruges devenait une simple ville de province oubliée par l'histoire.

Vers 1850, Bruges était devenue la ville la plus pauvre de Belgique tout en restant la métropole administrative et religieuse de la Flandre.

Le tourisme et le foot ont fait ressortir la ville de l'oubli.

Exactement ce que je ressentais en décrivant Florence récemment.

0.jpgBruges est la capitale de la dentelleaux points de fée, conçu aux fuseaux, en fils continus ou coupés, fixés sur un métier de carton. En fils continus, l'endroit et l'envers de la dentelle sont identiques.

Au départ, il a fallu une légende, celle de Serena qui aurait vu la beauté des fils d'araignées tombés sur sa jupe comme un signe.

Les Maisons-Dieu datent du 15ème siècle et en sont encore les meilleures représentantes.

Le béguinage du Monastère de la Vigne rappelle les origines religieuses de la ville.

0.jpgPendant que les hommes étaient aux croisades, les femmes s'y réunissaient pour s'entraider. Pieuses mais sans prononcer leurs vœux, elles vivaient dans de petites maisons avec une cave cuisine et une chambre. Celles-ci sont toujours occupées par de vieilles dames très dignes.

Comme toujours, le folklore, la beauté et les arts seuls ne suffisent pas pour rendre une ville animée de vie en toutes saisons.

Il faut que le commerce y fasse des affaires et pas uniquement dans la dentelle de Bruges.

0.jpgQuoiqu'on en dise, belle, elle l'est la ville de Bruges, mais elle est devenue une ville musée, une ville de cours d'eaux qui la traversent, tout en déléguant ses activités portuaires à Zeebrugge.

Le quartier portuaire tente au canal Dijver, de rappeler quelques souvenirs des temps jadis. 

Georges Rodenbach a écrit"Bruges-la-morte" dont thème tragique se résume: "Hugues Viane, fuyant une ville «cosmopolite» s'est fixé quai du Rosaire à Bruges.  Il y mène, avec sa pieuse servante, une vie calme et retirée. Son choix n'est pas un hasard. Personnage principal et omniprésent, la cité s'associe à son chagrin, s'assimile à son épouse disparue. De celle-ci, il a conservé dans un coffret de cristal, une tresse blonde qu’il vénère chaque jour. Un soir, à la sortie de Notre-Dame, Hugues rencontre une jeune inconnue dont la ressemblance avec la défunte le remplit de stupeur. Il la prend en filature jusqu'au Théâtre. Là, il découvre que Jane Scott joue le rôle d’une danseuse dans 'Robert le Diable' de Meyerbeer. En devenant son amant, il espère retrouver le bonheur qu'il a connu avec sa compagne. Mais, la ville austère lui reproche cette liaison scandaleuse.  Lors de la procession du Saint-Sang, Hugues étrangle la comédienne avec la chevelure qu’elle a, sans le savoir, profanée".

La dernière phrase de l'histoire: «Morte... morte... Bruges-la-Morte...» avec la cadence des dernières cloches, lasses, lentes, petites vieilles exténuées qui avaient l'air – est-ce sur la ville, est-ce sur une tombe? – d'effeuiller languissamment des fleurs de fer!

Ouais... Peut-être un chef-d’œuvre du symbolisme mais, c'est, il y a longtemps. Fin du 19ème siècle.

Aujourd'hui, le "qu'en dira-t-on" aurait du plomb dans l'aile. Ce ne serait pas sûr que Hugues n'aurait pas tenté de voir autre chose que les beaux yeux bleus de la servante pieuse.

L'autre histoire est plus actuelle: "Le Carillonneur"

"L'architecte de la ville est élu carillonneur après un brillant concours. Il veut transformer Bruges en Porte de l'Art et en but de pèlerinage pour l'élite de l'humanité. Emporté par le désir, il épouse la sensuelle Barbe, fille de son ami l'antiquaire. Déçu par le caractère violent de celle-ci, il noue une relation avec la sœur de son épouse, la douce et mystique Godelieve. Une querelle éclate entre lui, le défenseur des valeurs esthétiques de la ville, et ceux qui, plus pragmatiques, désirent sa renaissance économique par la création de Bruges-Port-de-mer...".

Dans un guide touristique de Bruges, "La ville est vivante à sa manière".

0.jpgCe serait pourtant un peu ce caractère "mort" que le visiteur pourrait penser en hiver dans le centre historique.

Avoir choisi Bruges en hiver pour tourner le film "Bons baisers de Bruges"était une excellente idée pour la faire revivre une épopée d'exception et retrouver ses mystères et ses symboles insoupçonnés, incrustés dans des murs froids qui bercent trop de cœurs de langueurs monotones. 

Mais Bruges n'intéressait pas Ray, le jeune tueur à gage du film. Lui préférait vivre à Dublin.

Dublin, je ne connais pas mais je peux comprendre ce qui lui manquait au moment où les images défilaient devant ses yeux.

Les Brugeois les plus âgés s'y complaisent toujours. Les jeunes qui y sont nés, aussi.

Si ces jeunes vont travailler dans les grandes villes les plus proches qui avaient détrônée Bruges lors de son déclin, telles qu'Anvers, Gand, voir à Bruxelles, ils reviennent comme navetteurs, le soir pour savourer l'isolement et le silence.

0.jpgHier matin, Gerda et Jurgensont rentrés de leurs vacances en Espagne. Ils sont allés chez les parents de Gerda pour passer l'après-midi. 

De quoi ont-ils parlé entre générations?

Des vacances, en fait, très peu...

- Hoe was het bij de Spaanjaarde? (*)

- Wel. Mo vuil lawaie en warm, warm niet te gelove.

- Hier ook..., répondit Bompa pour prouver sa bonne foi et sa compréhension au sujet de la chaleur.0.jpg

Cela a fait penser aux problèmes des migrants à Bompa qui reprenait les différences de paroles de Bart et de Théo de la NVA.

- Geen imigranten?

- Nee, nie gezien.

- En in de vliegtuig, geen probleem zoals in de Thalys?

- Nee, kalm.

0.jpgPuis la photo de Gerda entre deux danseurs de flamenco a beaucoup fait rire Bompa avec les commentaires annexés qu'elle apportait.

Dans la foulée, Bompa a débité les courtes dernières nouvelles familiales et le temps qu'il a fait ou va faire à Brugge.

Le KO du club de foot de Bruge contre Manchester United a meublé une partie de l'après-midi dans un dialecte flamand défiant toutes concurrences.

3.jpgBompa était un peu rond à la fin de l'après-midi et rappelait Blondelle dans l'opéra d'Offenbach.

En général, ce n'est pas un "alkolieker", mais c'est une exception.

- Vier nul, da's ni woe. Toch ni vier nul... dat mag niet..

- Ja, met geld doe je alles.

Le foot rallie tous les esprits intergénérationnels dans un même écho sauf dans l'incompréhension.

3.jpgJuste un pincement au cœur de devoir repartir au boulot mardi après avoir ramené la petite Maria à l'école primaire.

Aujourd'hui, c'est encore la joie du barbecue dans le jardin du père de Gerda.

A Bruges, la fréquentation des touristes va bientôt finir par diminuer.

La ville va reprendre sa vitesse de croisière au petit trot.

0.jpgFini le stress de ces voyageurs d'un jour communiqué comme maladie de notre siècle.

Pas vraiment de nostalgie, quoi...

Ni Gerda, ni Jurgen n'ont jeté un regard attendri sur les façades brugeoises d'un autre âge en arrivant.

Celles-ci sont gravés dans leur mémoire depuis tellement de temps.

Le restaurant gastronomique est déjà réservé pour le dimanche suivant.

3.jpgA  un moment donné, Jurgen a dit:

- Verdomme, dat hadde'wij nie verwacht bij ons terugkomen. Mo geluk we zijn toch hier meegevalen. Hier zijn we toch gewend. Nie'waar.

Une phrase que personne ne se rappellera pas à quoi elle répondait, le foot, le tax-shift ou les migrants.

En attendant, il faudra lundi faire les course et réactualiser les évènements qui se sont déroulés en leur absence.

Cela a chauffé comme un enfer pour la rentrée gouvernementale et tout cela était raconté vendredi par Guillermo Guiz:podcast

C'est fou comme tout évolue si rapidement à certains endroits et s'endort à d'autres...

"Cela n'avance manifestement pas l'histoire", aurait dit Ray....

Le piment d'un "serial killer" ou James Bond, quelque part caché derrière un coin d'ombre, personne n'y penserait.

Essayons tout de même:

- Mijn naam is Bond, Jurgen Bond, agent 007.

- Gerda uit Spaanse Express met kussen.

Non, "Bons baisers de Bruges" avec des Jurgen et Gerda, en définitive, quelle idée saugrenue... 

 

Place aux photos de 2007 (et 3 récentes), en un click

 

L'enfoiré,

(*)

- Comment était-ce chez les Espagnols?
- Bien. Mais beaucoup de bruit et chaud, chaud à ne pas croire.

- Ici aussi...

- Pas d'immigrants?

- No pas vu.

- Et dans l'avion, pas de problème comme dans Thalys?

- Non, calme.

...
- Quatre zéro, ce n'est pas vrai. Quand même pas 4-0. Cela ne se peut pas.

- Avec de l'argent , tu fais tout

...

- Flute, cela nous ne l'avions pas imaginé pour notre retour. Mais heureusement nous sommes bien revenus. Ici, nous sommes habitués. Pas vrai? 

 

Citations:

  • Le temps de l’âme échappe à celui du corps, même si l’esprit s’ingénie à les concilier.” et
  • Il est vrai que la vie est si courte que nous nous bâtissons des éternités de quelques heures et des traditions d’un jour.”,  De Henry Bonnier (Les Amants de Bruges)

0.jpgLa rentrée du 1er septembre avec un code de bonne conduite?

Avec Madame Laurence, c'est pas sûr...podcast

 

L'art dit Naïf

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Près de chez moi, une exposition d'Art Naïf s'est ouverte le weekend du 22 août. Je connaissais cet art que l'on retrouve à Haïti et en République Dominicaine. Rien de naïf dans cet art du commun des mortels. Rien à voir avec l'art ancien ni avec l'art dit moderne. Un art de la vie de tous les jours.

Naïveté déjanté de mon billet sur Bruges qui préparait la rentrée.

Cette fois, nous y sommes.

Une rentrée décrite comme de la merde dans un café serré de Thomas Gunzig: podcast

- Sache Thomas, que pour moi, la rentrée du 1er septembre a toujours été un souvenir amère.Un moment pendant lequel je devais m'ajouter une unité au compteur de la vie. Un moment pendant lequel on ne trouvait rien de mieux que de m'offrir un beau cartable tout neuf pour mon anniversaire. Joindre l'utile à l'agréable... Tu parles.. Non, maman, je ne te remercie pas de m'avoir conçu un jour de mauvais temps de l'hiver précédent. Ce n'était pas génial. Les cigognes n'apportent-elles pas ce genre de cadeau au printemps?

1.jpgThomas est le coauteur avec Jaco Van Dormaele de "Le tout nouveau testament" dans lequel Benoit Poelvoorde est un Dieu belge, mâle et méchant.

La question la plus délicate serait «Pourquoi ce Dieu le fait-il ?».

Si on croit au début que c’est pour rire, un rire grinçant et noir, c'est aussi le spectacle d’un Dieu grotesque, foncièrement méchant et mauvais père dont la fille lui joue des tours en communiquant  les dates de morts de tous ses administrés par SMS

Dieu n'habite pas à Bruxelles, faut pas déconner, dessinait Kroll.

Quoique... et si... et si...

Mais, il est vrai que les réalismes de cette rentrée automnale nous prouvent que nous manquons cruellement de naïveté.

0.jpgAlors, quand j'ai vu l'annonce de cette exposition "Biennale de l'art Naïf, je n'ai pas hésité.

Je sentais qu'elle allait m'apporter un cadeau de douceur miraculeux.

Il y a exactement un an, je sortais "La culture n'est pas un produit de luxe" dans lequel un dialogue parlait de l'art contemporain.

Ici, c'est autre chose. 

"L’Art Naïf désigne la manière d'aborder la peinture par les « peintres naïfs », dont l'une des principales caractéristiques plastiques consiste en un style pictural figuratif ne respectant pas — volontairement ou non — les règles de la perspective sur les dimensions, l'intensité de la couleur et la précision du dessin. Le résultat, sur le plan graphique, évoque un univers d'enfant, d'où l'utilisation du terme "naïf". L'inspiration des artistes naïfs est généralement populaire, comme forme d'expression. Notamment au courant artistique le plus connu d'Haïti. Des œuvres d’artistes, le plus souvent autodidactes en décalage avec les courants artistiques de leur temps.

Le terme « naïf », utilisé pour la première fois au XIXe siècle, qualifiait les œuvres du peintre Douanier Rousseau. Hors des normes académiques, sans suivre pourtant les recherches picturales de l'avant-garde de l'époque, les impressionnistes.
En 1870, dans son poème "Au cabaret vert", Arthur Rimbaud emploie le mot pour désigner des représentations picturales « maladroites », à l'origine de l'emploi « naïf » chez Guillaume Apollinaire quelque temps plus tard.",
dit Wikipedia.

Ce qu'en dit Malraux est plus étrange et plutôt partial.

Les artistes naïfs sont ceux qui osent croire que le temps n'est rien, que la mort même est une illusion et qu'au-delà de la misère, de la souffrance et de la peur  pour qui sait voir, respirer et entendre, un paradis quotidien, un âge d'or avec ses fruits, ses parfums, ses musiques un éternel éden, où les sources de jouvence l'attendent pour effacer ses rides, ses fatigues.. Cette confrérie de peintres aux mains éblouies, en France à côté de nos portes, mais également au Brésil, aux États-Unis, en Haïti à saint soleil sont des artistes de la grande espérance, des jardiniers miraculeux qui, pour le spectateur, font pousser des fleurs sur le béton ».
Il faisait bien la différence entre les deux types de peintures qui règnent à Haïti. L'une naïve « doté d'un charme extrême mais avec les limites que l'on connaît » et l'autre d'origine vaudou « un art brut, des toiles fétiches, les oriflammes d'une Afrique brusquement reconquise ».

Des noms de peintres de cette exposition que l'on ne trouvera pas nécessairement dans les dictionnaires, qui ne seront pas dans les toutes grandes galeries de la capitale. 

L'art de la rue, je l'avais déjà présenté, parfois dans sa brutalité.

L'Art naïf ne joue pas dans cette eau-là mais il n'a rien de vraiment naïf pour autant et j'aime.

Quand il prend sa source dans le monde, j'adore.  

Je n'ai pas été à Haïti mais en République Dominicaine, à Sosua qui est la porte à côté.

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Je mets les noms de ces peintres de cette expo sur "l'art dit naïf à l'honneur dans leur totalité et leur diversité en y ajoutant les liens sur leurs noms: Monique Schaar, Agnès Bogaert, Nadine Becker, Nora Van WeezendonkBosc Marie-Claude, Mihut MarianaFlandoli Josefina, Luna Rosa, Miki Rehman, Debora Gateman...et bien d'autres que je n'ai pas cités (qu'ils m'en excusent...)

0.jpgChacun et surtout chacune avait son style personnel.

Une remarque s'imposait d'emblée: les noms des peintres étaient le plus souvent féminins et les sujets ne l'étaient pas moins. 

J'ai prévenu Léopoldine au sujet de cette expo.

Vous vous rendez compte, à moi qui passe du floppy-disc au disque dur!!! 

"En se mariant, toute femme s'imagine sottement qu'elle pourra transformer son époux, et tout homme a la naïveté de croire que sa femme ne changera jamais.", disait un Anonyme

 

D'abord, les images non commentées dont je n'ai fait qu'ajouter un titre personnel

Pour les autres, je laisserai à Léopoldine, le soin de les commenter.

Je lui cède donc la parole...

 

L'enfoiré,

 

Merci...…avec plaisir car j’apprécie beaucoup ces “peintres du dimanche” comme on les appelle parfois.

Et je trouve cette appellation joliment appropriée.

Avouez que dans ces peintures tout est calme, paisible et emprunt d’une douceur de vivre……comme les dimanches!

Les peintres n’ont rien d’académiques mais peignent en autodidactes…. comme une activité du dimanche.

J’aime cette peinture …...…

Je l’aime pour sa douceur et son harmonie.

C’est une fenêtre qu’on entrouvre délicatement sur la vie….

C’est un conte ,un monde de raffinement et de couleurs.

C’est un univers féerique de tendresse.

Ce sont des tranches de vie figées à jamais parce que le temps s’est arrêté.

C’est la liberté de ne pas respecter les effets de perspectives ni les proportions.

Mais c’est une technique de détails et de nuances.

C’est le travail d’un funambule sur son fil d’une précision sans faille. 

Derrière la simplicité apparente de chaque tableau , il y a l’aboutissement d’un travail méticuleux afin de parvenir à un degré de perfection extrême.

0.jpgUn film à voir sur ce sujet:

Séraphine est un film franco-belge de Martin Provost sorti en 2008. Il conte l'histoire de la peintre autodidacte Séraphine de Senlis (de son vrai nom Séraphine Louis, interprétée par Yolande Moreau), de 1912, année de sa rencontre avec le collectionneur Wilhelm Uhde, à son internement à l'asile psychiatrique, en 1932.


La peinture de Séraphine de Senlis

Les premières œuvres de Séraphine de Senlis représentent de petites natures mortes composées de fruits accrochés à un branchage. Sa palette de couleurs est alors restreinte mais elle fabrique déjà ses propres mélanges. Séraphine Louis dilue des agents colorants dans du Ripolin blanc. L’usage de cette peinture industrielle très liquide et le fait que Séraphine de Senlis ose peindre alors qu’elle est domestique lui valent le plus souvent l’incompréhension de ses concitoyens, à l’exception de quelques uns d’entre eux comme l’illustrateur Charles-Jean Hallo.


A la suite de son succès à l’exposition senlisienne de 1927, Séraphine Louis crée de grands formats représentant une flore foisonnante et colorée, enrichie de plumes. Ses compositions se complexifient. Sa volonté de représenter fidèlement les motifs diminue. Sa végétation tropicale et paradisiaque arbore des couleurs flamboyantes et lumineuses. Séraphine de Senlis reste fidèle au Ripolin bien qu’elle utilise aussi la peinture à l’huile et qu’elle maîtrise son maniement compliqué. Séraphine de Senlis fixe sur la toile sa « réalité intérieure », empreinte de son attachement à la nature et à ses aspirations spirituelles. A la lisière de l’abstraction, les œuvres tardives plus tourmentées annoncent un déclin mental qui mettra un terme à toute création picturale.

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Quelques toiles de l’exposition "Biennale des naïfs"……………….

Voici un savant mélange entre la réalité et l’imaginaire.

Les couleurs sont tendres et féériques. On est à la limite de l’innocence….

Ici, à chaque regard ,on découvre de nouveaux détails comme la personne derrière la porte ou encore l’oiseau posé sur la tour…

C’est comme si le tableau était vivant et évoluait entre chaque coup d’œil. La nature occupe la place prépondérante . Le jardinier est tout petit par rapport aux plantes et est à leur service.

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 Là, un regard attendrissant sur le marché aux oiseaux de la Grand Place…..

Pour les plus sensibles , ce tableau donne un sentiment d’injustice voir de tristesse .

Confronter ce pigeon libre et lumineux à ces oiseaux sombres et prisonniers dégage un malaise.

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Ici, encore, c’est une invitation au voyage sur le dos d’un âne ailé.

On s’abandonne au rêve et à la tendresse….

La couleur bleue donne un sentiment de liberté.

Du coup , plus besoin de perspective ..tout est permis!

C’est l’atmosphère d’un conte pour enfant.

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 Même si la fille à la robe rouge est de dos……

on sent son regard vers le bateau.

On perçoit son désir de terres lointaines….

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Une journée paisible le long de l’eau.

Les familles à vélo , le cavalier ……la journée est belle

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C’est le château d’un de nos contes d’enfants...…

La gaucherie feinte est un défi aux lois de la vraisemblance et donne une impression d’innocence.

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Ici, les personnages sont traités comme des silhouettes

C’est sobre et silencieux

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Ce peintre ……….

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C’est un peu Mr Jourdain…quand elle dit:

Dès le début, j'ai peint les choses telles que je les ressentais. C'est pour moi, une façon de m'évader, de tout oublier et de rêver. On m'a appris que cela s'appelait de l'art naïf. Je l'étais tellement moi-même que je n'en savais rien... 

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Voilà un décor ou évoluent des personnages à la limite de la caricature.

Ça a le charme d’une bande dessinée ou d’un dessin animé.

C’est tendre et moqueur, ingénu et souriant.

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 Son titre parle à lui tout seul: elle prend le thé à l’aise.…

Tout est rond et invite à la volupté. Le chat s’amuse ,les fleurs s’ouvrent et la dame sourit

…le temps s’arrête

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Tout le monde prend la pose …. Le peintre est le photographe.

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La spirale devient une source de lumière qui tourne vers l'intérieur, vers l'absolu.. Le cercle  la place dans l'ordre de l'Univers ... ", Luna Rosa

C’est un village ou les maisons sont les fruits de l’arbre…

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La vie paisible d’un petit village en hiver.

Les gestes du quotidien rythment la journée…

L’arbre domine dans le paysage.

La lumière vient de la neige et pas du ciel.

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Le tableau raconte une histoire. L’ambiance est à la fête.

C’est gai , lumineux et joyeux 

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Très sobre ce petit personnage esquissé.
Je trouve que çà dégage quelque chose de profond.

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La douceur de la chanson "Naïve" de Axel Red en guise de conclusion:

 

Léopoldine,

 

 

Une remarque pour toutes fins utiles: En 2013, Yolande Moreau avait reçu un Magritte du cinéma pour son rôle de Séraphine. Son discours valait une écoute particulière:

Son nouveau rôle dans le film "Le tout nouveau testament" fera aussi date dans la presse.

Pour finir: Une anecdote qui montre que le monde reste petit:

Il était une fois une touriste asiatique qui posa la question au réceptionniste de l'hôtel Métropole en montrant l'article "Face to face" ci-dessous du "Brussels unlimited":

- Où se trouve ce salon "Art Gallery"?

- Madame, celui qui se trouve sur la photo est mon père.

Il a bien évidemment donné toutes les infos nécessaires.

Il se fait que s'il est peintre, à ses moments de loisirs, il est aussi mon coiffeur.

C'est l'anecdote qu'il m'a raconté cette semaine.

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 L'enfoiré,

 

Citations:

  • "La naïveté est le visage de la vérité. ", Victor Hugo
  • "En permettant aux uns de duper les autres, la naïveté est un élément trop capital du bonheur humain, pour qu'on ne lui doive pas de l'indulgence.", Henry De Montherlant

Les extrasystoles de la Bourse

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Lundi noir pour les Bourses? La Chine ne suit plus.

0.jpgA quoi sert la Bourse?

Une expo "TreeTop Asset management" s'est ouverte à l'ancienne Bourse de Bruxelles dans le but de l'expliquer.

"Behind the numbers: discover the stock exchange world".

Il y est dit que "le plus grand risque en Bourse est d'y aller seul".

.Followjack...

Une voix répond:podcast

Celle de Jacques Berghmans.

"La Bourse est un rouage essentiel de notre système économique. Quand une entreprise veut investir pour se développer, elle peut puiser dans ses réserves ou emprunter à une banque ou encore vendre une partie de son capital, une fraction du capital que l'on appelle 'action'".

Jacques Berghmans essaye de convaincre de l'utilité de la Bourse. 

 

Merci pour cet éclair de sagesse ou cet éclaircissement de son naturel.
 
 
De la Bourse et de l'économie, combien de fois n'en ai-je pas déjà parlé?

Cinq à dix fois, certainement....

Préciser ce qu'elle est, nommer ses risques, éclairer la spéculation comme un mal ou un bien nécessaire en ont fait partie...

La première fois, ce fut comment "Spéculer en paix".

Une paix avec sa conscience, s’entend.

Surprenant que Paul Jorion était invité sur La3 dans au "Noms de Dieu" pour parler d’économie.  Le proverbe allemand "Dieu règne  au ciel et l’argent sur la Terre" commencait l’interview.

Rationaliste, Paul Jorion disait que : "nous avons été jeté sur Terre par des lois physiques et chimiques avec des particules qui s'attirent ou se repoussent pour créer la vie. L'économie est une science empirique au 18ème siècle qui est devenu un dogme du veau d'or. La guerre numérique est en place et a lieu entre les États Unis et le Chine. Snowden aurait la stature d'un Nelson Mandela. L'homme est une espèce envahissante et opportuniste qui détruit son environnement.

Ses conclusions ont été :
  • La spéculation qui a été interdite jusqu'en 1885, a permis la destruction de notre planète en supplantant l'économie. Sans elle, l'économie est viable.
  • Une constitution courte pour l'économie à déterminer avec des principes clairs.
  • L'amour et la beauté apporteraient ce qui manque pour que cela marche.
"L'économie quelle que soit son importance générale, ne peut prétendre étouffer les autres valeurs, la vie étant le plus grand de tous les biens et devant être protégé jusqu'aux limites les plus extrêmes(1956)" était une excellente conclusion.
 
Oui, l'argent est le nerf de la guerre, mais il n'est que l'outil et pas un but en soi, dans cas il peut devenir le sang de la vie.
 
Comprendre l'économie, c'est l'enfance de l'art pour un bon père de famille qui gère ses avoirs, en fonction de ses entrées et ses sorties d’argent qui réalise ses buts avec ce qu'il a à disposition dans son ménage .
 
La comprendre est par contre bien plus difficile dès qu'on élargit le cadre de ses tentatives non éclairées pour arriver à croire au Père Noël et que celui-ci ajoute quelques gadgets bien complexes.

Là, il faut manifestement plus de connaissances encore et cela devient un métier que l’on retrouve dans le milieu de la Bourse. 

A chaque fois, quand la Bourse se plante, comme des poules effarouchées, ceux qui s’y interessent rappellent à leur secour, les économistes habituels pour l'expliquer.

C'est bizarre, c'est alors que, comme s'ils le sentaient, ces philosophes et Nobel de l'économie sortent leur nouveau bouquin pour expliquer l'inexplicable legerete de l’âme avec des arguments des lois du marché dont ils ont les secrets.

L'anthropologie économique dont se targue Paul Jorion, est une autre manière d'aborder le sujet qui remonte aux sources du problème.

Si les lois du marché sont impénétrables comme celles du Seigneur, j'écrirais pour l'occasion "Saigneur" car ces lois sont très humaines et non pas gérées par une main toalement invisible.
 
 
Incompréhensible? Mais, non, c'est comme un élastique ou un yoyo que l'on tire et que l'on détend ensuite.... comme une respiration naturelle.
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Le journaliste chinois, Wang Xialou, a même avoué avoir causé le chaos sur les marchés boursiers: "journaliste du magazine Caijing, il a été mis en détention après la récente tempête boursière chinoise, pour diffusion de fausses nouvelles sur les titres et les marchés à terme, selon l'agence officielle Chine nouvelle. Mais, le magazine Caijing a, dans un communiqué posté sur son site internet, affirmé qu'il "défendait le droit des journalistes à faire leur devoir conformément à la loi".

C'est évident, un journaliste doit faire vendre un journal et pas s'occuper des actions en Bourse. Ce qui est vraisemblable, doit être relaté.

Bien sûr cela fait du buzz et quand cela devient une réalité, cela devient providentiel.
Il ne faut pas oublier que la presse est muselée en Chine. Un voile épais occulte les intentions du gouvernement du parti unique. L’économie chinoise y est manipulée et au bout des fils se trouvent les marionnettes qui réagissent. 
L'indice: il était intenable pour la Chine de tenir un rythme de croissance comme elle le faisait depuis des années puisque celle-ci dépend des exportations et que ceux qui importent, voient moins leurs productions avec envie.
Il est dit que le mois d'août a été le pire depuis 2012 pour le marché des actions.Une moyenne de 5,7% de pertes, accentuées dans les cycliques comme la chimie, les ressources naturelles et les banques.
 
Redresser la barre au même niveau que jadis, même avec l'intelligence du singe de l'astrologie chinoise, comme le disait Bruno Coppens podcast, c'est loin d'être garanti sur facture.

J'avais parlé du rêve chinois qui était né en 2008. Ce rêve s'est étiolé, dissipé.
Les prémisses remontent plus haut dans le temps au moment où la Chine allait devoir devenir une vitrine de ses réussites devant le monde aux JO de Pékin.

Elle avait mis le paquet et le turbo pour arriver à ce rang.

Depuis, recul presque généralisé.  La cata. ..

A toutes actions ne correspond-il pas une ou plusieurs réactions dans le sens inverse qui se traduisent par des transactions en baisse ou en hausse?
Avec un peu d'humour, nous avions un poulpe qui prédisait l'avenir. Depuis, il est mort de vieillesse sans aucune interaction avec les manuels de mathématiques.

En fait, les Chinois, s'ils ont découvert la poudre pour les feux d'artifices, ne l'ont pas extrapolé pour en faire l’usage que les occidentaux avaient repris à leur compte.
"Le ralentissement économique se confirme... partout".

Comment en serait-il autrement puisque c’est une réaction en chaîne typiquement humaine?

Or, l'argent et les moyens se restreignent en ce moment.

"Croissance nulle et expansion... le crash approche,.."

"Il n'y a pas assez d'argent pour financer la COP21... Notre dernière chance contre le 'chaos climatique'".

Oui, tout cela peut faire partie du futur...

La question lancinante revient : "Comment faire plus avec moins?" avec la question subsidiaire "Comment produire et gagner un salaire, quand plus personne ne veut payer pour le construire?".
 
Dans les banques, cela semble être très occupé d'après ma dernière visite.
Les rendez-vous se suivent et se ressemblent.

- Bonjour, Monsieur, cela va? Mieux que la Bourse, j'espère? 

Dans le même temps, "un résident britannique sur 65 est désormais millionnaire".

Quelques Grecs fortunés y ont aussi trouvé le refuge londonien à leur mesure.

Quand la couverture devient trop petite et étroite, on la retire sur ses propres petits petons.

Il y a quelques baffes qui doivent se perdre en chemin de-ci de-là au dessus de ce nid de coucous.

Expliquons l'affaire "Bourse" d'une autre manière, plus compréhensible pour le commun des mortels par des analogies et des métaphores.
Pourquoi pas une allégorie?
Rien d'humain la Bourse avec la main invisible, est-il dit et redit..

Si elle est invisible, elle se rapproche très  souvent la main... dans la poche.

Si on ne l'apparente pas à l'humain, elle est encore plus éloignée de ce qu'on appelle "numérique".

Le numérique lui ne se trompe pas et sait très bien calculer avec des résultats authentifiés et se fixer des gardes fous. Mais de cela, qui en demande. Trop régulée, la Bourse ne serait plus la Bourse mais un bon placement de père  de famille et cela n’intéressé pas les professionnels de la manipulation d’argent.

Pour "numériser" la Bourse, la première chose que l'on fait, c'est de prendre notes des cours des actions pour en faire des graphiques à postériori en essayant de les extrapoler dans le futur. Avec un peu plus de clairvoyance qui ne sont pas à la portée du boursicoteur, il faudrait tabler sur d’autres indices comme prise earlier ratio (PE) Qui n’est pas la panacée non plus puisqu’il n’est validé que pour les années antérieures. 

Des bouquins qui parlent de la Bourse pour essayer d'y gagner plus que de normal, je dois en avoir quelques uns. Tous les mêmes: des graphiques y sont pour l’expliquer surtout quand l'inexplicable explique le passé.

Alors, pour parfaire, on invente des moyennes, des tendances, des graphiques "xo", pour faire des diagnostiques , ... que sais-je encore. On en ferait presque des martingales à bas prix comme pourraient faire partie des délits  d’initiés. 
Le problème, c'est que la Bourse et l'économie fluctue plus avec des affaires de cœur, que de cerveau et de raison.
Il faut que cela rapporte et vite.
 
Je m'explique.

Entrer en Bourse comme au casino, c'est ça le problème.

Le but initial de la Bourse est de soutenir les entreprises qui apporteraient un meilleur avenir à notre société humaine pas pour la détruire. Or, la Bourse a inventé cet antagonisme pour s’enrichir elle-même .

Pour (sur)vivre, elle se crée des extrasystoles: "un trouble du rythme cardiaque correspondant à une contraction prématurée d’une des cavités du cœur que la physiopathologie tente d'expliquer si pas de guérir.

Cette contraction cardiaque est cyclique et normale. Elle provient d'une dépolarisation membranaire due à une inversion de la polarité électrique de la membrane cellulaire. Elle pilote le rythme cardiaque au travers d'un nœud sinusal par un groupe de cellules situées sur la partie haute de l'oreillette droite. Ensuite, cette dépolarisation se propage à l'ensemble du cœur et entraîne une contraction des cellules musculaires. Lorsque les cellules ne sont plus stimulables, une période réfractaire s'installe. Trop en avance, la contraction générée n'est pas efficace et la cavité est alors peu remplie rendant le débit cardiaque presque nul. Débit visible sur l'électrocardiogramme mais invisible directement sur les courbes de pression ou par palpation du pouls.
L'extrasystole est suivie par une courte pause, par un repos compensateur donnant un remplissage cardiaque amélioré et une contraction plus efficace, ressentie lors des palpitations qui ne sont plus des extrasystoles".

Un langage de médecine qui si on l’oublie montre une analogie entre le système sanguin et la Bourse0.jpg.
Le cerveau n'est là que comme acteur subsidiaire et consommateur bien qu’il devrait rester primordial dans ce cas.
Nous pensons dominer notre cerveau, mais c'est une illusion. Les perceptions qui entrainent nos décisions, ne sont pas fiables sans conscience.
 
Dans  le jargon économique, on parlerait de processus de déflation généralisé qui crée beaucoup moins d'affaires et de croissances.
 
Quand la Bourse ne s'inquiète pas trop lors de sa respiration "normale". Celle-ci ne fait tourner la "machine".
Elle ne prévoit rien comme raisonnements de précaution.
Elle devient gênante pour le consommateur boursier quand il y a un accident de parcours.
Mandebrot avait utilisé une partie de sa vie pour étudier les phénomènes de masses qui désorientent toutes les prévisions imaginables qui bouleversent les habitudes.

Avec de la patience et du repos pour repartir... C'est tout ce que le "médecin" de la Bourse pourait conseiller .

2.jpgLes conseilleurs ne sont pas les payeurs. S'ils en savaient plus, ils le garderaient pour eux !

Donc, la Bourse vit plus avec des lois de fonctionnements plus humaines qu'on ne le croit avec des maladies coronaires.

Avant, le cœur était une sorte de Bourse du sang.

Qu'est-ce qui a changé?

La vitesse de la virtualité d'Internet qui a pris la fonction de cœur d'un réseau mondial.

Un sang qui véhiculé, n'amasserait peut-être pas mousse s'il n'était pas vicié et qu'il ne troublerait l'environnement par où il passait.

Tout gonfle trop vite à notre époque de grande vitesse et les caillots résiduels sont plus nombreux à la source qui véhiculés à l'arrivée ne le sont pas moins.
 
Tout démarre sur un air de deux airs qui répète en permanence, "en Bourse, j'ai gagné plus du double en un jour par rapport à ce que je gagne en un mois",. On entend rarement parler des pertes.

Les Chinois s'y sont laissés prendre à ce jeu. Ils ont même emprunté pour entrer en Bourse et gagner de l'argent facile... Une sorte de doping pour jouer.

Le cœur commence à palpiter trop vite et trop fort. Il consomme trop de sang avant de le redistribuer et de le partager dans l'organisme.

Le sang n'a de valeur que quand il arrive à destination pour apporter la force aux muscles au travers des artères et au cerveau qui consomme beaucoup plus qu'on le croit. Quand il est fatigué, le cerveau prend son profit et s'endort pour se régénérer. Les neurones qui l'entretiennent, transitent pas des synapses et se régénèrent en permanence, mais avec un nombre en réduction avec l'âge.

Quand le sang stagne, le risque augmente. Tout comme en Bourse.

Une fois remplis d'impuretés, les poumons doivent l'expirer au plus vite,  le rejeter dans l'atmosphère en espérant que l'air à inspirer soit plus pur à la prochaine inspiration. Les junkbonds sont les corps impurs en Bourse.

En manque d'air, les poumons se bouchent et suffoquent. 

- Inspirez à fond et dites 33", demande le médecin économiste.

Non, ne croyez pas qu’il essaye d’aller voir votre larynx.  C’est soit pour vous donner le dernier cours d’une action ou qu’il vous en donne le rendement fictif.

La situation est surtout préoccupante quand il y a un manque d'air, plus assez de fonds qui circulent avec l'obligation de continuer à  vivre. 

L'argent est le nerf de la guerre comme le sang peut l'être pour la santé du corps et du cerveau.

Se refaire une santé s'impose toujours à celui qui a peu pratiqué l'apnée.

En cas de malaise, la situation est peut-être grave mais pas nécessairement désespérée quand il y a une ambulance et les secours appropriés.

Si elle est désespérée et que ces secours tardent à arriver, ce n'est plus du tout grave, la syncope et l'encéphalogramme plat suivent.

La dernière tentative, l'injection dans le cœur et quelques électro-chocs.

Il y a peut-être un AVC dans le cerveau à l'origine, se demande-t-on

En Bourse, ces lettres veulent dire autre chose "Absence de Volonté de Comprendre" comment cela marche.

Le malheur, si le cœur n'est qu'une pompe, quand il est malade, il entraîne tout le reste du corps dans une chute de tensions. 

Ce n'est pas plus la médecine chinoise qui résoudra le problème.

On lit "Le krach de Shanghai annonce d’autres déconvenues".

0.jpgAprès les Bourses asiatiques, les places européennes ont plongé et la situation s’est bien sûr aggravée. Bien entendu.

La première ou deuxième économie du globe qui se met à frémir sous les extrasystoles donnent des sueurs froides au reste du monde qui a l’habitude de se déshabiller quand le climat se réchauffe et se réchauffer dans le cas contraire.

On appelle cela dans le jargon économique une "stagnation séculaire", alors que ce n'est qu'une baisse irréversible de croissance tendancielle.

Une tendance à la baisse de croissance irréversible, c'est exactement ce qui se passe dans le corps d'un individu. 

Si on pense croitre ad vitam pendant l'enfance ou l'adolescence, une fois "adulte", le corps reste statu quo et il s'arrange avec ce qu'il est, non ? 

Le coeur et les nouveaux miracles de sa chirurgie était  le sujet principal du dernier S&V. Le coeur, un organe fragile et fort à  la fois avec ses battements cadencés comme une horloge de haute précision capable de propulser le sang et d’assurer en continu sa circulation en tout point de notre corps. Il est régi  par sa propre loi du "tout ou rirn" en se contractant de son propre chef, d’un bloc ou pas du tout. Mais il est connecté à un deuxième centre vital: le cerveau qui lui reste le siège de nos émotions. 

Plus que les émotions,  c’est la maladie qui vient rappeler la vulnérabilité  du coeur.

Oui, l'instruction du consommateur devient plus importante, mais de cette consommation, ce qui en sort,  c’est ce qu'on en fait, qui reste primordial.

En Bourse, on dit souvent que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel.

La croissance monte bien moins haut que les arbres qui ont parfois des siècles d'existence alors qu'ici on se situe dans le domaine des secondes avec Internet.

Vivre sans croissance puisque nous connaissons une finitude au monde, comme pour l'être humain, ce ne serait plus une anormalité.

Alors, il faut "choser"

C'est d'ailleurs ce qui se passe en dehors de la Bourse aux actions où le besoin de profits plus substantiels comme levier aux bons projets pour appâter le client potentiel que les intérêts apportés à un prêt obligataire.

La véritable croissance, c'est par de réelles innovations significatives qui donnent de l'adrénaline au 'système', qui permettent de s'élever socialement et pas pour rester cloisonné dans le paradoxe de l'abondance de Easterlin.

Qui est-ce qui sort gagnant de l'épisode?

Celui qui règle les problèmes de santé du cœur, c'est le médecin qui ici devient économiste, courtier, banquier, parfois psy, avocat qui proposene tous des idées de sagesse.

"La médecine, la putain qui pratique avec son maquereau, la pharmacie", comme je le lisais récemment.

Le psy aussi veille au grain pour faire oublier avec du baume au cœur par anxiolytiques et l'avocat qui défend en justice, tente de ne pas terminer trop vite son affaire à l'amiable car il touche à  la prestation. Grâce à des jurisprudences antérieures et à des dossiers qui s’amoncellent sur bureau pour la plus petite affaire, il s'assure ainsi son propre avenir. L'informatisation de la justice a toujours trouvé des objecteurs de conscience.
 
Opportuniste, la Bourse?

Bien sûr, qu'elle l'est, mais elle se cache derrière les chiffres...

Avec ses rythmes syncopées du cœur, elle en profite toujours par son pourcentage de courtage (ainsi que l’État avec sa taxe boursière).

Elle est gagnante que les transactions soient au bénéfice ou à la perte du client.

Elle ne gagne pas sa vie si personne n'investit en elle.

Donc, il faut des hauts et des bas et créer des maladies cardio-vasculaires.

Pas d'accident vasculaire cérébral définitif, non. Pas d'infarctus prolongé, bien sûr... On ne veut pas tuer un client ni un prospect.

Rien que du temporaire.

On va insérer un support artériel suite à une angioplastie, un "stent" ou deux pour que le sang circule à nouveau et ce sera réglé.

Plus il y a d'affaires, plus il y a de malades et d'adultes toujours en période de croissance, mieux c'est...

Oui, la Bourse a dès lors des maladies qui ressemblent à des extrasystoles.

En économie, les ombudsmen sont peut être consideres comme des philosophes.

J'entendais récemment que, dans les hôpitaux, on répartissait les malades en phases finales pour qu'ils ne meurent pas tous dans la même semaine.

En Bourse, c'est pareil.

Il faut effrayer personne.

Les vrais objecteurs de croissance eux se cachent dans l'ombre.
Ils savent que pour tenir la santé, il y a des palliatifs hormonaux qui boucanent.
Les inquiétudes sur la santé économique chinoise sont basées sur du séculaire qui dans leur cas, est une sorte de dragon-serpent qui se mord la queue.

L'histoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, cela ne vous rappelle rien? Elle s'engraisse et puis explose à la fin.

On appelle cela une bulle crevée dans le jargon économique.

On parle de conjonction de plusieurs facteurs? La croissance chinoise n’est plus que de 5 % actuellement. Avec la transition économique que le pays est en train de vivre, le maintient d’une forte croissance est un enjeu de stabilité socio-économique. Ensuite, il y a une grande frilosité des investisseurs étrangers par rapport aux pays émergents. Et finalement, on constate également que le rebond de l’économie américaine n’est pas aussi bon qu’il était prévu. »
 
Est-ce inquiétant pour les investisseurs européens avec la question subsidiaire "et pour la Belgique"?

Non. Les investisseurs ne doivent pas changer leur politique d’investissement s'ils aiment le risque et savent se retourner. Ces fluctuations ne doivent pas les faire paniquer. Ce qu'on oublie c'est que la Bourse rapporte de l’argent sur le long terme. 

Du coup, le lendemainà l’ouverture, après avoir très lourdement chuté la veille, redoutant l’impact du ralentissement économique chinois sur la croissance mondiale.

Le Belge n’est pas un grand détenteur d’actions.

Ceux-ci ont davantage d’argent sur les comptes d’épargne, sur les comptes bancaires qu’en actions cotées. Celui qui en détient a fatalement assisté à une chute de son cours. Il faudra voir à l’avenir comment ces titres vont évoluer. Le fond du problème reste l’état réel de l’économie chinoise : le ralentissement va-t-il durer et empirer ?

"Est-ce le moment d’investir en Bourse ?"

Chacun procède à des investissements selon ses moyens et s’il est prêt ou non à prendre des risques qui payent plus, en principe que sans risques. Il est difficile de prévoir si le rebond constaté sera durable ou si nous allons vers un scénario noir. C’est à chacun de juger la part de risque qu’il est prêt à prendre.

Un risque de récession ?

Les producteurs de matières premières pourraient entrer en récession.

En Europe, nous menons une stratégie de sortie de crise basée sur la relance des exportations. Nous sommes extrêmement sensibles à cela, nous risquerions donc de recevoir la monnaie de notre pièce. L’économie mondiale n’est pas capable de vendre tout ce que l’on peut produire.

C’est un problème de modèle économique.

En Chine, on attend un rééquilibrage de la croissance, une économie moins basée sur les exportations mais davantage sur la consommation intérieure. C’est un processus qui ne peut se changer du jour au lendemain puisque tout est réglé par l’État tout puissant.

En attendant, la Chine veut rester en course en bombant le torse en montant sa force militaire dans un spectacle grandiose pour fêter la victoire contre le Japon. 

Je vous l'avais bien dit: la Bourse et l'économie sont des affaires de cœur, des affaires d’hommes qui n'ont rien à voir avec l'arithmétique qui dit que 1+1=2.

Paul Jorion qui connaît ce qu’est l’intelligence artificielle aurait pu rectifier ce qu’est et que l’on appelle la main invisible. Il aurait pu vous dire que les programmes qui gèrent la Bourse sont très mal conçus, qu’ils auraient dû beaucoup mieux gérer les mouvements de panique humains, que des workflows bien orchestrés répondraient à ces situations désordonnées et les canaliser. 

Puis on apprend vendredi que Paul est licencié de la VUB où il enseignait.

Un 11 septembre à petite échelle. 

Paul a une formation d’anthropologue et pas d'économiste alors qu’il donnait un cours d’économie aux étudiants de la VUB. Dans le monde economique, mêler les deux disciplines ne fait pas le poids quand on n’a que des références d’avoir compris les risques des subprimes avant d’autres et quand on ne donne qu’un système D pour répondre à la crise. Se trouver à cheval sur deux selles de cheval, cela reste casse-gueule surtout quand le monde de l’efficacité dont j’ai fait partie, n’en à rien à cirer.

Il s’explique mieux que je pourrais le faire

http://www.lecho.be/economie_politique/belgique_flandre/Paul_Jorion_licencie_de_la_VUB.9674769-3155.art?ckc=1&ts=1442047062

Ce n’est évidemment pas une question invoquée de connaissance de la langue anglaise qui est à mettre en avant.

Le blog de Paul ( http://www.pauljorion.com/blog/2015/09/12/appel-a-un-discours-sur-leconomie-qui-ne-soit-pas-de-pure-propagande-le-temps-quil-fait-le-11-septembre-2015-retranscription/ ), je le suis presque depuis ses débuts. Je ne suis pas toujours d’accord avec lui. C’est le côté anthropologique qui m’intéressait chez lui.  Les chiffres et les bilans, j’en ai eu mon compte dans ma vie active.

Le numérique est encore à l’orée  du bois.

Cette science des chiffres a encore beaucoup plus d’arcanes à développer dans notre modernité humaine. Gageons qu’elle inventera des workflows efficaces et surtout bien pensés prévoyant les catastrophes mieux qu’ils ne le font aujourd’hui.

- Escartefigue,  tu ne vas pas hésité jusqu’à  demain. As-tu du coeur ou du chiffre dans tes bourses?

 

SupplémentNicolas Vadot fait rire dans les colonnes du Vif et de l'Echo.

Je reprends très souvent ses caricatures pour agrémenter et seconder mes billets.

0.jpgDébut septembre, il venait de sortir son livre "Sept ans de bonheur" qui reprenait ses caricatures depuis 2008 lors de son entrée au journal économique l’Écho à la veille de la crise polymorphe dans laquelle nous ne sommes pas encore sorti. Un festin pour caricaturiste de talent qui reste, candide, en dehors de l'expertise de l'économie.

A la base, considéré trop péjoratif pour titrer "Sept ans de malheur". Le "crowdfunding", le financement participatif dans lequel j'avais misé une petite partie.

Il était mis à l'honneur dans un dernier Vif pour en parler.

Il se disait "Dessinateur politique et pas humoriste".

Je veux dire aux gens:attention, ça peut mal tourner", ajoutait-il en pensant à ses collègues caricaturistes morts en janvier à Paris. 

Le rapport de l'humain avec l'argent et... la Bourse est, je viens de le prouver, très proche comme s'il y avait une espèce de solidarité entre les deux.

Une "passion morbide" d'après Erich Fromm.

"Le problème avec le capitalisme c'est quand le profit n'est plus une conséquence, mais un but premier", concluait-il.

De cela, je ne peux que confirmer. Flash back sur la Bourse d’antan 

 


L'enfoiré,

 

Citations:

  • Bon sang ne peut mentir.”, Proverbe français
  • Le sang se lave avec des larmes et non avec du sang.”, Victor Hugo
  • On dit que le sang veut du sang.”, William Shakespeare

 

Les fondations du libre échangisme

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Après avoir parler de la Bourse de manière quelque peu originale, c’est le moment de parler de l'histoire de l’économie et d’en chercher les alternatives. Alternative économique parlait de la pensée économique au travers des âges. 25 siècles de pensée économique d'Aristote à Joseph Stiglitz par Gilles Dostaler.

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- La spéculation a été interdite jusqu’en 1865, disait Paul Jorion.

Si on lit l’histoire de la spéculation, pour Richard DawkinsGeoffrey MillerIan Stewart ou Jack Cohen, la spéculation serait pour l’homme, une activité vitale pour survivre et se reproduire avec la réflexion,  la décision et  le choix comme des activités  spéculatives. 

Toutes les recherches qui passent par l’atomisme sont condamnées par les jésuites dès 1632 et le matérialisme (articles 285 et 2124 du Catéchisme) par l’Église contemporaine.

Serait-ce les religions qui l’ont interdite?

Les Nobel de l"économie ont souvent primé les théories qui se basent sur le jeu. L’économie bien que consommatrice des mathématiques, n’est pas à classer parmi les sciences exactes.  

Les université propagent les cours d'économie et continuent à se baser sur l’histoire des maîtres dont les théories si elles avaient une raison d'exister hier, ne l'ont plus nécessairement ni aujourd'hui ni demain.

Les empires économiques remontent loin dans le temps.

Existeraient-ils s'il n'y avait eu des penseurs pour les aiguiller?

Paul Jorion se lançait dans une diatribe en parlant de "Mortelle espèce humaine". Cassandre ou clairvoyance?

Pour plusieurs gourous de la Bourse, une guerre se prépare.

Les économistes mal aimés pendant le Moyen-Age et qui devaient trouver les moyens financiers pour leur souverains n'ont pas eu de vie très longues. Ils finissaient souvent au gibet comme fauteurs de troubles et empêcheurs de tourner en rond.

0.jpgAristote et le pouvoir corrosif de l'argent.

Ses concepts ont servi de fondements aux systèmes philosophiques ultérieurs et sont encore utilisés aujourd’hui pour expliquer l’homme et le monde. Il avait réfléchi à tout, était prêt à discuter de tout, du moment que le débat faisait avancer les connaissances.

"L'homme est un un animal civique ou politique. La recherche du bonheur s'effectue ensemble. Le travail manuel est incompatible avec ses activités. S'il est nécessaire, il trouve sa solution dans l'institution de l'esclavage. L'économique s'oppose à la chrémastique. La division du travail entraîne l'échange par la monnaie dans son usage propre mais non-naturel. La théorie de la valeur est réduite à l'utilité sans enrichissement".

Le Point avait son hors série "Aristote", le couteau suisse de la pensée, apportait une consécration à titre posthume.

Napoléon, stratège militaire, plus organisateur qu'innovateur, était doté d'un bon sens économique et a jeté les bases de l’État moderne. En 1799, quand il prend le pouvoir en répudiant le Conseil des Cinq-Cents, la France est au plus bas économiquement avec des dettes énormes, plus de numéraires en caisse et une stagnation de l'activité commerciale intérieure qui se reflète sur le commerce extérieur. S’il n'a pas lu "La Richesse des nations" d'Adam Smith, il s’en inspire avec des idées du libre-échange. 

Saint-Simon, en prophète de l'industrialisation, est chargé de faire sortir les pouvoirs politiques du clergé et de la noblesse. Le pouvoir passa ainsi dans les mains d’une élite de légistes et de métaphysiciens.

0.jpgLe "Traité d'économie politique" de Jean-Baptiste Say, pionnier de l'économie de l'offre par l'utilité et de l'économie autonome, est rejeté par le Tribunat tandis que l'autorité du bon sens de Napoléon mobilise les compétences de Mollien, Gaudin, Bérenger, Lebrun... La liberté marque le pas face à l'égalité et au despotisme. Rétablir l'équilibre des finances publiques et garantir la sécurité du recouvrement, tout en faisant la guerre qui coûte cher, était  l’objectif à atteindre. Le franc germinal qui rétabli la stabilité et la convertibilité, est admis par tous. La banque de France fut chargée de ranimer le crédit en lui donnant le privilège de battre monnaie. La Cour des Compte vérifiait en établissant un cadastre des biens immobiliers dans une simplicité exemplaire. Le protectionnisme sous forme de Blocus pour s'abriter de la concurrence industrielle britannique, pour une France essentiellement agricole.

Adversaire, John Maynard Keynes donne un rôle plus actif à la monnaie. 

L'économie serait ainsi au service de la politique et du social avec la demande comme moteur de la production, de l'emploi et du revenu, pense-t-il.

Son courant de pensée à l'instar de Marx qui ne possédait aucun diplôme d'économie, avait des dons en mathématiques et de philosophie avec les fondements de la logique des probabilités. 

Il avait une vie privée dans la quête du bonheur qui faisait partie d'une société secrète des "Apôtres" et il fut influencé par les Principia Ethica, George Moore contre la morale victorienne et pour l'émergence de la modernité dans le groupe de Bloomsbury. Publiciste prophète de réformes pour éviter l'écroulement d'une civilisation fragile enthousiasmée par le fascisme et le bolchevisme.

Moore considérait que l'économie devait occuper le siège arrière d'une voiture dont les commandes devaient revenir à l'éthique et au politique.

Pour lui, la réduction des salaires n'était pas le moyen de rétablir l'emploi. 

Son ouvrage "Théorie générale" s'attaque de front à la théorie classique qui considère que le marché à la main invisible engendrera spontanément le plein-emploi en s'appuyant sur la théorie quantitative de la monnaie considérée comme neutre.  

Il a une nouvelle analyse de ce que peut être le capitalisme.

Dans "Treatise on Money", il n'apporte aucune justification théorique à la politique qu'l exerce dans la pratique, mais elles apparaissent dans "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie", six ans plus tard.

Dans "Treatise", il répète que cela implique le caractère non quantifiable de l'économie par les probabilités. Il est illusoire que les sciences humaines se règlent par les sciences économétrique que l'on dirait numériques aujourd'hui tout en conservant les statistiques comme repère.  

S'intéresser uniquement à sa répartition par la seule force des marchés est un non-sens pour engendrer spontanément le plein-emploi qui suit la théorie quantitative de la monnaie plutôt que qualitative. La loi de Say qui dit que l'offre crée la demande, ne tient pas compte des réflexes de protection humains. La demande est la source du moteur de la production sans avoir un retour automatique sur l'offre. La demande de consommation très psychologique n'augmente que partiellement avec le revenu le fait. La demande de l'investissement est volatil et plus déterminant par son capital marginal qui sert à anticiper les revenus liquides futurs des investisseurs et pour les inciter à les bloquer sur une longue période.

Abstraction du temps, de l'incertitude et des anticipations humaines...

L'économie est pour lui, une science morale qui doit traiter les pulsions et les volontés humaines.

C'est la conjonction avec ce blocage qui est le retour de manivelle des problèmes du néo-capitalisme. Les pouvoirs publics ont été obligé de créer une demande additionnelle par leurs propres dépenses pour ne pas euthanasier le système. Socialiser l'investissement et euthanasier le rentier n'apparaît qu'en fin de livre.

La macroéconomie keynésienne, lestée du temps et des anticipations et microéconomie néoclassique walrasienne se sont opposé jusqu'en 1970.

Le monétarisme que j'avais appelé "vaudou" a repris le manche de cet avion supersonique qui vole souvent sans siège éjectable..

Keynes avait une théorie tellement complexe, parfois contradictoire, que plusieurs têtes pensantes ont repris comme un flambeau nouveau à leur compte.

Ceux qui furent à la base de la conception de Keynes, furent David Riccardo et Thomas Malthus.

Sciences humaines, mais jamais sciences exactes. 

Paul Jorion a sorti en septembre un livre sur le personnage de Keynes: « Penser tout haut l’économie avec Keynes ».

Sur France Culture, il en parlait avec le titre "Rebâtir l'économie avec Keynes".

Comment reconstruire la réflexion économique après la crise de 2007 et la débâcle d’une « science » aux ordres de la finance ?

En quoi la lecture de Keynes peut-elle nous y aider ou non?

À partir des années 1870, la pensée économique, qui existait jusque-là sous l’appellation d’économie politique a opéré un tournant radical qui a fait d’elle une supposée « science » économique. Paradoxalement, depuis cette époque, une réflexion qui était jusque-là authentiquement de nature scientifique s’est dévoyée, singeant avec une détermination croissante les signes extérieurs de la scientificité, mais s’éloignant en réalité de plus en plus de ce qui serait une réelle démarche scientifique, sacrifiant en particulier la validation par la confrontation des constructions théoriques avec les données empiriques, de crainte qu’un tel test ne mette en péril les acquis dont l’« harmonie préétablie » avec les desiderata de la communauté financière est considérée providentielle. Cela, sans que la question soit jamais posée du pourquoi d’une telle étonnante providentialité.
Le résultat nous est connu: lorsqu’une crise d’une ampleur considérable s’est déclenchée en 2007, les économistes, dans leur quasi-totalité, ne l’avaient pas vu se dessiner. Faute d’une modélisation adéquate, ils se montrèrent alors incapables de proposer les mesures adéquates pour remédier au mal qu’a engendré la ou les crises qui se sont enchaînées. Un moment désarçonnés, ils se sont ressaisis et ce sont à nouveau eux qui dispensent leurs conseils et leurs prévisions décollées de la réalité économique, aussi bien dans la presse que dans le cadre universitaire.
Que conviendrait-il de faire ? Il faut bâtir enfin et sans plus tarder la théorie qui fait encore défaut.

N’y a-t-il rien encore d’où prendre un nouveau départ ?

- Si, il y a l’œuvre de John Maynard Keynes', répond Paul Jorion mais qui ajoute qu’il faudrait la réactualiser ou la fondre dans celle d’Aristote.

Keynes apparaît comme un économiste de plus à s’être révélé incapable de lire les rapports de force au sein des mécanismes économiques. Marx l’a fait bien entendu, mais a malencontreusement voulu en exonérer la formation des prix. C’est Aristote seul qui, en son temps, a fait du rapport de force entre acheteur et vendeur l’essence-même du prix. Keynes a lui malencontreusement extrapolé ses cogitations de boursicoteur et de spéculateur en modèles de la formation du prix ou du taux d’intérêt, oubliant qu’il y a quelqu’un en face qui voudra que le prix ou le taux lui soit plus favorable que celui qu’escompte Maynard en tant qu’acheteur ou vendeur, en tant qu’emprunteur ou prêteur.

- Maynard ! T’es pas tout seul ! T’as oublié qu’il s’agit dans les affaires et dans tous les cas de figure, d’un bras de fer ! 

Jorion dit être de formation d’«anthropologue économique»et que cela ne ressemblerait pas du tout à la science économique qui s’est faite essentiellement par la comparaison de ce qu’on voit dans des sociétés extrêmement différentes de la nôtre. Si cela met déjà en perspective, elle ne permettrait pas d’avancer beaucoup avec ces seules données.
- Dans le texte"Aristote", Karl Polanyi  découvre l’économie qui marchait qu'il faudrait ressusciter, dit Jorion.

L’économie de la Grèce du IVe siècle avant Jésus-Christ, n’est pas la nôtre. La finance est apparue dans un domaine plus complexe, entrevu seulement par Aristote comme un « nouveau paradigme » alors qu'il n’est pas neuf mais resté inutilisé.
Cela ne ressemble pas à ce que l’on a appelé « keynésien ».

Encore trop dans la grande tradition, même s’il se distingue fort de cette tradition dans laquelle il se trouvait, il y est encore suffisamment pour qu’il faille encore aller ailleurs pour encore sortir de ce cadre.
Ce ne serait plus aller à contre-sens en disant 'Nous vivons la plus grande défaite historique de la pensée keynésienne'.

Corriger les erreurs des sciences dites humaines par les sciences pragmatiques des chiffres et ainsi tenter de juguler les mouvements erratiques que l'on peut découvrir chez les humains, s'avère bien aléatoire avec l’ordinateur numérique.

Celui-ci a pris le pas sur l’ordinateur analogique parce que ce à quoi on le destinait,  à l’armée,  dans les universités et les entreprises, demandait de l’exactitude dans les résultats de calcul.

L’ordinateur analogique, plus proche de l’homme, ne recherche pas autant d’exactitude mais plus d'approximations. Des approximations comme donne un oscilloscope reprenant toutes les données existantes généralisées pour être plus réalistes. Ce qui demande bien plus et que seule la force démultipliée du calcul quantique pourrait ouvrir une nouvelle voie bien plus efficace dans cette direction.

Comment à l’aide des conjonctures peut on créer des conjectures valides? Comment ne pas fausser les raisonnements basés uniquement sur des chiffres les plus économiquement vôtres? 

L'histoire de l'économie est celle d'un ménage jamais content qui se répercute dans les cimes du pouvoir.

Cela devient un véritable marché d'idées et d'idéologies opposées qui ont des hommes comme précurseurs bien avant les Nobel et parfois en parallèle à ce prix prestigieux qui ne couronne que le sommet de l'iceberg de la finance.

Paul Jorion osait lancer sur BFM en lançant un pavé dans la marre aux canards de la finance: "les trois-quart des modèles en Finance ne valent pas un clou". Pas étonnant qu'il se fasse récemment torpillé par la VUB avec des propos révolutionnaires.

Cela expliquerait, en partie, le raté magistral dans la prévision des évènements qui allait suivre 2007 et qui pourrait se reproduire si les modèles économiques ne sont pas actualisés ou réinventés.

Si au cours de ces deux derniers articles, j’ai voulu mettre en avant les théories de Paul, ce n’est pas parce que je les partage toutes mais parce que j’aime les idées neuves et que je déteste  toutes censures de toutes formes.

Aujourd'hui, qui aurait pensé que le mondialisme que nous connaissons, aurait pu brouiller les cartes?

Il a changé la donne en apportant le levier qui permettait de pratiquer des prix au plancher en dessous de la parfaite rétribution d’un travail accompli. Quand à  la machine, la robotisation et les humanoïdes qui remplacent l’homme, la rétrocession des bénéfices devra un jour s’opérer de manière équitable. 

Chacun des philosophes et des économistes sont les disciples d'un père qui leur a enseigné sa science comme des disciples d’une religion. Donc il faut toujours remonter dans l'histoire pour trouver les maîtres à penser sur lesquels ils se sont rattachés pour comprendre leurs discours.

Le nouveau livre de Naomi Klein "Tout peut changer" s'attaque plus aux fruits qu'aux racines du problème.

La déflation est de retour, constate la BCE.

1.jpgLa FED a hésité une nouvelle fois à remonter les taux du coût de l’argent et a décidé de ne rien changer, prouvant ainsi que la santé rebondissante de l’économie américaine n’est qu’un leurre.

Bientôt le père de famille n’aura même plus à  gérer son patrimoine en investissant dans l’avenir.

Attentiste, il marchera "à  reculons comme l’écrevisse", comme l’écrivait, un jour, Umberto Ecco.

Toutes les activités cesseront et le prix des matières premières chuteront de plus belle.

Aujourd’hui, la crise s’est inscrite dans de grandes migrations du sud vers le nord, bouleverse tous les plans et efface les crises précédentes comme si elles avaient moins d’importance.

1.jpgLa crise des migrants était latente et prévisible, pourtant, mais restait occultée derrière des naufrages en Méditerranée avant d’exploser aux frontières .  

Pour les migrants qui ont tout perdu, les théories d’économie n’ont évidemment aucun sens.

Pour certains comme Jacques Attali et pour les patrons, cette nouvelle migration à  marche forcée est une chance pour rendre l’Europe plus forte, pour d’autres, une catastrophe importée.

Pour l'humour, c'est à Laurence Bibot d'en faire une compilation.

L’avenir appartient aux jeunes et aux idées neuves.

Au Japon qui a connu beaucoup de vicissitudes dans son histoire, le groupe SEALD essaye de rappeler qu'ils n’en veulent plus de la guerre.

Dans la conclusion de "Traité athéologie", Michel Onfray écrit "Le relativisme est dommageable. Désormais, sous prétexte de laïcité, tous les discours ne se valent pas: l’erreur et la vérité, le faux et le vrai, le fantasque et le sérieux. Le positivisme ne peut se contenter de la neutralité. A toutes les théologies abracadabrantesques, je préfère en appeler aux pensées alternatives à l’historiographie philosophique dominante: rieurs, matérialistes, radicaux, cyniques, hédonistes, athées, sensualité et voluptueux".

0.jpg

Changez le mot 'laïcité ' par 'économie' et vous aurez un autre traité.

Expurgées de ses dérives et de ses extrasystoles sans fondement, les actions en Bourse, pourraient, peut être ainsi, une forme démocratique de participation des citoyens dans la vie publique et des entreprises.

0.jpg

Une rétrocession de bénéfices plus substantielle?

Là, ce n'est pas garanti. Il faut laisser un peu de risques, non?

 

Dans mon billet précédent était rappelé le proverbe allemand "Dieu règne au ciel et l’argent sur la Terre".

La solution aux problèmes terrestres n’est donc pas à rechercher en levant les yeux vers le ciel mais de sortir un super plan de relance du chapeau.



L'enfoiré,

 

Citation:

  • Le développement de l’économie réelle n’a rien à voir avec la science économique. Bien qu’on les enseigne comme s’il s’agissait de mathématiques, les théories économiques n’ont jamais eu la moindre utilité pratique.”, Karl Popper
  • "Il serait un mauvais économiste, celui qui ne serait qu’economiste", Frédéric von Hayek

La marée russe à la Costa Brava

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Thalassa du 7 juillet parlait de la Costa Brava et de Lloret de Mar jouxtant Tossa de Mar. Après des voyages en 2006, 2007, 2009 à Tossa de Mar, me voici le retour en 2015 pour me rendre compte de l'ampleur des changements.

0.jpgDans la vidéo de Thalassa., il était question de Russes qui, à Lloret del Mar, achetaient progressivement de belles villas et habitations, relativement bon marchés pour eux, parfois à la moitié du prix pratiqué avant la crise. 

Les Russes ont quitté la Côte d'Azur, devenue trop chère ou pas assez rentable. Un Price Earning ratio trop élevé et donc défavorable.

Les sanctions contre Poutine et la position le l'UE ont aussi eu raison de leur décision de changement de cap même s'ils y louent des yachts plus petits. Sur la côte d’Azur, cette évolution correspondait à une diminution de 15% de fréquentations et un pourcentage d'affaires de 40% en moins.

Les jeunes poupées russes, délaissées par leur conjoint, ont ouvert de petites entreprises sur le côtes de la Costa Brava.

Elles ont connu le luxe, les bijoux, les diamants, la vodka et veulent aujourd'hui, recréer une Russie en miniature sur la côte catalane avec le soleil et la Méditerranée, en plus.

Des centaines de villas et maisons inoccupées ont été bradées par les Espagnols suite à la crise.

Trop d'opportunités pour des investisseurs étrangers y sont présentes.

La présence russes a détrôné celle de tous les vacanciers précédents comme les Allemands, les Néerlandais et les Français.

Ils viennent évidemment en avion après avoir atterri à Barcelone et pas en car ou en voiture comme pour les autres nationalités. Aucune plaque de voitures avec "RU" pour les dénombrer. Ce n'est qu'en regardant les vitrines des magasins et en écoutant autour de soi, que l'on peut se faire une meilleure idée.

Il y a six ans, lors de ma dernière visite à la Costa Brava, je n'avais pas pu constater un changement de cet ordre.

Voir sur place ce qui s’y passe s'imposait. Les Russes sont-ils devenus de nouveaux "envahisseurs", de nouveaux "migrants" d'un autre niveau?

Si les migrants de Syrie créent la polémique dans les États d'Europe, ce genre de migrants "économique" ne font pas de vagues dans les médias.

Migration touristique avec résidences secondaires ou une migration de réfugiés politiques fortunés?

La vidéo parle de classe moyenne aisée russe qui à la suite d'une visite touristique, convoite la Costa Brava pour s'y installer. Elle a pris tellement d’extension qu'elle a perturbé les populations de la région dans leurs habitudes

Le tourisme russe y a vu des affaires rentables dans toute la Catalogne. Leur présence se ressent par une nouvelle consommation russe toujours en progrès. Si elle est peut-être rentable pour la Catalogne, l'est-il pour sa population?

Progressivement, les Catalans cèdent terres, maisons, magasins à bas prix et prennent insensiblement les habitudes d'une autre culture que la leur.

Beaucoup de chantiers ont été arrêtés et la main d’œuvre licenciée.

Les subprimes à l'espagnole ne sont pas plus tendres que celle qui s'est produite aux État-Unis.

C'est évident, les affaires des agences destinés à la communauté russe marchent bien.

Mais pour d'autres moins nantis, cette arrivée massive est aussi une voie qui fait flamber les prix de la vie courante.

S'ils ont encore des biens immobiliers à vendre, les prix de ceux-ci peuvent encore chuter et les banques continuer à confisquer leurs biens pour les forcer à rembourser leurs dettes.

Il est dit dans la vidéo que les habitants acceptent cette nouvelle arrivée massive, mais, attentistes, restent méfiants.

Forcés, ils apprennent le russe pour trouver un emploi dans l'industrie du tourisme. 

Si l'intention de ces Russes est de spéculer, cela leur serait inacceptable.

Quand on entend un Russe de la vidéo:"Placement sûr comme dans une banquealors qu'on ne sait pas ce que va devenir l'anarchie en Russie", nous ne sommes pas loin de l'idée.

Au moment où la Catalogne voudrait gagner son indépendance vis-à-vis de l'Espagne, par un référendum ce weekend, si c'est pour perdre leur entité catalane et se retrouver envahis par l'argent de réfugiés riches, ce n'est pas nécessairement la meilleure solution...

Mais du referendum, nous en parlerons dans le billet de la semaine prochaine. 

Puis, il y a les retraités qui voudraient s'installer pour écouler leurs derniers deniers.

Une anecdote, un tantinet humoristique, m'avait été communiquée:

"Le 26 Juillet, au large des Iles d'Hyères, deux embarcations étaient à la dérive pleine de retraités français en situation précaire.
- Nous avions l'intention de jeter nos passeports par dessus bord et de nous présenter comme demandeurs d'asile de façon à pouvoir bénéficier d'un droit au logement avec forfait, eau-gaz-électricité gratuit, soins, assurances, pécule de vacances spécial vacances au pays d'origine, téléphone,TV et internet gratuits...", disaient-ils. Ils ont écopé d'un avertissement et ont été reconduits chez eux en bus".

Revenons à la Tossa touristique... 

De Lloret de Mar, le Guide du Routard n'en parle quasiment pas.

Ce n'est pas leur tasse de thé et encore moins leur tasse de vodka.

Je n'y suis pas retourné.

0.jpgDe Tossa de Mar par contre, là, le Guide donne toujours pas mal de bons points et qu'il fallait encore en profiter.

Pour atteindre la crique de Tossa de Mar, il faut quitter la route principale et commencer une descente de 16 kilomètres en lacets pour atteindre sa crique contrairement aux villes de Lloret et Blanes, traversées par cette route.

Si je ne me trompe pas, Tossa de Mar a reçu une présence importante de Russes qui semble plus légère qu Lloret.

Le fait que la plupart des enseignes touristiques, des menus des restaurants sont traduits sept langues dont le catalan, le espagnol, l'allemand, le français, l'anglais, l'italien et le russe, n'est pourtant pas une exception.

0.jpgCertains hôtels, sans l'annoncer, sont gérés par des Russes et le personnel est partiellement d'origine russe, ukrainienne avec des connaissances polyglottes.

Histoire de Tossa ------->>>

0.jpgLa villa romaine dels Ametllers est l'une des plus intéressantes de la côte de l'ancienne province de Tarraco. Villa de campagne dont les fouilles ont révèlé les vestiges de thermes, d'un hypocauste et de bien d'autres choses qui font foi d'une activité agricole et de pêche importante exportée par cabotage.

Au Moyen Age, Tossa était devenue un relais de chasse pour les contes barcelonais.

Puis, la ville s'était transformée en minuscule village de pêcheur.

A la deuxième moitié du 20ème siècle, elle attira des artistes et des intellectuels.

Les peintres y viennent de passage ou s'y installèrent comme Marie Laurencin, Olga Sacharoff, Marc Chagal, André Masson...

Quand Georges Bataille, Henri Michaux et Jules Supervielle arrivèrent tout changea.

En 1936, naquit même un mouvement libertaire, anti-fasciste engagé.

Dans les années 50, le film "Pandora and the Flying Dutchman" va en faire un station balnéaire.

0.jpgSynopsis: "Pandora Reynolds, une chanteuse américaine de passage en Espagne, fascine tous les hommes. Elle refuse la demande en mariage d'un poète, Demarest, qui se suicide. Deux autres hommes sont amoureux d'elle : Stephen, le pilote de course, et Montalvo, le matador. Un jour, elle se rend à la nage sur un étrange bateau au large du port d'Esperanza. Il s'agit de Tossa de Mar. Elle y rencontre un mystérieux navigateur, Hendrick Van der Zee, qui la fascine à son tour. L'histoire est racontée par un témoin, Geoffrey, qui a découvert un manuscrit ancien qui donne une version inédite du mythe du Hollandais volant".

Une statue de Ava Gardner (sculptée par Cio Abelli) regarde désormais la mer pour rappeler l'évènement, là où a été tourné le film.

Le nom "Pandora" se retrouvent en ville comme enseigne de magasins avec les photos du film.

Ava Gardner retourna plusieurs fois à Tossa.

Une anecdote raconte qu'une nuit d'amour de Ava Gardner avec le torero Luis Miguel Dominguin obligea celui-ci à sauter du lit en criant "Je ne peux m'empêcher de raconter ce qui m'arrive aux copains"

Un air de Riviera est bien sensible à Tossa avec son château fort et ses tours rondes caractéristiques de cette époque de châteaux.

Les remparts de l'ancienne forteresse datent du 17ème siècle.

La "casa de Battle de Sac", devenue Museu Municipal, rappelle les évènements de la ville et en particulier, les restes des découvertes à la Villa Romana des Ametllers qui détient des vestiges d'un jardin, de thermes avec des mosaïques de l'époque romaine.

Au sommet de la ville, le Phare présente une exposition de phares dans le monde.

Les criques de Cala s'es Codolar, les calanques  Bono, Pola et Giverola Llevado.

Au sommet, l'eglisia de Sant Vicenç du 17ème siècle est en ruine depuis qu'elle a subi une explosion alors qu'elle servait d’entrepôt de munitions, mais cela de dépareille pas le paysage.

Au bas, les ruelles de la Vila Vella n'est pas en reste pour donner l'impression du vieux mixé au moderne.

Combien de matins à courir dans ces artères, n'ai-je pas passé?

0.jpgAu levé du jour, des ruelles sans personne. Des plages comme la Platja Gran, déserte que l'on ratisse pour en supprimer les traces de présence des hommes de la veille.

Des randonnées pédestres nombreuses vers Sant Grau, Puig de ses Cadiretes, Montslor et Van de Roc permettent de suivre des chemins sauvages qui longent les criques comme la cala Fuedera dans des montées relativement faciles.

Conclusions:Tossa est restée aussi belle et accueillante.

Les Catalans de la Costa Brava aiment les rencontres internationales, les artistes et les cultures différentes.

0.jpgLe 1er mai 2015, 600 blogueurs ont été invités par la Costa Bravaau congrès mondial « TBEX Costa Brava Catalunya ». Le but visé était d'obtenir des citations et illustrations de la destination Costa-Brava-Girona, fondées sur l'expérience de leurs auteurs.

Olivier Douzou, dans son livre "Costa Brava", décrit un"caniche précieux ramené d’Espagne par l’oncle José. Un chien tout en plâtre et paillette et qui a la faculté de prévoir le temps. Quand il est bleu, il fait beau, quand il est rose, il pleut. Pierre finit par le briser et le temps comme toute sa journée va s’en trouver déréglé".

Un caniche brisé, passe encore.

Un Catalan brisé, ce n'est pas la même situation.

Alors que dire?

Spacibo, спасибо, Catalonia d'avoir recueilli les Russes, d'avoir prévu l'utilisation d'une nouvelle langue russe, de boire de la vodka.

La sardane catalane, peut-être, reviendra-t-elle plus tard, si les Catalans n'auront pas oublié...

Les photos de Tossa de Mar comme point de ralliement (clic).

Nous sommes à la veille d'un jour important.

Si aujourd'hui, on parle de Lionel Messi du FC Barcelone, blessé au genou et absent pendant huit semaines, demain, les Catalans iront aux urnes pour un vrai-faux référendum qui pourrait changer la vie politique en Catalogne et partiellement celle de l'Europe.

Les séparatistes promettent de mettre en oeuvre le processus de sécession.

Mais de cela, nous en parlerons la semaine prochaine pour la suite de l'aventure avec les résultats...

 

L'enfoiré,

 

Proverbes catalans:

  • "Le bonheur n'est pas pour qui le cherche; il est pour qui le trouve."
  • "Pour payer et mourir, on a toujours le temps."
  • "Quand nous avons le sac, il nous manque le blé ; quand nous avons le blé, il nous manque le sac".

Feedback du livre de Paul Jorion

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J'ai survolé le livre de Paul Jorion "Pensez tout haut l'économie avec Keynes" et je dois avouer qu'il apporte une bonne vision des problèmes d'aujourd'hui en partant de Keynes. Ce billet est un petit supplément à l'article précédent.

0.jpgCommençons par l'actualité en ouvrant une parenthèse: la visite du pape aux Etats Unis.

J'ai lu en parallèle le Monde diplomatique qui en parlait en première page.

Cette visite est pour lui un synode sur la famille comme "en terrain ennemi" pour prêcher la bonne parole dans une usine d'espérance.

Une usine dans laquellle l'amour filial entre l'homme et la femme était principal malgré "les assiettes qui volent et les "belles-mères".

Amusant de constater qu'il parlait de choses qu'il ne connaissait pas dans sa propre réalité de tous les jours, mais il confiait «je dois mon succès à ma foi catholique!».

Ce qui devrait naturellement tout expliquer.

Voyons, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.

"C'est Dieu qui donne sa carte d'identité à la famille".

Une carte d'identité pour entrer où? Au paradis?

0.jpgLa Pape était dit "promoteur d'une écologie intégrale responsable". Il poursuivait en disant que l'économie tue l'individu avec la capital érigé comme une idole qui veut mettre fin à la dictature subtile aux relents de "fumier du diable".

Il lançait des mots de "néolibéralisme", de techno-centrisme et de "système de relations commerciales et de propriété structurellement pervers".

Le populisme du Pape pour ses ouailles n'est pas une caricature. c'est une réalité.

Comme je l'écrivais en parlant des François: "Un Pape qui veille aussi à son image. Ce n'est plus par la manière guerrière, mais par la force de persuasion. Le fait d'avoir une formation jésuite comme François n'est pas étranger à sa manière de s'attirer la bienveillance des foules. Le Vatican avait déjà connu des papes issus d’autres ordres - bénédictins, dominicains, mais jamais de jésuite. Doté d'une forte personnalité, silencieux, ascétique, discret, proche des gens, marqué par une grande vie spirituelle. Il a fallu 15 ans d’études à Jorge Bergoglio pour devenir pleinement jésuite avec l'idée de devenir missionnaire, mais en vivant dans la ville. Ses ouailles aiment les réformes et il leur en donne. Il décentralise les pouvoirs en nommant vingt cardinaux de par le monde

Progressisme uniquement de façade? 

Il sait que pour régner sur les âmes, il faut être aimé par les peuples de la Terre et unifier la pensée. On ne sait parfois pas où elles mènent. Rien n'est plus lassant que de vivre sur des acquis sans les revoir à terme. Mais il reste conservateur sur les questions familiales, sur l'éthique et l'homosexualité. Là, on ne transige pas. Il appelle à ne pas procréer comme des lapins mais reste contre le malthusianisme. Pour la paternité responsable par le dialogue du pasteur et toujours sans la capote. Il rectifiera sa déclaration ensuite en pointant les marchés comme responsables de la situation de ne plus pouvoir assumer une progéniture prolifique. Contrairement aux autres obédiences, les jésuites sont au service exclusif du pape. Maintenant qu'il a pris la fonction, il l'utilise avec la parole et le dialogue. Faudra-t-il lui rappeler que faire des enfants, ce n'est pas par là que cela se passe... La Compagnie de Jésus comprend le mot “compagnie” à l'image d’un “régiment” dans l’armée. S'il ne va plus sur les sentiers de la guerre avec sa garde suisse, il prêche à l'extérieur, du haut de son balcon romain en patriarche de la Foi comme leader de la chrétienté au risque de s'attirer les foudres à l'intérieur de la Curée romaine. Avec beaucoup de finesses, il semblait aimer ce qui est lissé à la base et concomitant dans l'environnement. Il a parfaitement compris que le monde est devenu un village et qu'en régnant sur le spirituel des consciences, il avait le doigté d'une philosophie occulte et laisse la basse besogne du pouvoir temporel aux mains des Etats et à la force des marchés. Les 19.000 jésuites dans le monde sont présents sur tous les fronts à la pointe sur les questions de bioéthiques, d’éthiques, environnementales et écologiques. Les jésuites sont aussi engagés dans le face à face avec l’islam. 

Un homme qui sait gouverner en eaux troubles? Absolument.

La liberté d'expression mise dans la balance et tout le monde de la modernité occidentale s'était offusqué des réactions violentes que cela avait suscité dans des esprits intégristes".

Fin de la parenthèse...

Vénérons, vénérons, il en restera toujours quelque chose.

Avec le courant ou à contre-courant de l'époque. Ainsi soit-il.

Paul Jorion a été quelques fois invité à l'antenne par l'Eglise. Cela devrait déjà donné des indices sur ses pensées intimes même s'il se dit athée. 

La postface du livre de Paul Jorion disait:

"Que tirer de Keynes?

Un scepticisme salutaire concernant l'usage des mathématiques et des statistiques en économie".

Comme je l'ai dit, l'ordinateur numérique n'est qu'un notaire d'une situation donnée plutôt que analyseur de situation qui fait partie du monde analogique.  

"La dénonciation des méfaits du capitalisme et de la fausse rationalité destructrice de l'ordre social. Il faudrait rendre l'économie à la politique.

Les zones d'ombre d'une oeuvre foisonnante qui nous la rend tellement stimulante. 

Un traité des probabilités qui se trouverait faussement une branche de la logique avec une boule de cristal apportant la définition du mot "risque", qui ne serait qu'une chance de perdre. 

La théorie de la comptabilité générale ne tient pas compte de l'analytique. 

La stabilité des prix dont Paul Jorion avait fait son cheval de bataille dans un livre précédent dans lequel il attaquait de front le principe de l'offre.

L'inflation qui ne serait qu'un demi-mal face à la déflation qui elle empêcherait l'évolution.

Paul a comme moi, fait partie de ce monde "numérique" en transitant par l'intelligence artificielle.

L'étalon-or comme référence n'a été qu'un moyen de substitution trop dépendant de l'endroit où on pouvait l'extraire alors que la référence monétaire devrait suivre ce qui est le plus utile.

La spéculation devenue court-termiste alors qu'elle devrait suivre la vie de l'entreprise en véritable participant de la vie de celle-ci.

Le profit est salutaire et sain s'il apporte une valeur ajoutée dans le cas d'une répartition équitable des revenus en fonction de paramètres dans lequel l'investissement ferait une part dans le risque entrepreneurial.

Le prix des choses déterminé qui va de concert avec le prix des matières premières, c'est un peu ce que l'on remarque. Le prix de la main d'oeuvre que l'on tente de faire descendre de la même façon.

Qu'il y ait une dévaluation que l'on calcule avec le paramètre du temps, est naturel puisqu'il s'agit d'un calcul de dépréciation.

Keynes socialiste anti-travailliste avec le capitalisme du darwinisme?

Anti-travailliste précurseur de la robotisation?

Un traité sur la monnaie qui ne serait qu'une relation d'échange entre crédit et dépôt dont on ne sait plus qui est arrivé en premier entre la poule et qui est l’œuf?

La monnaie est devenue de plus plus virtuelle, non palpable et que certains pays voudraient voir achevée dans la virtualité pour garder des traces taxables et éviter les dessous de table.

Les taux d'intérêts dans un équilibre instables entre variabilité et fixité? 

Non le progrès n'est pas là pour payer les intérêts.

Le rapport de force entre l'esprit d'entreprise et l'esprit à rémunérer en fonction de son efficacité dans la société.

La conclusion du livre de Paul se résume à dire que Keynes était un innocent, idéaliste qui comprenait les problèmes sans les résoudre face au jeu d'intérêts qui crée l'envie et la jalousie de la richesse de son voisin, portées toutes deux par le marketing comme arme d'illusions.

 

L'enfoiré,

 

Citations attribuées à Voltaire:

  • “La politique est le premier des arts et le dernier des métiers.”
  • “N’est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n’en aient pas ?”
  • “Les compliments sont le protocole des sots.”
  • “Chaque profession a un vice et un danger qui lui sont attachés.”
  • “Le pape est une idole à qui on lie les mains et à qui on baise les pieds.”

 

 

Le vendredi 21 août annonçait son livre dans "Le temps qu'il fait" comme complément à son livre,  de sa philosophie et qui explique son éviction de ses cours à la VUB  comme détenteur de la chaire « Stewardship of Finance » à la Faculté de Droit.:

Bien que je sois en train de terminer un ouvrage qui s’appellera "Le dernier qui s’en va éteint la lumière" comme réflexion sur la « collapsologie », sur les dangers qui menacent l’espace humaine quant à sa survie, je ne peux pas m’empêcher de penser au fait que c’est dans 12 jours que paraît mon livre qui s’appelle "Penser tout haut l’économie avec Keynes".

Ce qui m’a forcé à y penser un peu plus encore hier, c’est le fait que Roberto Boulant, qui fait des billets très intéressants sur le blog, et en particulier un où il avait parlé au nom du détective américain Columbo, beaucoup regardé, beaucoup diffusé. Roberto m’a donné un compte rendu du livre qu'il a eu l’occasion de lire puisque je l’avais prêté à quelques personnes.
Voir ce que d’autres pensent de ce que vous avez écrit, ça vous oblige à poser un autre regard. En fait, ce n’est pas vraiment poser un «autre regard» vu les idées que j’entretiens du côté de la psychanalyse. J’ai l’impression que nous nous comprenons nous-même de la même manière que nous comprenons les autres, c’est-à-dire essentiellement en nous observant. «En nous observant», c’est en nous regardant sur des vidéos, sur des photos, en nous écoutant nous-mêmes parler. Nous comprenons qui est la personne que nous sommes. Pourquoi ? Parce que le fait d’ingurgiter cette information supplémentaire relance, à mon sens, la dynamique d’affect qui nous fait poser des questions sur la personne que nous sommes : si nous avons le sentiment de coller ou non à cette réalité extérieure à nous.
Le petit texte de Roberto Boulant sur mon Keynes, je l'avais déjà découvert un petit peu aussi avec un texte extérieur: la quatrième de couverture que les éditions Odile Jacob ont rédigé. En voyant la quatrième de couverture et ce que dit Roberto Boulant, je me dis : « Ah oui !  c’est ça que je suis en train de faire ! C’est ça que j’ai essayé de faire !». On pourrait se dire qu’en passant deux ans à rédiger un livre, qu’on a eu l’occasion, à de multiples reprises, de comprendre ce qu’on était en train de faire, d’une certaine manière, les autres sont le miroir qui vous permet de comprendre encore mieux ce que vous avez essayé de faire. Et dans ce que j’ai essayé de faire, c’est d’essayer de nous remettre un peu sur les rails dans la manière dont nous envisageons les phénomènes économiques.
J’ai une formation dans un domaine connexe qui s’appelle l’«anthropologie économique».. Ça ne ressemble pas du tout, en fait, à la science économique. Pourquoi ? Parce que cette anthropologie économique s’est faite essentiellement par la comparaison de ce qu’on voit dans des sociétés extrêmement différentes de la nôtre, et donc ça met en perspective déjà, d’une certaine manière. Mais, surtout, l’anthropologie économique ne m’a pas permis quand même d’avancer beaucoup quand j’ai réuni des données à travailler à l’île de Houat, et ensuite sur la côte du Bénin et d’autres pays africains comme le Congo, le Ghana, le Liberia, le Sierra Leone. J’ai commencé à voir apparaître une certaine réalité dans ces données, et même l’anthropologie économique ne me donnait pas la grille qui me permettait de comprendre de quoi il s’agissait.
C’est en retombant sur ce petit texte de Karl Polanyi qui s’appelle "Aristote découvre l’économie" [1957], que j’ai trouvé la méthode qui marchait. Je suis allé ressusciter ce qu’a dit Aristote sur l’économie. Evidemment, l’économie de la Grèce du IVe siècle avant Jésus-Christ, ce n’est pas la nôtre. Il y a beaucoup de choses à ajouter, il y a beaucoup de choses qui se sont passées depuis, il y a la finance qui est apparue, qui est un domaine assez complexe. Tout ça, Aristote, évidemment, ne l’a pas vu mais il y avait là une grille pour comprendre, et ça a été vu par lui.
C’est ce qu’on appelle un « nouveau paradigme ». Et donc ce paradigme n’est pas neuf: il date, comme je viens de le dire, du IVe siècle avant Jésus-Christ, mais il n’a pas été utilisé. On peut dire qu’Aristote n’a pas été utilisé en économie, avant qu’au milieu des années 80, j’aille ressusciter ce petit texte et ai commencé à analyser les choses dans ma pratique d’anthropologue. Par l'analyse d'une société bretonne traditionnelle, par ce que je voyais sur des plages dans des pays africains mais aussi par la suite, à partir de 1990, par ce que je voyais dans le domaine de la finance, là où la grille de lecture d’Aristote marchait toujours.
Philippe Herlin a bien vu ça.dans son livre "Repenser l’économie",Le chapitre 11 qui s’appelle "La théorie de la proportion diagonale", c’est la théorie d’Aristote.Ce chapitre, m’est consacré. Il est consacré à Aristote mais il m’est surtout consacré puisque Philippe Herlin si je n’étais pas allé le ressusciter, on n’en parlerait toujours pas.
Voilà ce que j’essaie de faire dans ce bouquin sur Keynes: un nouveau paradigme. Une autre façon de voir les choses et ça ne ressemble pas à ce que l’on a appelé «keynésien» ou «post-keynésien» ou des mots où se trouvent « Keynes ». Pourquoi? Parce que je remets en question aussi la manière dont Keynes voit et regarde les choses. Parce que d’une certaine manière, il était encore trop dans la grande tradition, même s’il se distingue fort de cette tradition dans laquelle il se trouvait.,Il y est encore suffisamment impliqué pour qu’il faille encore aller ailleurs, qu’il faille encore sortir de ce cadre.
Et c’est pour ça, à la sortie de ce livre, je sais que je n’ai pas de cadeaux à attendre des économistes, pas plus des économistes hétérodoxes, comme on dit, que les économistes orthodoxes. Parce que je propose un cadre quand même assez différent que j’applique dans ce livre. Je parle non seulement des choses dont Keynes a parlé, mais aussi, je crois que c’est la quatrième de couverture qui le dit, que j’utilise ces grilles d’analyse nouvelles pour regarder les événements, pour analyser les événements récents, en particulier depuis la crise des subprimes en 2007-2008. Et c’est vrai, je crée une nouvelle boîte à outils et j’essaie tout de suite de la mettre en utilisation. Je montre comment on peut l’utiliser sur des exemples précis: j’ai déjà montré ça par quelques petits extraits, ici, en particulier sur les futures – les contrats à terme – « du terrorisme », des choses de cet ordre là ou la crise grecque, la crise de l’euro due à la Grèce en 2010-2012, etc.
Alors c’est à vous ! C’est à vous qui n’êtes pas économistes de, comme disait Max Plack: ce sont les étudiants qui vont changer les choses, ce n’est pas les vieux barbons qui sont engoncés dans leurs idées, ce sont les jeunes gens qui viennent après. Les tout jeunes économistes qui vont pouvoir aider ce livre à trouver sa place, et surtout aussi, les gens qui ne sont pas économistes comme j’en ai l’expérience ces jours-ci : je montre ça à quelqu’un et puis cette personne me dit «Mais ça va de soi !», «Ça paraît évident !», «C’est de l’ordre de l’évidence absolue !» et je réponds à cette personne «Oui, mais ce n’est pas du tout comme ça que le voient les économistes, ni les uns, ni les autres !». Ça paraît sans doute évident à celui qui se pose la question pour la première fois et qui trouve la réponse là.

 

CQFD dans cet article de soutien à Paul Jorion.

La Catalogne d'aujourd'hui et de demain

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La semaine dernière, la Costa Brava était à l'honneur. Prenons du recul pour parler de la région catalane. En 2009, ce fut la crise en Espagne et elle fut mieux amortie en Catalogne que dans le reste du pays.

0.jpgLe 11 septembre, c'était la fête régionale catalane. Un anniversaire qui en rappelle un autre...

Les indépendantistes ont envahi les rues de Barcelone. Plus d'un million et demi de Catalans y ont manifesté leur goût pour l'indépendance: 

"We want independance".

Le 9 novembre 2014, un simili-référendum montrait que la Catalogne voulait faire sécession. Les élections régionales de ce 27 septembre était une autre occasion de montrer cette volonté, via le parti "Junts Pel Si".

Dimanche dernier, c'était les élections pour renouveler le parlement régionale de Catalogne qui tournait au référendum du "pour" ou du "contre"à l'indépendance et pour un changement radical. 

Le suspense était à son comble. 

Les indépendantistes ont obtenu la majorité absolue en sièges mais pas en voix: 72 sièges sur 135 et 47,3% des voix.

Les résultats ont donné l’impression que les deux bords avaient gagné d'où la confusion. Mais chacun reste sur ses positions parfois frustrés sans le dire.

Les sirènes de l’indépendance sont renvoyées à décembre lors des élections législatives complètes demandant l'avis de tous les Espagnols.

Les indépendantistes se sont mis un agenda de réalisation du projet pour mars 2017 avec à la clé, une nouvelle constitution alors que les objectifs alors que les partis indépendantistes concernés sont parfois très opposés dans leurs conceptions de gauche ou de droite. Serait-ce un président catalan et un roi espagnol protocolaire qui va sortir des urnes? En 1830, ce sont des questions du meme genre qui se sont posées en Belgique qui depuis 1993, est devenue fédérale.

Le gouvernement de Madrid a toujours dit refuser une Espagne fédérale.

Si l’indépendance venait à se confirmer, le gouvernement central serait amputée de sa région la plus industrialisée.

Le pouvoir, l'économie et les racines territoriales sont devenus, à notre époque, les seuls points qui déterminent tout, que cela soit minoritaire ou majoritaire. 

0.jpgLes frustrations de la Catalogne vis-à-vis de la gestion et du gouvernement de Madrid seraient fondées par le fait que:

  • les Espagnols auraient maltraité les Catalans sur le plan économique.
  • une mauvaise gestion aurait été orchestrée par la corruption du gouvernement de Madrid.
  • le taux de chômage catalan grimpait de 8% en 2008 à 23,8% en 2012. En 2014, il redescendait à 19,70% alors que celui du reste de l'Espagne stagnait à 23,70%. Le taux de pauvreté catalan de 30% accentuait le problème. 
  • la privatisation de la santé avait été plus brutale en Catalogne qu'en Espagne.
  • la bulle financière, la spéculation massive et les taux d'intérêts qui poussaient à investir dans l'immobilier avec, en finale, un espoir déçu et une chute de rendement.
  • Les mesures de rigueur de Zapatero ont eu l'effet inverse de celui escompté tandis que la dette de 40,1% du PIB en 2008, s'élevait à 96,8% en 2014. Le point négatif est l'inflation qui existe quand les affaires reprennent.

0.jpgLa partie de jeu d'échecs se joue entre Mariano Rajoy, réactif, et Artur Mas, actif, avec les pièces blanches du jeu.

Il faut avouer qu'avec du recul, on constate que, suite à la crise, la Catalogne s'en tire mieux que le reste de l'Espagne, avec son industrie dans les secteurs de l'automobile, de la pharmacie, de l'électronique, de la chimie et de l'agroalimentaire avec les services qui occupent 70,7% de l'activité.

La Catalogne avec ses 7,5 millions d'habitants catalans, apporte 19% du PIB espagnol. 

Alors on lit des titres: "En Espagne, Podemos paie le prix du chaos grec", "L'Espagne est le pays des travailleurs pauvres";

En même temps en juin, la mairie de Barceloneà Ada Colau  et celle de Madrid à Manuela Carmena, toutes deux avec le soutien de Podemos.

0.jpgLa Catalunya séparatiste voit décidément un avenir moderniste avec le vent en poupe comme Madrid.

N'importe quel livre d’histoire vous dira que la Catalogne a une indéniable vocation méditerranéenne et un esprit entreprenant, sans compter une identité politique et culturelle profondément ancrée dès le 9ème siècle.  

Entre le 18 et le 24 septembre, Barcelone fêtait, psychologiquement, la "Festes de la Mare de Déu de la Mercé" qui fait sortir tous les géants et grosses têtes de Catalogne avec les corre-focs en dragons crachant le feu

En janvier, le parti de Pablo Iglesias culminait encore à 28,2% des intentions de vote. Cependant, le nouveau venu sur la scène politique espagnole, le parti centriste Ciudadanos, a séduit 16% des participants au sondage.

0.jpgBarcelone et Madrid ne sont manifestement plus sur la même longueur d'onde et chacun est prêt à défendre bec et ongles, ses positions jusqu'à l'extrême.

Il y a cette vieille locution "Diviser pour régner" ("divide ut imperes") qui revient à l'esprit avec la stratégie bien connue qui dit: "viser à semer la discorde et à opposer les éléments d'un tout pour les affaiblir et à user de son pouvoir pour les influencer. Cela permet de réduire des concentrations de pouvoir en éléments qui ont moins de puissance que celui qui met en œuvre la stratégie, et permet de régner sur une population alors que cette dernière, si elle était unie, aurait les moyens de faire tomber le pouvoir en question".

Si cela permet de répondre de plus près aux désirs de la population, c'est aussi augmenter les coûts de gestion d'un pays dans la multiplication des postes ministériels, souvent occultés dans la bataille du pouvoir.

0.jpgFinances, cultures et langues différentes donnent un assortiment explosif.

Puis, il faut parler des aspects relativement plus négatifs pour prendre à revers cette volonté de sécession.

Comme on pouvait s'y attendre, le président indépendantiste, Artur Mas, vient d'être convoqué pour "désobéissance civile", mais pour son action dans le référendum du 9 novembre 2014, rejeté par le parlement espagnol.

La Catalogne veut devenir un État européen comme un autre, relié à elle, en direct et sans intermédiaire. Tout s'effiloche.

Un article et un titre "Catalogne vers la (guerre de) sécession?" fait peur.

Tout le monde se rappelle de la sécession de velours de la Tchécoslovaquie avec Vaclav Havel. 

Avec la Yougoslavie, maintenue par la main de fer de Tito, cela ne s'est pas passé dans le calme et le recueillement après sa disparition. 

Tout change en Catalogne et les opinions populaires sont très versatiles.

Arrêter un flux dans l'émotion du moment, cela donne un équilibre très aléatoire. 

Même la traditionnelle sieste catalane a tendance à s'escamoter quand la finance est en jeu (vidéo).

Après la Catalogne, le Pays basque espagnol réclame aussi la tenue d'un référendum. Un signe précurseur, on l'appelle déjà "Pays". 

Entre 1961 et 2011, la lutte avait coûté la vie de 839 personnes. L'organisation terroriste ETA (Euskadi ta Askatasuna ou "Pays basque et liberté"), a combattu contre "l'occupation espagnole du Pays basque", puis cessé les actions violentes en 2011, mais n'a jamais été dissoute. 

0.jpgLundi, Adama Altafaj donnait son avis sur l'indépendance catalane à la radio: podcast

Le résumé en serait de dire que "cette élection a été un pas très important et beaucoup de tabous sont tombés. Ils peuvent compter des voix, la démocratie n'est jamais un risque en soi. Face à l'Espagne, la Catalogne était face à un mur. Il faut être admiratif sur ces réactions sensibles et émotionnelles en Belgique".

 

Quid de la Belgique?

0.jpgOui, la Belgique qui avec la Flandre est un autre pays sur la liste des régions potentiellement candidates à l'indépendance.

Le journaliste Bertrand Henne faisait une bonne analyse à ce sujet podcastqu'enchaînait avec un certain humour perspicace, le Flamand Bert Kruismans podcast.

"La solution belge passe par les réformes successives et nous sommes à la sixième", était-il répliqué par Didier Reynders.

On temporise, quoi...

0.jpgBart De Wever aurait-il un équivalent politique espagnol en la personne de Artur Mas?

Les solidarités ne tiennent pas longtemps face à l'envie d'éviter de payer pour ceux qui en ont moins les moyens. 

Parfois, comme on entend, l'union ne fait pas la force, mais c'est l'oignon qui fait la farce.

La Belgique est fédérale et les partis indépendantistes voudraient en faire une confédération comme première étape. Les communautés linguistiques essayent de résister mais parfois, un peu à cause d'une sorte de syndrome de Stockholm, l'idée de faire sortir quatre régions du chapeau en éliminant les Communautés linguistiques.

  

Quid de l'Europe?

On parle d'Europe fédérale et pourtant, elle est une parfaite représentation d'un État confédéral dans lequel chaque entité exige que l'on prenne en compte ses propres intérêts et s'arrache en concurrents commerciaux.

Est-ce une avantage pour l'Europe de compter un État catalan indépendant de plus sous on giron?

Non, elle est freinée par des élans nationalistes. Elle a déjà tellement de problèmes pour parler d'une seule voix à 28 vers l'extérieur et qui se retrouverait comme dans un jeu de Mikado, bien plus nombreux autour de la table des négociations sans plus rien pouvoir décider et paraître ainsi très faible à l'extérieur à la traîne des décisions américaines ou sous le couvert du "grand machin" qu'est l'ONU, comme le disait De Gaulle.

L'Europe voit se farcir une force centrifuge des États européens sous trois formes:

  • Indépendantiste: Flandre, Catalogne, Pays basque, Écosse...
  • Autonomiste: Bretagne, Padanie, Sud Tirol, Bosnie-Herzegovine, Corse...
  • Au statut contesté: Kosovo, Transnistrie, Donbass, Crimée, Abkhazie, Chypre du Nord...
  • 0.jpg

 

Et peut-être encore d'autres cas individuels ou plus secrets... pour atteindre la cacophonie.

L'indépendance de la Catalogne serait comme un nouveau maillon d'une chaîne sans fin de volontés autonomistes.

Anne Blanpain, spécialiste des questions de l'Europe constatait vendredi que cela craque de partout avec l'émotion des crises ne durent pas face à un certain "MacQuartisme": podcast 

La Suisse ne fait pas partie de l'Europe politique. a-t-elle vraiment une confédération alors qu'elle en a le nom?

Quatre langues, quatre cultures mais qui travaillent en commun un même but, un même décor: réussir en mettant les moyens financiers pour y arriver. Entouré de montagnes, cela permet de rester neutre politiquement et militairement. On peut parler d'une communauté fédérale qui descend jusqu'au niveau de l'entité familiale en transitant par des cantons favorables aux référendums de projets et non plus de personnes dirigeantes.

 

Mon voyage

Je ne suis pas retourné à Barcelone cette année.

Pour moi, pas de doute, Barcelone est une ville d'exception.

Ville où l'Art Nouveau brille par l'excellence de son meilleur représentant Gaudi qui a imprimé son style dans ses artères. 

J'ai longé la côte en lacets entre Tossa et San Feliu de Guixols pour admirer son passeig de la Mar qui présentait sites et immeubles historiques, son Casino dels Nois devenu un café moderniste, son église-monastère bénédictin de la place del Monastir.

J'ai visité Girona, la deuxième ville de Catalogne que je ne connaissais pas.

Une ville tout à fait différente de Barcelone, tout aussi historique. Elle fut le siège épiscopal et l'ancienne capitale du comté médiéval, privilégiée au confluent du Ter et de l'Onyar, avec ses vieux quartier avec un réseau de rues, de places et des édifices nobles autrefois entourés de murailles. Le titre de "Gerunda" de l'époque romaine est sur le tracé de la via Augusta. C'était alors une place forte fortifiée d'une enceinte triangulaire bien qu'il n'en reste presque rien aujourd'hui. De la domination musulmane, il n'en reste pas plus puisqu'elle ne dura que 65 ans. La présence juive, elle, reste la plus importante dans l'ancien quartier entre la carrer de la Força jusqu'à la cathédrale: la Call.

De nombreux ponts assurent la transition entre la vieille ville et la plus moderne. On a tourné la page de l'histoire pour parfois la remettre en exergue. Quand j'étais à Gerona, la cathédrale n'était pas accessible pour y tourner une série de films. 

 

L'histoire de la Catalogne a eu son siècle d'or au 15ème siècle de style lyrique, influencé par l'humanisme italien.

Entre le 16ème et le 18ème, elle subit une longue période de décadence pendant laquelle une imposition d'uniformisation aux territoires de la couronne d'Aragon, a interdit l'usage du catalan. Ce n'est qu'au 19ème siècle que la bourgeoisie commerçante et industrielle la fit revivre dans une période appelée "Renaixença".    

La Catalogne est une région de fêtes et de traditions folkloriques qui rassemble feux géants, danses et des hommes qui forment des castells en se montant sur les épaules d'étage en étage.

 

La langue catalane est une langue officielle comme le castillan. Au Moyen Age, elle s'étendait jusqu'au Roussillon, aux îles Baléares et une partie la Communauté valencienne. La relation entre le catalan et le provençal est évidente. Le témoin du passé se retrouve dans la sardane, une danse où les danseurs en cercle se tiennent par la main.

 

0.jpgConclusions personnelles

Que conclure à la fin de ces deux articles au sujet de la Catalogne et de la Costa Brava?

La solidarité est souvent moins évidente à déceler. Je connais la vie en communautés avec des nationalités différentes et c'est parfois très difficile de nouer les bouts en mettant de l'eau dans son vin.

Comme en Catalogne, on veut bien essayer de recevoir des "migrants financiers forts" sur la Costa Brava comme les Russes, mais on rechigne et essaye de sortir du carcan de plus pauvre.

Tout devient économique dans le monde quand cela va moins bien. On en arriverait à l’embolie pulmonaire si on se rappelle les extrasystoles de la Bourse avec le sang qui ne passe plus. 

La Belgique est très semblable à l'Espagne si l'on oublie l'inversion quantitative de population. Si la Catalogne est minoritaire en nombre d'électeurs, la Flandre est majoritaire.

Dans le journal "Le Point" qui se définit comme journal libéral, européen et universaliste, il était dit que Régis Debray achèvait la gauche et les théologies en toc de notre temps en prêchant pour un humanisme sans dessein dans lequel il mettrait l'histoire en deuil contre la bien-pensance pour "Descendre dans le chaos primitif à s'y sentir chez soi" comme disait Ludwig Wittgenstein.

Régis Debray avait un discours mi-figue, mi-raisin, "La France est aussi devenue étriquée en tombant dans le souverainisme. Les idées messianiques identitaires se payent des promesses qui ne sont plus crédibles au bureau des affaires eschatologiques avec des raccourcis de l'espérance. Les peuples paniquent, n'ont plus confiance en eux-mêmes et finissent par se mettre des barbelés dans la tête. Il n'y a plus d'après, ni au ciel, ni sur terre.Les informaticiens sont plus fondamentalistes que les littéraires et la carte bleue sert bien plus de carte d'identité. Le savoir aura, un jour, plus de valeur que le pouvoir.En attendant, la laïcité et le remède de l'humour contre les pisse-froid, permettent encore de respirer côte à côte".

La volonté d'indépendance de la Catalogne n'est ni un choc ethnique, ni raciste, ni vraiment culturel mais s'il faut appeler un chat "un chat", ce goût d'indépendance touche bien plus près de la proximité de la poche.

Contrairement au film de Yann-Arhus Bertrand, "Human" qui vient de passer à la télé, ce n'est pas une mosaïque de stéréotypes pour représenter un album de cartes postales. Il s'agit de foules identitaires, innombrables et interchangeables qui ne veulent plus vivre ensembles. 

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Alors je parlerai en catalan: "Si us plau, no matar al cor de la pau"...  

Pour conclure, j'aurai pu choisir un belle sardane catalane, mais j'appellerai Stromae à la rescousse pour chanter "Tous Les Mêmes", après sa prestation au Madison Square Garden de New York (extrait à partir 27:27-30:53)... et ça... c'est du belge...


Les photos de barcelone datent de 2006 mais une vidéo de "Des Racines et des Ailes" de France3 est plus récente.  

Photographies et vidéos de la Catalogne en un clic


L'enfoiré,

 

Citations:

  • La vérité est indépendante des faits.”, Lawrence Durrell
  • Seul l'individu introduit l'indépendance dans le monde, et toujours pour lui seul.”, Stefan Zweig
  • L'indépendance! Vain mot! On dépend toujours de son milieu.”,Jean-Charles Harvey
  • "La révolution russe, c'est la révolution française qui arrive en retard à cause du froid", Salvador Dali  

Croire et ne pas être

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Le magazine "Psychologies" N°354 de septembre avait quelques articles qui s'imbriquaient "Je manque de répartie", "La dynamique de groupe" et "L'éducation positive". Comme j'ai certaines similitudes de pensées avec Frédéric Beigbeider qui était en tête, je reprendrai quelques réparties du chapitre qui le concernait dans son livre "Conversation d'un enfant du siècle" (p 294) dans lequel il s'invitait lui-même à déjeuner. L'émission "Thé ou Café" de Catherine Ceylac m'a donné l'idée de construire ce billet sur le même canevas pour répondre à quelqu'un. 

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- Bonjour, L'enfoiré, "Croire et ne pas être", c'est un titre quelque peu bizarre. Je connais la phrase célèbre de Shakespeare "Etre ou ne pas être" mais pas celle-là.

- Dans le magazine "Psychologies" que je lis souvent au petit bonheur la chance, il y avait un article "Je manque de répartie".

Une première réplique disait "Je suis victime de mon éducation. Il existe des familles où l'on se vanne en permanence, juste pour le plaisir du verbe et d'autres, où l'on ne parle jamais de ce qui fâche, où le respect de l'autre confine à la soumission".

Une autre d'une certaine Laurence de 53 ans qui, orthophoniste de profession, "se sentait prisonnière de l'orthographe. Je suis beaucoup dans la maîtrise, j'ai peur du ridicule". 

- Avez-vous un reproche à formuler à ce sujet?

0.jpg- Pas un reproche, une constatation que l'auteur a dû avoir une tristesse à ne pas pouvoir ouvrir sa gueule. L'éducation judéo-chrétienne qui dit "Fait pas ci, fait pas ça. Tais-toi. Mange ta soupe sans faire de bruit". 

Au sujet de la dernière fusillade aux États Unis qu'a-t-on lu au sujet du suspect?

"Un type bien qui faisait toujours passer les autres avant lui. Doué d’empathie, capable d’écouter les autres sans intervenir. Un républicain conservateur qui aurait ordonné aux étudiants de se lever s’ils étaient chrétiens, avant de tirer sur eux. Un gars qui n'aime donc pas les religions organisées". L'auraient-il sevré d'être comme il aurait rêvé d'être. Il écrivait au sujet d'une précédente fusillade: "On dirait bien que plus on fait de victimes, plus on fait parler de soi". Donc, encore une fois le "syndrome d'Erostrate" qui réapparaît. Un syndrome qui naît d'être trop renfermé et de vouloir que l'on parle de lui.

Je ne suis pas ici pour excuser son acte mais pour tenter de comprendre son acte fou à son origine. Cela commence devant l’autorité parentale et continue par l'obéissance vis-à-vis d'un supérieur.

La semaine dernière, un psychologue qui parlait avec des prisonniers disait "Il faut responsabiliser les détenus, les conscientiser.

La religion qui accorde son absolution et son pardon dans le secret de la confession, passe son tour d'éducateur. "Pas de boogie woogie avant la prière du soir" comme le chante Eddy Mitchell. Les religions ont toujours maîtrisé leurs ouailles par le sexe. Il fallait mettre un nœud entre les jambes et écarter ceux qui ne suivraient pas la doctrine.  

"Si les introvertis seraient plus bavards que les extravertis,  ils seraient capables de clouer le bec aux bavards "monopolisateurs" qui n’écoutent qu’eux mêmes", était-il ajouté. Le respect des hommes, oui. Le respect des titres, un peu moins.

- C'est l'opposition entre extravertis et introvertis qui est en jeu?

- Mon article "Comment je suis devenu extraverti" disait que sortir de l'introversion a une réponse en "ne pas avoir peur de sortir de l'anonymat dans une discussion et parfois l'initier pour l'orienter et se sentir plus à l'aise". Parler en public commence par oser poser une question "bête et méchante"à un orateur. C'est, en fait, lui renvoyer le problème, lui qui vend sa camelote avec une obligation de trouver la réponse adéquate à une question qu'il n'avait pas préparée. Il n'y a pas de questions idiotes, mais des réponses qui peuvent l'être. Vous ne serez pas toujours aimé pour votre franchise mais c'est ainsi que l'on découvre quelques faux-culs avec un doigt dans l'eau bénite. Être athée, vous ne pouvez imaginer ce que cela implique comme conséquences qui, parfois, sont très dures à pratiquer. L'athéisme peut devenir aussi une religion.

Après la vénération  de Dieu, vient celle des titres des supérieurs et cela finit toujours par tourner à l'aigre de la corruption ou des échanges de mauvais procédés.

- En somme, vous y trouvez que l'on crée des faux-culs dans cette éducation judéo-chrétienne? Pourquoi?

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- Parce que le catéchisme apprend à l'être. Parce qu'on n'apprend pas à être responsable avec la justice des hommes. Pour les Chrétiens, le Jugement de Dieu a été prépondérant dans l'histoire. Aujourd'hui, les islamistes répètent qu'ils ne respectent plus que la Justice de Dieu. Les années 60 et 70 de libération sexuelle ne furent que de courte durée et c'est l'avenir à la burka qui reprend la prépondérance. En période de questionnements, en manque de repères, les religions en ressortent grandies même opposées l'une à l'autre.

A voir l'avenir, il y a une nuance non négligeable entre les mots "espoir" qui fait l'objet d'études philosophiques pour un futur meilleur à la vie et "espérance" qui est une vertu théologale partagée avec la foi et la charité.

- Vous n'avez pas reçu cette éducation?

- Celle qui applique pour les uns, la morale de la culpabilité et de l’interdiction, et pour les autres, le socle des valeurs de la tradition libérale?

Non, désolé. Je ne tend pas, non plus, la joue droite après avoir été frappé sur la gauche sans créer de guerre pour cela. Athée, j'ai appris à ne croire en rien en prenant de l'altitude, modérateur en tout sans prendre parti même s'il y a des valeurs qui rassemblent et d'autres qui dissocient.

 - Mais, ne pas croire et être athée vous a-t-il rendu heureux? 

- Parfaitement. Mon athéisme remonte en arrière, à au moins, de deux générations. Mon grand-père mort des suites de la guerre en 1926, gazé, avait implanté cette manière d'être autour de lui. Le patriotisme n'avait plus la moindre place dans son esprit. Le blasphème a toujours fait partie de sa suite. Aucune croix ne se retrouve sur les tombes dans cette lignée familiale.

Croyez-vous qu'une morale de culpabilité et d'interdiction soit dans la note d'une bonne construction de soi ou qu'être heureux se concrétise uniquement en fermant sa gueule et de petits bonheurs préparés sur un plateau "au nom de..." qui vous savez? Ne remontez pas trop haut pour chercher les causes de guerres, hier et aujourd'hui, il y a toujours une histoire de dieux qui traîne quelque part.

- Je vous le demande de remonter dans l'histoire.

- "Le poids du secret", un billet qui en dit long sur le sujet. La laïcité a un peu diminué les ardeurs religieuses en ouvrant le débat. Daesh l'a refermé. La religion aide à mourir et pas vraiment à vivre. Personnellement, je n'ai jamais éprouvé une consolation dans une église, devant un cercueil d'un proche lorsque le curé fait son sermon en lisant un psaume de la Bible. 

- C'est votre philosophie.

- Si "La philosophie est l'outil du sens", la philosophie n'apporte pourtant aucun secours comme l'écrit Michel Onfray dans son dernier livre "Cosmos". Le bonheur n'est pas plus à retrouver avec le doigt dans le bénitier.

Le film "Human", récemment passé à la télé, devrait donner une vision plus brute, non conformiste et généraliste de ce qui peut être un bonheur parfois bien plus minimaliste dans certaines populations du monde. Cela passe du tendre à l'envie d'en découvre dans un "œil pour œil, dent pour dent", en état de guerre perpétuel.  

- Qui êtes-vous aujourd'hui? J'ai lu votre passé dans vos écrits.

- La question la plus difficile d'entrée de jeu. Curieux de tout, j'écris des billets pour passer le temps et pour savoir à quelle place je me trouve parmi mes contemporains. 

- Oui, mais vous écrivez souvent vos billets en y insérant  des idées d'autres personnes.

- Exact, c'est ainsi que mes articles peuvent prendre une longueur supplémentaire. Je m'en échappe souvent dans les conclusions sans totalement me désolidariser des idées.

- Cela pourrait être considéré comme du narcissisme ou du nombrilisme par certains.

0.jpg- Narcissique, moi?

Ah, oui, c'est ça, je me regarde dans mon miroir pour constater qui réfléchit le plus.

L'intimisme se retrouve dans une catégorie spéciale. C'est vrai, j'écris d'abord pour mon propre plaisir bien avant celui des lecteurs potentiels. Je me constitue une base de références temporelles bien à moi. Mais, si cela m'intéresse, je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas intéresser d'autres lecteurs et je leur laisse le loisir d'intervenir s'ils le désirent. Dans le cas contraire, cela ne m'importe plus et je n'oblige personne à venir.

- Certains pourraient dire que vous êtes super chiant quand vous faites votre promo avec vos références sur cartes de visite.

0.jpg- Bien sûr et ils peuvent le dire. Mais si je n'en fais pas la promo, qui la fera? Le bouche à oreille sur Internet? Je n'y crois pas trop. Je ne suis pas seul à promouvoir son blog. D'autres le font. Je vais les lire et je commente au besoin. Aujourd'hui, puisque Internet le permet, on aime écrire, mais plus beaucoup lire et les retours sur investissements ne sont pas fréquents. On devient prolifique dans un étalage de ses propres idées et pas des autres. Si on n'aime pas les promos des autres, comment espérer un respect pour les siennes? Mais, vous ne me trouverez sur aucun plateau de télé avec les gens de pouvoir. Le pouvoir, basé sur le savoir, m'intéresse beaucoup plus. Si je peux aimer séduire dans le réel, sur la Toile virtuelle, je ne cherche pas à le faire. Écrire, c'est toujours remettre les compteurs  à zéro et espérer pondre le billet qui sera meilleur que le précédent et souvent, se trouver en décalage et parfois mauvais, plus tard, à la relecture.

- Quand n'êtes-vous pas votre personnage de rédacteur?

- Bonne question. Presque tout le temps à observer et à jouer un rôle dans la comédie humaine souvent très judéo-chrétienne et pour qu'elle reste sociale, en y ajoutant un peu de tragédie pour épicer le tout.

J'aime dépasser les frontières en tout en provoquant pour évaluer la résistance mais en gardant le sourire en coin. Les statistiques de fréquentation des lecteurs prouvent que j'y arrive quelque peu.

- Vous sentez-vous quelqu'un d'original dans votre action et rédactions?

- Nullement. J'ai dit que j'aimais les originaux mais je n'ai jamais dit que j'en faisais partie. Je suis très classique, un peu parmi les bobos, au contraire. Éponge de l'info, je la remplis d'eau et puis je la presse avant de la remplir à nouveau. Je ne suis pas journaliste qui doit se demander s'il doit être audacieux ou racoleur pour sortir son papier et ainsi gagner sa vie. Mes titres d'articles sont nuancés. Pas de recherche de buzz. Les chiens écrasés ne m'intéressent pas.   

- Vous parler d'économie et d'argent dans vos billets. Cela vous turlupine, l'argent?

- Comme le sang de la vie mais pas comme le nerf de la guerre.

- Vous aimez rire de tout, est-ce votre manière d'être?

0.jpg- Plus que tout. Des caricaturistes et des humoristes de tous bords m'y aident.

C'est par l'humour que l'on fait passer les pilules les plus amères et que les messages les plus durs sont les mieux digérés. Oui, les gens ont besoin de bonnes nouvelles, comme dit Thomas Gunzig dans son sketch:podcast

- La Belgique, vous en parlez comme la finale de votre article précédent. Qu'est-ce qui vous y plait?

0.jpg- J'aime la manière de vivre en Belgique. La possibilité de pouvoir dire tout et n'importe quoi sans se retrouver derrière des barreaux. Le plaisir de vivre dans un laboratoire de l'Europe, un melting-pot d'idées et sans être forcé d'opter pour une idéologie particulière. La diversité d'opinions est ma manière de progresser. Et je compte les points positifs et négatifs que rapporte chacune d'elles.

- Etes-vous contemplatif de cette diversité?

- Pas béat d'admiration, mais toujours très interrogateur des suites à donner. La contemplation sans suites, sans réflexions et sans actions résultantes, ne sert à rien. Je suis scientifique de formation, appuyée par la technologie et cela fait parfois un mélange explosif qui impose d'avoir une certaine avance à l'allumage dans l'efficacité.    

- Vous ne manquez pas d'envie de polémiquer, de lancer des provocations dans vos commentaires. 

- Peut-être. Répondre du tac au tac est une aptitude qui se travaille par l'expérience. Je ne l'ai pas dans tous les cas de figures, même si j'essaye de m'immiscer même dans ce que je ne maîtrise pas. C'est apprendre à tenir bon et aussi, apprendre à devoir lâcher prise quand on n'est pas sûr de tenir la distance. Soigner sa timidité par la confrontation des idées donne une grande sensation de liberté et presqu'une volupté à "penser contre". C'est une leçon de démocratie appliquée jusqu'au bas de l'échelle. La société valorise l'humour, la vitesse et l'efficacité. Mais il faut et ce n'est pas beau de le dire, pour certains, se l'avouer, avoir un certain "ego" pour être reconnu dans ce monde qui a les yeux portés vers son cœur, très près de la poche portefeuille.  

- Vous cherchez votre liberté dans les excès et la polémique, c'est une manière très personnelle avec le rire qui seul, peut vous sauver.

- Oui, c'est peut-être puéril de vouloir prendre du plaisir stigmatisé par la plus grande tartuferie et la provocation. Je sais. Laurence Bibotpodcastrévélait certaines vérités en disant que de la controverse naît l'électricité et que de celle-ci jaillit la lumière.

Je sais que celui qui parvient à faire rire une assemblée a gagné la partie.

0.jpgVous imaginez-vous un monde ennuyeux dans lequel tous seraient d'accord parce que c'est plus sage et plus tranquille? On n'apprendrait plus rien. Cela vaut d'ailleurs pour les deux parties: orateurs ou rédacteurs, participants ou spectateurs. Cela veut dire qu'il faut cultiver l'expérience de la dynamique de groupe "cultiver les relations", même par la gestion de personnes dans un esprit de compromis sans compromissions. Mais, en effet, cela s'apprend progressivement. J'ai fait du management. Je sais ce que cela comprend. 

C'est être intolérant avec l'injustice sociale qui naît d'une philosophie de confrontation comme sport de combat. Le courage de tirer sur tout ce qui dépasse en coupant le nœud Gordien. La fondation du travail d'équipe demande la confiance mutuelle maximale dans laquelle chacun doit pouvoir trouver une place que les autres reconnaissent sans être rejeté, humilié ou trahi pour apporter une pierre à un édifice commun. Un bon manager connait cette dynamique de compétition qui pousse à la comparaison et qu'il faut changer en dynamique interdépendante et participative. Alors, il optimise. Il annihile une absence de confiance, accepte toutes confrontations, s'engage, partage ses responsabilités pour motiver et encourage les résultats collectifs en cherchant des complémentarités. 

- Aimez-vous jouer avec les mots comme on en parlait dans l'article du magazine?

- Rarement. Je ne suis pas littéraire. Généraliste, je fuis les mots trop alambiqués qui apportent l'incompréhension et l'ennui d'aller puiser la signification dans le dico. Les mots de l'étrange, il faut en user avec modération. Jouer sur les mots, sur les assonances et les homonymes est une affaire de préparation. Bruno Coppens était, cette semaine encore, un maître pour ses jeux de mots en attribuant des "Nobelges": podcast. Son esprit s'est adapté à cette réaction de malaxage des mots pour en faire ressortir d'autres du chapeau. Beaucoup de par cœur quand ce n'est pas lu sur une feuille devant les yeux et beaucoup de citations et d'histoires drôles sont à mémoriser. C'est du travail de longue haleine et dans son cas, un métier. 

0.jpg- Vous parlez des Nobel, nous sommes en pleine période des nominations. Vous avez peut-être entendu que le Pape François était dans la liste des nominés au prix Nobel de la Paix, qu'elle aurait été votre réaction s'il l'avait gagné?

- Négative. Heureusement qu'il y avait mieux à soutenir.

Non, le Pape comme Nobel de la Paix, je n'aurais pas trouvé cela très équitable. Imaginer un autre paradigme, mais pas ajouter une nouvelle bulle au Pape. Le titre "L'homme le plus influent du monde" en page de garde de "Le Point" s'il n'avait pas quitter le son domaine spirituel pour s'introduire dans le temporel. Le Nobel de la Paix reçu par Obama, à l'époque, était aussi l'homme le plus influent et je n'avais pas compris ce choix. 

- Vous avez appris à dire "non", mais j'espère que vous dites parfois "oui" aussi à la recherche d'un nouveau paradigme.

- Bien entendu. "Oui, mais non", n'est-ce pas notre manière de penser à la belge, une fois? Chercher le débat avec une personne extraterrestre sans références commune, est plus fascinant. Quand elle est moins experte avec un candide, cela devient palpitant et instructif.  

- Un dialogue est une joute ou une partie d'échecs entre des interlocuteurs consentants, pensez-vous? Il faut que les interlocuteurs soient à armes égales, sinon la partie se termine très vite.

- Cela peut arriver, en effet. Mais, à armes égales, la confrontation ne gagnera qu'à l'usure ou pire dans la dispute. Un dérapage non contrôlé arrive vite au lynchage verbal. Ecouter le candide, ne pas le rejeter, s'intégrer dans son jeu et s'y adapter en comprenant son manque d'expertise, c'est aussi relativiser sa propre expertise par l'auto-dérision, pour redémarrer sur de nouvelles bases.  Avoir de la répartie est une gymnastique de l’esprit et le tchat donne plus de temps pour y arriver que dans une conversation en direct. Une conversation doit s'étendre du haut en bas de la société entre l'Etat, le privé et les citoyens et pourquoi pas créer une Fondation comme on le disait dans le Grand Oral en parlant de l'idée que "ceci n'est pas une crise".

- Vous n'y trouvez aucune bêtise, aucune fanfaronnade qui mène au bide?

- La bêtise, ce serait de ne pas essayer, de passer son tour dans un impair et passe. Quant au bide, il fait partie du jeu. S'il y a un "ping", il faut laisser le droit de réponse dans un "pong" ou une réponse  de non-recevoir.  Je suis un adversaire à toutes les censures. Le monde virtuel a ouvert avec une nouvelle voie sans filtre aux conversations en mettant bas les masques des idées sous le couvert d’un pseudo. Qui est qui, on s'en fout. 

- Le magazine "Psychologies" parle de bienfaits de l'éducation positive, qu'en pensez-vous?

- Dans une relation parent-enfant? Pas d'accord. Dans la quête effrénée du parent parfait, l'éducation positive, sans être concomitante à la négative, ne fonctionne que sur une jambe. Un manque de repères? Être parent, cela s'apprend sur le terrain et pas à l'école. Sur nos écrans, "Parents mode d'emploi" fait souvent sourire et montre la difficulté d'être parent.  Se rassurer d'abord, réconcilier exigence et épanouissement. Comprendre et exprimer les émotions des jeunes, alimenter leur curiosité, gérer les conflits grâce à la discipline positive, comme dit le même magazine :

  • Cultiver l'intelligence émotionnelle de 0 à 5 ans.
  • Donner le goût d'apprendre de 6 à 11 ans.
  • Appliquer la discipline positive de 12 à 18 ans.
  • Avoir un positivisme à l'américaine.

J'ajouterai: mais si ce qui n'est pas dans l'éducation judéo-chrétienne ni intégré dans le positivisme à l'américaine, apprendre à se défendre dans l'adversité pour ne pas sombrer dans la dépression dès les premières désillusions.

Avec le mode d'emploi en trois phases:

  • Le sourire authentique pour un bonheur durable en restant attentif au potentiel de joie.
  • L'enthousiasme sincère donne des relations épanouies.
  • Encourager et donner l'envie de persévérer.

Les jeunes brûlent les étapes dans notre nouveau monde d'Internet et il faut s'en souvenir avant de croire au Père Noël.  

- Et demain, avec ces jeunes, ce sera quoi d'après vous?

- Manager la génération X et Y et en pensant déjà à la Z, c'est revoir sa copie. C'est changer d'attitude, pouvoir écouter des déclarations surprenantes ou incompréhensibles comme un enseignement personnel par l'autre bout. Le danger de la conformité se retrouve dans le principe de précaution avec un conflit de génération sous-jacent. qui s'est accéléré de non-reconnaissance de l'autorité et une revendication d'avoir son entité propre. "Changer ensemble pour seulement être", écrivais-je un jour. 

- Votre prochain livre eBook, c'est pour quand?

- Un roman est en gestation. Toujours conçu de la même manière. J'en connais le début et la fin et je construis au fur et à mesure, ce qui est au centre lors  de la publication de l'histoire.

- Une dernière question, qu'est-ce qui vous a poussé à prendre la plume électronique, un jour?

0.jpg- Cela remonte à début 2005. Un ponte américain venu pour fêter l'an neuf avait une autre mission: nous avertir qu'il fallait un jour, penser à changer de crèmerie. Ce véritable jésuite nous faisait passer la pilule en nous disant que si l'on coupe une jambe, c'est toujours rester favorisé par rapport au cul-de-jatte. Rebelle, j'avais répliqué seul contre tous que si on pouvait déconstruire et rationaliser certaines choses, il n'en était pas de même pour le "core-business" de la société, son propre sang et sa carte de visite. En plus de cette solitude ressentie, certains collègues avaient des yeux qui me lançaient des flèches enflammées.

La vidéo de Paul Jorion d'hier explique la chose mieux que je ne pourrais le faire. Non, on ne remonte pas toujours les problèmes au sommet de la hiérarchie et oui, les échelons intermédiaires sont parfois plus "catho" que le Pape, parce que remonter les problèmes n'est pas motivant pour les lieutenants qui attendent leur tour de monter sur l'échelon supérieur avec, en plus, quelques sucettes à l'anis. Les collaborateurs sont chargés de mettre en application certains procédures venant du sommet de la hiérarchie, mais ils s'arrangent pour que les certaines informations ne remontent que de quelques degrés avant de s'étouffer dans la montée. Ce qui fait qu'au sommet, le patron ne sache rien de ce qui se tramait comme pratiques frauduleuses. Les affaires VW et Kerviel étaient citées. Les gens deviennent complices de leur propre désarroi.  

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Ma réaction avait passé le cap de la réflexion de ce missionnaire puisqu'après il m'avait confondu avec mon chef de l'époque en me parlant discrètement des salaires de mes équivalents.

Quant à moi, j'avais pour l'occasion appris ce que pouvait être la fausse solidarité alors que la vraie aurait pu commencer très bas bien avant des grands meetings comme on a pu le constater dans la grande grève de cette semaine.

Oui, il faut aussi faire grève des cafés serrés et toujours rire de tout podcastcomme le faisait encore Bruno Coppens.

- Je vois. Merci pour cet entretien. On a très bien compris votre message.

- Avant de vous quitter, je reviens sur le "café ou thé" de Jean d'Ormesson (vidéo) que j'avais suivi, par hasard, le 20 septembre en revenant de voyage. Bel écrivain pour les uns mais qui pour le jeune journaliste et critique littéraire de Chronic'art, Romaric Sangars, n'était pas un grand écrivain à cause de ses méditations faciles qui n'effleuraient que les grands sujets philosophiques avec une littérature de bavardage. Jean-Luc Mélanchon, disait de lui que ses idées ne valaient pas un clou mais que sa personne était magique et sortie du temps. Ne rien apporter pour faire avancer le schmilblick, voilà le reproche principal. On m'a prêté un de ses livres "Un jour je partirai sans avoir tout dit"...

- Ah, et qu'en avez-vous pensé?

- Je l'ai lu en passant parfois quelques phrases de répétitions. Si Jean d'Ormesson n'était pas ma tasse de thé, j'aurais eu besoin d'une tasse de café fort pour rester éveillé ou un alcool fort pour m'apporter l'ivresse. Je ne pensais pas que je puisse être à ce point aux antipodes de sa manière de voir le monde.

- Expliquez-vous.

- Au départ et en finale, j'avais l'impression de lire un Missel en faisant du sur-place devant quelqu'un qui raconte sa vision du monde, teintée de nostalgie, de regrets de ne plus être né plus tôt ou de ne plus être du tout. C'était comme du cinéma parlant mais sans mouvements, sans travellings, sans beaucoup d'humour et de suspense. La modernité, il le dit, sent le moisi. A toutes les pages, le mot "Dieu" apparaissait. "Dieu est partout", "Dieu par ci, Dieu par là". Toujours avec une majuscule. Non, cher Monsieur d'Ormesson, ce n'est pas Dieu qui a créé les hommes mais l'homme qui a créé les dieux ( que j'écris avec une minuscule) à leur image en dehors de ceux des Égyptiens qui les représentaient comme des animaux.

Cela m'avait fait écrire: "Sur un chemin parallèle, un soir, attablé devant des mets délicieux, je contemplerai la mer, le ciel et Toi, Soleil, Toi qui, majestueux, descends rougeoyant de tous tes feux. Le frémissement de la bise comme cantique. Je saurai que Tu m'auras invité dans Ta Cène et, alors, Ta messe recommencera. Je T'aurai rencontré une fois de plus avec Akhenatonà mes côtés. Alors, je prendrai photos sur photos, tout excité. Mon Dieu que je serai fier de Te montrer à mes amis ! Et je n'aurai plus jamais peur. Plus peur, car je saurai que le lendemain, au même endroit, à la même heure, Tu seras là, fidèle au rendez-vous, solennel jusqu'à la fin des temps. J'aurai trouvé ainsi mon horizon et une raison de vivre à mon époque !"

Puis, comme pour se rattraper, d'Ormesson s'essaye en tendant quelques entrées dans le monde scientifique de manière ontologique. Un rien plus intéressant de voir son approche des phénomènes physiques. Non, il n'y a ni malédiction ni bénédiction dans la disparition des dinosaures, ni de romanesque dans la migration des humains. Moi qui avais lu précédemment "Le Traité d'athéologie" de Michel Onfray, lire son livre était un peu comme si je recevais une douche écossaise sur le crâne. Donner la liste des différences d'approches serait presque écrire un nouveau livre en parallèle. Que pourrait-on dire à un "vieux-jeune" comme lui? Que Dieu lui apporte le réconfort pour sa vieillesse. Pour les générations suivantes, Jean d'Ormesson ferait mieux de s'en aller sans avoir tout dit ou de remiser sa vision avant une résurrection. Tout évolue plus vite qu'on ne le croit. Dans son roman, il écrit que la jeune Marie lui avait pourtant répété "Tu as déjà tout dit. Tâche de trouver autre chose, et mieux"(p173 et p183). Nous mourrons. Je ne crois à presque rien ou peut-être à rien du tout (p256)".

Bien sûr que l'évolution aurait pu être différente s'il n'y avait pas eu une série de hasards qui ont pu expliquer les raisons des chaînons manquants. Non, il n'est pas fort et drôlement organisé. Le bien et le mal n'existent pas vraiment de manière générale. Si vous pensez faire la bien pour quelqu'un, en même temps, cela pourrait être mal pour quelqu'un d'autre. Les espèces qui s'adaptent le mieux dans ce dédale d'options auront toujours plus de chance de survivre. A l'échelle de la Terre, l'homme n'y est que depuis très peu de temps. Il ne restera pas tel quel malgré l'envie de crier "Surtout, ne changez rien". La vie, elle, revient toujours parfois modifiée avec beaucoup de temps comme à Mururoa, là où elle avait disparu à cause de l'explosion d'une bombe nucléaire. "La France périra par l'obsession de ne pas vouloir périr suite aux principes de précaution, de prévision et de protection. C'est dans la sociologie qu'il faut rechercher une responsabilité collective et non pas dans la théologie" dit Christophe Barbier dans son édito "Crues, crimes et croyances" de l'Express.

Dans "Le tout nouveau testament", Benoit Poelvoorde interprète un Dieu belge, mâle et méchant. Est-ce pour rire de manière grinçante et noire ou le spectacle d’un Dieu grotesque, foncièrement méchant représenté par un mauvais père dont la fille, plus perspicace, lui joue des tours avec des moyens modernes?

Bien plus clairvoyante tout au long du livre, la petite Marie du livre de d'Ormesson!

J'espère qu'à son âge de 90 ans, j'aurai encore quelques principes progressistes et non pas rétros à regretter le passé.

Une étude dit que le ressenti des jeunes est bien plus volontaire et moins rétro qu'il n'y parait, mais qu'ils sont freinés par la société des adultes:podcast

Quand Jean d'Ormesson a commencé à parler du temps, là, il a commencé à dériver dangereusement sur une vingtaine de pages. Je ne vais pas lui parler du cosmos, dans lequel le temps dépendrait de l'espace, à la suite de sa pensée que personne ne sait rien du temps, il ne comprendrait pas tout.

"La perception du temps" est très dépendante de l'âge. Penser que le temps soit peut-être figé et qu'augmenter le temps, c'est réduire l'espace et vice versa, serait de la science fiction.

N'est-ce pas, d'ailleurs, ce qui se passe d'après la chanson de Brel, "Les vieux" qui n'arrivent plus qu'à aller du fauteuil au lit?

Et non, le temps n'est pas une série d'hypostases. C'est un paramètre sur lequel il faut compter. Il nécessite parfois "Juste un coup de frein" dans un rêve, même étrange comme "à la rencontre d'une bulle de savon"... 

Sous le chapeau de "quelque chose de sacré", il y a une nouvelle révolution de la physique. Pas vraiment sacré, mais toujours à construire avec de nouveaux progrès dans une marche en avant avec des créateurs d'étincellesLa théorie du chaos, sacré ou non, qui démarre du big bang pour y aller, lui serait plus indigeste encore.

Non, prenons comme base ce qu'on a appris des phénomènes après de multiples vérifications successives sans croire, mais en acceptant une véracité potentielle qui s'y cache

La vie et les vérités suivent l'évolution des découvertes. La science se vérifie parfois par après avoir lancé son énoncé comme le Boson, appelé "particule de Dieu". Mais cela fait partie des exceptions qui valent un prix Nobel. L'intuition existe, même en sciences. Quand un esprit littéraire rencontre un esprit scientifique, cela finit toujours par faire d'autres étincelles. 

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"Nous pensons tous en quantique" comme l'écrivait le dernier S&V et pas par des cantiques. Toutes les propriétés y sont: Nos états d'esprit se superposent. Nos jugements interfèrent. Nos pensées peuvent s'intriquer. Nos perceptions oscillent quantiquement pour éclairer la psychologie humaine.

Le saut quantique existe là où on ne pense pas le trouver dans nos pensées. C'est peut-être pour cela que l'homme parvient à battre parfois un ordinateur aux échecs. "La clé de psi ψ", un article qui vous en parlait. 

- « Dieu ne joue pas aux dés », disait Einstein à Niels Bohr lui a répondu « Qui êtes-vous, Einstein, pour dire à Dieu ce qu'il doit faire ? ». 

- Étaient-ils déistes pour autant? 

Utiliser le mot "Nature" en place de "Dieu" et tout le monde serait content de cette définition: "La composition et la matière d'une chose avec son essence, son origine et son devenir dans sa spontanéité et sa léthargie temporelle. Une Nature dans laquelle n'y aurait ni humanisme, ni morale, mais des Qbits".

0.jpgDarwin, le responsable qui porte un coup funeste à la vie éternelle? écrivait d'Ormesson. Tout est dans le mot "adaptation" mais rien d'éternel. Alors, de l'âme des hommes, au Paradis en surpopulation à cause des milliers de générations, et sur Terre, à la suite d'une autre, la Nature n'aura pas le temps de s'en préoccuper et encore moins de pardonner. Dans le vide interstellaire, existe une "énergie noire" composante à 70% de l'Univers qu'il faudra comprendre pour expliquer l'accélération de son expansion. Non, elle n'a rien à voir avec Dark Vador, la représentation du Mal. 

Le politiquement correct n'a plus la cote chez les intellos alors qu'ils l'avaient dans le passé pour suivre la masse.

- Vous classez-vous parmi les intellos?

- Difficile de faire autrement, puisque j'ai deux mains gauches ou mal adroites.

- J'ignorais que l'on puisse-t-être différent à ce point intellectuellement et religieusement... 

- Etre mécréant, c'est n'avoir aucune attache. Maintenant, qu'on ne fasse pas dire que dans les religions et l'enseignement judéo-chrétien tout soit négatif. Ce serait faux. Cela a aidé une humanité pendant des milliers d'années. C'est enchaîner les critiques de tout sans distinction qu'il faut apporter et évaluer tout cela dans son ensemble. J'aime aller voir les richesses dans les églises, car dans toutes les époques, là, les potentiels et les moyens financiers ont toujours existé pour faire les choses. 

Frédéric Beigbeider, j'ai appris à le connaitre à la suite de son livre "Je crois - moi non plus" dans lequel il se qualifiait de mécréant face à Mgr Jean-Michel di Falco dans une conversation amusante à bâtons rompus qui se terminait à l'avantage de di Falco. 

- Était-ce une sorte d'acte de contrition puisqu'il avait beaucoup à se faire pardonner?

- Peut-être. Le magazine "Psychologies" titrait à son sujet ""Le mauvais garçon veut devenir un bon père".

- Et vous?

- Je ne suis pas père. Je n'ai pas assumé de l'être. 

"Le phénomène Onfray" titrait l'Obs. Trouvez-vous un phénomène en lui?.  

- C'est un militant décomplexé de l'athéisme jusqu'à ne plus croire en rien, ni à gauche ni à droite, ni en haut ni en bas. C'est son droit.

Il en a marre de la politique qui cloisonne et met des étiquettes sur les fronts. Son "Traité d'athéologie" mettait en lumière les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique qui partagent une série de mépris identiques: haine de la raison et de l'intelligence, haine de la liberté, haine de tous les livres au nom d'un seul, haine de la vie, haine de la sexualité, des femmes et du plaisir, haine du féminin, haine des corps, des désirs, des pulsions. 

Tout cela dans un package qui se veut protecteur. Il faut tout le même le faire, non !!!

- Il y a une polémique autour de Onfray, que ses objecteurs de consciences classent parmi le FN.

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- Il y a répondu: "Mon problème n'est pas Marine Le Pen, mais ceux qui la rendent possible. Vous connaissez l'histoire du sage qui montre la lune et de l'imbécile qui regarde le doigt... Nombreux sont ceux qui regardent le doigt aujourd'hui. Pourquoi en est-elle là? A cause de la misère, de la pauvreté, du chômage, des promesses non tenues, des résultats de référendum mis à la poubelle, à cause du mensonge dans la classe politique, de la connivence du journalisme avec ce monde-là, à cause de la corruption dans l'état. On ne dégonflera pas le phénomène Marine Le Pen en la comparant à Hitler! En revanche, nommer deux fois à la tête du PS des gens deux fois condamnés, oui, j'affirme que ce genre de signe, entre autres, fait le jeu du Front National. Tous ceux qui la rendent possible ont intérêt à dire que c'est elle qu'il faut regarder et non ceux qui la rendent possible".

Cette polémique, un feu de paille? Pas si l'on en croit le titre "La colère des intellectuels" qui veulent casser la morosité ambiante et la crainte viscérale du futur, qualifiée pompeusement de "réac". 

- Et vous ce sont les sciences et les technologies qui ont fait partie de votre vie...

- Quand j'ai posé la question "Etes-vous auto-immun ou polythéiste?" dans un article, croyez-vous que j'étais parmi les polythéistes?

Oui, certains m'ont collé une étiquette de "scientifique" comme fan de sciences, c'est qu'ils n'ont pas tout lu ce que j'écrivais dans cette catégorie parfois avec beaucoup d'humour, car les sciences se prennent trop au sérieux. La science peut se faire avec le sourire aux lèvres. Je ne suis pas un scientiste, voyez-vous. Que s'est-il passé? Comment sommes-nous arrivés aux problèmes dans lesquels nous nous débattons? Ce sont les machines qui produisaient trop pour être consommé localement qui ont initié la mondialisation. Les producteurs ont été obligés d'exporter avec l'espoir que cela ne reviennent pas trop vite sur la patate. On a vendu aux pays en voie de développement et ils ont espéré leur apporter leurs productions dans le rayon tout fait. La Chine qui a moins de contraintes de productions et qui a un gouvernement au parti unique (c'est-dire avec les coudées plus franches et plus rapides), nous les a renvoyées à des prix défiant toute concurrence. Le reste est une question de vases communicants. Le nivellement par le bas ne pouvait que se perpétrer. "L'usine chinoise du monde" est devenue un acteur incontournable du monde. Le capitalisme fonctionne uniquement grâce à la pub et au marketing. La quantité pourra-t-elle un jour diminuer pour être balancée par la qualité?

Alors refermer les frontières comme le veut Marine Le Pen, il ne faut pas trop rêver que cela marcherait, à moins que la France veuille devenir une peuplement d'Amish.

- Qu'avez-vous à dire au sujet de la situation actuelle en France et ailleurs dans le monde?

- Ce soir ou jamais de hier soir parlait de ce qui s'est passé à Air France, ce n'est pas anecdotique, mais ce n'est qu'une pièce d'un ensemble qui s'étend comme une tache d'huile de low-cost contre lequel on finit toujours par se déchirer la chemise quand les marges bénéficiaires ont fondu. 

Quant au degré d'obéissance des individus devant l'autorité, l'expérience de Milgram l'explique parfaitement et nous revoici avec l'éducation judéo-chrétienne qui reprend du poil de la bête.

"Avec la Sabena vous y seriez déjà", le problème, c'est qu'on n'a pas dit où.

La Sabena, c'est quoi ça? De quoi parle-t-on? Ah oui des poubelles de l'histoire.  

Comment "Travailler en 2020"? Belle question à creuser... Pourquoi en 2020, d'ailleurs?  Parce que tout va plus vite qu'avant, voyons...

"Sauvez Willy. Sauvez la race humaine et la vie", voilà comment il faut conclure. Les hommes plutôt que les dieux.

David Graeber parlait dans l'émission de la bureaucratie "Il faut mille fois plus de paperasse pour entretenir une économie de marché libre que la monarchie libre de Louis XIV"

Il a raison, mais, il faut bien le dire, cette bureaucratie, cette administration parfois désuète, fait encore vivre des millions de personnes dans le monde qui sans elle n'aurait plus de place dans celui-ci. L'imagination et la vraie innovation ne sont pas encore assez poussées pour créer des rêveurs et le "push" pour inventer un paradigme qui corrigerait les tares du système actuel.

- C'est bien de donner votre avis, mais votre profession fait partie du système qui a mené à cela.

- Vous savez quand j'ai commencé le métier d'informaticien système, on construisait avec presque rien pour arriver à un but bien circonscrit. on était très pauvre en tout. Tout était calculé au plus juste, en microsecondes, du temps et de l'espace étaient nécessaires pour y arriver. Aujourd'hui, potache, on s'en fout complètement puisque ni la place, ni le temps ne sont en principe plus un problème majeur avec la puissance que l'on a dans nos bécanes.

Le rappel de Leny Escudero qui vient de nous quitter à l'âge de 82 ans était un rappel d'un passé qui ne réfléchit plus à la bonne hauteur de ses propres bévues ou réussites.     

Nous sommes tous différents pour apprécier les évènements. Encore faut-il en comprendre les sources et quelle sera la finalité des projets, bénéfices et pertes en fonction du contexte de l'époque.

C'est dans la confrontations des idées que jaillit la lumière comme le rappelait Laurence Bibot dans son sketch.

Vous croyez, j'en suis fort aise, atterrissez, rêvez éveillé et maintenant, soyez par vous-même puisque vous avez reçu quelques neurones de plus dans le cortex frontal.

Si vous voulez m'apporter une conclusion, surtout ne me cotez pas. Puisque mon blog a été écrit à mon image, qu'il soit mon représentant et envoyez-moi des opposants à ma propre philosophie pour pouvoir m'y confronter.

Désolé d'avoir truffé mes réponses de souvenirs et de liens vers d'anciens billets. Désolé d'avoir élargi le débat. J'ai soulevé tellement de lièvres rampants en plus de dix ans. 

Si vous me le permettez, je vais faire ressortir deux vieilles chansons que j'aime beaucoup:

 Ose et use de mots

Partout et même au boulot

Sans penser être sot

Si un mot parait un rot

Ose les voyelles

Pusqu'elles sont naturelles

Dans tes prunelles

Quand elles s’écartèlent

Ose les consonnes

Quand elles frissonnent

Et qu'elles s'abandonnent

Le temps qu'elles sonnent

Ose user de tous les sons 

Pas pour des sermons

Mais pour des chansons

Qui donnent le frisson.

 

L'enfoiré,

 

Citations:

  • "L'esprit d'équipe? C'est des mecs qui sont une équipe, ils ont un esprit! Alors, ils partagent", Coluche
  • "Entre chômage, déficits publics et crise du logement nous n'avons plus les moyens d'être nous-même. Diagnostic atterrant", Christophe Barbier
  • "Le rire sucre les larmes", Robert Sabatier
  • Pour adorer Dieu, il faut devenir Dieu.”, Coomaraswany 

 

 

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Ça s'en va et ça revient

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En Belgique, ce fut une semaine chargée en évènements. Le tax shift pour réorganiser notre économie, la rentrée parlementaire, la réussite au foot et UBER. 

0.jpgTout tourne autour de la constatation qui dit : "moi y en a vouloir trouver des sous".

Le chimiste, philosophe et économiste, Antoine Lavoisier avait pourtant dit «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme».

Il avait parfaitement raison, mais il a oublié de dire "Tout se déplace"".

Le "tax shift", Lavoisier ne connaissait pas évidement. 

Si ce moyen de pomper des sous ne date pas depuis son époque, l'idée germait déjà depuis quelques temps.

0.jpgAlors, un peu de sémantique s'impose pour s'entendre sur les mots anglais:

  • "shift" qui veut dire "changement"
  • "shifter", "décaler", "déphaser", "changer", "se débarrasser de", "enlever".

Quand on parle de sous, il faudrait trouver le bon "gear shift", la bonne "manette de vitesse" pour ne pas avoir un "seismic shift", c'est à dire un "séisme".

Les allergiques aux termes anglophones ont trouvé la parade.

Pour eux, il s’agirait d’un "virage fiscal".

Un "virage", tout le monde sait ce que c'est une courbe pour permettre de contourner des obstacles. Et qu'en "virant", il ne faut pas oublier la force centrifuge.  

Quant au verbe "Virer", lui a encore plus de significations: "changer la direction de route du navire", "transférer une somme d'un compte à un autre", "se débarrasser de quelque chose ou congédier quelqu'un" ou "soumettre une photo au virage pour le faire changer de statut".

En cherchant un peu, j'ai trouvé qu'un "photographe prodige s'est fait viré à cause de Photoshop".

Celui-là, il prenait toutes les significations à son compte.  

Il y en a même qui ont parlé de "glissement fiscal".

Là, si ça glisse en plus, cela risque de tomber vraiment.

Alors, il faut expliquer ce que pourrait apporter ce "shift".

Lundi 12 octobre, le ministre fédéral des Finances, Johan Vanovertveldtétait l'invité à La Première pour parler de ce qui allait être shifté et ce qui dev(r)ait créer beaucoup emplois dont il ne pouvait préciser le nombre.

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"Tous les travailleurs vont y gagner. Cent euros par mois de plus et pour chacun", disait-il.

Sauf exceptions, bien entendu...

Les exceptions confirment toujours les règles, non?

Je ne sais s'il s'est rendu compte de la précision de ses dires quand il disait que "les budgets allaient 'shifter' de gauche à droite". 

Avant cela, dans les "Coulisses du pouvoir", le journaliste Bertrand Henne donnait déjà un pré-rapport de la situation podcast.

Bruno Coppens qui ajoutait ensuite sa touche d'humour:podcast

 

Dans les nouvelles taxes, on comptait :

Les cigarettes  déjà embarquées dans le projet de taxes supplémentaires.

Le paquet de cigarettes allait subir une hausse de 70 centimes et le paquet de tabac à rouler de 1,85 euro.

Pour le tabac et la cigarettes, les articles se suivent et se ressemblent.

"Il a fait augmenter le prix de la cigarette".

"Les clopes sont réservées à terminer leur vie en fumée"

"Lorsque les prix du tabac sont en hausse, la consommation est en baisse". 

"Le paquet de cigarettes neutres, une victoire pour les buralistes au Sénat". 

0.jpgUne victoire pour les buralistes, peut-être, mais, pour les fumeurs, c'est être pris en sandwich entre vice et porte-feuille.

Restons un petit moment en apnée si vous le voulez bien...

Dans l'année, j'avais lu l'information qui suit:

"L'institut d'études paramédicales Vésale à Ostende a décidé d'instaurer, dès la rentrée des congés de Carnaval, le port d'un badge obligatoire pour les étudiants fumeurs.  

En Flandre, jusqu'au 1er septembre, contrairement à ce qui se passait en Communauté française, il n'était pas encore interdit de fumer dans les cours de récréation, à l'intérieur, ce n'était plus permis. La direction a pourtant décidé d'anticiper l'entrée en vigueur du décret en obligeant les étudiants fumeurs à arborer un badge « entre 12h40 et 13h30, dans la zone réservée à cet effet ». Dans leur journal, la photo du badge était en bonne place avec un très laid avec des poumons tout noirs qui dit «J'admets que mes poumons peuvent ressembler à ça » et un autre, très laid aussi, avec des poumons tout blancs qui est réservé aux repentis et qui annonce « Voici mes poumons depuis que j'ai arrêté de fumer ». La permission de fumer dans la cour de récréation a été soumise à l'autorisation des parents. Certains y ont vu une mise à l'écart, une stigmatisation, une discrimination de ce que les anglo-saxons appellent précisément « des criminels sanitaires » on pratiquait, littéralement, l'apartheid. En Afrique du Sud, une nouvelle forme de tuberculose vient de faire son apparition et résiste à toutes les médications. Elle est rapidement mortelle et peut se développer très vite. C'est pourquoi les autorités, pour éviter la propagation de la maladie, se demandent s'il ne faudrait pas mettre les malades en prison ou, si pas en prison, dans des zones réservées, par exemple dans des camps ? Ah, le sort de quelques-uns quand il rencontre le bien-être de tous, il peut être terrible !". 

0.jpgLe 26 mars, Planète Première allait plus loin: "La cigarette nuit à la santé, mais aussi à la santé de la planète, car elle nuit à l’environnement. La conférence mondiale contre le tabagisme qui s'est tenue en Inde. La plante du tabac n'est pas écologique et sensible aux maladies et nécessite de ce fait de grosses doses de pesticides. Le tabac est responsable d'une déforestation importante. 75% du tabac produit dans le monde est cultivé dans les pays en voie de développement. Il détourne les surfaces utilisées qui pourraient l'être pour d'autres cultures qui pourraient nourrir.

Pour faire sécher les plantes de tabacs, il faut utiliser du bois. Pour un hectare de tabac, il faut couper un hectare de forêts.

1.jpgLa fumée dégagée par les cigarettes émet des particules dont on parle principalement lors des pics de pollution.

En micro-particules, en ultra fines, cela pollue autant que dix voitures Diesel qui tourneraient au ralenti pendant 30 minutes.

Les mégots sont donc un fléau.

770.000 tonnes sont jetés chaque année. Les filtres tout étant très polluants. La durée de vie d'un mégot est de 5 à 10 ans. Ils sont composés de matières synthétiques peu ou pas biodégradables. 7 milliards de briquets sont aussi jetés dans l'environnement et sont très difficiles à recycler et donc mauvais pour l'environnement".    

La question de l'été a été : "Fumer sur la plage", est-ce permis ou non?

C'est en plein air, donc, cela ne devrait pas trop gêner ceux qui ne sont pas trop proches. Mais tout dépend... si l'on acceptait que le sable devienne un cendrier public et de prendre ses distances.

Les statistiques montrent que la diminution des fumeurs stagne et un sur quatre reste fumeur.

"Arrêter de fumer: et si cela pouvait être facile" disent certains fumeurs.... Il ne fallait pas commencer, disent les autres.

Le tabac est une drogue comme une autre.

"Raisons pour ne pas arrêter"

Pourquoi pas une opération de représailles contre le tabac plus tôt?

"L'industrie des cigarettes électroniques paie les scientifiques pour affirmer qu'elles sont sans danger".

Supprimer la pub pour les cigarettes? Quelle bonne idée.

Mais nous sommes en plein dans le mythe de Sisyphe dans lequel Camus fait le rapprochement entre la vie comme un éternel recommencement obéissant à l'absurde.

Pour l'Etat, la raison est simple: les gains récupérés via la taxe sur le tabac,  ont été dépassés par les pertes pour les soins de santé.

 

Les nouvelles taxes sur les sodas, l'alcool, le diesel et l'électricité  viennent s'ajouter: podcast

0.jpg"Le sucre, le doux mensonge" est visé dans les sodas. 

Le lobby du sucre est sur le banc des accusés d'après le documentaire de ARTE qui passait cette semaine.

Décidément, le gouvernement se préoccupe de soigner nos petites santés.

Tiens, ils ont oublié de taxer le sel qui lui aussi fait des victmes.

0.jpgSi cela donne des emplois en plus, pourquoi les refuser? C'est comme une assurance "santé".

A première vue, je ne serai pas trop touché par les nouvelles taxes.

Je ne fume pas et je bois beaucoup plus d'eau que d'eau sucrée. Mauvais client pour le médecin et le pharmacien.

Si c'est au diesel que je roule, c'est avec parcimonie mais je serai plus touché par l'augmentation de la TVA sur l'électricité qui avait été diminué dans la législation précédente.

Consommer moins, c'est toujours payer moins.

Adapter sa consommation en fonction de sa et de son bien être, une bonne idée à privilégier.

0.jpgMais une alimentation saine coûte plus cher. Tout ce qui est "eco" l’est en général. La consommation de légumes est restée stable, alors qu'elle devrait augmenter. 

Pour la bière, on a déjà donné et les caisses enregistreuses intelligentes sont là pour vérifier leur consommation.

Pourvu que ça dure: le.., la... et les.... (prière de remplacer les petits points ci-dessus suivant les cas).

Mais, en supplément, le "tax shift" puisqu’il faut l’appelé ainsi, sert pour créer des emplois.

Des emplois ou du travail?

L’un n’entraîne pas l’autre.

En France, le gouvernement français veut aussi une part du gâteau en taxes. La France se disait championne du monde de la créativité fiscale. La liste est assez longue, en effet.

Le but final , c’est de récupérer des taxes sur le travail... quand il y a du travail.

0.jpgMercredi, France2 parlait de revenus universels, d'une allocation pour tous, indépendamment de son statut de travailleur ou non que la Finlande voudrait implémenter puisque l'état providence ne marche plus.

En Alaska, les revenus universels cela se pratique déjà, la Suisse et les Pays Bas se risqueraient bien le passage. Recycler les pensions, les revenus d'insertion, le chômage, les allocations familiales, les aides à l'emploi comme les titres services, cela faciliterait l'administration et réduirait les fonctionnaires. Cinquante milliards d'euros recyclés alors qu'il y a 66 milliards qui rentrent comme recettes fiscales en Belgique. La rentabilité est parfois un piège à l'emploi. Puis, ceux qui n'ont pas besoin pour vivre de cette allocation universelles, qu'en feront-ils?  

Le travail doit-il être au centre de nos vies?

Le podcast vidéo de "Revenus: une allocation pour tous?", vaut le détour. 

Une question primordiale avant d'aller plus loin avant, peut-être, de parler de taxes.  

Voilà, qu'à l'étage du dessus, à l'Europe, 'Shaüble et Juncker veulent instituer une 'taxe de solidarité' pour financer l'afflux de migrants'.

Et pendant, ce temps-là, c'est "fini l'austérité en Irlande! Le gouvernement annonce toute une série de cadeaux fiscaux". 

Vous souvenez-vous de mon billet "discussion sur la Faustérité? On s’y amusait bien pourtant à discuter de sous entre Québécois et Belges.

 

En Belgique, cette semaine, ce fut donc la rentrée parlementaire pour annoncer ces réformes.

Au perchoir, on commençait par la majorité au pouvoir. Le discours du Premier Ministre Michel s'était résumé en trois mots: "jobs, jobs, jobs". 

0.jpgL'opposition embrayait la formule, par trois autres mots: "tax, tax, tax".

Oui, c'était la phase "Bob et Bobette" 

Des mots que je traduirais en "Pognon, fric, flouze" pour changer et cela dans les deux camps: gouvernement ou opposition. 

Trois mots se traduisent dans une "triangulaire" dans sa manière de se transmettre la balle à tour de rôle dans une boucle sans fin.

Celle du gouvernement: "Les concitoyens payent des taxes dans le but de créer des emplois, taxes qui sont-elles rétrocédées aux entreprises lesquelles vont, en principes, avoir plus de moyens pour engager des personnes en plus dans leur entreprise et donner aux concitoyens une chance en plus pour trouver un emploi, emploi qui sera taxé à son tour".

C'est vrai, le travail de masse a diminué ou se confine dans des secteurs de pointe et donc très pointus en nombre de personnes.

La N-VA veut guérir la Belgique du socialisme

Ouais, mais quel socialisme?

L'authentique socialement vôtre ou par le communiste à ses heures de gloire? 

Il faut mieux expliquer et chiffrer tout cela. Tout est affaire de rendements que l'on constate après tout après avoir établi des budgets.

Les entreprises, elles, auraient une réduction de taxes de 33% à 28% à payer.

Ce fut le vote de confiance envers les mesures gouvernementales.0.jpg

Chacun y trouvera son compte. Oui, mais... 

La nouvelle Ministre du Budget, Solphie Wilmets devait reprendre son boulier compteur électronique et faire ses comptes pour répartir cela dans les entités fédérées.

Le "tax shift" ne se fera ressentir dans les Régions qu'en 2017, à cause des pertes de recettes qui devraient balancer les effets positifs annoncés. 

Il y a les petits malins d'UBER qui coupent l'herbe sous les pieds de l’État.

Ils font des courts-circuits au maximum dans la triangulaire.

Ils se font payer en direct via une cotisation payée par les travailleurs qui un ticket d'entrée dans le marché du travail.

Les bons comptes ne font-ils pas les bons amis dans le donnant-donnant, dans le gagnant-gagnant, du "Winwin" sur mesure dans le langage salé d'Outre-Manche.

Le seul investissement de l'uberisation est un dispatching comme employeur intermédiaire, un réseau et un programme informatique qui permet de fusionner le transfert d'informations relier par smartphone le fournisseur du service au client. Cela ressemble à de l'intérim, sans l'être. 

0.jpgRestons "smart"avec les spartphones, voyons.

Puis on apprend que les réfugiés rapporteront à l'économie.

Sous quelle forme? Un indice?

Les patrons voient l'arrivée en masse de ces réfugiés d'un très bon œil.

Les clients de "tous unis contre la vie chère" aussi mais après seulement.

On délocaliserait moins puisque les migrants se sont délocalisés eux-mêmes.

Les arguments avancés sont "plus de souplesse", "moins de contraintes" et surtout "moins chers".

Le dumping est au menu:podcast

Rappelons-le, Uber est américain et n'est pas une entreprise philanthropique. C'est aux États Unis que seront payés les taxes sur les bénéfices.

Les paradis fiscaux font aussi partie des destinations aux "retours sur investissements"à transférer. 

Cela me rappelle un peu jobdumping.de à part que le client lui-même détermine par ses cotations, le niveau de prix des prestations.

Jobdumping était un système qui ressemblait à de l'esclavage en accordant l'exécution d'un travail à celui qui voulait le prester au plus bas prix.  

La concurrence est toujours bonne, mais les règles de fonctionnement doivent être harmonisées en conséquence. 

Le monopole des taxis n'est pas la solution idéale.

Il faut seulement que le service soit à la hauteur du prix payé par le consommateur.

Uber avait commencé son installation en Belgique, le 25 février 2014. 

Ce 14 octobre à minuit, la société UberPop devait arrêter ses activités, stoppée par une décision de justice de la Cour du Tribunal du Commerce.

0.jpgUberPop n'est plus. Il est passé à UberX mais la bataille continue. 

Uber patine entre une dizaine de professionnels.

Passerait-on de la "Pop" au "X". De la danse on au porno.

- Pas par l'intermédiaire du sexting, tout de même...

Deux articles "Uber n'est pas mon copain", "Economie de partage: Uberisation de la pauvreté", de rédacteurs d'Agoravox, mais il y a des amateurs si l'on accepte le nivellement par le bas. 

Au sujet des clients consommateurs, je lisais dans le Vif:

"La révolution digitale des banques".

La priorité des banques se retrouve dans la question "comment améliorer la satisfaction du client?".

Au téléphone, le client entend comme un leitmotiv cette phrase: "Votre conversation peut être enregistrée pour raison de qualité". 

Cela m'a parfois amusé d'entendre cela.

La "qualité", tout un programme que l'on avait un peu oublié. L'enregistrement n'est pas là pour garder l'enregistrement d'une conversation mémorable d'un client, mais pour voir si le vendeur restait en ligne avec son client à l'autre bout de fil.

La clientèle est devenue volage et exigeante et il faut la garder.

La pub pour les banques s'agite dans des spots dans lesquels on ne trouve plus vraiment un lien avec l'activité bancaire elle-même, mais ce n'est pas grave...

1.jpgTout est bon pour se refaire une image de marque et redonner confiance après les dérapages non contrôlés des années 2008 et suivantes. Le souvenir des péripéties des années de perte de confiance en elles est encore bien vivace avec Cantona qui avait essayer de pousser les clients à reprendre leur argent de leur banque.

Les clients sont au centre des préoccupations à cause de la concurrence acharnée.  Le nombre de contacts et le nombre de transactions sont en baisse sensible. 

Le client redeviendrait-il "Roi"?

Quant aux beaux discours des politiciens, Bertrand Henne recherchait les plus beaux parleurs et ceux qui ont dû réajuster leurs discours en renouvelant les cadres en fonction de leurs résultats:podcast

Le capitalisme a résolu ses problèmes en prospérant par la quantité de ses productions. Il a poussé en avant ses experts vainqueurs en grossissant, en perdant une vue générale et en oubliant du même coup légèreté, souplesse et endurance qu'il fallait pour garder la route quand la prospérité et la croissance venaient à manquer.

Aujourd'hui comme hier, ce qui est rare, résiste toujours mieux et garde son prix de base.

Mais, le reste se casse ou se plante lamentablement...

La contestation gauche-droite reste donc nécessaire et salutaire.

Les petits impôts indirectes seront toujours mieux digérés que les directs sur salaires et ça, ceux qui en décident, le savent très bien. 

Mercredi, Thomas Gunzig avait précisé quelques vérités, dans un café serré très perspicace: podcast.

Bruno Coppens reprenait quelques idées de l'opposition:podcast

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On apprend que "Pour garder ou engager les meilleurs talents, les entreprises belges n’hésitent pas à débourser davantage".

Cela donne un peu d'espoir en l'avenir suivant les compétences d'intellos à mettre en synchronisme avec la demande.

Les augmentations n'ont, évidemment, rien à voir avec celles des joueurs de foot qui se bousculent au portillon pour grimper sur le pavois des magots du sport. 

On apprend que "Les VIP français sont en danger: les policiers chargés de les protéger sont épuisés".

Tiens, tiens, un nouveau métier qui se présente : "Bodyguard" !!!

 

0.jpgL'argent, c'est comme les vagues, ça s'en va et ça revient en fonction de bonnes ou de mauvaises appréciations des choses et de valeurs qui sont parfois très obsolètes.

Sera-ce le bordel sur les routes jusqu'à Noêl?

Les manifs me rappellent parfois celles des étudiants qui se sont mis en exergue en 68 et qui ont ouvert un autre paradigme de libertés parfois contesté aujourd'hui.

Manifs, grèves, travaux, se succèdent et les embouteillages autour de Bruxelles se multiplient.

Les consommations sont alors mis à rude épreuve.

"Tout bénef pour l’État", me disais-je. 

Alors, quand, en plus, on réunit toutes les protestations, les descentes des dirigeants des autres pays dans notre petite ville qui n'en demandait pas tant, le mot "bordel" me semble même très banal.

Vivement les parkings gratuits de délestages et des vélos à dispositions pour les derniers kilomètres. Le centre de la ville n'est pas très étendu.

Le 13 octobre, les Diables Rouges arrivaient au sommet des nations du foot.

On était monté au septième ciel.

On ne pensait même plus aux pays voisins et à la concurrence.

On vivait l'instant.

Laurette Onkelinx avait commencé son discours de résistance à la rentrée parlementaire par cette célébration et avait reçu en retour un "non-recevoir", comme un bide de la N-VA.

Diable, la raison invoquée fut que le nationalisme reprenait-elle du gallon?

Il faut dire comme l'écrivait Le Vif de la semaine, il y a vraiment une métamorphose chez Laurette depuis l'année dernière au même moment quand elle prenait la parole en empêchant les autres de la prendre. La technique a changé, elle lève le bras pour la demander, cette parole. Ce sera vraiment chouette chez Laurette...

Le PS, dont elle fait partie, a changé de stratégie. Il s'est rendu compte d'être trop mou en matière de sécurité surtout vis-à-vis du radicalisme religieux, en matière de justice que quelqu'un a osé qualifier de gadget.

Pris de tentation sécuritaire forte? 

L’entraîneur du foot, le coach Marc Wilmots, avait galvanisé son équipe. Il savait que celle-ci n'était pas la meilleure, mais il avait entamé une course de fond pour gagner par l'endurance.

"The right man at the right place"? 

0.jpgC'est un peu ce qui manque dans la politique politicienne.

- Du pognon, y'en a.  

Ta gueule, le Belge. Tu oublies ton empreinte écologique. 

- Si j'ai pas l'air, j'fais fort.

Même au cinéma, on a laissé une empreinte.

Si t'as pas vu "C'est arrivé près de chez vous", t'as rien vu au sujet de notre "dérision à la belge".

 

0.jpgLa nouvelle de la semaine ne serait pas "Les malades bientôt plus vite au travail", bizarre, ce titre.

L'info qui la cache "Les partenaires sociaux ont trouvé un accord de principe sur tous les dossiers, y compris le sort des pensions complémentaires. Le deuxième pilier des pourrissait la concertation sociale.".0.jpg

Si ça n'est pas une bonne nouvelle, qu'est-ce que ce serait?

La concertation était pourrie et ne le serait plus...

Absolument, Lavoisier avait raison: "Rien ne se perd, rien ne se crée", mais il a tout de même perdu la tête dans la bagarre avec ces "petits riens".

Allez, on va nettoyer tout cela.

Que de poussières, que de petites saletés traînent dans les coins...

0.jpgManneken Pis, c'est à toi d'y remédier. 

La seule chose que tu auras à vérifier pendant le nettoyage, c'est qu'il n'y ait pas de fuites dans ton seau qui effectuerait trop d'aller-retour jusqu'au robinet de service ou que, pire, il y aurait des transactions qui s'envoleraient en fumée.

"Ça s'en va et ça revient" comme les vagues de la mer du Nord au rythme des marées.

Tiens, là bas, on cherche qui va pouvoir payer les dégâts occasionnés par le naufrage d'un navire étranger. Si vous avez des idées, n'hésitez pas.

Ouf, la pollution n'est pas arrivée sur les plages. Si les oiseaux se sont englués dans le mazout, ils n'avaient qu'à ne pas être si curieux et rester en l'air...

Vendredi, l'écolo, Jean-Marc Nollet, était invité et tout ce qu'il désirait, c'est que les trains et les transports en commun ramassent le pognon récolté par les taxes. 

Ce que Alex Vizorek a traduit avec un peu d'humour:podcast

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Philippe Geluck alias Le Chat disait dans l'Echo "Je voudrais payer plus de taxes". 

Moi aussi mais est-ce que ce serait pour les mêmes raisons? 

Les taxes, c'est comme le Tonneau des Danaïdes. Plus il en a, plus il y en aura.

Trop commun, trop banal, tout cela...

Ça "shifte" et ça se déplace de partout vers un autre partout.  

Alors, une p'tite blague pour finir?

- Je suis un nostalgique. On paye trop de taxes aujourd'hui. Avant avec 100 francs, je sortais du magasin avec un pain, du beurre, un steak, de la confiture, des boissons et j'avais un petit cadeau pour le petit.... , dit le premier.

- Et maintenant?

- Ce n'est plus possible, avec cette putain de technologie. Il y a beaucoup trop de caméras de surveillance. 

 

Moralité: tant qu'on a un peu d'humour et un peu de fric qui reste, tout va un peu mieux.



L'enfoiré,

 

Citations:

  • Le talent n’est pas rare ; tout le monde en a. Plus rare est le courage de suivre le talent où il mène.”, Anonyme
  • Rien n'est plus rare au monde qu'une personne toujours supportable.”, Giacomo Leopardi
  • A l’échelle cosmique, l’eau liquide est plus rare que l’or.”, Hubert Reeves

 

0.jpgMise à jour 17 octobre: Les caricatures de Kroll et de Vadot m'accompagnent dans mes billets. Vadot a déjà fait deux sketchs dans les "Cafés serrés". Voici Kroll qui se lance sur scène avec les succès assuré. Poussé dans le dos, par Bruno Coppens pour relever ce défi.

Comme je l'ai dans 'Croire et ne pas être", j'aime les gens qui relèvent les défis.

 

 

Cinquante bougies pour le Jardin extraordinaire

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"Le Jardin extraordinaire est une émission de télévision centrée sur la nature et l'environnement créée le 3 octobre 1965 et programmée le dimanche vers 20h10 sur la première chaîne de la télévision publique belge francophone", voilà ce qu'en dit Wikipedia. Une émission spéciale était programmée pour le 19 octobre pour son cinquantième anniversaire. 

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Le "Jardin extraordinaire", est-ce la plus ancienne émission de la télé qui existe encore?

J'ai cherché et j'ai trouvé le top 10 des émissions télés françaises indéboulonnables.

Le "Jardin extraordinaire" se glisse entre "Le Jour du Seigneur" et "Des Chiffres et des Lettres". Une terrible place en le Seigneur et les chiffres ponctués de lettres...

L'émission Thalassa est considérée comme la plus ancienne de la télé française, mais elle n'arrive que dix ans plus tard en 1975.

Cela ne veut pas dire que le "Jardin extraordinaire" n'a pas changé depuis ses début. Il s'est renouvelé en profondeur en trois générations de présentateurs. 

Le principe de base est resté le même: La protection des animaux, de la nature  et de la vie reste immuable. C'est la présentation et l'organisation qui ont évoluées.

La liste chronologique des consultants s'établit avec Edgar Kesteloot, Paul Galand, Thierry Hance, Johan Michaux et bien d'autres.

Entre 1965 et 1978, Maryse, l'épouse du producteur de l'émission,  était présentatrice des animaux en studio.

0.jpgCharles Trenet avait donné le titre à l'émission avec sa chanson "Le Jardin extraordinaire".

L'anecdote de son inspiration est délicieuse. Après un gala à Stockholm, il avait été invité à un dîner à l'ambassade de France, mais n'ayant pas envie d'y aller, s'était promené dans un parc dans lequel il vit les statues qui bougeaient la nuit. Il imagina le parc empli avec des animaux qui parlaient et des statues qui prenaient vie. 

Voyant « passer la plus belle des filles », il se retrouva dans le bois sous « la douceur d'une couchette secrète ».


 

Qu'est-ce que la fin de l'année 1965 évoque dans la grande Histoire? 

Septembre : la Chine s’engage à construire au Mali un des plus puissants poste émetteur du continent africain.

Octobre : la guerre civile au Congo-Léopoldville. Le président Kasa-Vubu révoque Moïse Tshombe. La crise s’intensifie jusqu’au coup d’État du général Mobutu, commandant l’armée du Congo, qui rétablit l’intégrité du territoire en mettant fin aux luttes armées le 24 novembre. Déclaration sur la subversion qui interdit aux membres de l’OUA toute intervention dans les affaires d’autres États. Résolutions contre le gouvernement de la minorité blanche en Rhodésie.Boycott total de l’Afrique du Sud. Enlèvement à Paris de Mehdi Ben Barka, chef des opposants au roi du Maroc Hassan II. 

Novembre: Les violences raciales en Afrique et déclarations d’indépendance qui se suivent (Rhodésie, Ghana, Tanzanie, Centrafrique). Ruptures des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni. Panique à New York plongée dans le noir pendant quatorze heures. Elizabeth de Belgique est morte, Ouverture de la campagne présidentielle en France...   

En résumé, le continent africain se réveille est prêt à bouillir et l'Occident s'endort sur les lauriers de son passé.

 

 

Les souvenirs du "Jardin extraordinaire" se retrouvent dans les archives de Sonuma et dans la tête des acteurs toujours vivants de l'époque.

0.jpgL'émission anniversaire enregistrée, est encore accessible.

Au départ, les animaux étaient en studio. On ne savait pas trop les risques que l'on pouvait prendre, mais on les prenait.

Dans les studios, au départ, puisque la technologie ne permettait pas de s'en extraire facilement. Déplacer les grandes caméras sur le terrain était quasiment impossible.

Le producteur, Raymond Dastra, avait vu juste. Son épouse, Maryse aimait les animaux et présentait les animaux qui venaient du zoo d'Anvers.

Les documentaires étrangers étaient achetés et commentés en direct dans l'improvisation, par des consultants scientifiques qui se devaient de rester clairs et compréhensibles par le grand public.

0.jpgComme émission familiale et transgénérationnelle, la "lovestory" avec les téléspectateurs se produisit dès le début. L'exotisme faisait rêver. 

La présentatrice, Arlette Vincent devint son icône pendant 26 ans. Le relais fut assuré par Claudine Brasseur pendant 22 ans après une courte pause. 

0.jpgDe bimensuel, l'émission passa au rythme hebdomadaire le samedi soir avant de passer au dimanche bien plus tard. 

Lors d'une première sortie d'Arlette Vincent, Jean-Claude Valère Gille reprit l'intérim en ouvrant le plateau vers l'extérieur. Bon présentateur, celui-ci n'avait pas le charisme d'Arlette Vincent qui avait imposé son style.

En tant que productrice de l'émission, Arlette repris du service avant de tourner la page définitivement après 25 ans d'émission de défense de la nature et des animaux. 

De contemplative, l'émission était devenue plus engagée politiquement.

La succession par Claudine Brasseur, plus incisive, confirma cette voie.

Les catastrophes écologiques vont défiler pour soutenir celle-ci: Bophal, Tchernobyl, les marées noires, les chasses à la baleine, les assassinats de jeunes phoques sur la banquise pour la fourrure, le conditionnement de transport des animaux, le massacre des dauphins à cause des filets dérivants, le traitement des grenouilles dont on coupait les cuisses pour la cuisine, tout cela fut présenté et ont jeté un froid d'émotions dans le public.

Des organisations comme le WWF et des manifestations comme la Convention de Washington, la Conférence de Rio épaulèrent la tournure qu'avait prise l'émission.

Celle-ci sortit du divertissement pour impliquer le public et le conscientiser par l'idée que la Terre ne nous appartenait pas.

L'écologie politique se structurait. 

La suppression de l'assassinat des jeunes phoque pour leur fourrure, Brigitte Bardot en avait fait une croisade.

La liberté des animaux entrait dans le besoin des consciences que toutes les espèces vivantes avaient leur importance dans les cycles de la vie et que les jeux de massacres sur les animaux à cause des hommes se retourneraient, un jour, contre eux-mêmes.

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La dernière présentation en studio d'un hippopotame en studio qui stressé, en était mort au retour sonna le glas au studio. Laisser les animaux dans leur milieu naturel devint obligatoire. 

La couleur des images à la télé apporta la touche tout aussi obligatoire dans les milieux naturels.0.jpg

Les documentaires en provenance de grandes productions ou de particuliers à petits budgets, apportèrent une extension vers l'extérieur inexploré du monde.

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En 2014, nouveau choc, nouveau vide.

Claudine Brasseur prit sa retraite. Tanguy Dumortier avait présenté un documentaire à l'émission, releva le gant et changea complètement le déroulement de l'émission.

Le nouveau générique externalisa encore plus complètement.

Le monde était devenu un studio en plein air grâce aux moyens technologiques du numérique pour appuyer cette transformation.

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Economie de moyens avec les drones pour les prises de vue à partir du ciel quand il ne fallait pas sortir par le vol en hélicoptères.

Les conseillers scientifiques ne vinrent plus à l'émission, c'est l'émission qui allaient à leur rencontre dans le cadre de leur travail.

Comme les téléspectateurs étaient devenus des voyageurs tout aussi lointains grâce à la démocratisation des vols aériens, il fallait accumuler plus de connaissances, avec le rythme, la musique pour apprendre le vivant pour devenir des "Enfants du jardin".

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Que de vocations en biologie chez les jeunes, n'a pas créées cette émission ?

Claudine revenait comme tous les dimanches matin pour présenter l'émission du soir.podcast

Le 18 octobre date anniversaire, l'émission commença par un appel aux jeunes qui entreront peut-être dans le futur de l'émission. 

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Chacun d'eux a pu ainsi se familiariser avec les méthodes utilisées au Jardin.

Comment visiter les fonds marins?

Comment se mettre à l’affût des animaux avec patience pour capter les meilleurs images?

Comment manipuler les instruments de l'image et du son en touchant le monde de l'infiniment grand à l'infiniment petit?

Le film "Freedom, la légende des aigles"  ponctuait la soirée.

 

 

0.jpgConclusions:

Comme toujours, les moyens financiers sont nécessaires pour ce genre d'émissions.

Ces moyens, la BBC les a souvent eu plus souvent et cette chaîne anglaise a produit des films de la nature époustouflants.

Nicolas Hulos a permis aux Français de voir ce qu'était le monde "Une vie plus haute que ses rêves " disait-il en pensant à Ushuaïa et Okavongo.

Toutes deux, non remplacées, ne sont plus disponibles que dans les souvenirs. 

0.jpgLes budgets sont toujours limités à la taille du pays.

S'y adapter, c'est faire preuve d'imagination. 

0.jpgSentir le moment où il faut se renouveler ou mourir de la belle mort de ses souvenirs, c'est un choix stratégique.

L'intérêt du téléspectateur peut naître sans l'avoir préparé, mais en général, il s'émousse très vite.

Cinquante ans, c'est un succès inégalé...

 

Les souhaits de bon anniversaire des collègues furent nombreux.

 

Aujourd'hui, via le biomimétisme, la nature nous inspire bien plus que nous lui inspirons.

Avec l'anthropomorphisme, les animaux nous font rire:


 

Maintenant, il y a moyen de jouer comme eux, mais n'ayez pas peur d'avoir l'air bête: podcast

 

Le cinéma et les animaux: une histoire mêlée de peur, d'amour ou de haine avec les animaux.



 

 

Heureusement, la chanson de Moustaki "Un jardin qu'on appelait la Terre" nous réconcilie

L'enfoiré,

 

Citations:

  • Nous sommes fabriqués pour être des animaux efficaces, pas des animaux heureux.”, Robert Wright 
  • Nature peut tout et fait tout.”, Montaigne
  • Certes, un rêve de beignet, c’est un rêve, pas un beignet. Mais un rêve de voyage, c’est déjà un voyage.”, Marek Halter 

 

Aujourd'hui, autre anniversaire: le 70ème anniversaire de l'ONU qui devait régler les problèmes entre les nations.

Une histoire d'hommes lourdes d'événements dans laquelle les animaux n'avaient pas droit au chapitre.

Le professeur en Droit International à l'ULB, Olivier Corten en donnait la situation actuelle:podcast

que Alex Vizorek rectifiait avec humour: podcast
  

La santé, ça n'a pas de prix !

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Quand j'ai commencé ce billet, je n'aurais jamais pensé qu'il serait d'une aussi grande actualité. Voyons les points de contacts dans l'ordre.

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Le 19 octobre France3 présentait une émission "La santé en France".

Je n'ai pas pu voir l'émission en direct et malheureusement, elle n'était pas disponible à la rediffusion en Belgique, en raison de droits concédés par France Télévision.

Je me contenterai du débat qui lui était visible en différé.

Ce fut un débat sur une enquête concernant les inégalités territoriales, sociales et environnementales qui se creusent depuis une dizaine d'années.

Étaient présents, un député qui s'est occupé de la réforme de la santé, une doctoresse hospitalière, auteure du livre "Santé, le grand fiasco", un médecin généraliste, une économiste et un sociologue, auteur du documentaire et du livre "Hôpital en sursis".

Il parait qu'en France, la santé ne cessait de s'améliorer jusqu'en 2000. Ce n'est qu'après que la situation sanitaire de nombreux territoires s'est détériorée.

Une inégalité s'est creusée entre ceux qui souffrent et ceux qui combattent pour faire reculer l'inégalité.

Bref, à les entendre, si des égalités existaient quelque part, ce n'était ni dans la santé française ni dans son traitement.

0.jpgPasse-t-on du fiasco au sursis ou du sursis au fiasco? 

Il s'agit de parler d'un désert médical avec un temps d'accès difficile pour les patients vu les distances qui allaient jusqu'à 60 kilomètres et de la présence d'une moyenne de trois patients pour un généraliste.

Cela a engendré une fracture Nord-Sud avec Paris, au centre, qui s'en sort mieux.

Les officiants médicaux privilégient les zones dans lesquels, ils peuvent encore garder un esprit de famille comme tout le monde.

Le sacerdoce du sacrifice n'existe plus. Il s'est restreint avec les 35 heures.

Les patients trop lointains doivent trouver leur propre solution aux problèmes. Quand on pense aux difficultés de déplacements, le service public de proximité est toujours préconisé pour les deux camps.

Le médecin généraliste ne veut plus devoir se déplacer au premier appel jour et nuit. Une déclaration qui ne mérite pas les huées. Les visites à domicile dans les problèmes d'embouteillages, de parking ont plus qu'accru.

La paperasse administrative s'est embourbée dans les obligations nouvelles. 

Quant aux services de secours, ils devraient là uniquement pour les urgences.

La concentration de médecins dans les villes n'en a été qu'une résultante.

La médecine s'est féminisée, est-il constaté. 

On a tous oublié la pièce du bon "Docteur Knock" que Luccini a repris à son compte.

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Pourtant, ce n'est pas pour rien que les services d'urgences récoltent tout ces genres de manque de médecins et de soins médicaux.

Cela malgré les journées devenues longues et les dégradations qui ont poussé le temps de consultation à une longueur maximum d'un quart d'heure par patient. Pour le médecin généraliste, les consultations sur rendez-vous se sont multipliées. 

Les nouveaux stagiaires sont heureusement plein d'envie d'en mordre, mais la fac reste théorique. Etre sur le terrain les fera réfléchir et réagir en réactualisant en fonction des normalités.

Du côté Etat, on espère que les soutiens financiers proposés inciteront les jeunes médecins qui n'ont pas encore de clientèle régulière, a entreprendre les études universitaires qui sont de plus en plus chères et longues.

Mais ces incitants financiers se réduisent très vite face à la vie réelle et les inconvénients rencontrés sur le terrain.

Le médecin traitant n'est souvent plus qu'un intermédiaire qui oriente vers un spécialiste tandis que l’hôpital est devenu la cocotte minute de la médecine.

Alors que la complexité du métier augmente, le temps manque souvent pour se mettre à jour ses connaissances dans les colloques de médecins pour les réactualiser.

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L'ordinateur est devenu l'outil indispensable qui permet de "sauver les meubles", de garder des traces du statut médical des patients.

Une panne machine et c'est un nouveau rendez-vous à planifier.

Les sciences médicales évoluent parfois plus rapidement que prévu et se spécialisent à outrance. 

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Si le tiers-payant amortit les problèmes financiers, la règle générale est devenue "faire toujours plus mais avec moins de moyens".

Partager entre ce qui est urgent et important n'a jamais été aussi vrai.

Les gros risques passent avant. Ce n'est pas du "first in, first out" aux services des urgences.

La multiplication des actes médicaux sont parfois devenus une plaie. Planifier dans une "check list" se révèle souvent sans aucun intérêt.

Une usine à gaz bureaucratique les soins de santé?

Evidemment. quand je me rappelle qu'avec l'informatique, on allait diminué cette administration, j'en ai tout à coup, la nausée...

Les assurances privées couvrent ce que les mutuelles ne protègent pas. L'assurance hospitalisation en fait partie pour couvrir les risques.

Tiens, c'est tout comme le deuxième et le troisième pilier de la pension de retraite, qui sans eux, réduiraient la retraite à une peau de chagrin.

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Mais c'est vrai, l'augmentation de prix des cotisations de mutuelles complémentaires est, en fait, un système régressif, qui pénalisent ceux qui sont les plus pauvres. 

L'assurance hospitalisation reste souvent inaccessible surtout quand ce n'est pas l'employeur qui intervient via une assurance groupe. 

La conclusion proposée à l'émission fut de dire que le système de santé français fonctionnait bien, mais que faire régresser les inégalités restait une opération toujours en cours.

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Le même 19 octobre, version belgeJean Hernesse de la Mutuelle Chrétienneétait invité et lui aussi, de l'autre côté de la barrière, avait ses propres revendications:podcast

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Parler du budget de la santé pour l'année 2016, fixé entre autres par le gouvernement fédéral, c'est parler de nouvelles économies rejeté par le Conseil Général de l'INAMI.

La crainte d'atteindre à la vie a été très vite rétorquée comme faille à ce système.

La Ministre de la Santé, Maggie De Block, disait que le patient ne ressentira aucune effet de la réforme, des coûts supplémentaires dus aux assainissements budgétaires que le gouvernement avait décidé.

Non, "une nouvelle paire de seins, ce n'est pas une nouvelle paire de chaussures

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- C'est vrai, mais c'est un budget sans souffle, sans perspectives à long terme pour une population vieillissante et sujettes à des maladies chroniques, dit l'invité.

- Il faudrait réorienter l'ordre des soins vers les soins de première ligne chez soi, avant d'aller vers les hôpitaux qui était dans la concertation des différents acteurs de la santé", poursuit-il. 

0.jpgFaire des budgets restent la pierre angulaire du futur en établissant des priorités dans une période de vaches maigres.

Aucune réduction, ni d'augmentation de couverture sociale n'est prévue.

- Réduire les frais d'optique ou d'appareils auditifs n'a pas été envisagé. L'enveloppe du secteur des hôpitaux et des médicaments a été mieux réévalué tandis que les budgets des soins à domicile, eux, ont été ne l'ont pas été ou ont été rabotés. Revaloriser le médecin généraliste pour éviter l'hôpital qui coûte plus cher. Le nombre de lits d'hôpitaux est suffisant à revoir en fonction des nouvelles techniques médicales transportables à domicile avec un lieu adapté à la revalidation intermédiaire entre l'hôpital et le domicile", reprend-il.

0.jpgL'attribution des numéros de l'INAMI est devenue une saga.

Numéros sans lesquels, faut-il le rappeler, les nouveaux médecins ne pourraient pas assurer le remboursement des frais à leurs patients.

- Le contingentement des médecins date des années 90 et devrait être revu.

Limiter les nombres de médecin, c'est en amont qu'il faut l'évaluer et non pas en aval, par l'organisme de l'INAMI.

0.jpgY a-t-il trop de médecins?

La dimension du pays, l'écartement géographique entre les villes, est bien plus réduit qu'en France. 

Organiser la permanence médicale par des gardes est l'investissement qu'il faudrait réaliser avec des assistants pour des actes simples de premières urgences (vaccins, prise de tensions..) et ainsi libérer les médecins des actes plus complexes.

Les désaccords de rationalisation des actes médicaux se sont manifestés avec la Ministre Maggie De Block et ont augmenté les craintes des syndicats.

Une remarque s'impose: le dossier médical, maintenu par le médecin traitant pourrait se retrouver en partie sur la carte d'identité en place de la carte de l'INAMI. Celle-ci a déjà remplacé les vignettes, alors que les prestations médicales obligent l'utilisation de ces dernières pour être remboursées par les mutuelles.

Est-ce une version moderne à deux vitesses qui se mord la queue?

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Toujours le 19 octobre, des piquets de grèves sur les routes ont empêché les secours médicaux d'opérer.

Deux personnes y ont perdu une chance de vivre. Un chirurgien qui ne parvenait pas à l'hôpital et une personne qui bloquée n'était pas parvenu à l'atteindre. 

La justice interviendra pour établir les responsabilités.

Bien entendu...

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0.jpgPuis, ce fut la "bombe": l'annonce de l'OMS qui disait que la viande et les charcuteries étaient cancérogènes en ôtant encore l'envie de manger aux consommateurs.

Tollé du lobby de la viande. Bien sûr.

Suspicion des consommateurs à se demander ce qu'ils pouvaient encore manger. 

Avec humour, on pourrait se demander si les "efforts" de garder une population belge en bonne santé  par l’augmentation des taxes sur les cigarettes et des boissons sucrées, le gouvernement n’aurait pas raté le coche en ne taxant pas plus les viandes par la même occasion.

Eviter de manger carné demanderait encore d’autres sacrifices.

Mais de cela, j'en avais parlé dans "se nourrir autrement".

Selon l'OMS, 500g de viandes par semaine et 30g par jour de charcuterie, devrait être la limite maximum. Le Belge dépasse, en moyenne, de 100g pour les viandes rouges, mais serait en dessous de la norme pour la charcuterie. L'homme est catégorisé parmi les omnivores. Ne l'oublions tout de même pas. 

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Mardi dernier, France2 présentait "Les pouvoirs insoupçonnés de notre alimentation" et ARTE présentait un Thema "Douleur: des maux, des remèdes, des scandales", "La douleur, un marché?" (les antalgiques et leurs risques) et "Une vie de douleurs" (douleurs chroniques).

0.jpgL'OMS s'endort-elle en oubliant d'informer des risques des médicaments antalgiques en vente libre? Apprendre à maîtriser le mal pour l'éviter?

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0.jpgL'accident en France, un autre drame de la route. Une fatalité ou un manque de précautions dans un virage dangereux qui a coûté la vie d'une quarantaine de personnes?

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Puis, pour finir, il y a eu l'histoire de Simone qui en a eu marre de vivre et qui a choisi d'en finir avec la vie avec l'aide de son médecin....    

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Réflexions et questions:

Décidément, ces deux dernières semaines, la santé des contemporains entraîne toutes les voies médiatiques aux yeux et aux oreilles de tous les consommateurs.

Les pénuries ne seraient-elles pas organisées en nourriture ou en hommes?

Il faudrait que nous devenions tous des ascètes.

Pourtant, il n'y a rien de plus "dangereux" que de vivre!!!

Alors tout est en place ou presque pour assurer cette dangerosité quitte à se poser quelques questions, alors qu'on veut vivre de plus en plus longtemps en bonne santé.

Avoir fait un résumé de la diversité de tous ces évènements donne un ensemble qui de choses de la vie, toujours appréciable à condition que cela se passe bien, que l'on sait pourquoi la vie peut être belle jusqu'au moment de passer le flambeau au suivant.

L'acharnement médical, dont il n'a pas été question, est à prendre en considération quand on pense à cette Simone.   

Les experts n'ont-ils pas une tendance à faire exploser le tarif  des prestations en rapport avec la loi de l'offre et de la demande?

L'article "La santé, la plaque tournante de l'exploitation capitaliste?" semble y répondre.

En Belgique, la régionalisation des soins de santé est devenue une compétence régionale ainsi que dans la répartition des soins. 

Le risque d'une médecine à deux vitesses entre le nord de la Belgique et le sud y est tout aussi important qu'en France.

Les maisons de repos dans certaines régions ne vont pas s'ouvrir parce qu'il n'y a pas de budgets en suffisance en Belgique.

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Est-ce pour cela que leur gestion est souvent reprises par des sociétés françaises?

Ici, on entre dans un autre débat auquel je reviendrai peut-être.

Les médicaments sont une source de rendement considérable en fonction du nombre de patients pour les utiliser.

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Lors de la proposition d'un autre médicament pour mon épouse, j'ai demandé au médecin, un temps de réflexion pour en déterminer les effets secondaires.

Sa réponse a été automatique avec un sourire en coin: 

Si vous faites confiance à Google...

Faire confiance à Google? A un moteur de recherche? Une entreprise commerciale qui se paye par la pub?

Faut pas rêver.

Cette source d'informations n'est pas un remplaçant au médecin, mais c'est un moyen pour le patient de ne pas mourir idiot en se laissant mener au doigt et à l’œil et ce n'est pas Google qu'il faudra appeler pour s'informer.

Je me rappelle d'un billet dans lequel j'avais écrit un hommage à Bourvil.

A l'époque, Internet n'existait pas, on a dû lui dire un jour, vous avez la maladie de "Khaler", un doux nom qui cachait un médecin qui avait donné  son nom à  la maladie.

Cet article se terminait par cette constatation: "Comprendre vraiment par A+B avec des mots que le patient attend, reste un exercice d'équilibriste face aux spécificités. Les manières de recevoir "le" message seront en plus acceptées ou non en fonction d'une culture. Il n'en reste pas moins que le patient reste pieds et poings liés aux dires du médecin. Avant le malade se trouvait cobaye de sa nature humaine. On a changé seulement d'interlocuteur interprète". 

0.jpgC'est vrai, Internet pousse parfois à l'automédication.

Internet présente souvent une médication dont on ne connait ni la provenance, ni le degré d'authenticité et de succès.

Cela provient du seul facteur "prix" qui est intervient en premier pour ceux qui ne savent plus se soigner par les voies plus officielles.

De grandes surfaces paramédicales risquent ainsi de tuer les plus petites pharmacies.0.jpg

Aujourd'hui, Internet est devenu du "minimir" que l'on veut voir devenir un "maximort"à faire un maximum.

La réponse à l'exclamation:

- La santé, ça n'a pas de prix!!!

- Elle est même hors de prix pour celui qui a des problèmes à cause de son coût. Une bonne santé, n'est-ce pas le souhait le plus utilisé au changement d'année?

Quand tout va mal comme le chantait Gaston Ouvrard, alors, la sante n’a plus de prix, même avec le coût financier, au moment de passer à la caisse:

Bien sûr, les tarifs ne sont pas les mêmes partout.

1.jpgEn Europe développée qui se veut à la pointe, on mutualise. On a pris l'habitude de rembourser ceux qui investissent dans leur avenir de santé.

L'assurance hospitalisation couvre les surcoûts. 

Les médicaments génériques ne peuvent apparaître sur le marché qu'après la période déterminée par la fin des brevets.

0.jpgLe prix de la santé est amorti pour ceux qui investissent comme officiants de la santé et pour ceux qui en seront les consommateurs obligés.

Aux Etats Unis, l'Obamacare est toujours dans les limbes de la mutualisation jugée trop "sociale".

Deux choix de sociétés occidentalisée opposés pour résoudre le problème de la santé. 

En dehors de cet occidentalisme, on cherche à le devenir en procédures de développement qui ne coûtent rien puisque l'être humain est considéré comme ayant moins de valeur intrinsèque.

Les brevets pharmaceutiques y sont moins sollicités et les copies moins traquées.

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De nouvelles questions ne serait-il pas bon de se poser:

La vie a-t-elle un prix quand on constate le peu de considération que certains en font comme candidat kamikaze? 

Demain, faudra-t-il se rendre compte que les budgets qui ne vont faire qu'augmenter, s'inscrivent dans la normalité des prix au raz des pâquerettes parce qu'on ne peut plus les payer au prix fort? 

Quant à l'information, d'où qu'elle vienne, même comprise imparfaitement, a aussi une valeur intrinsèque qui même erronée, obligera le patient à l'analyser et à la contrebalancer avec d'autres.

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Passons aux travaux pratiques

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L'UCL, Saint-Luc pour les intimes, est un hôpital universitaire de Bruxelles.

Même la famille royale s'y paye des "sorties réparatrices".

Universitaire, cela veut dire beaucoup de stagiaires et de jeunes qui déambulent dans l'environnement.

J'ai eu l'occasion de fréquenter cet hôpital presque comme domicile temporaire dans une histoire de cancer du sein

J'ai re-fréquenté l'UCL récemment lors d'une opération de mon beau-frère qui devait se "forbir" d'une nouvelle hanche par une charmante chirurgienne à laquelle il m'est venu à l'esprit de chanter la chanson d'Adamo:

Mais laisse mes mains sur tes hanches 
Ne fais pas ces yeux furibonds 
Oui tu l'auras ta revanche 
Tu seras ma dernière chanson 

Un samedi matin automnal, je m'étais baladé en jogging dans les allées de cet hôpital qui occupe une surface et un volume non négligeable.

Un parking payant fait le plein presque tous les jours. 

En semaine, c'est la bérézina pour trouver une place dans le parking. 

Un héliport l'avait amputé d'une surface non négligeable, alors qu'à première vue, l'espace réservé aux hélicos semblait ne jamais avoir été utilisé. 

Pas de SAMU en Belgique mais un SMUR, héliporté par deux hélicoptères pour le pays entier.

Mais ce samedi, l'activité de weekend tournait au ralenti.

L'"usine à gaz"était au repos.

A l'intérieur de l'hôpital, quinze niveaux accessibles par des ascenseurs à programmation sophistiquée. Amusant de voir des nouveaux utilisateurs qui découvrent tout surpris, de ne pas avoir compris l'efficacité de la sophistication en pensant encore pouvoir sélectionner l'étage à l'intérieur de la cabine alors que le choix se fait de l'extérieur. 

Une fois arrivé à l'étage, les routes se suivent et se ressemblent.

Pourquoi, je parle de routes?

Mais, parce que tous les couloirs sont des routes numérotées.

Non, elles ne sont pas là pour mener à des bi-routes. Mauvaises langues!!! Ce sont des multi-routes.

Le seul problème, c'est que personne n'a pensé à des Hopi-GPS pour s'orienter.

Pour en donner l'illusion, il y aura bien une petite infirmière qui pourra jouer cet office en disant:

- A ce carrefour, prenez la deuxième sortie et puis continuez tout droit.  

Arrivé à destination au bout d'une route, ce sont les chambres.

Jolies et modernes, rien à dire à leur sujet.

Un personnel accueillant a une moyenne d'âge très jeune, encore plein d'enthousiasme et de sourires.

Deux lits par chambre.

Puis, pour le visiteur, l'attente que les heures s'écoulent en compagnie de celui qui aurait préféré aller au cinéma plutôt qu'être enfermé dans une chambre avec le compagnon de nuit qui ronfle à côté de lui.

Les repas, ce n'est pas du low-cost, même si ce ne flashe pas avec cinq étoiles. 

La visite terminée, c'est la descente au Rez-de-chaussée avec quelques commentaires variés qui s'entrechoquent dans l'ascenseur.

Sur la façade extérieure principale, la mention bien en évidence "L'hôpital pour la vie", "Soins pour la vie", "Recherche pour la vie", "Enseignement pour la vie"me refait sourire, surtout en pensant à ce que je découvre ensuite... en plus caché derrière un chemin nommé pompeusement "Avenue Hippocrate".

0.jpgIl se poursuivit en me menant aux secteurs des "Dons de corps" et à la "Morgue" en passant par la "Banque du sang". Ce n'est plus vraiment le verbe "passer" qui s'imposerait mais celui de "trépasser".

Il faut bien le dire tout de même, si on vient ici pour la vie, on y vient aussi pour mourir. 

Curieux tout de même de parler de banque dans un environnement hospitalier. Dracula y habiterait?

Non, j'oubliais que l'argent c'est le sang de la vie...

Quant à la morgue, puisque la mort fait pas partie de la vie par sa fin comme la naissance par son début, pourquoi pas?

Devant moi dans l'allée qui y mène, un jeune qui encapuchonné qui ne se sent pas suivi, va dans cette direction en sautillant.

Comique de situation...

Je le suis à quelques mètres de distance pour m'assurer de son but.

Ouf, il ne continue pas son chemin jusqu'à cet aboutissement funeste.

Il dérive vers la bibliothèque universitaire.

Je l'abandonne et reviens sur mes pas sous le chapeau des couleurs automnales des arbres...

J'arrive enfin devant une plaque commémorative qui parle de Carl von Linné.

Cette gloire historique a été à la base de la juxtaposition de deux termes: le genre et l'espèce.

Le genre et l'espèce, tout un programme que l'on remet au goût du jour à terme échu. Non?

Le genre d'espèce que l'on pourrait faire dévier sur le terrain plus glissant des espèces sonnantes et trébuchantes, aussi à terme échu.

Pour parler d'argent, il faut ajouter que pour l'avenir de cet hôpital, il y a un projet de reconstruction avec une mise de 700 millions d'euros sur dix ans.

Attention, il est dit que c'est une reconstruction virtuelle et matérielle avec optimisation informatique du trajet pour le patient. Sont prévus un nouveau centre de cancer et un autre nouveau centre psychiatrique. Mais il est affirmé que cet hôpital académique est sous-financé.   

Un "Retour vers le présent?". Celui-là, je le connais et le vis.

Le film original "Back to the future" imaginait ce qui pourrait se produire dans 30 ans, après le 31 octobre 1985.

C'est à dire aujourd'hui.

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C'est alors que, je ne sais pourquoi, je me mis à rêver dans le même temps de 30 ans en remettant le stéthoscope sur le thorax du futur dans un nouveau "Back to the future".

Bruno Coppens qui avait joué le futurologue podcastmais ce limitait dans un futur politique de 20 ans.

 

Cette fois, le 31 octobre 2045 avec la santé dans le viseur 

Ce matin-là, le jeune Michel à 83 ans, reprend son tricycle électrique. Il l'utilise pour se tenir en forme. Il se dit toujours jeune puisque qu'on peut atteindre 135 ans aujourd'hui.

Sa voiture autonome est restée au garage. Il l'utilise pour les grandes distances. 

Il a l'intention de se rendre à l'hôpital parce que son "HealthCare" lui a dit qu'il devait s'y rendre pour une révision d'un des circuits importants qui règle sa locomotion. Un circuit qu'on lui avait implanté dans la jambe depuis quelques années. 

Il aurait préféré de remplacer son "HealhCare", implanté sous la peau par un patch "HealthScan" de nouvelle génération bien plus simple. 

S'il ne ressent plus aucune douleur pour placer "Healthcare". L'opération ne dure que quelques minutes. Le mal est court-circuité par des nano-particules pour que le mal n'arrive pas au cerveau.  

Il se souvient de l'imprimante 3D qui s'était enrayée lors de la dernière implantation d'un os défectueux et il avait fallu recommencer l'opération. Rien que du temps perdu...

"Dire qu'il y a des idiots qui pensent insérer un nouveau cerveau à un patient qui a une affection incurable des méninges. Mais il faut bien que les scientifiques rêvent un peu", se dit-il. 

Michel est-il bionique?

Bien sûr, un peu.

Mais, il n'est plus question de parler de remake des feuilletons des années 70.  

"L'homme qui valait 3 milliards" et "Super Jaimie",  il avait de vagues souvenirs quand ces feuilletons ressortaient sur la chaîne "Nostalgie". Feuilletons remastérisés en couleur et en relief.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Aujourd'hui, plus rien n'est "classifié secret" et tout est remplaçable dans le corps humain à des prix parfois sacrifiés 
grâce aux technologies qui ne font que baisser de prix.

Michel est loin d'être un robot. Il n'en a pas l'apparence.

Malgré son âge, il sait encore très bien compter et peut courir quand il le faut mais sans chercher les exploits.

Si Michel a eu une vie bien remplie et très agitée, il n'était pas cascadeur comme ses illustres prédécesseurs de films d'antan.

Il a travaillé jusqu'à 75 ans et a changé trois fois de profession. Deux années sabbatiques cumulées ont coupé cette longue période. 

Ce jour-là, il devait donc rejoindre l'hôpital. Pour savoir si la route et les chemins qu'il allait emprunter, n'étaient pas trop encombrés, il a pris son nouveau portable en 8G. 

Après avoir introduit sa destination et l'heure du rendez-vous par sa voix, le mini-écran s'est mis à projeter une image virtuelle ultra-rapides à hauteur des yeux. Un défilé d'images qui résumaient tout ce qu'il allait rencontrer comme circulation pour arriver à destination en choisissant le chemin le mieux adapté dans le temps imparti avec son choix de locomotion. Pas de message d'alerte pour l'avertir d'une impossibilité. Ok... on y va.

Galileo est très précis dans l'espace et le temps nécessaire pour atteindre une destination.

Il se rappelle l'époque des bouchons quand les voitures suivaient uniquement les routes en 2D. Les voitures autonomes et les transports en commun ont bien réduit ce genre d'encombrement. Quelques mini-hélicoptères ont permis de désengorger les routes principales.

La 3D est d'ailleurs partout. 

On se véhicule en 3D. On construit avec une imprimante 3D. 

Comme Michel a parfois quelques défauts de mémoire, il espère qu'on va pouvoir lui injecter quelques neurones rafraîchies par la banque de cellules souches à son nom.

Ce serait dommage de ne plus se souvenir de son passé, lui qui est déjà à son cinquième volume de mémoires sur Mondianet. 

Arrivé au parking, à chaque embranchement, Michel n'a plus à s'en faire de la place disponible. 

Le réseau de l'hôpital l'a pris en charge dès son arrivée. 

Le réseau "Badge Fidelity", appelé BaFi, a reconnu le signal de son badge et dirige automatiquement son tricycle vers un endroit à dimension ajustée à sa taille dès qu'il l'abandonne.

Quant à lui, il n'a plus qu'à tendre l'oreille à son 8G qui le dirige dans le dédale des couloirs. C'est vrai, il y a vraiment de quoi se perdre puisqu'il ne vient pas souvent. Il n'y a presque plus jamais de retard pour les visites. Tout est chronométré au plus juste.

Accuse un retard, c'est presque devenu déshonorant.

Dans l'ascenseur, Michel programme déjà son retour. 

Il réserve deux places dans le restaurant local qui prépare d'excellents steaks éprouvettes et des sauterelles au miel pour le désert.

Au retour, ne faisant pas suffisamment attention devant lui, il bouscule un gars sur un Hoverboard à roulettes et se fait méchamment tancé avec du sang sur le visage..

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- A force de regarder son G, on ne regarde plus devant soi", se dit Michel en silence avec un sourire.

Ah oui, c'est Halloween, j'avais oublié. Beau costume", dit-il à haute voix, après s'être excusé.  

Un Dracula sur coussins d'air, quelle belle idée en lévitation électromagnétique sur coussins d'air.

Cela demande un sérieux appel d'air. 

Et de l'air, il faut bien le dire, il n'y en a plus beaucoup en ville....

Alors que lui dire? Bon appétit ou "à votre santé"

 

Quelques photos de l'UCL à notre époque

L'enfoiré,

 

Citations:

  • La meilleure santé, c’est de ne pas sentir sa santé.”,Jules Renard 
  • O santé ! Santé ! Bénédiction des riches ! Richesse des pauvres ! Qui peut t’acquérir à un prix trop élevé, puisqu’il n’y a pas de joie dans ce monde sans toi ?”, Ben Jonson 
  • Quand nous sommes jeunes, nous dépensons notre santé pour se faire une fortune... Et quand nous sommes vieux nous dépensons notre fortune pour se faire une santé !”, Anonyme
  • "La vie est une maladie mortelle", Woody Allen 

J'ai du lao dans le bide ou dans les veines?

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La semaine dernière, Sapanhine nous payait une sortie de santé en Thaïlande. Cette semaine, c'est au Laos qu'il nous invite. 

0.jpgVu les distances il n'y a pas d'hôpitaux ni médecins partout, loin de là.

Dans les tribus, on ne leur fait de toute manière pas confiance.

Un malade est quelqu'un dont les mauvais esprits ont pris possession et il faut les chasser avec des rituels qui sont propres à chacune des ethnies. Si quelqu'un souffre vraiment, il y a les plantes traditionnelles et l'opium en tant que calmant.

Il y a dans les grandes villes des hôpitaux généralement offerts par la PETITE coopération où des médecins étrangers viennent distiller leurs connaissances à des zigs qui ne seraient même pas infirmiers chez nous.

Je me souviens du cas d'un cycliste qui, dans le cadre d'un groupe cyclo de Ath parti faire un tour du Nord Laos, s'est méchamment planté dans une très longue étape. On l'a amené à l'hosto pour se faire recoudre une coupure profonde et aucun doc ne savait quoi faire. Il y avait heureusement parmi nous un dentiste qui l'a recousu et ils étaient tous autour pour voir comment on posait les fils.

Il existe également une forme d'aide internationale pour des problèmes que nous ne connaissons pas chez nous et qui tiennent au déversement de l'agent orange sur le Laos qui fut le pays le plus bombardé au monde par nos chers Américains qui cherchaient à couper le ravitaillement du Nord Vietnam vers le Sud, la piste Ho Chi Minh passant par le Laos et non le Vietnam.

Je cite le Commandant en chef américain "nous ne savons pas les attraper parce qu'ils se dissimulent dans la jungle, et bien nous allons détruire la jungle", ce qui fut réalisé de manière systématique.
No comment...

0.jpgRésultat: de nombreux gosses naissent encore aujourd'hui avec des malformations, principalement des pieds bots et ce sont des médecins australiens qui les opèrent pour les redresser vaille que vaille, ce qui donne pas mal de réussite avec les gosses de moins de 2 ans. Cela revient 500 dollars.

Anecdote: ma petite copine avait un frère de 15 ans qui avait une jambe complètement de traviole. J'ai payé l'opération qui lui remettait la jambe à l'endroit. Il boiterait toute sa vie, mais au moins saurait-il marcher avec des béquilles. J'ai été le voir à l'hosto après l'opération, il jouait avec une guitare qui ne valait pas tripette. Je suis donc allé lui en acheter une à 100 dollars.
Quelle fut la réaction de sa sœur ?
Et pourquoi n'as-tu pas acheté un téléphone pour moi ?
Mieux, pire, plus dément. Je vais avec elle dans sa famille et que vois-je : une petite mignonne comme tout de 2 ans ...avec 2 pieds bots. Je dis à la mère :
- Allons à l'hôpital, je payerai l'opération
- Non, non, donne l'argent, nous irons nous-mêmes.
- Pas question, ce sera plus facile comme je le propose.
- Non, donne l'argent.
Je ne l'ai pas fait. Pourquoi ?

Parce que j'ai appris l'après-midi même que la sœur aînée allait se marier et qu'il fallait du fric pour payer un " grand " mariage. 
Je suis parti dégoûté et suis rentré seul en vélo à Vientiane qui était à 300km...

0.jpgIl y a également d'autres associations, toujours des petites et sans grands moyens dont la spécialité est de munir de jambes artificielles toutes les victimes des bombes à fragmentation qui tuent encore aujourd'hui, une cinquantaine de personnes tous les ans. Ces estropiés, les associations sont seules à les aider, entre autres en expliquant au personnel local qu'elles payent elles-mêmes comment procéder.

No comment deux fois, surtout quand on compare avec les grandes associations humanitaires qui payent des 4X4 somptueuses et des villas grand luxe à leurs directeurs.

T'envoies 1.000 dollars, il y en a peut-être deux qui arrivent en bout de course à ceux pour qui on demande la charité.

Tout ce que les chefs locaux n'ont pas exigé pour eux, en général 30%, part en fumée dans de grands restaurants : exemple HANDICAP INTERNATIONAL, une bande de merdeux dernier cri...

0.jpgRevenons à la médecine ...toujours avec un exemple, le mien.

Un jeudi, je commence à avoir très mal à l’œil. Je ne m'inquiète pas plus que cela mais le vendredi soir, j'ai toute la partie gauche du visage qui enfle. Je vais à la clinique numéro un du pays, elle s'appelle MAEHOSOT et là on me dit :

Vous avez un peu de limaille de fer dans l’œil, voilà un onguent, cela va passer.

Dix dollars pour la visite. Cinq pour le médoc, je pense me souvenir que c'était de la théramycine.

Le samedi, je ressemble carrément à Quasimodo et cela me fait un mal épouvantable. La clinique de l'ambassade est fermée pour le week-end, elle est tenue par mon ami le Consul de Belgique. Je lui téléphone, il me répond : viens me voir d'ici une heure au bistro belge, je te dirai quoi.

J'y vais et après 2 secondes, il me dit :
- Mais tu as un zona oculaire, toi ! Cela fait combien de jours ?
- Deux !
- Mais tu dois prendre d'urgence des anti-viraux, une chance que ce ne soit que deux jours car après 3 cela devient très problématique. J'envoie mon fils à la clinique, il te les ramènera dés que possible, ce qui fut fait.
- J'te dis pas les 15 jours qui ont suivi... Calmants, anti-viraux etc.
- Vive le diagnostic UNIVERSITAIRE LAO...

Un étranger paye 10 dollars à la clinique nationale, un local 2 seulement.

Coutume habituelle : quand on amène un malade à l'hosto, ils sont au moins 10 de la famille derrière, c'est dingue, ils vont jusque dans les salles d'opération !!!
0.jpg

Mon doc le Consul demande les tarifs européens. Il vit principalement des assurances payées pour les expatriés et connait bien son métier.

Ce tarif est impossible à payer pour 90% des Lao.
Et les 10% qui restent franchissent tous la frontière pour aller au premier hôpital thaï qui fait une pub monstrueuse et est au minimum trois fois plus cher que le docteur européen. Un détail : ils ne font pas confiance aux Européens, c'est tout.     

J'te dis pas non plus le traitement réservé aux dizaines de jeunes cons qui roulent comme des dingues à moto et, au meilleur des cas meurent tête écrasée sur l'asphalte, au pire sont embarqués sans aucune précaution à bord d'un tuk-tuk ou un pick-up jusqu'à l'hosto où ils finiront paralysés à vie parce que jetés comme des sacs de riz dans la benne, ou mourront sans soins lorsque l'hématome interne ne se résorbe pas.

0.jpgPas question de mettre un casque pour se protéger la tête.

Comment pourraient-ils répondre au téléphone tout en roulant ?  

8 millions de Lao, il y en a plus de 5.000 qui meurent tous les ans DIRECTEMENT suite à un accident.

Ceux qui meurent plus tard ne sont pas comptabilisés.
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Lu dans un journal local, le seul en anglais : les étrangers feraient mieux d'apprendre à conduire, ils sont responsables d'un tas d'accidents et s'enfuient toujours après celui-ci, méfiance !

Bon, eux réagissent différemment : si un automobiliste blesse un motard et qu'il n'y a pas de témoins, ils vont repasser deux trois fois sur la victime jusqu'à ce qu'elle crève, ce sera de toute façon moins cher que de leur payer les frais d'hôpital.

Autre moyen si le coupable est riche ou puissant, il payera les flics pour avoir un constat favorable
No comment deux fois...0.jpg

Néanmoins il y a quelque chose qui m'a toujours chiffonné : une plaquette de 5 jours d'antibiotiques 250 ou 500 revient 5 dollars, c'est à dire moins cher que la part dite du tiers payant chez nous !!!

Donc, si je suis malade d'une bronchite par exemple, je ne vais pas chez le doc mais dans n'importe quelle pharmacie, je regarde si les antibiotiques ne sont pas périmés (c'est le cas une fois sur trois au moins) et je me traite tout seul. Si je les paye pour des gosses malades, je garde les antibiotiques et viens les donner pièce à pièce tous les jours.

Fin de matinée pour le premier avant, forcément, de payer à bouffer pour tout le monde, il n'y a jamais de père à l'horizon. Et une seconde fois après avoir baisé maman le soir quand elle n'est pas trop saoule ou trop grosse à mon goût. Si je ne procède pas ainsi, elle va oublier et, le surlendemain, leur en donnera 5 d'un coup.

Lorsque le gosse n'a plus l'air malade - ce qui est généralement le cas après 3 jours - elles ne veulent plus qu'on les leur fasse ingurgiter. Le docteur, même à 2 dollars est cher, mais elles s'enverront tous les soirs 4, 5, 6 bouteilles de bière à 1 euro 20 la pièce. C'est comme ça.

J'avais la réputation d'être un " bon " docteur et un ' djaï dii " brave zig qui payait la visite médicale si je ne comprenais pas le mal dont le gosse souffrait, souvent de simples diarrhées. Plusieurs mamans sont passées dans mon lit après. Non pas que je le leur demandais comme salaire, mais simplement pour me remercier.

0.jpgDernier détail : il y a des usines de fabrication de médicaments génériques. Le problème n'est pas là, c'est le manque d'information du malade ou de ses parents qui sont incapables de comprendre et la posologie et le minimum de discipline dans la prise des médocs. 

En aparté mais dans le même sens, il est totalement inutile de leur donner des œstrogènes pour réguler la contraception, les nanas vont toutes oublier de les prendre. La capote, c'est mille fois mieux et probablement la meilleure invention des 30 dernières années. Elles ignorent ce qu'est le sida, mais au moins elles ne tomberont pas enceintes.

En Chine, l'approche villageoise est différente et ressemble un peu à la nôtre : ce sont les bien portants qui payent le docteur qui part en tournée pour 3 jours. Quand le zig est malade, le docteur doit aller le voir et le client ne paye pas.

J'espère avoir assez informé.




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Sapanhine,

Birmanie ou Myanmar, est-ce vraiment l’ouverture à la démocratie ?

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Préambule: Large victoire de Madame Aug San Suu Kyi qui est appelée "Papillon de Fer" par ses partisans et la Dame de Rangoon en Occident. Les dernières élections lui ont donné plus de 70% des suffrages. Elle a 70 ans, deux enfants en Angleterre. Son père qui s'est battu pour l'indépendance, a été tué en 1947 et sa mère a été ambassadrice en Inde. Des études dans les bonnes écoles de Oxford. Des idées qui suivent celles de Gandhi et de Martin Luther King. Elle a été maintenue chez elle, a fondé son parti LND (Ligue Nationale pour la Démocratie). Passive contre les indépendantistes kachins et les musulmans de Rohinga. Elle n'est pas exempte de polémiques ayant apporté son soutien à l'armée lors d'un défilé et soutenu l'entreprise Wanboo chinoise qui exploite le cuivre. Un nouveau président devra être élu en mars 2016.

Un spécialiste en ditpodcast

Le film "The Lady", un beau film:

Nous sommes le 11 novembre, jour de l'armistice. L'arrivée de Madame Aug San Suu Kyi, serait-ce un armistice birman? L'avenir nous l'apprendra. 

Sapanhine avait écrit dans son dernier commentaire qu'il préférait pondre un sujet sur la Birmanie. 

Le voici dans tout son exotisme de souvenirs vécus. Je vous laisse en sa compagnie. L'enfoiré, 

 

Voici d’’abord le commentaire que j’ai publié ce lundi 9 novembre dans la Libre Belgique sur «  l’éclatante victoire de la démocratie en Birmanie

« Erreur profonde de l'ensemble de la presse internationale. Aug San Suu Kyi est d'abord une birmane de sang dans un ensemble de sept communautés différentes, dont une les RONINGHA d'obédience musulmane se voit refuser la nationalité donc le droit de vote, et trois autres ( les Karen au sud, les Wha et les Shan au nord-est ) ne se sont pas déplacées afin de conforter par leur vote le choix de celle qui n'a le statut d'icône que pour l'ethnie burma qui, à défaut d'être majoritaire, est et reste seule dominante. Elle n'a jamais eu un mot pour condamner les persécutions dont elles ont été et sont encore continuellement l'objet, ni le racket sur leurs richesses propres ( jade, rubis, bois précieux, pétrole et gaz ) organisé au vu et au su de tous par la branche militaire du groupe social dont elle fait partie. En s’étant présentée en tant que seule candidate d’opposition à une élection qui n'a de démocratique que le nom tout en tolérant que les militaires honnis puissent bloquer toute modification constitutionnelle, la dame de Rangoon est l'alliée objective de ces derniers et non un Prix Nobel de la paix rassembleur ( 1991 ), titre dont on l'a honoré à tort.
Pour ceux que cela intéresse, je les engage, pour une fois, à ne lire ne fut-ce que Wikipedia, Cette prise de connaissance vous en dira long sur la géographie, le peuplement et les subdivisions administratives de ce pays, troisième sur la liste des nations les plus corrompues du monde.
Sa victoire " démocratique " est certes un progrès mais tout, tout petit, sans plus.

Fidèle aux principes qui me guident, les considérations que je vais tenter de vous développer relèvent plus de mon expérience personnelle que d’analyses extérieures d’organes d’information qui vont tous dans le sens d’une vérité prémâchée que le bovin de lecteur se doit de régurgiter au nom de l’indiscutable vérité des urnes. Est-ce vraiment de la démocratie quand on voit – exemple Erdogan – qu’une communication intelligente emporte l’avis des électeurs, bien plus que le fond ?  

EN FAIT, où que ce soit en Occident, tous les organes de presse mainstream vont dans le même sens, disent la même chose, répercutent les mêmes mensonges, formatent de la même façon…

Bon, vous direz encore une fois : de quoi il se mêle ce Sapanhine et qui est-il pour oser émettre une opinion contraire ?

C’est donc par le petit bout de la lorgnette qu’il va vous rapporter différentes expériences de terrain qui l’ont amené à se faire un avis propre à partir de son petit vélo …et d’un hasard circonstanciel qui l’a amené à passer plusieurs jours par-delà les lignes birmanes avec l’armée KAREN de libération rencontrée lors d’un séjour dans un camp de réfugiés en Thaïlande.

Vivant à l’époque à Chiang Maï dans le nord de la Thaïlande, j’ai rencontré nombre de demoiselles, de travailleurs clandestins et autres musiciens birmans de différentes ethnies.

 

Une de ces demoiselles, moche et sans grâce, était femme de ménage chez une voisine et ne sortait jamais de l’enclos, terme choisi à dessein, de sa somptueuse villa. Cette « grande «  dame devenue riche pour avoir su vendre sa chair à un vrai pigeon, avait, selon un schéma bien connu, la propriété d’une villa entièrement payée par un grand directeur d’AIRBUS pour le Sud-Est asiatique déshabillé d’abord au propre et ensuite en toute légalité, passons. Elle est venue un jour, furibarde, me dire textuellement : si tu continues à prendre une birmane pour entretenir ta maison, ne la paye au plus que 50 dollars par mois. Ces chiennes ne sont QUE de sales étrangères qui viennent voler le travail de MES compatriotes.

En fait, ma mae baan dit-on là-bas, un terme très extensif, était pour sa part une nana à la plastique hyper bombe d’origine Katchin ( ethnie du nord-est de la Birmanie ) que j’avais sortie d’un gogo-bar où elle se prostituait pour le compte d’un policier thaï véreux. Elle était depuis des mois sous méthamphétamines que lui fournissait son boss pour la garder sous sa coupe. Impossible et immoral de la toucher, elle était comme on dit, aussi participative qu’une planche à pain. Sensible à son côté canon, qui ne le serait pas ? j’ai d’abord honnêtement essayé de l’en sortir, la seule clé avant de penser à autre chose. Erreur, le calcul était rigoureusement impossible car, dès qu’elle manifestait un éclair de lucidité, elle filait deux ou trois jours sans que je sache où et revenait en son «  home d’accueil «  c’est-à-dire chez moi, à nouveau flambée, hiératique et dans l’incapacité totale de dormir, de manger, d’avoir une quelconque réaction un tant soit peu humaine.

 

C’est que les Thaïs, pas tous mais… savent comment tenir ces demoiselles sous leur coupe. Elles ont toutes, jolies ou moches, un permis de séjour annuel renouvelable moyennant finances qui leur donne droit de vivre dans la seule province qui le leur a octroyé. Si on les choppe par-delà, c’est un an de prison ferme dans des conditions sur lesquelles il vaut mieux ne pas s’appesantir. Impossible donc de l’en éloigner et surtout du circuit de la drogue où on l’avait sciemment enfoncée, tant pis pour elle.

Moi, pauvre pomme, je voulais l’emmener loin de tout dans un endroit où il n’y a pas d’amphétamines pour tenter d’abord de la sevrer. Je savais que si on m’avait pris avec elle en dehors de ce périmètre provincial, je valsais également en taule comme passeur et elle disparaissait, allez savoir où… Le flic que j’avais privé de son gagne-pain m’en a beaucoup voulu, je vous épargne le reste.

Elle m’a un jour emmené dans sa famille qui vivait dans un camp de réfugiés juste avant la frontière, précisément au-dessus de Chiang Dao et je me souviens de la réaction de sa grand-mère : si vous saviez ce que les Thaïs font de nous ! Leurs flics et militaires viennent continuellement prendre nos filles pour les faire trimer et, si elles refusent, toute la famille sera remballée de l’autre côté de la frontière où l’armée birmane n’attend que de nous faire la peau. Je lui ai donné les 100 ou 200 euros que j’avais en poche et suis rentré en songtheaw ( taxi collectif ) à Chiang Maï avec ma poupée barbie non réactive, laquelle est foutue le camp deux jours plus tard en m’ayant chipé ma montre, mon gsm, ma chaîne en or et le peu de pognon qu’il y avait à la maison. Aucun recours possible, à moi d’assumer mes erreurs, point. Ma nana, je l’ai revue tout à fait par hasard trois ans plus tard, elle avait pris 40 ans d’un coup, était cadavérique et ne tenait plus sur ses guibolles qu’en tremblant comme une hémiplégique…

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Aaron était un musicien Karen extraordinaire, j’ai encore chez moi la guitare électrique coréenne qu’il m’avait conseillé d’acheter et il me donnait deux fois par semaine des cours de blues avant d’aller jouer le soir dans des cafés où il gagnait royalement 2 euros par soir + une bière locale, un plat de bouffe quelconque à 0,5 euros et le droit de mettre une soucoupe devant lui pour les pourboires …dont la patronne du bar où je l’ai rencontré lui réclamait la moitié en fin de soirée.

0.jpgJe l’aimais bien Aaron. Mais je n‘ai jamais osé l’inviter à dormir chez moi, il était complètement sous coupe de l’opium comme beaucoup de réfugiés en Thaïlande. Un jour, il m’a invité dans sa famille, elle aussi réfugiée mais à 140 km de là entre Hot et Mae Sariang, la ville des tournesols en fleur. Je ne savais pas que son vrai but était de se recharger en stups. En fait, je n’ai compris que toute la famille était dedans que le soir de mon arrivée lorsque, dans une cahute en bois au plancher surélevé, les pipes se sont mises à circuler de bouche en bouche. Ils étaient au moins une dizaine, jeunes et vieux tous dans le même état.

Je n’ai jamais fumé d’opium, non pas par morale, mais parce que je savais et sais toujours que cela doit être tellement bon qu’il vaut mieux ne pas ouvrir une porte dont on sait par avance, dans mon cas du moins, qu’elle ne se refermera jamais. Aaron, j’y reviendrai plus tard lorsqu’il m’introduisit chez les plus hauts représentants de l’armée Karen de libération, fut à la base de mon expérience la plus folle en 12 ans d’Asie du Sud-Est.

 ///////////////////////////////////////////

A l’époque, c’était il y a dix ans d’ici, il fallait en se débrouillant bien, ne passer la frontière que tous les deux mois et demi. J’allais donc régulièrement à vélo de Chiang MaÎ à Maesaï, trois jours de méchantes bosses sur 264 km. Je me souviens avoir cette fois décidé, j’avais un jour d’avance sur le visa, de passer par Mae Salong qui fut vingt ans durant le refuge imprenable de Khung Sha, le Roi de l’opium.

Je venais la veille de battre mon record de distance, 194,300 km sur un jour. Pas mal pour un mec de 59 ans, non ? Rien de vraiment exceptionnel, à l’entraînement je roulais en moins de deux heures mes 50 km tous les jours. Le lendemain, je fis donc un détour de 70 km entre Chiang Raï et Mae Salong au lieu de prendre directement le superhighway pour Maesaï – 64km.

Ouille ! Jamais je n’ai passé une journée aussi terrible sur un vélo. Parti à 11 h du matin, je suis arrivé en haut de la montagne qu’il faisait déjà noir. 25 km de plat, 8 de montée abrupte, autant de descente vertigineuse et puis l’enfer, le vrai, pour arriver en haut. C’était tellement abrupt que je dus me résoudre à grimper en zig zag des pourcentages absolument infernaux. A la ramasse, j’ai juste eu la force de boire un thé bouillant et me suis écroulé dans une guest-house tout en haut.

Mae Salong est un coin de Chine tout en haut le 3ème sommet de Thaïlande. Fier pour moi tout seul de l’avoir vaincu, j’étais heureux de me dire que le lendemain, j’allais pouvoir descendre comme une bombe. Mon œil ! Ce jour-là, il pleuvait à mort, j’ai tout dévalé ans un froid de canard, mains crispées sur mes freins. Au carrefour, je décidais de modifier mon chemin en passant par les jardins de la Reine pour éviter d’avoir à remonter la première descente de la veille, puis de passer par une petite route de crête longeant la frontière.

Rebelote, montées, descentes d’un km ou deux, juste de quoi gérer l’effort …plus un tas de contrôles successifs  par l’armée thaïe qui se demandait ce qu’un cycliste pouvait foutre là alors que plus bas, il y avait l’autoroute si facile à avaler. J’ai vite compris que je passais là où je n’avais pas à passer et, en cours de route, vis plusieurs fois sur le versant birman des êtres humains tenter de franchir la frontière entre deux postes. Des motos les amenaient jusqu’à 200 mètres du sommet et à eux de se débrouiller pour le reste. J’ai entendu trois fois des rafales d’armes automatiques et fus fouillé à fond au dernier poste pour vérifier si je n’avais pas d’opium ou d’amphétamines dans mon sac.

0.jpgArrivé à Mae Saï, la ville frontière dans les délais, je n’avais plus, comme le font tous les Européens en fin de visa, qu’à franchir la frontière le lendemain, faire tamponner mon passeport, payer 10 dollars ou 300 bath et zoup, me retrouver bon pour 75 jours de Thaïlande, je connaissais le truc.

0.jpgD’habitude, car je l’ai fait plusieurs fois, je chinais un peu sur le marché de Tachilek ( nom birman de la ville frontière ) allais tout au fond du marché là où il y avait des antiquités et non de l’électronique chinoise ou des DVD pornos que ramenaient en masse les autres. Surtout pas de cigarettes vu la rançon que réclament les Thaïs au retour si vous vous faisiez prendre.

Cette fois-là, changement de programme, je franchissais le pont frontière à 9 heures, équipé Mapeî de pied en cap, cela impressionnait les locaux et désarçonnait complètement flics, trafiquants et dénonciateurs en tous genres. Comme la frontière fermait à 17 heures, je décidais donc de me balader un peu en dehors de la ville et, chose qui allait avoir son importance, mon passeport resta obligatoirement au poste côté birman jusqu’au retour.

Me voilà donc dans l’inconnu, je comprends vite la misère, le dénuement absolu des locaux, en général de l’ethnie SHAN. Beaucoup de femmes longues et minces en tenues traditionnelles. Elles avaient toutes les joues couvertes de souffre, sans doute pour éviter la petite vérole. Des signes de main en veux-tu en voilà en guise de bienvenue. Un autre monde, tout va bien. Je passe sans y faire vraiment attention à côté d’un petit aéroport du genre de ceux qu’on imagine en Colombie et boum, me voilà pris dans la souricière par une bande surarmée de flics patibulaires.

-  Que faites-vous ici ?

- Je me promène, je dois rentrer en Thaïlande avant 17 heures pour la prolongation de mon visa.

- Vous ne pouvez pas. Ici, c’est interdit !

- Mais personne ne m’a rien dit, qu’est-ce que je ne peux pas ?

- Vous trouver à plus de 7 km à l’intérieur du pays, c’est là où se trouvent les bordels pour étrangers. Vous seriez-vous trompé de chemin ?

- Non Monsieur, les nanas je les aime aux environs de 30 ans et les relations pré-tarifées, c’est pas mon truc.

-  Ah bon, vous êtes un espion alors ?

- Non plus, je me promène, c’est tout.

- Mais vous êtes en pleine illégalité, c’est très grave ! On va vous emmener au poste, montez dans la jeep et restez calme, sinon ce sont les menottes. 

J’embarque sans rouscailler. Ils coincent vaguement mon vélo sur le toit, je sens que je suis vraiment mal, mal pris… Mais je connais quand même un peu le truc : ne jamais s’énerver, sourire, toujours sourire. Le chef baragouine un peu d’anglais, je lui demande de s’arrêter, j’ai soif et désirerais m’acheter de quoi l’étancher. Il est d’accord. Heureuse inspiration ! Dans un magasin hangar le long de la piste, on me vend une bouteille d’eau en plastique et je vois des casiers de bière. J’en achète illico un et l’amène froidement, chaudement plutôt, à mes flics en leur disant : - La bière, c’est pour vous. Voilà le reste de la monnaie et tout ce que j’ai comme baths, je vous en fais cadeau « 

Sourires resplendissants, puis un peu déçus…

- Vous n’avez que cela comme argent ?

- Oui, désolé j’ai aussi une carte d’une banque thaï, mais je doute qu’il y ait un crache-thunes ici.  - Ouvrez vos poches et laissez-nous fouiller votre sac. 

Ils l’ont finalement gardé pour eux ainsi que mon casque.

Nouvelle intervention du chef :

- La route principale, en terre battue, finit ici. Reprenez votre vélo. Pour Tachilek, c’ est tout droit. Il reste 10 km et qu’on ne vous voit plus jamais rôder par ici. « 

Coup de bol ou mansuétude ? Vous n’y êtes pas, ils avaient pigé que s’ils m’amenaient au poste, le peu que j’avais aurait été choppé par leurs propres chefs et, eux qui m’avaient capturé, ils se retrouveraient avec zéro. Mieux vaut se partager ses 25 euros environ, on lui a pris tout ce qu’on pouvait en tirer. Ouf, je m’en suis sorti sans casse. J’ai toujours mon vélo, tout va bien. Vive le retour en Thaïlande. Frontière, passeport, tampon et on oublie tout cela.

Pas plus corrompus que les flics thaïs, mais corrompus quand même…

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La fois suivante, décidé à me faire oublier, je décidais de passer non plus via Maesaï-Tachilek mais 400 km plus au sud par le point frontière suivant à Maesot. Quatre jours de route. Aucun problème, j’vous ai dit que j’étais super entraîné. La frontière est une rivière. A gauche, le poste thaï, à droite le birman. OK, je passe. Au milieu du pont, me voici stoppé net par un civil au visage patibulaire :

- Vous devez remplir ce document sinon vous ne passerez pas, c’est 20 dollars.

- 20 dollars ? Mais à Maesaï, c’est 10 !

- Ici aussi, mais il y a 20 dollars à me payer avant. En Birmanie, ce sont les Birmans qui commandent, pas vous ! 

Je me suis exécuté. Maudite crapule, mais j’avais besoin du tampon birman sinon c’était l’overstay en Thaïlande à 10 dollars par jour. Un racket organisé et pas d’échappatoire. Je passe le poste birman, une simple entrée-sortie qui me laisse pourtant le temps de me faire accoster par des dizaines de vendeurs :

- Cigarettes ? Des aigues-marines, ce sont les plus belles du monde ! Des rubis, vous êtes intéressé par de beaux rubis de Mandalay ? Vous voulez des filles ? Des petits garçons ? « 

Je comprends que je dois me tirer vite fait et surtout ne pas acquiescer à la moindre sollicitation. En rentrant côté thaï, j’aperçois des files entières de Birmans passer la rivière à gué, tous munis de sacs à dos bourrés de cigarettes, d’alcool et que sais-je encore. Je fais celui qui ne voit rien et retourne à ma guest-house côté thaï où j’avais laissé mon vélo sous cadenas, une fois mais pas deux. Une ville glauque. Le soir même, je demande à un tuk-tuk :

- Il y a un endroit marrant où boire un verre ici ?

- Oui, je vous y conduis. C’est à 3 km d’ici. Montez à bord, je vais vous montrer. « 

Il m’emmène à bord de son engin puant et m’arrête au seuil d’un endroit borgne d’où s’écoule une musique indéterminée.

- Voilà, c’est ici, cela fait 200 bath. « 

Je sens le piège plein tube et lui réponds :

- Non, non, reste avec moi, je t’offre une bière et puis on rentre, je te payerai 400 ( 10 euros ) en arrivant ! 

On pénètre à l’intérieur du bidule, il me dit :

- Tu veux des filles ? Y’a des birmanes plein les cahutes, viens voir ! « 

Ma curiosité, je dis bien ma curiosité me pousse à dire oui. Et que vois-je ? Une pièce à côté de laquelle une cellule occidentale est un palace. S’y trouvait une fille les yeux écarquillés de terreur et enchaînée au pied du lit !!  C’est une petite sans doute Karen quasiment nue et famélique qui devait avoir 15 ans maximum. L’horreur ! Je n’ose qu’à peine regarder l’esclave sexuelle et dis :

- Non, cela suffit, on rentre !

Réponse du gars :

- Mais t’es con toi ! Ce n’est qu’une birmane… Saute la, elle ne te reviendra que 10 dollars. Pour nous, c’est seulement cinq. Offre-en moi une, nous n’avons pas vos moyens ! 

J’ai encore le visage terrorisé de la demoiselle devant mes yeux si je les ferme…

Et vous lecteur, ne jouez pas au Père la pudeur. Si vous vous offusquez, c’est vous qui recevrez un pruneau dans la tête et ce sera de toute façon pour rien car elles sont des centaines, des milliers dans les mêmes conditions. Vous ne résoudrez rien, sinon votre propre mort. Ces filles dites de joie, la loi thaïe les ignore et c’est probablement pire de l’autre côté, allez savoir…

////////////////////////

La der de der si vous n’êtes pas encore dégoûté. Pas de moi j’espère, j’ai gardé une certaine moralité, ne vous en déplaise. Il ne sera plus question de filles, la marchandise qui rapporte le plus avec la came. Retour à Aaron le musicien. Je suis fâché sur lui. Le con, il vient de fumer de l’opium dans ma chambre, l’odeur âcre va flotter durant au moins huit jours. Putain, si un flic vient ou qu’un zig me dénonce, je me ferai foutre en taule alors que je n’ai rien commis de répréhensible, il ne manquerait plus que cela.




Il est ce qu’il est, Aaron. il m’apprend un tas de riffs des Rolling Stones. Je commence à me débrouiller dans le solo de « Honky tonk women « et les accords déments de «  Sympathy for the devil «, j’adore.

Il me dit un jour :

- Tu ne me verras pas durant une semaine, je pars à Maesot. Si tu veux, viens avec moi, j’accompagne un religieux de l’Eglise baptiste américaine qui doit voir de hauts dirigeants Karen »

…En fait, un agent de la CIA qui raffole de ce genre de couverture.

- Tu pourras renouveler ton visa plus tôt et tu feras connaissance avec des dirigeants de notre armée de libération. « 

Le cureton US est plein aux as. Il a loué un van à huit places :

- Tu ne devras même pas payer le transport A/R.  

Je marche. Le lendemain, RV vers les huit heures du matin dans le hall d’un des plus somptueux hôtels de Chiang Maï. Buffet déjeuner sur son compte. Tous les larbins sont langue à terre, respectueux comme il se doit envers ceux qui ont vraiment de l’argent et savent le dépenser ostensiblement. Aux environs de 15 heures, nous arrivons à Maesot que je connais donc déjà, mais pas ce coin-là.

Le gugusse à Dieu le Père est sympa, il me dit venir d’Oregon et parle effroyablement du nez comme tout Donald Duck qui se respecte. Le chauffeur stoppe devant un hôtel d’un luxe époustouflant. Je demande à Aaron :

- Dis, y’a une guest-house tout près d’ici, j’espère ?

- Non me répond-il. T’occupes, c’est lui qui régale. Puisque t’es journaliste, t’auras rien à payer, on va se la couler douce pour une semaine. « 

Je ne tiens pas à le vexer, lui qui dort d’habitude sur une natte dans un temple. Pourquoi l’empêcher de vivre pour une fois largement, très largement au-dessus de ses moyens. Pas les miens car j’ai de quoi, mais je n’aime pas le luxe ostentatoire. J’suis comme ça, je n’y peux rien.

Le soir même, on boustifaille guide Michelin au resto de l’hôtel. C’est vraiment du trois étoiles filantes, si pas quatre. Je commence à discuter avec un Karen distingué assis à la même table que l’on me présente comme un chef important. En cours de conversation, il me dit :

- Oui, notre organisation compte ouvrir une maison des intérêts Karen …à New York ou Washington, je ne sais plus.

Ma réponse fuse :

- Mais vous devriez plutôt l’installer à Bruxelles ! C’est la capitale de l’Europe et comme cela au moins, vous toucherez 15 pays d’un coup ( c’était avant le dernier élargissement ) au lieu d’un seul et vous ne serez pas catalogués pro USA, c’est tout bénef pour votre cause. 

Le gars me fixe de ses grands yeux noirs et me dit :

- Viens avec moi, on va voir le Général, tu lui expliqueras ce que tu viens de me dire « 

Deux minutes plus tard, nous voilà introduits dans une suite modèle Las Vegas série B. On me présente au Général engoncé dans un uniforme kaki tiré à quatre épingles, je lui débobine mon laïus et rajoute qu’avec un peu de temps, je peux même l’aider à trouver une maison pas trop loin du Rond-Point Schuman, j’ai gardé les relations qu’il faut pour. Manifestement, je viens, sans l’avoir cherché, d’attirer sa confiance :

.- C’est une excellente idée, combien veux-tu pour cela ?

- Rien, je connais les atrocités auxquelles les Birmans se livrent à votre égard. Vous aider à faire connaître votre cause me suffit largement pour toute rémunération. Si, je veux bien une chose : voir de mes yeux le sort exact de votre peuple. Je suis journaliste, donc ne crois que ce que je vois, vous comprenez ?  

- Très bien, me répond-il, tu veux voir un camp de réfugiés ? Les Thaïs n’autorisent pas que des gars comme toi viennent fouiner là mais avec nous, tu pourras.

0.jpgBien sûr ! Le lendemain, re-Van, me voici embarqué avec deux Américains au crâne rasé que je n’avais pas vu la veille + une estafette passe-partout pour les autorisations. Je ne pose pas de question et les deux Ricains me sont d’office antipathiques. Après une centaine de km le long de l’autoroute des Japonais, une route à deux voies qui serpente à travers un restant de forêt primaire et appelée ainsi puisqu’elle fut la voie de pénétration de l’armée nippone vers le pays Karen et le centre de la Birmanie. Le sud, ce fut via le pont de la rivière Kwaï. Lui, tout le monde connait. Nous arrivons à un endroit indescriptible collé à flanc de montagne et entouré de barbelés. Passé le poste de contrôle en effet franchi sans encombres, se chevauchent des tas de phalanstères tôle et bois. A vue de nez, il y en a au moins mille. Du délabré high tech, c’est dingue. 

-  Quelle horreur, des êtres humains vivent vraiment ici ?

 - Beh oui et encore, tu devrais voir les conditions en saison des pluies. On a de la chance, il fera encore sec trois mois !

Nous montons à pied, un jeune local qui parle anglais nous accompagne. Pas besoin d’être grand clerc pour le comprendre, c’est la misère et le dénuement absolu partout ! Bizarrement, le long d’une allée centrale à mi colline des espèces de bureaux dénotent : Médecins sans frontières ici, Handicap International là-bas et d’autres et d’autres. On dirait que ce que le monde entier compte comme associations humanitaires s’est donné rendez-vous ici, j’ai la sinistre impression qu’elles se font concurrence.

On nous emmène dans un local avec un grand crucifix de bois, il s’agit donc d’une église. Deux jeunes catéchisés jouent trois accords de guitare et chantent avec une conviction rare «  Jesus, Jesus, I love you «. Deux minutes plus tard, commence le sermon d’un zouave pro-paradis pour demain. C’est grandiose ( ? ) il officie. Des tas de Karen faméliques sont regroupés sur des banquettes de bois. Après le sermon biblique que je n’écoute pas, ils se mettent en file et, après une profonde génuflexion doublée d’un signe de croix, reçoivent un sac de victuailles, suite à quoi ils font un waï ( signe de respect traditionnel les mains jointes par-dessus la tête ).

Je glisse à l’oreille du petit jeune qui nous accompagne :

- Vous devez vraiment faire ça ? « 

Il me répond d’un air entendu :

- Pas le choix, sinon on ne reçoit rien à bouffer. Toutes les églises et associations ont chacune leurs protégés. Nous, c’est l’église baptiste, ça va, ils sont plus généreux que la moyenne ( sic ! ) J’en ai marre, l’officiant continue son prêche paradisiaque, la multiplication des pains sans doute. Je file à l’anglaise explorer la bazar avec mon petit jeune à mes basques. Loin, loin dans le fond du camp, coincé à côté du vide-ordures, une autre baraque avec une tour intitulée secours islamique. Tout à côté un tas de sacs de riz vides empilés sur lesquels il était écrit : don de l’Arabie Saoudite.

Je m’en étonne et mon petit jeune me répond :

- Ce sont eux les plus généreux, mais personne n’en veut. Nous Karen, nous sommes soit animistes, soit catholiques. Muslims, ce serait la fin de tout. Les Roninghas, c’est de la merde. Heureusement qu’ils vivent entre eux dans le nord et pas ici… 

Rideau. Cent km retour, on rentre à l’hôtel trois étoiles filantes. Un demi chef vient me chercher alors que j’étais encore sous la douche :

- Dépêche-toi. Le Général veut te voir, il a accédé à ta demande. Si tu veux, tu pars demain avec un groupe de guérilleros en reconnaissance par-delà les lignes de l’armée birmane. Sais-tu que la frontière est simplement de l’autre côté de la route ? Compte 3 jours, tu verras les tombes de ceux qui sont morts pour notre cause et les traces des combats qui nous opposent à eux. Ces salauds occupent la vallée. Ils ont des grenades, des mitrailleuses, des roquettes et des fusils à lunette. Attention car si on se fait prendre, personne ne reviendra. Fais-nous confiance, c’est notre territoire, notre jungle, on passera. 

J’ai dû mordre sur ma chique, avaler des km de jungle, crever de soif sous le soleil, ne bouffer que du riz froid car il n’était pas question de faire du feu pour ne pas se faire repérer. Ils marchaient à une allure souple et démente… c’était vraiment difficile de suivre malgré ma condition physique.

A moment donné, un s’arrête :

- Le mois dernier, quatre de nos camarades sont tombés ici. Le combat fut sûrement rude, tous les arbres sont déchiquetés. Voici leurs tombes. Paix à leurs âmes, ils sont morts pour notre liberté. 

Honnêtement, je n’ai rien vu. Mais je crois que ce devait être vrai. Une heure plus tard, un autre en haillons et avec un mousquet. Oui, oui, un long fusil fabrication locale qui tenait ensemble avec un cordage, un peu de poudre et trois balles ! Il me dit :

- Tu vois ces petites pierres noires ? Ramasse-en une. Ce sont des météorites, il y en a plein ici. Cela vient du ciel. Un jour, Dieu nous rendra la liberté et nous pourrons enfin vivre en paix… »

 Cette météorite grande comme un demi-doigt, je l’ai toujours. Elle partira avec moi, tout comme le nez d’espadon offert par mon vieux pêcheur cubain dans le village où vécut Hemingway.

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Revenons à Madame Aug San Suu Kyi : jamais elle n’a eu un mot ni exprimé la moindre compassion pour les ethnies minoritaires. Jamais ! Elle sait pertinemment à quelles persécutions se livre l’armée birmane au nord, à l’est et au sud de ce pays qu’elle saigne à mort depuis qu’elle occupe le pouvoir. Je ne dirai pas que j’ai du mépris pour elle, car sa vie d’exilée interne fut certainement très dure. De là à penser que la moralité dont elle se prévaut délivrera le Myanmar de ses démons ethniques, il y a un pas que je ne franchirai pas.

La Birmanie finira comme la Yougoslavie : elle va imploser à moins que les grandes puissances n’en décident autrement : les Américains qui n’ont plus que les Philippines comme base arrière lorgnent le pays Karen d’un côté. Les Chinois pour le bois précieux, les métaux, le jade, le rubis de sang et surtout l’ouverture d’une voie ferrée donnant sur la mer d’Adaman - gain de 4.000 km pour écouler leur production de l’intérieur - l’autre. Ils se partageront la dépouille, c’est sûr. Le trafic de jade rapporte à lui seul plus de cent % du budget national. Il est énorme, j’en ai vu de mes yeux vu dans de multiples magasins de la plus belle rue commerçante de Djinhong dans le Xixamphanna – nom chinois de l’ouest du Yunnan – que j’ai visité une semaine durant, encore avec mon vélo et une autre copine dont les parents chez qui j’ai passé deux mois habitaient à 10 km de la frontière nord du Myanmar, zone de tous les trafics. Entre-temps, les Wha tiennent encore et toujours celui de l’opium et la production à grande échelle d’amphétamines dont ils inondent toute l’Asie du Sud-Est …pour s’acheter des armes, se protéger de l’extermination par les autorités militaires birmanes disent-ils.

0.jpgCharmante ville Djinhong. J’y ai acheté pour moins de cent dollars une magnifique pièce en jade translucide jaune et vert, le plus rare. Un médaillon avec une représentation de Bouddha sculptée avec une finesse artistique rare que j’ai offert quinze mois plus tard à une autre nana, la jolie lao avec laquelle je voulais faire ma vie. Purée, encore et toujours raté ! Envolé le Bouddha. Elle m’a lâché pour un zig qui se faisait un salaire mensuel en euros à cinq chiffres dans les hautes sphères de la représentation des intérêts de la Communauté européenne à Vientiane. Lorsqu’il est parti se faire du fric ailleurs, en mission dit-on, elle m’a demandé de la reprendre. Je lui ai dit merde et suis sûr qu’elle n’a jamais compris pourquoi.

0.jpgBirmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge, les principes de « l’amour courtois « restent partout les mêmes et les plus belles parmi les pauvres finissent dans les grandes villes pour nourrir la famille et les moins chanceuses dans les bordels de campagne ou les champs de riz… Ça, la dame de Rangoon, où les demoiselles de location courent les rues, n’en a jamais parlé non plus.

0.jpgJe ne puis finir sans vous conseiller de lire deux bouquins :

Le premier, un roman intitulé BIRMANE écrit par Christophe Ono-dit-Biot. Prix Interallié 2007, éditions Plon et paru depuis en livre de poche. Un roman, donc pas vraiment la vérité mais il vous en apprendra beaucoup sur les rapports entre la Birmanie et la Chine

Le second, mi photos, mi textes intitulé BIRMANIE, LE TEMPS SUSPENDU conçu par Michel HUTEAU et Stephen MANSFIELD, éditions Anako 1996. Michel Huteau, je le connais bien. C’est un gars fabuleux, un pur, une encyclopédie vivante qui a tout photographié en Birmanie, à Sarajevo lorsque la ville valait Alep aujourd’hui, en Corée du Nord où il a pu saisir librement la vraie vie du peuple nord-coréen, dans les tribus les plus reculées du Nord Laos dont, sans lui, la culture serait restée sans traces. Si un jour quelqu’un vous envoie une carte postale représentant des indigènes de montagne du Laos, regardez la signature de l’artiste, ce sera lui. Il est maintenant vieux et très malade. Nous avons beaucoup parlé ensemble. Enfin parlé, c’est beaucoup dire. Je l’ai écouté des heures, des jours, chaque fois qu’on se voyait ou que je lui rendais visite en son petit magasin sur Sissatharat dans le centre de Vientiane. C’est le genre de zig qu’on n’interrompt pas, il a plus de 80 ans et m’a beaucoup appris sur les ethnies d’Asie du Sud Est. C’est une chose que je dis rarement : tous mes respects, Michel. Que mes vœux t’accompagnent pour que ta fin de vie qui approche à grands pas soit douce. Merci de tout cœur pour tout ce que tu m’as appris, Michel. Tu es un des trois gars que je regretterai sur les six ans que j’ai vécu au Laos.  

Au Laos, pas en Birmanie ce nouvel eldorado pour les grandes entreprises internationales et, bien entendu, aussi chinoise. Pas pour les pauvres Birmans et encore moins pour ceux des ethnies minoritaires. Si vous désirez aller un jour en Asie du Sud-Est, choisissez plutôt le Nord Laos. La Birmanie est chère pour les petits budgets et ceux qui opteront pour les voyages organisés, qu’ils se rassurent à l’avance, ils ne comprendront rien du tout.

Birmanie ou Myanmar, est-ce vraiment l’ouverture à la démocratie ?

Sa victoire " démocratique "est certes un progrès mais tout, tout petit, sans plus.

Alain Sapanhine,

Jurassic Park Reyers

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Ces derniers temps, le viaduc Reyers a vraiment fait couler beaucoup d'encre. 43 ans d'âge de loyaux services, c'est à dire deux générations de riverains qui l'ont connu lors de sa construction dans la foulée de la Bruxellisation. D'autres l'ont accepter de bonne grâce alors que ce viaduc était devenu une autoroute urbaine. Des fissures de vieillesse. Une impossibilité de continuer tel quel....  (*)

0.jpgHistoire:  Le boulevard Auguste Reyers constitue la partie schaerbeekoise du grand boulevard circulaire proposé en 1866 par l'inspecteur-voyer Victor Besme dans son Plan d'ensemble pour l'extension et l'embellissement de l'Agglomération bruxelloise.

Si l'aménagement de son tronçon longeant le Tir national, entre l'avenue de Roodebeek et la chaussée de Louvain, était déjà décidé en 1889, le reste du futur boulevard Auguste Reyers ne fut percé qu'à partir de 1909. Le boulevard fut doté d'un terre-plein planté d'arbres et une zone de recul de 9,5 m réservée pour le bâti. La nouvelle artère qui devait s'appeler boulevard Militaire, fut rebaptisée en 1911 en hommage à Auguste Reyers, bourgmestre de Schaerbeek de 1909 à 1921.

La création de l'autoroute Bruxelles-Liège, l'actuelle E40, nécessita un réaménagement du boulevard Reyers. L'autoroute y était reliée par des tunnels à trémies symétriques vers la place Meiser et vers le square Vergote.

0.jpgDe nombreux projets sont envisagés par l'Administration des Routes du Ministère des Travaux publics, ainsi que quelques contre-projets par la Commune de Schaerbeek. Comme les autres artères de ceinture, le boulevard Reyers est transformé en autoroute urbaine. L'E40 est canalisée en tunnels sous le boulevard, qui débouchent en trémies symétriques vers la place Meiser et vers le square Vergote. Afin de dégager le carrefour formé par les avenues de Roodebeek, du Diamant et des Cerisiers, un viaduc est envisagé dès 1967 entre la rue Général Gratry et l'avenue de l'Opale.

La construction commença au début des années 1970. 

A l'époque, le budget pour en faire un tunnel sous-terrain plutôt qu'un aqueduc n'avait pas reçu l'assentiment des autorités. Considéré, déjà, comme trop cher.

L'option "viaduc" fut donc choisie. « A l'époque, il n'était pas d'usage de délivrer un permis de bâtir pour les ouvrages routiers et aucune autorité n'a contesté la construction du complexe Reyers. 

Enfin, à l'angle de l'avenue du Diamant est établie une station sous-terraine de pré-métro, mise en service en 1972.

Le temps a passé et le viaduc a vieilli.

Des fissures se sont manifestées. 

La sécurité n'était plus assurée.

Une attente d'une décision a commencé entre "Stop ou encore" dès septembre 2014. Pendant des mois, le viaduc n'a plus été accessible.

Choisir entre le restaurer complètement à gros frais avec un emplâtre sur une jambe de bois ou le démolir pour réaménager le site avec le désamiantage et des précautions d'usage dans le cas d'une démolition.

Coup de «chance» pour orienter la décision, le viaduc Reyers est en infraction urbanistique en vertu de la loi de 1962. Il n'avait pas obtenu de permis de bâtir lors de sa construction en 1969.

Pour entamer les travaux, il était impératif que la commune de Schaerbeek procéda très rapidement à rédiger un procès-verbal, afin de constater l'infraction urbanistique. 

La décision de démolir fut prise le 4 septembre 2014: démolir après un désamiantage

Établir un planning et bloquer son accès progressivement. 

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Quelques images pour les souvenirs...

0.jpgLe dimanche après-midi, 12 juillet, une semaine avant le début de la démolition, les habitants du quartier lui ont fait une fête d'adieu.

L'attraction centrale de la fête destinée aux habitants du quartier était le "Sky Watch", une nacelle suspendue à 60 mètres du sol grâce à une grue, et qui permettait d'avoir une vue globale des environs.

"Cela nous semblait être une bonne manière de remercier les habitants et de leur donner l'occasion de faire leurs adieux au viaduc. C'est un chantier long et complexe, et nous voulons remercier les habitants du quartier pour leur compréhension et leur patience", disait le Ministre de la Mobilité et des Travaux Publics.

Rectifier l'erreur du passé en matière d'infrastructure qu'est le viaduc et laisser place à un boulevard urbain vert.

Le réaménagement complet après destruction est prévu pour 2018.

Des représentations d'acrobates et de groupes de musique étaient également au programme avec des foodtrucks et des aubettes de boisson, des promenades guidées et des châteaux gonflables. 

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Puis, ce fut le début des travaux par le désamiantage sous cloche avant que les grandes machines arrivent pour abattre le viaduc.

De "véritables dinosaures aux mâchoires d'acier, impressionnantes par leur force de leurs machoires, ont avalé le béton pendant le weekend ou pendant des soirées jusqu'à 23:00 pour dégager le carrefour principal.

Des jets d'eaux étaient projetés pour éviter la poussière.

0.jpgLe bruit que faisaient les plaques du macadam du viaduc qui les reliait entre elles dans un doux clac-clac, allaient disparaître des bruits de nuits de chaleur aux fenêtres ouvertes.

Ce fut pire et en même temps, l'attraction du moment.

Même si ce n'est pas la chute du mur de Berlin, certains ont ramassé des morceaux de béton pour le souvenir.

Les habitants, eux étaient partagés entre les "pour" et les "contre" le viaduc.

Certains s'étaient adaptés tellement que le paysage qui revenait de l'autre côté du boulevard, leur est apparu tout différent en perdant leurs repères.0.jpg

Mais, il fallait dire adieu au viaduc avec un mal au cœur et rectifier les habitudes avec un nouvel horizon en ramenant les voitures au sol, au plancher des vaches.

La phase la plus importante du démantèlement a duré neuf jours.

La RTBF en parlait : podcast

Le Soir en présentait le nouveau paysage sans viaduc.

C'est arrivé près de chez nous. Rien à voir avec "Jurassic World", bien entendu, quoique en regardant bien les photos et ce que je pouvais voir en un clic en faux journaliste sur le site de ....

"Jurassic Park Reyers"...

 

 

L'enfoiré,

 

0.jpg(*): Moralité: Ce billet était programmé pour ce samedi. Puis, il y a eu le drame de Paris de hier soir. Aurais-je dû le déprogrammer? Ce serait jouer dans les cartes du terrorisme. Puis, un retour en arrière rafraîchit la mémoire à l'époque des TREX que les humains n'ont pas connu. Ces monstres n'avaient pas de dieu. Ils tuaient, pouvaient s’entre-tuer dans la même espèce, mais c'était seulement pour manger. Ils n'étaient pas fous. Ce qu'en disait Kroll en dit long. J'introduis ce billet dans la catégorie "Parodie".

 

Citations:

  • "Vous êtes-vous réellement assurés que tous vos animaux sont des femelles ? poursuivit Malcolm. Avez-vous envoyé quelqu'un soulever -si j'ose dire- la jupe des dinosaures pour vérifier ?", Michael Crichton
  • "La majorité des élèves quittaient l’école en croyant dur comme fer que les dinosaures avaient disparus parce que Noé n’avait pas assez de place pour eux sur l’arche.",  Tristan Egolf

Le monde du train belge

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Un musée serait le bienvenu pour nous rendre la magie des trains. C'est ce que le nouveau musée "Train World" s'est chargé en voulant être un opéra mettant en scène des trains. Puisque en région bruxelloise nous nous réveillons au niveau 4, le plus élevé d'alerte de la menace sérieuse et imminente, pourquoi pas un moyen de nous relaxer à voir des trains d'antan pour nous faire rêver?

0.jpgQu'entend-on dire au sujet des trains?

Rien ne va plus.

Le train n'aurait plus vraiment la cote non plus.

En fait, blasé, c'est la magie que le train inspirait qui a disparu et a laissé la place à d'autres moyens de locomotion comme l'avion, comme l'automobile, mais qui n'ont, il faut bien le dire, pas moins de points négatifs pour autant.

Chaque moyen de locomotion a ses limites d'utilisation et répondent à un besoin, à une envie de bouger, de voyager. Tous se font concurrence.

Il était constaté dernièrement que les trajets et les horaires étaient mieux respectés, parfois plus réguliers dans le passé. Mais, non... c'est de la pub...

La nouvelle exposition "Train World"s'est ouverte le 24 septembre dernier et venait vraiment bien à propos.

L'émission télé, "C'est du belge" présentait l'ouverture du musée

Un petit sketch français, pour commencer?

Le nouveau musée "Train World" parle plus du lien qui relie le train à la Belgique.

Il compte ainsi accueillir 100.000 visiteurs par an à voyager dans le temps jusqu'à 180 ans en arrière.

Il y a beaucoup d'expositions de trains dans le monde, mais la plupart ne présente que des trains miniatures. Ici, les trains sont à grandeurs réelles. 

Ce ne sont pas moins d'une surface de 80 ares que le musée qui occupe l'ancienne gare de Schaerbeek présente ses machines d'un autre temps dans l'ancienne gare.

Le dessinateur François Schuiten avait envie de présenter des trains, des wagons et des voitures royales grandeur nature dans ce musée avec une mise en scène toute particulière.

Le travail d'équipe a nécessité deux ans par ingénieurs et maquettistes interposés.

Le but était d'en faire autre chose qu'un musée statique, mais un musée dans lequel le visiteur est invité à se retrouver dans le passé, dans une époque pendant laquelle le train était le moyen de locomotion le plus rapide.

Le musée est donc là pour nous faire sortir du train train quotidien. Mettre le visiteur dans l'instabilité du mouvement quand il se voit devant un film qui fait défiler devant lui, les paysages et les tunnels qui se suivent avec sous les pieds une autre vision du placement des rails. 

"Le réseau ferroviaire belge est le plus ancien du continent européen. Il s’est étendu à un train d’enfer. Les secteurs aussi bien public que privé ont apporté leur pierre à l’édifice en investissant dans le développement du réseau et la construction de locomotives. Cinq locomotives à vapeur sont ici mises à l’honneur, dont le Pays de Waes, la plus ancienne locomotive à vapeur conservée en Europe", dit l'annonce de Train World.

Sont présent aussi, deux simulateurs de trains à grandes vitesses, une voiture royale, des trains pour transporter les militaires et aussi, les déportés vers les camps de la mort pendant la guerre.

Certaines machines impressionnent plus que d'autres.

0.jpgLe 5 mai 1835, pour le cinquantième anniversaire,  les locomotives "L'Éléphant", "La Flèche" et "La Stephenson" empruntent la nouvelle ligne Bruxelles-Malines, deux villes qu'elles relieront en une heure. 

Certains spectateurs avaient peur sur les quais en pensant que les voyageurs allaient avoir le sang qui allaient bouillir dans leur corps à cause de la vitesse que prenait ces trains à une cinquante de kilomètres par heure.

Antoon Neuhuys a immortalisé la scène sur un tableau.

1.jpgLa machine Type 12, surnommée "L'Atlantic", est la vedette du musée avec une simulation de fumée sortant de sa cheminée bien représentative.  

En 1939, elle était la locomotive à vapeur, la plus rapide construite en Belgique par Cockerill en service commercial. Avec sa vitesse de 140 km/h, elle a battu ainsi le record de vitesse.

François Schuiten en a fait son sujet principal au travers de ses bandes dessinées.

En 1843, on atteignait 556 kilomètres de voies ferrées sont installées dans des axes N-S et E-O avec Malines au centre.   

Entre 1835 et 1839, 16.000 locomotives de type 12 sortaient d'une trentaine de fabriques belges essentiellement wallonnes dont 10.000 ont été exportées. 

Les maquettes à l'échelle 1/10 de la type 28 qui était utilisée entre 1865 et 1883, de la type 36 entre 1909 et 1914 et bien d'autres.

La force motrice de la vapeur, du diesel et de l'électricité. Tout y est dans ce musée. 

Mais, le temps est très vite apparu comme un problème majeur à cause du train.

Chaque ville fixait l'heure à sa propre convenance en fonction de la position du soleil à l'endroit de chacune d'elles. Eviter les accidents quand il n'y avait qu'une voie pour les deux sens, était devenu vital.

Les trains adoptaient l'heure en fonction de la position du soleil de la ville du départ de leur trajet. Ce qui veut dire qu'il y avait de plus en plus d'heures différentes.

0.jpgCoordonner tout cela, synchroniser le temps est devenu une obligation pour harmoniser les voyages entre deux villes belges aussi peu éloignées l'une de l'autre vu l'étroitesse du pays

Une époque qui a forcé l'homme à découvrir l'importance de l'heure d'une autre manière entre tranches horaires pour unifier le temps par l'utilisation du train. 

Le problème du décalage horaire n'a pas été ressenti par l'usage des avions et du jet flag.

Einstein a été passionné par ce problème de synchronisation au point où il se rencontre que le temps est un problème encore plus fondamental.

0.jpgIsaac Newton avait pensé que le temps se passait de la même manière pour tout le monde en même temps comme une propriété immuable de l'Univers.

Einstein s'est ainsi rendu compte que cette vision était fausse. Le temps se déroulait à des rythmes différents indépendamment de la perception que l'homme en avait.

La connexion entre le temps et l'espace devenait une découverte qu'il fallait comprendre pour aller plus loin. Le mouvement dans l'espace et l'écoulement du temps allaient de pair. 

L'illusion du temps de "Magie du Cosmos"https://picasaweb.google.com/104191234223077588730/Videos#6214412558135842290

Le train a été à l'origine des bouleversements de la science.

1.jpgLe 25 novembre 1915, Albert Einstein publia en 1915 son article sur la Relativité générale. C'est donc exactement l'anniversaire de cent ans, dans quelques jours.

Il avait découvert qu'une horloge bat plus lentement les secondes quand sa vitesse augmente.

Il écrivait à son ami, Arnold Sonmerfeld:

- J'ai vécu ce mois-ci, l'un des moments les plus excitants, les plus acharnés et les plus gratifiants de ma vie". 

Pour nous, serait-ce que nous vieillirions plus lentement avec les secondes s'égraineraient plus lentement. Si nous allions de plus en plus vite, n'est-ce pas une constatation que l'on voudrait voir expérimenter?

 

L'histoire du train commence le 21 février 1804, près de Merthyr Tydfil, au pays de Galles, par la première circulation sur des rails d'une locomotive à vapeur, construite par Richard Trevithick, en Angleterre.

On suppose que les Romains ont pu utiliser un système similaire à des voies ferrées, certaines de leurs routes étant dotées de deux ornières à écartement fixe, très proche de celui de notre voie actuelle.

0.jpgLa première utilisation attestée de chariots sur rails non motorisés remonte à 1550, sous la forme de gravures montrant des wagonnets sur rail dans les mines de Leberthal en Alsace. 

La machine à vapeur et de nombreux systèmes alternatifs ont été utilisés au début, pour faire face au manque de puissance de celle-ci. La traction par chevaux ou par câble et l'utilisation de la simple gravité quand la pente le permettait étaient des méthodes à la fois lentes et hasardeuses ont rapidement pris fin par la traction de locomotive.

Le but du musée est de sortir de l'idée du musée par la magie pour en faire un lieu de voyages et de rêves d'une époque révolue et où l'actualité s'efface sur les rêves mythiques de l'Orient Express avec qui sait, Agatha Christie qui surgirait pour écrire un nouveau roman noir: 

La prose du Transsibérien de Blaise Cendars en parle avec plus calme:

«Or, un vendredi matin, ce fut enfin mon tour. On était en décembre. Et je partis moi aussi pour accompagner le voyageur en bijouterie qui se rendait à Kharbine. Nous avions deux coupés dans l'express et trente quatre coffres de joaillerie de Pforzheim. De la camelote allemande "Made in Germany". Il m'avait habillé de neuf, et en montant dans le train, j'avais perdu un bouton. Je m'en souviens, je m'en souviens, j'y ai souvent pensé depuis. Je couchais sur les coffres et j'étais tout heureux de pouvoir jouer avec le browning nickelé qu'il m'avait aussi donné ».

Tintin et les trains:

 

Le chemin de fer au cinéma remonte au 28 décembre 1895 quand les frères Lumière filmèrent l'arrivée du train à la Ciotat.

La relation entre le train et le cinéma fait l'objet depuis quinze ans d'un festival CinéRail, qui a lieu depuis 2005 à Paris.

Comme tous les moyens de transport, le train joue son va-tout dans la vitesse.

Le TGV a été le pur-sang français, à la fin du 20ème siècle. L'Eurostar a traversé la Manche après un départ assez difficile. 

0.jpgQuand la vitesse a fabriqué "l'Homo tegevicus", tout devient possible. 

Le 21 avril, le train japonnais, le Maglev, à sustentation électromagnétique veut lui voler la vedette avec plus de 600 kms/h effectué en test.

La lévitation magnétique se réalise grâce à des électroaimants placés sur la voie et sous le train, se repoussent pour soulever et entraîner le convoi.

En évitant les frottements sur les rails, et de l'air par un profilage, nous approchons de l'avion.

Pas encore d'énergie solaire pour le train, mais qui sait...

Plus question de végéter avec le train-train, il faut "tégévèter" dans le modernisme tout azimut...  

Alors, en voiture, à bord du Train World....

 

Oui, j'entends siffler le train:

... car, on prend toujours un train pour quelque part: 


 

Toutes les Photos de Train World (ou un raccourci musical)

 

L'enfoiré,

 

Le site de "Train World"

 

Documentations:

 

Citations:

  • Aujourd’hui rien d'extraordinaire, rien que le train-train du merveilleux…”, François Coupry
  • La seule façon sûre de prendre un train, c'est de manquer le précédent.”, Pierre Daninos
  • Le train, l'automobile du pauvre. Il ne lui manque que de pouvoir aller partout.”, Jules Renard0.jpg

 

Réveillez-vous, accrochez-vous, maintenant nous sommes arrivés à Bruxelles...

Une semaine après les attentats, Paris vibre au rythme des hommages... « C'est une forme de thérapie, on a besoin d'en parler » ...

Tu parles...

Cop21, non peut-être

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Paris, une nouvelle fois au centre du monde, mérite plus qu'une messe. La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques était maintenue malgré les évènements de terrorisme qui ont eu lieu le 13 novembre à Paris. 0.jpg

0.jpgHier, Paris a rendu les hommages à ces jeunes tués dans l'attentat, il y a deux semaines.

Je m'associe à cette douleur, mais la vie de la planète doit continuer.
La COP21 était programmée à Paris.

Les représentants de 195 pays dont 150 chefs d’État sont attendus lundi pour la conférence sur le climat, dans ce «contexte dramatique» et l’état d’urgence qui a été déclaré en France pour trois mois. 

40.000 personnes dont 10.000 délégués de 195 pays, 14.000 représentants de la société civile et experts, 3.000 journalistes et des milliers de visiteurs.

Un sérieux défi sécuritaire et logistique en perspective

0.jpgTraditionnellement, la Belgique jouit d’une réputation flatteuse dans les discussions climatiques, cette fois, des indicateurs sont médiocres. Pour ne rien arranger, fédéral et Régions ne sont toujours pas parvenus à s’accorder sur la répartition des objectifs belges. Vendredi soir, les négociations entre entités fédérées étaient toujours en cours. Le discours de la délégation belge est prévu pour le 7 décembre. Pour ne pas déshonorer le pays, peut-être y aura-t-il un dernier baroud d'honneur inattendu. 

ARTE avait présenté le documentaire "Pour quelques degrés de moins".

"Le dessous des cartes" consacrait deux numéros pour expliquer ce qu'ont été les 20 COP (abréviation de COnférence des Parties) précédentes. 

Les versions successives ont donc été nombreuses: Berlin (1995), Genève (1996), Kyoto (1997), Buenos Aires (1998), Bonn (1999), La Haie (2000), Marrakech (2001), New Delhi (2002), Milan (2003), Buenos Aires (2004), Montréal (2005), Sydney (2006), Bali (2007), Poznan (2008), Copenhague (2009), Cancun (2010), Durban (2011), Doha (2012), Varsovie (2013), Lima (2014).

Décidément, les conférenciers aiment les voyages et les réunions pendant lesquelles ils se retrouvent ensembles à écouter de grandes démonstrations trop souvent théoriques...  

Mais, à la fin de chacune d'elle, il y a eu un sentiment de trop peu qui en ressortait avec un certain nombre de difficultés qui limitaient la portée de succès de façade.

Les raisons?

D'abord, les écarts considérables de développement limitent l'influence des pays les plus pauvres. Les pays pauvres furent laissés de coté lors du débat sur les dits "pertes et dommages" envisagés pour les indemniser des coûts environnementaux qu'ils supportent.

Ensuite, l'opacité des discussions et leur manque de démocratie ont amené les ONG les plus importantes à quitter en groupe la COP19 pour protester contre son blocage. L'histoire raconte que rien n'a été complètement oublié pour rectifier le tir.

En 1971, à Stockholm, 30 scientifiques avaient lancé une alerte concernant le changement climatique...

En 1972, sortait déjà une étude dont le titre était "Halte à la croissance".

En 1974, le secrétaire d'Etat Henry Kissinger était chargé du problème lors d'une session de l'assemblée générale des Nations Unies.
En 1976, les météorologues Nord-Américains et Russes s'unissaient dans leurs recherches.
En 1978, le terme "effet de serre" voyait le jour dans un télégramme alarmiste du représentant nord-américain aux Nations Unies qui révélait l'impact négatif des énergies fossiles et conseillait le passage aux énergies renouvelables et solaires.

En 1979, le monde était enfin prévenu du réchauffement, lors d'une conférence sur le climat à laquelle participaient 138 états. Le "rapport Charney" ordonné par Carter prévient Washington de l'inéluctabilité des changements dus aux taux de CO2....

0.jpgEn 2009, à Copenhague, les pays avaient affirmé leur volonté de limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici 2100.

Pour atteindre cet objectif, les experts climatiques du GIEC estiment que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40 % à 70 % d’ici à 2050 et que la neutralité carbone doit être atteinte au plus tard à la fin du siècle.

Est-ce que l'Occident était-il aveugle et restait sans réagir?

Dans les années 80, la politique de Margreth Thatcher s'était opposé aux effets de serre en supplantant l'exploitation du charbon par l'utilisation du gaz.

Le problème c'est qu'en même temps, les pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil, renversaient la diminution en augmentation par leur volonté de rejoindre la croissance de pays capitalistes.

En 1973, le choc pétrolier a fait que le "tout nucléaire" a pris tant d'importance en France.  

Le nucléaire était-il une fausse solution?

Bien sûr, mais c'était une étape comme une autre avant d'atteindre un mieux.

En 1975, les émissions de CO2 à effets de serre étaient devenues deux fois plus importantes qu'en 1940.

Aujourd'hui, la Chine imagine de créer des "écocités" dans les campagnes, des nouvelles cités vertes...

Le malheur, c'est qu'elles restent vides d'entreprises et d'habitants. On ne bouleverse pas facilement les habitudes de vie.   

Aujourd'hui, le secteur des services a le vent en poupe.

Alors, qu'en dire de plus qui n'aie pas été dit et qui expliquerait ce qui lieraient les évènements de terrorisme que nous vivons aujourd'hui à la suite de cette question? 

0.jpgLa première: Qu'avons-nous laissé aux nouvelles générations?

Le 12 octobre, Daniel Cohen était interviewé à la radio belge pour parler de son livre "Le monde est clos et le désir infini"

Il donnait quelques indices d'explications : podcastpodcast

Que dit-il en substance? 

Que l'idéal des Lumières et du progrès ont changé la donne et ont créé une société d'émancipation mais aussi d'obéissance.

Le monde post-industriel ne voulait plus d'une société gérée verticalement avec un certain paternalisme du sommet. La société veut se "manger" elle-même par l'intermédiaire d'injonctions de créativité personnelle et une démocratie directe, participative et non plus déléguée à des représentants qui seraient désignés par des votes démocratiques. 

Pour cela, elle a dû apprendre à gérer ses inconvénients et reconnaître qu'elle n'y trouvait plus le plaisir. Elle prenait en charge la maîtrise de sa santé jusqu'à espérer l'immortalité. Elle aimait communiquer via Internet mais, à y réfléchir, Internet n'était souvent devenu qu'un minitel évolué en parlant avec ses homologues et pas pour apprendre ce qui se passait dans le monde.

Dire que la croissance ne devrait pas être un but n'est pas encore entré dans les mentalités actuelles qui désabusées, mènent au stress et à la dépression.

La quantité a supplanté la qualité dans le rêve de consommation.

Fin de l'exposé qui se terminait par un renvoi à son livre pour en apprendre plus. 

 

Au sujet du climat, tout semble aller dans le même bon sens.

0.jpgLes climato-sceptiques qui souvent se retrouvaient parmi les grands producteurs capitalistes et conservateurs, font partie des 5% de l'arrière-garde alors qu'il y a peu, ils dépassaient allègrement la barre des 50%.

Le 15 novembre, Nicolas Hulot était l'invité de Michel Drucker pour parler de COP21. (morceaux choisis).

Une mention disait que l'enregistrement de l'émission avait été fait avant les attentats de Paris.

Nicolas Hulot en disait "Il y a une crise culturelle avant une crise environnementale. Nous avons été incapable de nous fixer des limites à nos développements. Mais il n'est pas trop tard de comprendre que l'on va tous en prendre pour notre grade si on ne fait rien et que si on se met ensemble dans la famille humaine au pied du mur peut-être serons-nous capable d'avoir une intelligence collective suffisante pour changer".

Avec les politiques, il avait tenté le coup sans y parvenir comme il l'écrivait dans son livre "Une vie plus haute que mes rêves". 

"Osons", son nouveau fascicule donnait ses idées et des recommandations pour les politiques et, en plus, pour les populations du monde dans une sorte de POC21.

Le message global était "Vivons à l'économie tout en vivant mieux sans revenir à l'âge de pierre parce qu'il y a un essoufflement du système dans lequel on vit". 

Depuis cette émission, il y a eu l'attentat à Paris.

Échec d'intégration?  Bien sûr. 

Que désirent les Salafiste Wahhabites sinon détruire le monde démocratique avec le progrès qu'il emphase?

Tout casser à Paris et ailleurs par la terreur. En ricochet, toutes les activités à Bruxelles avaient été arrêtées pendant cinq jours après une menace montée au niveau 4: sérieux et imminent.

Les terroristes avaient gagné une manche contre ce monde dans lequel ils ne se retrouvaient pas.

Au 15ème siècle, Jérôme Savonarole avait eu le même esprit en voulant briser le modernisme voulu par les Médicis en lançant la Renaissance italienne.  

Début 2015, dans "Des idées plein la tête" du type New Wave, j'avais repris un petit article deJacques Attali qui avait une idée assez surprenante: "les valeurs écologistes et évangélistes se rejoindraient dans un "Double vert" par une alliance cyniquement utilitaire".

Le terrorisme écologique intégriste a aussi existé.

A lire "Alerte mondiale sur les voyages et vols aériens due à une hausse de la menace terroriste", c'est comme si ces terroristes étaient payés par les écologistes pour ne plus utiliser les moyens de transport. Humour que cette pensée-là, mais...

0.jpgIl faut changer de paradigme, entend-on souvent.

Il y a une autre voie qui correspond avec l'idée de services: le rationalisme concrétisé par le numérique.

Pour cela, il doit être compris autrement que comme un mangeur de jobs et être dirigé dans un sens d'une productivité intelligente.

Cette révolution des mentalités est en pleine actualité dans les grands groupes de la Silicon Valley. Rendre le travail agréable dans une économie dans une austérité calculée au plus juste à abolir ce qui n'est pas judicieux, fait partie du changement pour rendre les gens au travail moins stressés dans un cadre agréable. 

D'après le rapport de "Digital density 2015", la Belgique n'est pas du tout la Silicon Valley. Les entreprises belges seraient moins digitales qu'elles le pensent.

"Yearly marketing survey 2015", rapportait que les entreprises restaient réticentes, ne pensaient pas devoir changer de stratégie et pouvaient garder une couche numérique superficielle alors que tout est à repenser et réinventer.

Le digital n'est pas, ou plus, une affaire de geeks mais atteindre le niveau décisionnel.

Il en ressortait que ceux qui ne s'y adapteraient pas de manière holistique, mouraient par le tsunami digital.

Aujourd'hui, c'est le savoir numérique qui donne le pouvoir et plus l'inverse même si ce nouveau paradigme peut faire frémir de terreur de perdre ses acquis.

Ce changement de mentalité est tout autant drastique même s'il ne prend pas les armes pour s'imposer. La guerre économique est en marche.

Fermons la parenthèse pour la ré-ouvrir par après.... 

0.jpgIl faut manifestement plus du concret actuel dans une transition parfois longue et trop exigeante pour rectifier cet excès de réchauffement climatique lié aux activités des hommes.

Donc, le réchauffement supérieur à 2°C est devenu la limite à ne pas dépasser.

Il entraînerait des conséquences graves dont la multiplication des événements climatiques extrêmes ne seraient qu'une des faces.

Taxer ce qui dépasse les nécessités essentielles pour freiner la consommation, n'est qu'une solution très partielle puisque son bénéfice est dévoyé, on ne sait où.

Science & Vie consacrait un dossier de 80 pages sur tout ce qui devrait changer en France si cette augmentation de température globale continuait:

des canicules plus longues, des sécheresses avec pénuries d'eau alternées avec des intempéries violentes de style mousson, moins de gelées, une érosion des monuments du patrimoine plus rapide, des villes invivables sous la pollution et la chaleur, des transports ferroviaires altérés occasionnant des accidents, la disparition des glaciers et des sports d'hiver, le cycle pour la création de vins avec plus de degrés à la véraison, le maïs remplacé par du sorgho...  

Le VIF-Express donnaient des idées version "belges" dites géniales pour vaincre le réchauffement:0.jpg

vaisselle mangeable, eau solidifiée, le bétail nourrit aux scarabées, la permaculture, le remplacement ses engrais chimiques par le travail des bactéries, la conversion de déchets, les excréments et des eaux usées en énergie biomasses, les champignons Pestalotiopsis et les algues mangeuses de plastics, la suppression des emballages, la réactivation des moulins à eau, les revêtements routiers photovoltaïques, pédaler pour recharger les batteries, la fusion nucléaire par la méthode Lyman Spitzer, les piles à combustibles à la maison, la récupération du CO2 dans les nano-fibres, la gestion des nuages...

Il parait que nous avons besoin d'énergie...

En une heure, le soleil donne l'énergie à la Terre consommée pendant un an par toute l'humanité. 

Cultiver le Dieu soleil est donc pour demain ou après demain.

S'accommoder avec le trop d'eau à certains endroits de la Terre, trop peu ailleurs, c'est une affaire de tous comme le disait déjà et encore le documentaire "Home" qui date de 2009. 

Tout y était dit ou presque et était compensé carbone par actioncarbon.org .

0.jpgJ'ai déjà écrit plusieurs articles plus ou moins alarmistes qui ont un lien avec l'écologie:

Les principaux parlaient de:

"La vérité qui dérange" de Al Gorre parce qu'il faut des politiques qui se réveillent. 

 "Le bâton et plus beaucoup de carottes" pour rappeler ce qui nous attendrait si rien n'était fait.

 "Capitalisme naturel ou artificiel ?" parce que les deux doivent aller de pair dans une "éconologie". 

 "Sacré croissance" parce que l'imagination reste au pouvoir.

Notre modèle de croissance est manifestement remis en cause:podcast
 
0.jpgLe problème, c'est que tout arrive, tout passe, tout passe, tout casse et parfois à vitesse trop accélérée.

Il faut ralentir et consolider les acquis...

Certaines mutations peuvent être accélérées quand elles se justifient, mais pas pour une raison marketing et pour avoir la folie de faire tourner le commerce sans réflexion sur les conséquences.

"Faire plus avec moins" est périmé.0.jpg

"Faire moins en faisant mieux" et peut-être, en gagnant plus est devant nous puisque les machines sont là.

Manger moins de viande mais de la meilleure viande, disent les bouchers de la nouvelle génération. 

Le "Black friday" de vendredi ne peut devenir une "Black future".

Non, quoiqu'on dise, rien n'est vraiment gratuit.

La gratuité que semble apporter Internet, est payé par la pub qui crée une envie artificielle très vite obsolète des consommateurs.

Trop de gadgets, trop de facilités qui ne correspondent à aucun besoin réel, sont vendus avec une belle image dans un beau paquet en papier glacé, enrobé d'un beau nœud.

Les technique de pensée et de production sont à réétudier. Cela passe par la diminutions les "overheads", en simplifiant les règles et les normes qui s'opposent souvent.  

0.jpgLes vacances, une autre folie du voyage à bon marché.

Pourquoi partons-nous en voyage?

Qui aime encore le voyage en lui-même?

Il faut atteindre au plus vite la destination parce que le temps presse pour profiter de la semaine ou du weekend qu'on a prévu pour se "ressourcer". 

Augmenter la durée des voyages pour que ces vacances ne soient pas un nouveau stress pour suivre les prix des voyages qui font partie de la catégorie du "low-cost". 

Après les vacances, il faudra peut-être changer le discours avec les collègues et décomposera la phrase "Cette semaine, j'ai vu l'Afrique du Sud, j'ai été au Brésil...".

Une nouvelle pub que le collègue va prendre à son compte un peu plus tard pour ne pas paraître trop idiot. 

Retourner aux voyages scolaires d'antan qui ne s'écartaient pas plus des 100 kilomètres à la ronde.

Tout cela pourrait faire office de réadaptation aux situations que l'on connaît dans l'actualité. 

Réévaluer le prix des choses et l'heure de travail pour continuer à pouvoir les payer, fait partie de cette évolution.

Ce qui est rare reste cher puisque c'est beau, solide et considéré ainsi, cela fait partie de son propre patrimoine. 

0.jpgUne course vers le durable s'engagerait sans les effets de mode. 

L'éphémère consomme autant de matière première pour produire que le durable. 

Alors si c'est pour très vite disparaître dans les poubelles... 

Il faut se rappeler que nous sommes fliqués.

Non pas par les flics habituels, mais par la pub.


Demain, utiliser nos quelques neurones de plus que la nature nous a accordé dans son évolution, devront s'exercer efficacement.

Appeler à la rescousse les anthropologues ne serait pas inutile.

0.jpgL'anthropologue Geneviève Bell travaille pour la société Intel. Elle y est pour analyser toutes les idées géniales qui peuvent surgir des idées banales de candides.

Vendredi, un autre anthropologue, Paul Jorion, donnait une autre raison de ce que le genre humain, a perdu dans sa course en avant. Il faisait référence à un billet de Dominique Temple, "La violence nue" qui parle de réciprocité sans laquelle le dialogue est rompu.

Sortir le monde occidental de la lessiveuse en retirant le bouchon demande un changement de mentalité qui bouleverse les habitudes et qui parfois les font revenir à l'étape précédente puisque nous travaillons dans le "principe d'essais et d'erreurs".

De l'énergie à trouver c'est facile...

N'y en a-t-il pas dans cet ensemble qui suit et qui parcourt le monde?


  

L'enfoiré,

 

Citations:

  • "Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun mais pas assez pour la cupidité de tous", Gandhi
  • "L'homme saccage sa planète et mène une guerre contre la nature, s'il la gagne, il est perdu", Hubert Reeves

Où en êtes-vous avec la mort?

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Une question sinistre ou judicieuse? La mort, un tabou. Le magazine "Psychologies" en faisait son dossier en novembre avec ce titre. Comment intégrer la mort dans la vie pour celui qui sait qu'il est mortel? Comment devenir un souvenir pour ceux qui restent ? 

0.jpgPréambule:

Trois semaines après les attentats de Paris, c’est San Bernardino qui reconduit le même scénario. 

Une absence de peur de mourir pour préparer l'apocalypse et mourir en martyre, est-ce le prix à payer pour exister pour des djihadistes? 

Pour la famille des Abdeslam, un peu de boisson, beaucoup de fumette et peu de religion pour s'identifier et devenir ainsi kamikaze de Dieu. 

Nommer cela prend toutes les formules possibles dans l'incompréhension pour les autres comme une révolte nihiliste, l'incarnation d'une fracture générationnelle, la légitimation de la rage des jeunes sans espoir. Serait-ce une sorte de "sarcophagie"?

La vie a un prix, surestimé ou sous-estimé.0.jpg

Les "colporteurs de paradis" utilisent la sous-estimation.

Pour ceux qui aiment la vie, qui réfléchissent sans apprendre par cœur et qui ont un esprit critique, il y a du soucis à se faire.

Désormais, il n'y a rien ne sera plus dangereux que de vivre dans ces deux mondes de pensée antinomiques.  

"Le terrorisme nous a rappelé combien il faut profiter de la vie", disait Colette Braeckman.

Elle avait raison.

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Le dossier "Où en êtes-vous avec la mort?"

La pièce "Vivons heureux en attendant la mort"par Pierre Desproges disait en substance, en maître de l'humour noir: "Tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot.

Tous les ans, c’est la même chose, dans les premiers beaux jours, quand la nature est en fleur et les oiseaux fous de joie, je regarde le ciel bleu par-dessus les grands marronniers de mon jardin, et je me dis, ça y est, quelle horreur, dans six mois, c’est l’hiver !

Si j'en crois mon horoscope, je devrais mourir dans la soirée. C'est con, j'avais pas fini de bêcher mes camélias. Mais bon, c'est la vie... Si vous connaissez une autre issue, faites-moi signe.

Ce qui me coûte le plus à l'idée de quitter ce monde, outre bien sûr l'idée intolérable que mes enfants vont rentrer du crématorium en courant pour boire mes Saint-Emilion, si cela se trouve dans des gobelets fluo et avec des fils d'ouvriers aux cheveux verts, ce qui me coûte le plus, dis-je, avant de digresser dans ma cave, c'est de ne pas pouvoir utiliser toutes les notes que je relevais pour vous depuis des semaines, avec l'idée d'en alimenter mes chroniques. Tenez, j'en ai plein les poches. Autant les sortir, ça n'aiderait pas à l'incinération".

Dans le "Tout Nouveau Testament", Dieu est bête et méchant pour gouverner les humains avec cruauté. Sa fille pour se venger de lui, balance,  par SMS, la date et l'heure de la mort des administrés de son père.

Qu'en ferait-on de cette conscience de la finitude chronométré de nous-mêmes?

Se foutrait-on du tiers et du quart?

Vivrait-on mieux les derniers moments ou encore plus angoissé.

Tout est dans ce suspense que chacun doit interpréter un jour.

Mourir d'un attentat, de mort naturelle, des suites de la maladie ou par l'âge?

La mort, un oubli de respirer, un sommeil qui dure plus longtemps que d'habitude....

  

0.jpg1. Et vous, y pensez-vous?

De la mort, j'en avais écrit deux billets: "Point mort" et "L'après point mort".

Ce n'était pas pour y penser, mais pour en voir les conséquences.

Cette fois, le magazine "Psychologies" pose la question "Comment apprivoiser la mort et réussir sa sortie de piste?" et donne des réponses via des personnalités ou des philosophes.

En trouvant ce qui est essentiel ...s'il existe.

La mort reste un tabou et fait peur pour la plupart. Il n'y a pas d'âge.

Apprendre à mourir pour mieux vivre alors que mourir c'est un cul de sac. 

Dans le cas d'une maladie sans rémission, on peut la préparer. 

C'est vrai, on ne parle pas de corde dans une maison d'un pendu.

0.jpgOn constate cette fin qu'il a choisi sans vraiment comprendre puisqu'on n'est pas dans sa tête. 

Pour les autres, il faut l'avouer, les religions aident plus à mourir qu'à vivre.

Elles ne poussent d'ailleurs pas à vivre dans le plaisir mais dans certaines contraintes puisque le plaisir serait mal.

Établir un ordre de priorité et donner plus de densité à l'amour de la vie, c'est un autre débat dont elles ne se chargent pas.

La LB résumait l'Islam en dix mots-clés: Coran, soumission, femmes, chiisme et sunnisme, Allah et prophète Mahomet, lecture, charia, piliers, djihad, violence.

La christianisme en dix mots-clés serait: Bible, soumission, protestantisme ou catholicisme, Dieu et Messie, verbe, croix, âme, résurrection, paradis.

Même combat oserais-je dire.

1.jpgUne étude dirigée par le professeur Michael King de l’University College de Londres disait pourtant"Une pratique religieuse ou des préoccupations spirituelles touchent de manière plus intense par la dépression que les personnes ayant une manière de vivre plus terre-à-terre. Plus l’inclinaison religieuse ou spirituelle était forte au début de l’étude, plus le risque de dépression s’est révélé important. Et, lorsque les personnes montraient des symptômes dépressifs, leur religion ou leur spiritualité ne les aidait pas à aller mieux ; dans certains cas elle était même un facteur aggravant. Ces résultats indiquent donc qu’une perspective religieuse ou spirituelle affaiblit le bien-être des individus au lieu de le fortifier. Cela va à l’encontre de l’idée généralement admise (y compris dans le monde de la psychiatrie) d’un effet protecteur des pratiques religieuses et des croyances spirituelles face à l’adversité. Ainsi religion et spiritualité nuiraient à la santé mentale des individus".

2.jpgLes animaux souffrent, crient leur souffrance sous la dent d'un prédateur mais ne savent pas ce qui va s'en suivre et n'extrapolent pas dans un au-delà potentiel.

Ce serait peut-être ce qui nous avons en trop: la conscience de devoir mourir un jour. 

Les expériences de morts imminentes feraient presque rêver à aller voir de l'autre côté comme le racontait le livre "Le Serment des Limbes" de Jean-Christophe Grangé.

L'anthropologue Bernard Crettaz auteur de "Cafés mortels" dit qu'"il convient d'arracher la mort aux spécialistes, l'Eglise et la médecine. Pour parler avec nos tripes de cette mort appréhendée, inguérissable ou même souhaitée.

La peur de la souffrance, du vieillissement, d'avoir raté des choses à faire et qu'on n'a pas fait, de passer la main correctement aux suivants, s'impose.

0.jpgOn ne choisit pas sa mort. Elle est inéluctable et souvent inattendue et doit exister parce les naissances viennent en échange des morts.

Un jour, un commentateur m'avait demandé que ferais-tu si ton avion se crashait?

Je ne me souviens plus de ma réponse, mais ce n'était pas d'une prière qu'il était question, mais peut-être un "sortez vos parachutes". 

Emma la Clown affronte la mort dans un one-woman-show "Même pas peur", qui commence par la rédaction d'un testament pour mettre dans l'ambiance et la pratique de la réflexion.

Quand un cercueil arrive sur scène, elle l'ouvre en demandant au public "qui y va?" en faisant rire. Ni morbidité, ni cynisme, ni humour noir.

Mourir, c'est dormir plus longtemps que d'habitude.

Expliquer le comment et pas le pourquoi, cela change déjà par l'humour et l'autodérision. 

Qui s'est déjà mis dans un cercueil pour voir si on y est bien?

L'important est de savoir si on est vivant avant la mort et pas après.... 

Le spectacle de Lloyd Newson "Can we talk about this?" posait la question s'il était possible de rompre les tabous de l'homosexualité, de la religion, du multiculturalisme et du racisme.

"La mort est le dernier tabou dont on ne parle pas entre la poire et le fromage", comme disait en préambule du dossier.

 

2. Regarder le mort en face

"Memento mori", "Muritori te salutant", des dictons latins que les serviteurs des puissants Romains leur envoyaient à la tête.

Dans notre culture latine masquée par la perte de l'importance de la vie, la mort est synonyme d'anéantissement et source d'angoisse.

Aujourd'hui, le médecin latin devra prendre plus de gants pour annoncer la fin proche d'un patient que le médecin anglican plus pragmatique qui inciterait à jouir des derniers moments de vie. 

Le vrai croyant se sauve des restrictions que la croyance les a affligé à accepter en considérant que la mort est une porte vers une autre forme de vie.  

Pas question de dire ainsi: "J'ai fait mon temps, j'ai bien vécu". 

Et si nous vivions chaque jour comme si c'était le dernier, cela affaiblirait l'anxiété, la peur et l'angoisse de devoir "passer". 

Les pièges à éviter seraient de:

  • Cesser son activité professionnel
  • Idéaliser ses proches
  • Rendre tout féerique

Les questions:

  • Qu'est ce que la vie? Quel en est son sens et les valeurs qui l'accompagnent?
  • Ne suis-je pas trop théorique à ce qui m'est important?
  • Quel est mon moteur de vie?

Les réponses seraient:


 

3. La maladie brise l'illusion de notre immortalité

Le philosophe Michel Onfray considère comme son meilleur livre "Cosmos, Vers une sagesse sans morale" présenté comme le premier d'une encyclopédie existentielle du monde dont les suivants seront: "Sagesse, philosophie de l'histoire" et "La philosophie par la pratique". 

Après la polémique autour du tweet de Michel Onfray, instrumentalisé par Daech, Catherine Camus, alias David Brunat, lui envoie une missive d'outre-tombe: "Lettre de la mère d'Albert Camus à Michel Onfray". 

L'ontologie matérialiste, à laquelle il se réfère, qui dit que l'être existe par le plaisir de vivre, n'empêche pas la mort.

Mais, l'accélération de la perception de la vitesse du temps a seulement changé la donne. Les chansons qui parlent du temps sont nombreuses.

Etre vieux, c'est devenu un problème de cerveau plus que de corps dont le moteur crachote et que l'on veut cacher derrière une belle carrosserie puisque le jeunisme fait la loi.

Onfray disait en substance:

"Notre civilisation européenne est majoritairement chrétienne. 

Le nihilisme du 20ème siècle ne produit plus rien. Conflits de générations avec la plus âgée qui patine et la plus jeune qui ne peut plus suivre le rythme et qui revient à leur précédent en réaction avec nostalgie dans une boucle sans liberté, sans hédonisme.

La méritocratie avec les honneurs tant désirés, ne se transmet pas dans les gènes par héritage.

Le hasard détermine les vies sans aucun dessein.

Une vie bien remplie se résume à se faire du sur-mesure existentiel puisque les hommes disparaîtront comme tous les autres êtres vivants après leur passage sur Terre parce qu'ils ne pourront plus assumer l'évolution de la Nature. 

Se sentir parfaitement et apprendre sa fin proche dans le domaine du possible en un instant et le monde se renverse à l'annonce d'une maladie grave voire incurable parce qu'il n'y a rien que la médecine a pu trouver. Le cancer est souvent considéré dans le lot de ce genre de maladies".

Comment faire comme si l'annonce de la mort n'était jamais arrivée et revenir à l'instant d'avant en cherchant une barrière psychique pour effacer l'effroi puisque toutes les idées matérialistes n'ont plus d'importance?

  • Réagencer ses priorités. 
  • Jouer à l'économie en sortant du tout, tout de suite et tout seul.
  • Éliminer les emmerdes qui ont été acceptées jusque là. 

"La santé n'a pas de prix", écrivais-je.

C'est la vie qui suit qui n'en a plus ou qui devrait prendre toute sa valeur en sauvant sa peau et en se battant. 

Deux films avec le même acteur principal, Albert Dupontel qui a une formation de médecin comme son père.

Le fait d'avoir entendu "Le bruit des glaçons", l'histoire d'un écrivain alcoolique, en déprime et en perdition, qui reçoit la visite impromptue de son cancer et qui, malgré la dérive totale de sa vie, ne tient pas vraiment à la quitter."

... et en arriver à ce qu'il ne reste que "Deux jours à tuer". En l'espace d'un week-end, un publicitaire à qui la vie a tout donné, s'évertue à démolir tout ce qui faisait sa vie. Il retrouve son père qui découvre son secret : incurable, il va mourir.

 

4: Soyons vivants jusqu'à la mort

Épicure disait que la mort devrait nous faire ni chaud ni froid.

Ou elle n'est pas encore là et cela ne nous concerne pas ou elle est là et elle ne nous concerne plus.

Je dirais que le passé a été ce qu'il est, on ne peut le changer, mais le présent, lui, est "malléable" en pleine actualité, quand aux projets futurs, ils sont là pour être planifier pour ne plus se faire dépasser par le passé.

Si la vie peut être belle en riant avec elle, rire de la mort, ne pas en avoir peur quand elle arrive, demande seulement un peu plus de recul dans le temps.

Le médecin légiste qui fait parler les morts, dit:  "Dans ma profession, je pense qu'il faut d'abord avoir réglé le problème de sa propre mort et de sa crainte. La seule chose que je redoute, c'est de souffrir. Et j'espère aussi me rendre compte que ma mort arrive. Le pire serait, pour moi, de ne pouvoir en prendre conscience et ne pas pouvoir vivre cette importante étape de la vie. Je ne voudrais pas mourir dans mon sommeil, par exemple. Là, on vous vole votre mort, qui est un des moments les plus importants de la vie.

 

5. La spiritualité est la priorité du philosophe, Thierry  Janssen.

La philosophie apporte une aide pour la compréhension de la vie en étudiant la vie encore jeune ou par la maturité pour en apprécier les finesses des expériences.

Thierry Janssen se disait mystique étant enfant avec une tendance schizoïde. Il vivait dans un univers fantasmé par la civilisation égyptienne 

Arrivé à la psychothérapie après avoir transité par la chirurgie et un passage à l'hôpital Bordet, il a basculé dans son silence intérieur. 

"Une nuit noire de l'âme" a été à l'origine de ce changement méditatif après deux années.

Mon livre "Spiritualité" s'ouvre sur sa manière de réfléchir avec le cœur. dans un "soi paisible et silencieux que je n'appelle pas Dieu mais "amour inconditionnel et universel", disait-il.

L'écriture ne lui a pas permis de sortir de ce statut de recherche en soi. 

Ce n'est donc pas vraiment en penseur mais en contemplatif de son ego en vase clos pour contrôler sa peur, qu'il a pu trouver sa voie. 

Sur l'herbe du parc du Cinquantenaire à Bruxelles, des adeptes de ce genre de méditation mettent en pratique ce retranchement de la société en gardant les yeux fermés pour y arriver: 

0.jpg0.jpg 

Chacun appréciera la méthode et la fera sienne ou non.

Personnellement, plus pensif, je n'ai pas besoin de fermer les yeux pour m'écarter de mon environnement. Tout est une question de concentration.

Ce qui me diffère principalement c'est d'être contemplatif sans apporter de suites à cette contemplation.

Qui oserait répondre à quelqu'un qui viendrait sonner à votre porte, vous entretenir de Dieu:

- Me parler de Dieu? Vous tombez bien, c'est moi?

Je l'ai fait. Cela sonne un coup d'arrêt dans ce genre de contact.

Woody Allen qui vient d'avoir eu 80 ans disait:  

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6. Véronique Jannot a écrit son deuxième livre "Au Fil de l'Autre".

0.jpgElle était l'invité sur le divan rouge de Drucker, le 29 novembre dernier (morceaux choisis).

Son dernier livre "Au fil de l'autre" parlait de grands projets pour voir la vie autrement.

Solidaire avec les Tibétains, adepte du bouddhisme, elle voulait faire renaître les médecines parallèles avec une origine souvent asiatique.

En trois parties "Voir la vie autrement", "S'en donner les moyens" et "se soigner autrement". 

Elle écrivait entre autre: "Le vrai courage, c'est dominé sa peur. Il y a un prix à payer. 

C'est sortir de la pollution environnementale et psychologique, fuir les stress dans lesquelles nous nous résignons, c'est éviter les maladies avant d'avoir à les soigner.

C'est vivre avec la conscience du moment présent, écarter les codes de l'indifférence des villes, humaniser les relations par le sourire, par le simple "bonjour", écarter le piège de la désinformation. 

Elle remarquait que plus personne n’écrivait plus de journal intime.  

"Se soigner autrement" parlait de des médecines parallèles: phagothérapie pour remplacer les antibiotiques, de phytothérapie clinique, d'acupuncture, de "qi gong", de Tai-chi, de yoga, de reiki et de "thérapie quantique".

Des solutions dites "intérieures" dans lesquelles le mental est important.

Des "thérapies de l'imaginaire", j'en avais parlé. 

Le corps est comme un circuit intégré, un réseau électrique un Internet en miniature en couche mince sur fil comme on le disait hier des nouveaux ordinateurs.

L'origine d'un mal est très souvent bien loin de son apparition jusque dans des générations précédentes. L'étude des gènes pourra apporter des indices.

Véronique Jannot parlait aussi de ses relations d'intimité avec Thierry Janssen (voir plus haut) et avec Olivier Soulier.  

 

7. Conclusion:

0.jpgPositivez-vous ou "pausitivez-vous" selon vos modalités, pour être vous.

Sortir du stress, de l'ère du pratique, du "pas cher" et du jetable, c'est en premier lieu dissocier ce qui est important de ce qui est urgent. 

Sans cette distinction, c'est le "burn-out" assuré au bout du chemin.

C'est simplifier ce qui n'apporte rien au schmilblick et retrouver l'enfance en esprit.

Comme dans tout, il y a des charlatans qui attendent les bonnes âmes en détresse.

Souvenons-nous de l'affaire des "Philippins guérisseurs",  de Steve McQueen qui malade d'un cancer des poumons généralisé décide de partir au Mexique afin de se faire opérer pour lui ôter un mésothéliome. Il ressort apparemment en bonne santé mais, un jour après l'opération, il décède d'un arrêt cardiaque.

La médecine comme beaucoup de sciences humaines, n'est pas une science exacte. 

Le dernier S&V (page 96) parle des implants biologiques autonomes bactériens ou cellulaires comme d'une nouvelle médecine proactive. Des gènes modifiés implantés comme implants cellulaires dans le corps afin de détecter et de soigner automatiquement et autonome les maladies.
Ce serait constitué de circuits synthétisés qui détecteraient les signaux biologiques d'alerte. 

 

0.jpgDemain, ce sera, pour le tout petit, le retour de Saint Nicolas, le patron des écoliers.

Le temps de l'insouciance, dans un monde magique réservé à l'enfance. On y joue encore au revolver en plastic ou à la poupée sans savoir  ce que leur apportera la vie.

0.jpgEn attendant, ils croient que la vie restera ce qu'elle est.

Une enfance qui peut être volée par des esprits tortueux dont je ne citerai pas le nom pour devenir des enfants soldats.  

C'est vrai, de plus en plus vite, ils devront oublier l'innocence et trouver leur propre chemin au travers des plaisirs et des embûches de la vie.

Un retour en 1986, au temps de Sandra Kim gagnait à l'âge de treize ans, le concours de l'Eurovision, s'impose.

Son jeune âge et la polémique que ce dernier suscitera, amènera l'UER à fixer à 16 ans l'âge limite pour participer au concours en 1990. De ce fait, Sandra Kim demeure la plus jeune gagnante de l'histoire du concours, et son record ne sera jamais battu à moins d'un changement dans les règles.

Combien de fois, n'entend-on pas: c'était mieux avant...

Alors réécoutons, une nouvelle fois... 

 

L'enfoiré, 

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PS: le projet "Psycho-it-Yourself" sur le site de Crouwdfunding Kiss Kiss Bank Bank avec la vitanalyse comme technique simple et efficace qui permet de faire rapidement le point sur soi-même, sur les situations et les projets dans lesquelles vous êtes engagés, par vous-même.---->>> 

 

Images de l'exposition de la BD Deflandre (Halles Saint Gerry)

 

Citations:

  • Le cercueil, un pardessus sans manche.”, Pierre Perret
  • Une vie inutile est une mort anticipée.”, Johann Wolfgang von Goethe
  • "On survit à tout sauf à la mort... mais quand elle viendra, j'essayerai d'être absent", Woody Allen
  • "Nous avons deux vies. La deuxième commence quand on se rend compte qu'on en a qu'une", Confucius

Le Chiffre contre la Lettre

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Les trois coups et le rideau s'ouvre sur les "Chevaliers du fiel à la belge", Pol et Fernand. L'épouse de Pol, Mieke, détachée de leur conflit, vaque à ses occupations ou regarde un film à la télévision.  

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- Salut Fernand. Une petite partie de poker?

- Salut Pol. Non, parlons un peu. J'ai un œuf à peler avec toi à bâtons rompus. 

- On s'est peut-être trop collé aux basques? Je te sers une Blanche pour arroser l’œuf?

- Oui, mais laisse la mousse et du citron. Elle sera nécessaire. 

- Ok. Raconte. Pourquoi fermes-tu les yeux?

- Tu ne vas sûrement pas apprécier, mais ton billet sur le "Jardin extraordinaire"était nettement moins travaillé que de coutume et se révélait souvent alambiqué. Les corrections, c'est à toi de les apporter comme tu l'entends, mais je suis quelque part persuadé que tu ne corriges pas tout.

- Ah bon? Je ne corrige pas tout. Vas-y, lâche le morceau, tu ne m'en voudras pas d'avoir de nouvelles questions à toutes tes réponses.

- Non. Mais, c'est la raison pour laquelle je ne reprends jamais la lecture de tes billets, si ce n'est parfois des mois plus tard. 

- Pourquoi ne relis-tu pas pour en commenter le sens? Le sens c'est du pipi de chat pour toi? Les boucles de restructurations des textes pour gagner en consistance, c'est ça le putain de problème.

0.jpg- Tes fautes d'orthographe relèvent à chaque coup de la syntaxe, je ne comprends pas comment tu peux arriver à en commettre autant. 

- Tu ne comprends pas, alors que c'est justement cette "sainte taxe" qui bride l'usage et les sens de l'évolution obligatoire de la langue françaises.

- Je ne comprends pas, en effet...

- Je vais t'expliquer le pourquoi. Tout d'abord, c'est la faute de mon clavier qui ne suit pas le rythme de ma pensée, ce qui me rend souvent dyslexique. Ensuite, l'ortho me donne souvent le tournis. J'aurais besoin d'un antidote.... 

- Un antidote? Même moi, j'ai le programme basique qui permet de les éviter.
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- Tu parles d'un programme basique qui nettoie plus blanc que blanc comme Coluche mais tellement blanc que cela en deviendrait transparent.

J'ai besoin d'un véritable antidote et pas d'un ersatz frelaté en poudre de perlimpinpin qui gratuit ne cure que l'ortho des mots essentiels. 

Le bien-nommé logiciel "Antidote", je l'ai vu à l'oeuvre, paraissait apporté bien plus de remède sà tous nos maux de la grammaire au style, du lexique à la syntaxe et cela par l'intermédiaire de onze guides.

- Onze guides?

- Onze guides, oui. 14.000 cas sont traités, 40.000 locutions, 100.000 antonymes, la conjugaison de 9000 conjugaisons... Je ne te parles pas du détail. Tu te rends compte de la difficulté du français. Il n'est d'ailleurs pas le seul logiciel informatique.

- Sauf le respect que je te dois, il m'arrive de penser que tu restes encore conditionné par ton expérience professionnelle, d'où tes nombreux termes anglais dans les thèmes que tu abordes.

- Un moteur informatique sous le capot me rappellerait mon passé, en effet et pourrait même me réconcilier avec toi, la Lettre et moi, le Chiffre.

Quarante piges d'informatique pendant lesquels j'ai jouté avec les chiffres en passant d'un truc à bits à un bidule à octets pour arriver à un bazar à "mots" quand ce n'est pas en "double-words" pour le faire digérer à mon équipe. Cette putain d'échelle numérique a souvent vacillé sur mes bases. Si cela n'avait pas laissé de traces, c'est que tu n'as rien pigé. Te fais pas de bille, les changements, je connais cette chanson à plusieurs couplets même si on s'y adapte avec un peu d'expérience.

- Personnellement, à part les quelques années passées au travail où finalement on me laissait faire ce que je voulais parce que cela profitait directement à mes chefs (oh, les cons !) qui choppaient pour eux toutes les études que je rédigeais, je n'ai jamais été l'employé de personne. Si quelqu'un à l'époque me disait: vous ferez ce que je vous dis parce que je suis votre supérieur, je répondais invariablement : vous n'êtes pas mon supérieur, vous exercez des fonctions supérieures, Monsieur !

- C'était le pied, quoi. Pantouflard? C'est tof de se chatouiller le bout des orteils.. 

J'aurais eu besoin d'un magicien comme toi en réponse à mes mes clients-utilisateurs. Je ne suis pas sûr d'avoir gardé de vieux os, dans ces conditions. Tu n'a aucune notion de l'efficacité demandée qui primait sur tout le reste. Tout acte devait être pensé, calculé, "Profit et Pertisé". Un travail obsessionnel à faire péter la coquille de l'œuf de Colomb pour sortir des principes dogmatiques. Dans le privé, les bonnes idées, c'est comme les cadeaux, cela ne tombe pas du camion.

- Et tu aimais ça?

- Oui, quand même un peu, sinon j'aurais changé de crèmerie. La stimulation intellectuelle qu’on en tirait, l’emportait par l'envie de détruire ce qui pouvait avoir un caractère barbant parce que trop répétitif. 

0.jpg- Je ne calcule pas mais je vis en fonction de mon cœur le choc de culture avec une autre manière de l'envisager.  

- Ouais. Je connais ce refrain. La pompe à vélo du cœur que la raison tenterait de comprendre avec de la matière grise. Le cerveau a ses raisons que le cœur ne connait pas et vice versa. 

- Parlons ici de choc de personnalité.

- En effet. La poésie et les romances au fond des tasses de thé à diluer dans un sucre fondant sous la bouche. 0.jpg

- Le fond et la forme, l'un ne va pas sans l'autre.

- A fond la forme, quoi? Je connais la pub. Tu as raison. D'accord, sur le principe théorique, mais pas en pratique. La forme, c'est comme la carrosserie pour éviter les bruits de fond du moteur. Nous sommes à l'ère de l'image bien plus que celle du texte. Si j'avais un tallent de dessinateur, peut-être aurais-je choisi cet autre média que l'écriture.

- Là, c'est d'accord, l'image empêche de réfléchir plus loin.

1.jpg- Cela n'a rien à voir avec le fait d'empêcher de réfléchir plus loin. L'image exprime une démonstration de manière plus claire. L'image au moment du clic, c'est la réalité d'un espace-temps, d'un "snapshot" comme dirait les anglophones. 

Je suis presque sûr que tu ne regardes pas les photos et les vidéos numériques que j'insère dans mes articles.

- Non, puisque je lis très attentivement tes articles lorsqu'il faut corriger. Après cela, je ne fais plus rien et ne relis rien, sauf si je ressens le besoin d'en rajouter, c'est rare. 

- Donc, tu ne regardes pas mes belles images suggestives et bien réelles que j'y ajoute? 

- Tu as raison: les photos ne me concernent pas. Elle peuvent se chipoter tant qu'il faut ou servir une thèse prédéterminée ailleurs. Trop vieux pour changer. Pense à la photo du petit syrien noyé par exemple.

- Ton exemple est parfait. Plus besoin de maquiller l'image puisqu'elle était suffisamment brutale telle qu'elle. Le numérique permet de maquiller l'image encore plus qu'avant. Cela n'empêche pas que l'image désosse le texte pour faire passer une idée alors que le texte reste prisonnier de ses mots et de sa langue.

- L'image est une des meilleures possibilités de manipulation qui soit puisqu'elle s'adresse directement au subconscient ! 

- Le texte ne s'adresserait-il qu'au conscient? Ça, c'est nouveau. Le problème est ailleurs. Les gens n'ont plus le temps de lire. Trop de livres et d'articles tentent de s'insérer entre le "boulot, métro, dodo". Alors il faut rationaliser et réduire les impulsions au maximum dans un flash.

- Qui dit que le texte ne s'adresse pas au subconscient? Que les gens  préfère bouffer de l'image ne m'intéresse pas.

- Il faut avoir la concision du "choc des mots et des images" comme dit la pub de Paris Match. Le blabla ne touche qu'au conscient tandis que les séquences chocs s'adressent au subconscient. Mais je sais que je vais à contre-courant de tes idées.

- Exact.

- Je rappelle, je ne suis ni journaliste, ni littéraire, ni écrivain. J'écris pour le plaisir d'exprimer des idées et pour les partager avec qui veut. Pour cela, tous les médias, sont bons pour les mettre en relief. 

- Un texte travaillé doit être parfait aux yeux de son auteur et parfait au point de vue orthographique qui est la seule règle commune.

- Règle commune? Là, tu touches un point sensible du rigorisme identitaire qui se manifeste aujourd'hui dans les nationalismes.

- Personne n'est titulaire du bon bout de la lorgnette.

- Exactement. Je me fous comme toi, de ce que les gens bouffent puisque je suis le premier consommateur de ce que j'écris. Je m'en amuse bien avant les autres consommateurs.

- Je doute, donc, je suis disait Descartes en réponse à Pascal ou l'inverse. L'autre, c'était: je pense donc je suis.

- Toutes deux de très joli pensée.

- Tu perfectionnes sans cesse les textes du blog, moi celui de mon livre. J'arrive au bout, il faut savoir mettre une fin même si cela a pris beaucoup de temps.

- Ça, c'est une bonne nouvelle. Je désespérais. J'attendais avec impatience de lire la version finale. Mais contrairement à un livre qui une fois publié n'est plus modifiable, mes billets sont toujours adaptables et remis à jour bien après. 

- Quoi que tu penses, un texte est d'abord littéraire et c'est pourquoi je n'aime pas - à quelques exceptions près - Philippe Roth, Steinbeck, Henry Miller - les écrivains américains qui, dans tous les cas aujourd'hui, sont cinquante à écrire un bouquin qui sort sous le nom d'un seul. Je pense que c'est du commerce et du marketing, pas de la littérature.

- Les écrivains américains ont une technique particulière très pragmatique de conter une histoire. Le suspense n'est jamais loin. Quant aux livres, je dirais "Dis-moi ce que tu lis, je te dirai ce dont tu rêves".

- Ce n'est pas parce que tu as une recette qui t'est propre qu'elle doit être universellement admise. A chacun son espace et sa manière de voir. Les critiques m'aident à faire ce que je désire et à me remettre en question. Dis-moi ce que tu lis et je saurai si tu es éclectique ou enfermé dans tes certitudes. 

- Si on veut avoir un tant soi peu d'originalité à l'écriture, il faut de même accpter l'originalité à la lecture et ne pas rester cloisonné dans des types prédéfinis. La même popote tous les jours aux repas m'indisposerait. Touche-à-tout sans question de recettes universelle ni pour lire ni pour écrire. Ecrire, c'est un sport de combat avec soi-même à se créer des électrochocs en attente d'une réplique de son propre subconscient qui perd ses repères habituels.

- Le fond, c'est la personne sinon on nie la différence. Quant à l'orthographe, cela ajoute de la consistance du fond.

- L'orthographe, de la consistance? Pour qui? Pour des francophones uniquement. Parlons-en de l'orthographe. Avec tout son respect posthume, l'écrivain américain Ambrose Bierce  en disait "L'orthographe est la science qui épelle avec l’œil à la place de l'oreille. Défendue avec plus de chaleur que de lumière par quelques échappés d'asile".

- L'orthographe a des règles.

- Les règles de l'orthographe n'existent que par ses exceptions. Surtout quand on dénigre tout ce qui en anglais. Désolé mais tu vas en recevoir du "franglish" dans quelques réponses qui sortent de mes souvenirs, sans même que je m'en rende compte.  Pas de doute, pour moi, le contenu d'un texte a toujours été plus fringant que le contenant. Cela ne fait pas un pli quand je dis cela. 

- Je répète: le contenant donne l'image au contenu.

- Une image? Et tu viens de dire que tu n'aimes pas les images. Une journaliste disait dans un article que la "communication cherche du contenu" pour ne pas paraître vide de sens et que la forme de l'information ne remplaceront jamais le fond. Pour elle, il y avait la matière de l'information et l'énergie pour l'exprimer. Elle ne parlait pas d'orthographe. 

- Ta journaliste n'en a pas parlé parce que l'orthographe n'était pas un problème pour elle.

- Peut-être. A l'écrit s'ajoute la forme orale. Raconte une histoire passionnante vocalement avec l'expression qu'il faut lui adopter et tu auras encore plus d'auditeurs que de lecteurs d'une info écrite. Ce n'est pas pour rien qu'il y a quelques sites sur Internet qui convertissent automatiquement leurs textes en paroles et que des bouquins sont aujourd'hui parlés et gravés sur DVD avec une musique de fond et une belle voix d'un orateur connu pour le raconter. L'orthographe dans ce cas est passé à la trappe. 

-  Ne mélange pas tes pinceaux. Mets leurs un bémol.

- Un bémol pour les homophones, Bonne idée. Ces mots se prononcent de la même façon ayant un sens, une origine et une orthographe différentes.

Mélanger le fond du travail par de l'inspiration, de l'imagination et qui sait, de la provocation et de l'humour, est-ce que je peux? Pour le lecteur, face à un texte lu ou écouté, c'est avoir une envie de connaître la suite à un chapitre et arrivé à la fin du dernier, être triste de l'avoir atteint. Quels sont les lecteurs qui vont chercher les seules fautes de syntaxe puisqu'ils survolent les textes par le suspense?

- Tu as des exemples?

0.jpg- Pas tout de suite, mais je peux dire ce que je ne lirais pas.

Prenons le Prix Goncourt qui a été attribué à Mathias Enard pour son livre "Boussole". Il raconte l'histoire d'une insomnie d'un jeune musicolologue viennois hanté par ses souvenirs d'Orient.

La critique en disait: "Livre difficile mais somptueux pour qui accepte de perdre pied dans un monde révolu. L'auteur, un Ulysse moderne, donne un hommage à toutes les formes de métissages et d'alliance". Belle mise en bouche?

- Tu l'as lu ou seulement traversé en diagonale?

- Ni l'un ni l'autre. J'ai jeté un coup d’œil rapide. C'est rébarbatif. Ici, c'est difficile par le fond, mais aussi pour sa forme monolithique. J'hésite à dire si cela s'apparente à du lait concentré pour la forme ou du laid condensé pour le fond. Un livre écrit d'un bloc, sans aération dans le texte, presque sans dialogues, cela me fait peur de l'aborder. Les commentaires des lecteurs apportent un reflet assez exact du livre. "Un livre d'une pédanterie incroyable, à lire sans aucun plaisir". Tout le contraire du prix Renaudot "D'après une histoire vraie" de Delphine de Vigan, est-il ajouté. 

- Comment choisis-tu tes livres?

- Au hasard d'une rencontre avec une couverture. La lecture du préambule. suivie par une diagonale pour m'imprégner de l'idée générale puis un saut à la conclusion quand il y en a pour en découvrir la finalité qui devrait correspondre et qui m'intéresserait par son originalité.

- Et c'est tout?

- Non, je pousse plus avant dans le détail page par page quand je reste surpris. En fait, je les achète plutôt au kilo. Les livres courts, je les consomme sur place car je ne peux combler ma bibliothèque par des livres que je ne mettrai qu'une heure ou deux pour être lu. Il faut économiser le papier qu'on m'a dit....

- Et c'est tout? 

- Tu ne voudrais pas que je surveille l'orthographe pour pinailler? Tout de même. Ce ne sont plus des bouquins de techniques dans lesquels il fallait vérifier le bien fondé.

- Qu'est-ce que les bouquins techniques t'ont appris?

- Ils m'ont appris à utiliser tous les médias, images, graphiques pour appâter le lecteur et pour résumer les pages de textes d'un coup d’œil. Les caricatures que j'insère dans mes billets en témoignent, dans le même esprit, aujourd'hui. Tu n'es pas sans avoir remarqué que j'ajoute toujours une chanson ou un film en fin de mes billets. 

- Bien sûr que je l'ai remarqué... C'est comme une marque de fabrique.

- Le média du son ajoute une autre touche impossible à insérer dans un livre papier. Trouver parmi les médias ce qui correspond le mieux à un texte, c'est aussi un exercice de recherche, tout aussi intéressant.

- Nous ne sommes pas fait sous le même moule.

- Bien d'accord. Mais, aujourd'hui, il faut utiliser les outils les plus performants et pas se restreindre à ceux de hier pour être apprécié et faire passer un message. Quand n'importe quel système se veut trop formaté voire totalitaire, il faut parfois jouer des coudes comme rebelles ou comme iconoclastes sans être nihiliste mais en conservant ce qui est beau. Même Einstein faisait des erreurs de grammaires et des fautes d'orthographes. Ne me fais pas dire que ses formules mathématiques étaient plus compréhensibles si son orthographe avait été brillante. L'écrivain français, Alain Schifres ajoutait “L'orthographe est le cricket des Français. Le cricket et l'orthographe ont en commun d'être incompréhensibles aux étrangers, sans parler des indigènes.”.

- Belle citation. Il faut choisir les mots au plus juste et augmenter son vocabulaire.  

- Absolument. Quand un mot n'est pas dans le langage courant, au besoin le clarifier en donnant un lien vers Internet.

Le sens des mots est très important pour caractériser le fond. Je me souviens du mot "intriquer" que tu avais changé erronément par "imbriquer" puisqu'il s'agissait de l'homme quantique et que dans le monde quantique on parle d'intrication. Le sens des mots et le fond d'un texte, même combat. Enfin presque... 

- Pas de commentaire. Parlons de cet article "Les cinquante bougies pour le Jardin extraordinaire" puisque c'est de lui qu'est né notre conversation.

J'ai regardé l'émission à la télé, je l'ai enregistré et pris des notes au vol en même temps que je me suis torturé l'esprit pour ne pas rester sur ce que tout le monde en disait. Un billet, un peu bonobo, prolo à ses heures en est pourtant sorti.

0.jpg- Moi aussi, en partie seulement et j'ai pensé à toi. J'ai préféré le foot en me disant que, finalement, mon club était à peu près du même niveau. Le match d'hier fut terrible, le public déchaîné et le scénario idéal puisqu'on bat le second à deux minutes de la fin et on reste en course pour le titre. Je n'aime le foot qu'avec de l'enthousiasme derrière. J'adore. Heureusement que j'ai ça, sinon je ne sortirais jamais...

- Tu ne m'en voudras pas trop si je te dis que je n'ai jamais rien compris dans les règles du foot. Une balle qui valse en dehors du terrain, c'est pas un hors-jeu. Une balle qui est parfaitement dans le centre près du goal et c'est du hors-jeu. J'aime les sports plus individualistes. Seuls ou à deux. Quand je parviens à avoir une balle dans les pieds, je la garde et je ne l'envoie pas dans les pieds de quelqu'un d'autre pour qu'il fasse le point. Désolé pour ma prise de risques vis-à-vis de toi. 

- Je devrais joindre une vidéo de Julio Iglésias pour illustrer nos propos à son égard: z'ai pas changé... Plus une photo de Bob Marley avec un pétard à la gueule.

(La musique sort d'un haut-parleurpodcast)

- Bob Marley, pourquoi pas? Mais quand, comme lui, on découvre trois tumeurs au cerveau, une aux poumons et une à l'estomac, ce n'est pas la gloire qui le sauvera. Toujours apprécié par les jeunes et les vieux qui, candides, croient l'être resté. Pour moi, c'est plutôt la conviction par l'humour comme conception de vie personnelle. 

- Candide, c'est moi. Attention à la conviction.

- D'accord, la conviction serait une victoire de con. Ce n'est pas le meilleur mot que j'ai choisi.

Revenons à cet anniversaire et à cet anniversaire du Jardin extraordinaire que tu disais "alambiqué". A y réfléchir, t'as peut-être bien raison.

Il y a du subliminal à parler des animaux et de la nature. Ils ne sont jamais à la fête ceux-la. J'aurais dû me limiter dans le côté cour du jardin.

Mon correcteur orthographique corrige les fautes de frappes mais les mots ne se parlent pas entre eux pour faire attention à la syntaxe. Les mots jouent en "stand alone", chacun d'eux vaquent avec leurs habitudes, sans regarder s'il y a du brouillard sur la ligne entre eux. Mes fautes d'orthographes n'ont pas généré un hurlement ni dans les chaumières ni dans les commentaires.  

"Stand alone"... Merde, encore un mot anglais....

- L'anglais, toujours l'anglais. T'as que cela à la bouche?

- Si tous les Anglophones pouvaient prononcer l'anglais comme ils l'écrivent, ce ne serait pas une langue à coucher dehors... Le vocabulaire est important. Si tu consultes un dictionnaire Harraps, tu verras que son épaisseur n'est pas bien différente de celui du Larousse.

L'anglais n'est pas une langue minimaliste mais elle ne se préoccupe pas ni des formalités ni du formalisme. La langue de Shakespeare est par là, un peu pragmatique et, par là, moins diplomatique. En place d'hésiter entre "tu" et "vous", on dit "you" en mettant tout le monde sur un pied d'égalité sans discrimination. 

- La langue française est belle. Tout simplement.

7.jpg- Bien d'accord. Mais tu ne vas pas me dire que la langue de Molière n'a pas quelques conneries dans sa besace du côté syntaxe?

- Tu en feras, je suis sûr, une montagne pour accoucher d'une souris. 

- Une montagne de précieuses ridicules d'après Molière qui était loin d'être dupe des joyeusetés ampoulées de son époque.

T'as déjà bien regardé les conjugaisons? 

Le subjonctif au présent, à l'imparfait, au "plus que parfait"? Le "surfait", tu les mets où? Dans le musée des désuets empaillés à l'époque où on surfe même sans planche ?

- Le surfait? Je ne te suis pas.

- Pas grave. Si tu ne le sais pas, les Smartphones ont fait perdre jusqu'à la notion de ce qu'est une langue.

0.jpgUne affiche de la pub disait "Surfez moins cher, c'est quand même pour poster des comantères plain de fôtes" avec une orthographe qui manquait un peu d'exactitude. Serait-on à côté de la plaque quelque part?

Je sais, cela vaut tripette mais pour faire la fine bouche, tu repasseras...

Faut-il défendre une langue ou les dialectes?

L'orthographe n'est-elle pas devenue un combat d'arrière-garde?

- Arrière-garde ou non, c'est la langue française qu'il faut défendre, bien sûr.

- Je suis francophile et pas franco-focile. C'est ça la différence. Je ne prends pas les vessies passéistes de l'actualité pour les lanternes de demain. Plus il y a de locuteurs français, mieux je me porte. Mais soyons pluraliste en diversifiant les échanges. Pour qu'une langue puisse subsister dans le temps, il faut lui accorder de la souplesse à lâcher du lest et à trouver les arguments convaincants pour être défendue. Soutenir la langue, c'est par son usage, sinon c'est la croix et la bannière. Je ne déclare pas forfait mais je suis conscient des changements de mentalités. 

Sinon, c'est un combat perdu d'avance car dans la syntaxe du français, il faut bien l'avouer, sa logique est, disons,... "assez disproportionné" si pas incompréhensible. 

- Mais non: c'est le programme électronique qui est inverse à la logique. 

- Oui, la logique c'est un peu un "jeu de l'imitation" comme disait le film qui relatait une partie de la vie de Alan Turing, lui qui inventa la machine pour décrypter les messages allemands pendant la dernière guerre. Rien n'est indéchiffrable, mais il faut percer quelques murailles de la logique pour y arriver. "Parfois c'est justement ceux à qui on ne pense jamais qui font les choses auxquelles personne n'aurait jamais pensé", est-il dit.   

 - Une machine avec des chiffres. 

- Oui... et avec des lettres qui n'ont plus de liens avec les mots. Utiliser la logique, c'est le maître mot. 

- Veux-tu un exemple d'illogisme au sujet du programme électronique?

- Oui. Vas-y, accouche de l'énormité illogique du programme.

- Je veux changer mon mot de passe sur le nouvel Outlook. Il y a 50 infos différentes mais pas: "changer le mot de passe". Gonflé, non ?

- Gonflé? Es-tu sûr que t'as cherché au bon endroit? Que t'as choisi le bon software de email pardon "de logiciel courriel" qui te donnera satisfaction? Que tes spams, pardon que "tes pourriels" quand tu t'y attends le moins, seront éliminés? "Sur Internet, on ne sais pas ce qu'on cherche, mais on trouve tout ce qu'on ne cherche pas", disait Anne Roumanoff.

Sans en faire un sacrificiel, ces emails ne disent pas ce qu'ils font en sous-mains. Dis-toi que ce qui est gratuit, cache toujours quelque chose pour se faire payer autrement.

- C'est ça ce que cache le numérique? Des voleurs? 

- Parfois, oui, désolé. Tu ne t'es jamais posé la question de savoir pourquoi les communications sont lentes?

- Tu m'as appris que c'était la bande passante qui était surchargée. 

- Pas seulement. Ce n'est pas les machines qui sont trop lentes, non plus. Ce sont tous les programmes qui fricotent en arrière plan à bouffer ton temps d'accès après avoir été fliqué. Un Américain m'avait dit un jour dans sa langue "Même si tu doubles ou triples la vitesse de ta bécane, les choses te sembleront aller à la même vitesse". Il avait raison.

- Des Américains ne m'en parle pas.

- Ok, Revenons à la syntaxe du français, les participes passés ont le pompon dans les nuances vert-de-gris. 

- Pas du tout, les participes passés sont très logiques. "Être" s'accorde avec le sujet, "avoir" avec le complément direct s'il précède. "Ils ont aimé et les choses qu'ils ont aimées". C'est simple comme bonjour!!!

0.jpg- Tellement simple? Cela passe par dix chausse- trappes d'exceptions en copinage avec les auxiliaires "être" et "avoir" ou sans auxiliaire, devant ou derrière l'infinitif, avec un verbe pronominal ou impersonnel. T'appelle ça simple? Faudra un ordi analogique pour en comprendre les raisons. 

Non, tu laisses la simplicité au vestiaire parmi les vêtements poussiéreux.

- Grévisse est là pour te l'expliquer dans le détail. 

- Grévisse? Il n'a même pas connu Internet et son évolution... Là, tu charries graves. 

(La vidéo des dix fautes classiques vient à l'écran:

Pour les nuls comme moi, les exceptions qui confirment les règles se mélangent les pinceaux parmi les tops de l'illogisme. 

En anglais, les pluriels sont prononcés. En français, dans une conversation, le pluriel est aux oubliettes.

Quant aux bijoux sur tes genoux dans les cailloux, cela frise l'indécence...

(La musique sort d'un haut-parleur podcast)

Cela me rappelle une histoire.

0.jpgDans le Thalys qui descend vers la France trois personnes se partagent un compartiment sans se parler. Le Belge demande:- Où allez-vous? - Je vais à Paris, avec deux "s", répond le premier, avec le col de cravate prêt à éclater. - Moi, je vais à Bordeaux, avec deux "x" et vous? surenchérit le second.

Après réflexion, le Belge répond cul sec: 

- Ben, moi je vais pas en Syrie, mais seulement à Macon avec deux "con". 
 
- Bonne blague. J'admets. Mes tes pluriels, tu les oublies
 
- Ce putain de pluriel, je l'oublie ou je l'ajoute quand il ne le faut pas pour en faire un compte rond. Quand j'écris "mon épouses" avec un "s", ce n'est pas parce que j'ai un harem, mais parce que je garde l'idée que Mieke me dit en permanence qu'elle fait le travail de plusieurs femmes.

Quant à l'hermaphrodisme du mot "amour" au singulier, masculin et au pluriel, féminin, je me demande si personne n'a pensé à le rendre neutre, tiens comme en flamand?

(Musique qui sort du haut-parleur: podcast

- Tes accents manquent aussi. 

- En français, on batifole dans les nuances avec accent aigu ou graves, "événement" ou "évènement", ce ne serait pas kif-kif en fonction de son entourage.

Alors que l'anglais, je rappelle, n'a pas d'accents si ce n'est toniques..  

Se demander pourquoi, c'est avaler des couleuvres par le nez.

- Les virgules sont pour toi, un autre pêcher mignon?

- La ponctuation, à quoi sert-elle? Elle est surtout là pour accorder une pause pour permettre de souffler à l'orateur et pas pour torturer comme Monsieur Jourdain dans le "Bourgeois Gentilhomme" pour trouver le bonne formule dans la phrase "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour".

En y mettant des virgules à la mauvaise place, on mettrait Paris en bouteille..

Non vraiment, le français est tellement simple que les flamands n'aiment plus l'apprendre et préfèrent apprendre l'anglais....!!!

- Rien à voir !

- Et la somme des bizarreries du français? Qu'en dis-tu? Circulez, il n'y a rien à voir?

0.jpg- Au lieu de te polariser sur les bizarreries, tu devrais voir où est la logique des choses simples. Tu es rébarbatif au phrasé comme je le suis au langage binaire. 

- Être rébarbatif aux choses simples, moi? Alors que toi, tu est allergique au langage binaire et à l'anglais en même temps. Autour des bits 0 et le 1, c'est en anglais, désolé de te l'apprendre. Tu vas en avoir une indigestion. Faudra que tu prennes de l'Alkacelser ou une fameuse dose d'antihistaminique.

- Vas pour l'indigestion.

- Les Français ont été obligés par la loi Toubon de traduire les mots anglais dans les logiciels. Il mérite bien son nom comme "tout bon". On ne comprenait plus rien aux logiciels si on les choisissait la version française.

Les expressions "idiomatiques" ou carrément "idiotes" si pas absurdes, détournées de leur sens commun existent dans toutes les langues. En français mais certaines sont plus difficiles à digérer par son côté absurde. 

Entre "Se mettre au diapason" ou "to get in tune", il faut choisir. Même quand "it's raining cats and dogs" et qu'"il pleut des cordes" en même temps. 

- Où est le rapport ? Écris-tu en anglais ? 

- Bien sûr. Je l'ai fait pendant plus que 30 ans. Parlé et écrit. Mais j'ai tourné cette page pour me risquer en français. 

Quant à l’espéranto, tu devrais comprendre sa formation pour le "fun", c'est pas mal foutu. J'ai appris sa structure et sa grammaire.

- Écris-tu en espéranto ?

- Non. J'en ai appris la syntaxe. Langue artificielle, d'accord, mais diablement bien foutue. Au moins, il y a une logique de construction et quelques règles qui s'apprennent très vite sans exceptions notables. Je n'ai jamais pu l'utiliser dans la pratique puisque en Belgique, c'est l'anglais qui joue ce rôle d'intégrateur de langues.

- Mais ce n'est pas un langage universel. 

- Si. Son inventeur, Zamenhof, a voulu intégrer plusieurs langues indo-européennes. Il a voulu ainsi créer une langue internationale comme pont entre les cultures sans être une langue officielle d'un Etat. Et c'est vrai, elle ne nécessite un court apprentissage pour couvrir une grammaire de seize principes. Dans le monde, 120 pays ont des locuteurs en espéranto.

- Tu n'aimes que les facilités. 

- J'ai toujours recherché les facilités et pas les difficultés pour se tordre les méninges dans la forme. Les fonds sont déjà suffisamment difficiles à gérer sans la forme.  

- Lu chez un correcteur: "l'orthographe déficiente est la preuve ultime qu'un écrit n'a pas été assez relu".

- Encore un illuminé qui croit que l'on ne relit pas des dizaines de fois un texte rien que pour contrôler son contenu en oubliant son enjoliveur de contenant.

- Ce n'est pas en disant que pour moi, le PC est ... que je dis quelque chose d'objectif. En revanche, dire que l'orthographe n'a pas d'importance est subjectif et hors de propos, car il s'agit d'une vérité universelle.

- Pour toi, un PC c'est une machine à écrire. Mais, c'est tellement plus. Le portable n'est pas plus un appareil pour téléphoner, c'est aussi pour écouter du son, voir des images et du cinéma. Il faut vivre avec son temps, cher Fernand. 

- Ici, on roule à droite et personne n'a à dire: oui mais ce serait plus logique de rouler à gauche, vous êtes tous cons de ne pas faire comme moi.

- Et tu ne roules jamais au milieu sans dépasser la ligne blanche? Il n'y a rien d'objectif, non plus. Les vérités universelles n'ont rien d'immuables. 

Décidément, tu ne veux pas comprendre...

0.jpg- Mais si, mais plus je comprends, plus je fais des fautes d'orthographes à chercher la meilleure formule pour t'apporter des phrases de fond qui tiennent la route.

Cette cédille aurait-elle, pour moi, un effet papillon dans le fond de la phrase ou de l'histoire?

- Dans le fond de l'histoire.

- Avec une logique, la plus amène pour plaire à celui qui ne le parle pas et voudrait pourtant l'apprendre, c'est cela qui est important pour créer de nouveaux locuteurs et qu'ainsi une langue ne meure pas. Là, j'en doute.

- La langue française a une culture qui l'accompagne.

- Les langues sont des outils de communication qui utilisent la culture comme musique de fond et l'orthographe n'est qu'une technique contraignante de la pratiquer comme la portée des notes de musique. Les sons eux, n'en ont rien à cirer. Ils existent même sans la portée. Il n'est pas besoin de connaître le solfège pour gratter sur un guitare. 

Tu écris en français, adapte-toi au français et ne réponds pas qu'il y a d'autres langues plus ceci ou moins cela..Chacun tire d'un PC ce qu'il veut. Mais l'orthographe a des règles !!!!  

- Et chacun tire d'une langue ce qu'il veut en fonction de son usage réel sur le terrain et pas de son usage potentiel. Comme en tout, une langue, un PC doit être utilisé en permanence sinon l'oubli s'installe très vite. Comme tu dis, il faut avoir des contacts en observant quelques règles pour être compris. Tu confirmes qu'une langue est un moyen de communication pour obtenir des contacts. Une seule langue, toute belle soit-elle, ne suffit plus.

- Quant aux langues, j'en parle plus que toi mais ne l'ai jamais mis en avant parce que je n'y vois qu'un moyen de communication qui permet d'avoir des contacts. De par mes séjours dans le monde, j'ai constaté qu'il n'y a que les anglophones pour se croire supérieurs aux autres au point de ne même pas comprendre l'éventualité que ces derniers ne parlent pas sa langue.

- La langue, un moyen de communication pour avoir des contacts? Pourquoi pas communiquer par signes. Pas de fautes d'orthographe, alors. Communiquer se fait de tellement de manières. Je préfère de loin baragouiner plusieurs langues que de m'incruster dans une seule à en devenir expert linguiste.

- Puisque l'anglais est souvent la langue de transit, choisirais-tu l'anglais?

- Cela dépend des situations. Mon anglais est usuel et correspond à la fonction que j'occupais. Que l'on appelle cela "globish" m’indiffère si je comprends et si je suis compris.

- Donc c'est en français que tu préfères communiquer.

- Bien entendu, c'est ma langue maternelle. Au peut être amoureux d'une langue, de ses mots sans apprécier son orthographe. Au siècle de Voltaire, le français était considéré comme la langue de la diplomatie, parlée en Europe de la France à la Russie et à la Turquie. Le problème c'est qu'elle n'a pas saisi l'opportunité du changement qui s'agençait dans le commerce et l'économie très pragmatiques. Elle s'est fait distancer. La langue anglaise a gagné une bataille par cette voie. Ne lui laissons pas gagner la guerre par notre rigidité.

Aux dernières nouvelles, les Belges sont, descendus au 17ème rangs parmi les bons locuteurs de la langue anglaise après avoir été au 9ème rang. Ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle malgré ton aversion.

- C'est de la subjectivité. J'ai horreur de ce genre de cons anglais. Non pas parce qu'ils sont cons, mais que j'estime qu'ils sont peu respectueux de l'autre. Les Américains, c'est encore pire.

0.jpg- Les Américains ont compris que pour régner sur le monde par leur marotte du commerce, il fallait propager leur langue sur tous les médias disponibles, réels ou virtuels jusqu'à étouffer les autres.

Ne laissons pas gagner la guerre par nos absolutismes intégristes. 

- Personne ne m'est supérieur, personne ne m'est inférieur. Ce n'est pas parce que tu es con que tu m'es inférieur. La grosse différence entre toi et moi, c'est que tu apprécies la force et moi la faiblesse.

3.jpg- Alors, "résiste", mais accepte de frapper du marteau sans colère sur la bonne enclume en comprenant d'où on vient et où on va.

Que la force soit avec toi puisque "Star Wars" réapparaît sur nos écrans pour la promotion de "Réveil de la force". 

Puisque tu apprécies la faiblesse, je saute sur l'occasion pour te demander de l'indulgence sans compassion pour mon orthographe et pense à te remettre sur la voie de la modernité de ton côté.

Je promets que les erreurs que tu me signales, je ferai toujours amende honorable en les corrigeant sans honte et finir par dire un "merci" franc et direct en appréciant son travail dans un esprit d'équipe.

 
(Mieke ressort de sa cuisine et intervient). 
 
- Fernand, tes valeurs ne sont pas celles de Pol. Je comprends qu'il ne veut pas te blesser. Pol apprécie ton aide à sa juste valeur. Il m'en a parlé. 
 
- Bien d'accord avec toi, Mieke. Cela ne veut pas dire que je ne peux pas critiquer de manière constructive certaines lourdeurs.
J'ai toujours appliqué le principe d'essais et d'erreurs utilisé dans les technologies, ce qui oblige parfois à revenir à l'étape précédente quand ce n'est pas productif d'un résultat probant. Les apprentis sorciers bouleverse toujours les habitudes. Il suffit de les arrêter quand ils n'ont pas la logique avec eux. 
 
- C'est idiot dans le cas de l'orthographe. Il n'y a pas d'apprentis sorciers.
 
0.jpg- C'est peut-être aussi ce qui manque. Mais, j'ai tort puisque je suis con de te tenir tête contre vents et marrées à vouloir quelque chose qui tienne mieux la route. 
Sur Internet, je n'invente rien en disant que l'orthographe n'est plus du tout suivi comme indispensable pour faire passer des messages.

Nous traînons trop souvent des boulets attachés à nos basques sans nous en rendre compte.
Combien d'années sont nécessaires aux jeunes pour apprendre les usages du français dès l'école primaire?
 
- Plusieurs, c'est vrai.

0.jpg- Et qu'en reste-t-il? La culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié, c'est à dire de l'usage qu'on en fait. 

Tout devient de plus en plus complexe pour les jeunes.

C'est pour cela que l'intégrisme, la radicalité et la pureté, laissons cela aux plus tordus de l'EI qui veulent revenir à l'origine du temps. 

(La musique de "Complexity" de "Eagles Of Death Metal" sort d'un haut-parleur.podcast)

Le numérique a pris les commandes. Le retour au futur analogique, cela se gagne ou se perd en fonction de la simplicité et du plaisir qu'on y trouve.

- Tu fais des amalgames douteux avec les terroristes.

- Je sais. Eux apprennent tout par cœur. Ils ne peuvent ni critiquer ni oser chercher pourquoi le soleil luit ou pourquoi il pleut. De la controverse naît l'électricité et de celle-ci jaillit la lumière.  

- Tu as récrit être opportuniste.

- Oui. Opportuniste, pas avec le sens péjoratif du mot mais pour sauter sur tout ce qui peut m'intéresser en pluraliste de fonds, des formes et pas d'une seule forme. Par réaction en chaîne, peut-être, y aura-t-il d'autres, intéressés dans les mêmes sujets.

- Et une bonne orthographe va t'y aider.

- Quand il s'agit de se vendre en séparant le bon grain de l'ivraie, je demanderai toujours de contrôler à un spécialiste "syntaxiquement" et "conceptuellement" pour rester conforme aux normes établies. Mais, sur Internet, cela compte souvent pour du beurre. Les lecteurs pour la plupart, s'en foutent royalement.

J'aime les défis, mais je ne suis pas masochiste, à aimer la difficulté pour la difficulté.

Oui, j'ai tort, et alors? L'autodérision est la sagesse des gens conscients de leurs erreurs. Dès lors, la susceptibilité de l’huître qui se referme dès qu'on la touche, je ne connais pas. 

Ce sont les idées qui comptent et pas les règles immuables pour les exprimer.

(Mieke revient). 

4.jpg- Tout évolue, Fernand. Je le vois tous les jours quand je fais mes courses.

- Oui et tout s'en va, Mieke. Une manière de voir cette évolution quand on en a peur.

Même chose avec la langue de Molière. Les langues sont dépendantes de leurs utilisateurs et pas des linguistes cachés derrière leurs comptoirs de réflexions. Je demande de la souplesse, c'est tout. En 1990, les linguistes ont commencé par les accents circonflexes, mais il y a tellement de choses à faire. Comprends-tu?

- Et bien moi pas puisque je suis incapable de comprendre et que tu as raison sur tout, envers et contre tout. Salut!

- "Salut" Tires-tu ton épingle du jeu? Tu n'as jamais eu envie de jouer l'avocat des causes perdues en bravant la bonne conscience. Rebelles, osons remonter les flux de la bien-pensance trop bien accrochée aux habitudes. 

Aurait-on un choc de compétences entre nous. Faut parfois se lâcher la grappe, Fernand, sans avoir les dents qui rayent le parquet. Tu es un monstre sacré de la lettre et moi du chiffre. Et ça, nul ne peut le changer.

(musique qui sort du haut-parleur: podcast

"Le choc des compétences". Sous-entendu: je les ai, pas toi. Et tu te parles du mot rebelle et.... et ...  tu t'obstines à la dénigrer. Tu veux le dernier mot, tu l'auras... Je fais grève de toute relation.

(La porte claque et Fernand sort de scènePol reste seul. Son épouse, surprise, Mieke réapparaît)

- Tu as vraiment mis Fernand en colère...

- Entre nous, je l'avais piégé. Il faut parfois prêcher le faux pour obtenir le vrai. N'est-ce pas normal d'avoir des compétences dans une chose et pas dans une autre? 

Fernand est aux antipodes avec son côté littéraire.

- Je peux parfaitement le comprendre. Nous n'avons pas les mêmes antécédents. Fonctionnerait-il uniquement avec des lettres sans ajouter de chiffres? Cela m'étonnerait. J'avais encore tellement de choses à lui dire dans mon propre pré carré sans levée de bouclier. Il fallait seulement remettre des pendules trop rigoristes à l'heure. Quand je lis un texte, je le survole pour bien le comprendre sans y chercher des fautes d'orthographe. Bernard Pivot disait "Un bon livre est un livre qui fait oublier au lecteur qu'il est en train de lire". Lire, c'est en partie vivre le récit ou le billet de l'auteur en décalage pour en comprendre le sens. Cela ne semble pas être le cas pour Fernand.   

- Tu devrais retourner à l'école et retrouver ton prof de français pour lui en parler.

- J'aimerais, mais j'ai appris qu'il avait passé l'arme à gauche. Lui avait testé le fond des mers pour estimer mes qualités grammaticales et rédactionnelles. Qu'en dirait-il s'il était encore de ce monde?

- Tu es passé à d'autres caps, heureusement. 

- Il faut passer au delà de nos différences. Je lui ferais un pied de grue à huis clos, plus tard. On jouera aux Chiffres et aux Lettres, ensemble. Chacun son truc en poils ou à plumes pour se chatouiller les narines sans atteindre le dernier carat à parler pour avoir raison.

- Des carats, je préfère les avoir au doigt sans la paire de manches. Ce que je sais du numérique, c'est que c'est un arbre qui cache la forêt après être passé par le trou de la serrure.

- (Sourire) Ouais. Belle image. Les débuts du numérique se sont passés à l'armée, dans les universités et dans les les entreprises. Aujourd'hui, le numérique touche tous les domaines de production, du loisir et de la vie de tous.... La littérature ne peut pas se targuer de passer toutes les frontières. Cela veut dire que même les adversaires les plus farouches du numérique devront prendre le temps de bouquiner pour combler leurs lacunes et éviter de se faire emporter par les nouvelles générations qui, elles, s'y sont plongés dès la naissance comme Obelix dans la potion magique.

- N'y-a-t-il pas des liens entre ce qui est littéraire et numérique et donc des liens entre lui et toi?

- Si, bien sur. On parle de langue et de langage. Tous deux permettent la communication. Une langue est un système de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, doté d'une syntaxe. Un langage informatique est un moyen de communication doté d'une sémantique pour exploiter des informations. La nuance est subtile.

- D'accord, mais dans la pratique?

- Je lui ai parlé de l'espéranto avec son eo. Quand son inventeur, Zamenhof, a créé une langue agglutinante où les mots se combinent à partir d'un nombre limité de racines lexicales et d’affixes pour former un vocabulaire riche, précis et extensible.

Il y a une correspondance d'idées avec le langage objet informatique qui utilise des fonctionnalités des objets considérés comme des racines non modifiables sur lesquelles sont encapsulés des paramètres pour créé d'autres fonctions. 

- Fernand, je me souviens, disait qu'il n'a jamais voulu être chef et qu'il faisait ce qu'il voulait au boulot.

- Oui, cela m'avait beaucoup frappé. Un esprit fonctionnaire, un peu râpé. Sa passion exclusive pour le foot ne m'a pas échappé aussi. Tu te souviens de l'humour incontrôlable de Arnaud Tsamere et de Ben le dimanche 8 novembre? Il osait dire pour l'anniversaire des 40 ans de Stade2 que le football serait bientôt remplacé par du "troudeball" avec des "troudeballeurs" sur le terrain et des "trouducs" dans les gradins des spectateurs. Un humour au nième degré. Tous en ont ri.

- Oui, c'était à se tordre de rire à voir leur tête. 

- Ah, Fernand lui qui s'accroche à des règles de l'orthographe, s'il avait connu les remises en chantier permanente dans le traitement de l'information, il n'aurait pas supporté. 

- Que veux-tu dire? Il utilise le numérique, non?

- Fernand a pris ce train-là en marche en apprenant sur le tas. Un professionnel est obligé de se remettre en question en permanence en suivant des cours. Du vrai terrain mouvant, le numérique. Souvent, dès que je sortais du cours d'un nouveau machin, il était déjà obsolète. Je me retrouvais comme une souris qui, pourtant inventive, ne retrouverait plus le bon trou pour s'échapper des griffes du chat. La difficulté en numérique, ce n'est pas la syntaxe. Sa vérification, c'est le rôle du compilateur ou d'un interprétateur. C'est après que venaient les grandes manœuvres pour trouver la bonne sortie du labyrinthe de boucles.

- Tu devais saisir la proie avec l'ombre comprise sans discuter.

- C'est ça. C'était devoir regarder vers la nouveauté ou prendre la porte.

- Mais on n'a pas vendu cela ainsi au consommateurs.

- Non, c'est par le "Plug and Play" du marketing qui mentait comme un arracheur de dents jusqu'à ce que les carottes étaient cuites dans la casserole des consommateurs entre les légumes avariés. Les informaticiens descendaient dans l'arène pour tremper dans le cambouis. Mais, il fallait sauver les apparences. Couper les cheveux en quatre en arrondissant les angles sans, pour autant, noyer le poisson.

- C'était hier. Tu es à la maison et je connais tes déviances "numériques".

- Aujourd'hui, je prends une revanche, je travaille au doigt et à l’œil sans ruer dans les brancards sans me faire porter pâle.  

- Ce numérique est un système miraculeux auquel je ne touche pas.

- Tu as peut-être raison. Enfin, j'espère que tu aies raison. Simple en apparence avec une base dont les règles sont là pour être transgressées et réinventées. 

- Tu n'aimais pas les règles?

- Je privilégiais les règles qui serviraient le plus longtemps. Il fallait un esprit numérique. Danser la Java, Fernand n'a pas connu. Un logiciel beaucoup utilisé aujourd'hui. 

- Tu ne parviendras jamais à le convaincre.

- Je n'étais pas là pour le faire ou vanter le numérique mais pour lui expliquer qu'avoir de l'humour et de la persévérance dans le domaine, il en fallait aussi et pas qu'un peu. Maîtriser les nombres et les faire passer en machine, ce n'était pas de la petite bière. S'il en veut plus, il n'a qu'à lire "La gouvernance par les nombres". Il sera plus que servi.

- Je sais, je t'ai vu travailler bien en dehors des heures de services sans pouvoir te déranger. 

- Faire parler les chiffres avec des statistiques, c'était le plus comique. On explique tout et son contraire avec elles. Quand les chiffres deviennent des nombres, on commence par des stupidités. Quand les nombres deviennent des montants, cela devient de la pure propagande.

- Fernand n'entre pas dans ce jeu-là. En a-t-il compulsé des statistiques?

- Peut-être. Il y en a partout. L'idée d'en faire est excellente, mais leur construction l'est un peu moins. Quand elles font partie d'une idéologie, cela peut devenir un jeu de massacre.

- Fernand fait partie d'une autre philosophie idéologique littéraire.

- Avec le respect de la forme, j'ai compris. Mais c'est ce que j'appellerais du "nice to have". 

- Depuis dix ans, tu es passé à autre chose.

- Oui. Un passage sans filets et sans bouée de secours. Passer du numérique à l’analogique, comme je l'ai fait, c’est nager entre deux eaux et parfois à contre-courant. Oui, j'écris comme je programmais comme l'avait remarqué un copain. C'est incontestable avec une structure bien établie mais sans rigidité.

- Pourtant, comme il disait, tu as encore beaucoup de beaux restes de cette époque. 

- Tu sais on ne se refait pas, c'est comme la grippe, ça s'en va et ça revient en traître. J'espère ne pas être trop contagieux. Tu te souviens de la semaine en nuances vert de gris, tout y était dit au sujet du management à la petite semaine.

Musique "Walk on"..

(Le clip  de "Walk on" de U2 passe sur l'écran)

- J'ai eu l'impression que vous jouiez au chat et à la souris dans une lutte avec l'ancien et le nouveau testament sous le bras.

- De la difficulté de l'orthographe française, il n'en est pas fautif. Il a été son bouc émissaire. Si j'ai besoin d'une bible de l'orthographe, lui, ce serait plutôt d'une bible des photos numériques. 

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S'il savait que si j'avais été perfectionniste avec chacun des langages que j'ai dû utiliser, je serais resté très vite largué ou viré dans une chaise longue. 

Mais, les priorités ont changé à synchroniser avec l'âge, à rester agile mais plus fragile.

- Vous avez le même âge.

- Oui, mais pas le même passé. Si Fernand est parti sans me comprendre, il ne faisait pas plus d'effort pour me comprendre. On a un "âgecannonix épanouix", comme dirait Obelix. Des "has been" diraient les"rosbifs". 

- Quelle question voudrais-tu lui poser pour mieux le comprendre?

- Une question cruciale: Pourquoi il est indifférent aux images qui ont le vent en poupe aujourd'hui alors que l'orthographe prend l'eau de toute part? 

Le numérique est un paradigme en lui-même. Ce paradigme n'est encore arrivé qu'à l'orée du bois. L'imprimante 3D va encore radicalement changer le futur. L'art et le numérique ont aussi un objectif de modernité en commun. Le dernier festival du Kikk le prouvait.   

Mais, il n'y a aucun système qui gagne ou qui perd à tous les coups.

Celui qui s'adapte le mieux à son environnement et à son temps, gagne toujours la montre en or en finale.

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- Je ne connais pas assez Fernand pour dire s'il s'est adapté.

- Ce qui est sûr, c'est que les nouvelles générations devront veiller au grain pour trouver la meilleure réponse.

L'année prochaine, le poème "Liberté" de Paul Eluard deviendra " le nouvel hymne des Enfoirés", mis en musique.

La liberté en restant "cool".Tout un programme.

En 2015, l’hymne des Enfoirés, «Toute la vie» de Jean-Jacques Goldman avait créé la polémique entre les jeunes et leurs aînés.

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Entre un professeur de lettres, têtu et un professeur de numérique qui ne l'est pas moins, rien n'est garanti. 

L'intégrisme et le purisme commence par des banalités et le purisme de la forme finit toujours par maquiller les vérités du fond.

(C'est alors que l'entrée de Fernand réapparaît.)

- T'as pas fini de déconner? J'ai écouté tout ce que t'as dit dans les coulisses. 

- Tiens, de retour? La grève est finie? T'as viré ta cuti après avoir posé ton lapin? C'était une tempête dans un verre d'eau, non? Je ne t'ai pas coiffé au poteau. Je n'ai essayé de prendre la poudre d'escampette.

- T'utilises toutes les expressions du dictionnaire en série. T'es con ou quoi? 

0.jpg- Ouais. Con, je suis et reste. Les expressions sont aussi des trucs que l'on exprime par habitude sans plus savoir.

Rassemblées par Stéphane De Groot dans un livre "Le livre de la jongle", si tu veux le savoir.

Alors, changeons ces expressions typiquement françaises en bruxellois pour amuser la galerie. 

En stoemelings, tu écoutais et moi en mêle-tout, dikke-kop et schieve architek, je me mettais mon doigt dans l’œil pour meubler ton absence avec Mieke qui n'en avait rien à cirer de mes chiffres et de mes nombres.

Mercredi, Thomas Gunzig, disait aimer les timbres....podcastC'est bête d'aimer les timbres, non... C'est tout aussi bête de penser avoir sa tête sur un timbre.  

Je deviens ombudsman avec l'âge.

- Je suis modérateur.

- Etre ombudsman, c'est devoir trancher le nœud Gordien entre deux interlocuteurs qui croient avoir raison chacun de leur côté et trouver le bon compromis dans les formes avec les arguments adéquats sans prendre parti ni pour l'un ni pour l'autre. 

Sans être la mer à boire, si tu veux essayer, il faudra plus d'une Blanche, Monsieur La Lettre. 

Une trappiste et une Mort subite en guise de réconciliation? 

La semaine dernière, le Grand Jojoétait à la fête avec ses 80 ans qui approchent. 

Il pourrait nous faire une chanson en mélangeant français, flamand et brusseleir avec une construction totalement différente et originale comme le disait quelqu'un. 

Aurais-tu autre chose à déclarer?

- Non, plus rien. J'ajoute tes conneries sur ton ardoise. 

- J'espèce que tu y mettras la pédale douce. Je n'aime pas tomber dans les chiffres négatifs. Notre confrontation d'opinons valait bien un sketch en cassant la croûte ? 

Musique. Une couche de logique informatique ...

(Au moment où le rideau commence doucement à tomber, on entend "Si la photo est bonne" qui sort du haut parleur :)



....tandis que d'autres paroles apparaissent à l'écran:

Si la logique est bonne,
Plus d'instructions en colonnes,
Y a le programmeur du jour,
Qui a une petite fougue en retour,
Dans la rubrique "services",
C'est pas l'assassin de service,
Avec son code pas l'air méchant,
Qui a plutôt l'air intéressant,
Coupable ou non coupable,
S'il doit le mettre sur table,
Que j'aimerais qu'il tienne,
Un raisonnement de sa chienne,

Si la logique est bonne,
Elle est bien sûr pas conne,
N'a pas plus l'air de spaghettis,
Qu'avec des fils sans bigoudis,
Ce coding de potence,
Pas sorti de l'enfance,
Va faire sa dernière chimère,
Pour n'avoir pas trouvé la paire,
Bref, des instructions malheureuses,
Qui faisaient des boucles trop généreuses,

Moi qui suis ancien un peu chiant,
Avec une expérience d'autant,
De voir tomber des têtes,
A la fin, ça m'embête,
Et mon chef, le Président,
Qui m'aimait bien, qui surveillait tant,
Quand j'ai des idées qui puaient le rance,
Je ne tripotais pas avec la chance,

Si la logique est bonne,
Qu'on m'amène ce jeune homme,
Ce programmeur, qui sait tout dire,
Ce rêveur au doux sourire,
Ce grand gars aux codes tendres,
Qu'on n'a pas pu reprendre,
Je sens que je vais le séduire,
Sur le chemin pour réfléchir,
Sans syntaxe en transe,
Contre ses folles espérances,
Que la théorie fasse le premier geste,
Que la compilateur fasse le reste,
Surtout qu'il soit solidaire,
Et pas tout à fait primaire,
A l'image de son charisme,
Qu'il ressemble, sans schisme,
Avec ses belles prétentions,
Pour lui accorder mon pardon,

Qu'on m'amène ce jeune homme,
Si la logique est bonne,
Si sa logique est bonne...

 

Acteurs: 

Fernand alias La Lettre alias Sapanhine

Pol alias Le Chiffre alias L'enfoiré,

A la croisée des chemins

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Godefroid de Bouillon lança la première croisade. Vendredi dernier, La1 présentait  documentaire "Sur les traces de Godefroid de Bouillon".  Celle-ci éclairerait-elle la tragique réalité des attentats actuels, alors qu'il y a sept autres croisades qui on suivi?  

0.jpgDans le contexte actuel de terrorisme international et d'interventions militaires occidentales en Syrie, la référence à la notion de "croisades" est de plus en plus utilisée.

La volonté de Daech est d'opposer, une nouvelle fois, le monde musulman aux croisés d'Occident.

Au milieu de la place Royale à Bruxelles, sur son cheval de bronze, Godefroid de Bouillon, semble encore s'écrier "Dieu le veut" en brandissant un étendard.

0.jpgComme artisan de la première croisade, il va devenir un héros mythique bien au-delà de la vérité historique.

Longtemps, on a parlé des croisades comme d'un combat légitime.

Rien n'était légitime, tout n'a été qu'intérêts personnels.

La prise de Jérusalem ne fut qu'une boucherie.

Les Francs portèrent même le glaive contre des peuples chrétiens.

 

Les croisades vers les lieux saints.

0.jpgL'origine: Le 27 novembre 1095  au concile de Clermont, le Pape Urbain II devait traiter de disciplines ecclésiastiques devant une foule de clercs et de laïcs.

A la fin des son discours, il exhorta les preux chevaliers à se croiser, à se rebeller contre les Turcs peu tolérants envers les pèlerins chrétiens et à délivrer la Palestine et les Byzantins.

Il promettait l'indulgence plénière pour ceux qui partiraient.

En ce début du 8ème siècle, l'Espagne envahie par les armées musulmanes  était en phase de reconquête mais celle-ci ne s'achèvera que bien plus tard, en 1492 par la prise de Cordoue.   

Au Moyen Age, les nobles chevaliers et seigneurs étaient éduqués pour guerroyer tandis que les serfs étaient là pour les servir. L'anarchie féodale n'existait pas. 

Le schisme de 1054 avait créé des tentions entre les chrétiens d'Orient grecs et chrétiens d'Occident latins. Les relations allaient se durcir jusqu'à rallier les Orientaux aux musulmans.  

Qu'est ce qui pouvait motiver les chevaliers dans cet élan pour en découdre à Jérusalem ? C'était une entreprise hasardeuse. 

Nous étions à l'époque du chevalier courtois, de l'amour courtois, ne l'oublions pas.

Les raisons officielles d'une croisade étaient de chasser l'infidèle et de protéger les pèlerins. 

Il ne s'agissait pas vraiment de reconquête des lieux saints perdus et de libérer Jérusalem, mais de réconcilier l'église et la chevalerie, de laver l'affront du Pape qui avait perdu son autorité en Orient. 

Une revanche était dans l'air du temps. 

0.jpgIl fallait donner le blanc seing à la guerre et aux crimes que cela engendre, par une élan de la délivrance de la veuve et de l'orphelin.

La croisade est ainsi vendue comme un moyen de trouver la gloire, de se voir entrer dans la postérité, purgé de ses péchés, de trouver du goût de l'aventure et des richesses avec la bénédiction du Pape. Voilà des arguments indéniables qu'un chevalier ne pouvait refuser.

Comme précurseur, il y eut le prédicateur, Pierre l'Hermite, qui fit des prêches devant les petites gens plus facilement manipulables.

Convaincus par ses idées religieuses, 15.000 pauvres se lancèrent à destination de la Palestine comme un simili d'armée pour fuir la misère et gagner le bonheur. 

Cette croisade populaire se retrouva, sans surprise, perdue corps et biens massacrés.

Les vraies huit croisades, ce fut entre 1096 et 1270.



1.jpgLa première croisade de 
1096 à 1099, est celle des Barons.

Trois voies différentes: celle de Godefroy de Bouillon, de Raymond de Toulouse et de Robert de Flandre qui se lancent. 

Le convoi de Godefroid de Bouillon commence très vite ses exactions avec des pogroms de juifs en Rhénanie et des rapines. 

Arrivés au point de ralliement à Constantinople, les croisés sont déjà considérés comme des barbares ivres de combats et avides de richesses de Byzance. 

La ville de Nicée, avalée.

C'est à Antioche en octobre 1097 que les choses se compliquent une première fois.

Affamés, les croisés sont contraints de manger leurs montures, des souris et des plantes parfois vénéneuses et mortelles. Dans les populations environnantes, on apprend qu'ils auraient massacré des gens pour assouvir leur faim.

Il faut huit mois pour que la ville soit prise.  

Aux portes de Jérusalem, las, beaucoup de pèlerins considèrent qu'ils ont terminé leur pèlerinage et retournent en Europe sans combattre.

Il ne reste que 1200 cavaliers et 10.000 fantassins fanatisés pour fondre sur la ville. 

Nouveau carnage, ses occupants civiles et militaires sont massacrés. Le 17 juillet 1099, Jérusalem capitule.

Curieusement, Godefroid de Bouillon ne veut pas devenir le roi de Jérusalem mais simple avoué du Saint Sépulcre. Il meurt l'année suivante probablement des suite de fièvres.

Son frère Baudouin de Boulogne prend la relève et est couronné Roi.

Sans héritier, c'est Baudouin II qui continue la lignée avec une princesse locale.

0.jpgLes croisées espèrent que les renforts réguliers d'Europe arriveront pour assurer une transplantation d'un système féodal. 

Cela ne se passe pas ainsi.

Les latins d'Edesse sont écrasés et le prince d'Antioche perd son armée et sa vie dans la bataille de l'Ager Sanguinis.    

En 1107, Bohémond de Tarente dirige une croisade contre l'empereur Alexis Ier mais les forces musulmanes sont bien supérieures aux leurs. 

Quelques tentatives de récupération ne vont rien changer. 

0.jpgEn 1120, les Templiers, imités par les Hospitaliers, comprennent l'erreur de ce laxisme occidental.

Ils s'assurent la garde des Lieux saints. Leurs bénéfices se retrouvent en s'organisant comme une espèce de milice militaire privé et de mercenaires.

Hughes de Payns a pour objectif secret de créer un nouvel ordre religieux dans lequel, il viendrait exercer ses talents au métier des armes au nom du Christ.

Avec un certain sens de la publicité, il fait la promotion de son ordre en Occident. 

"Être croisé" devient une véritable image de marque.

Pour corriger la situation, les Templiers associent deux cultures en combinant la stratégie lourde des chevaliers, la tactique légère de la guérilla musulmane et l'efficacité de sa discipline. Au cœur du 13ème siècle, ils deviennent la principale force d'Orient en prêtant leur soutien aux différentes croisades.

En 1144, la situation se complique pourtant avec Edesse qui tombe sous l'attaque de l'émir Zengi.

 


2.jpgLa 2ème croisade
en 1147

En 1145, un autre Pape, Eugène III, pense laver l'affront et imagine changer de scénario avec ses appâts pour relancer la machine de guerre. 

La bulle "Quantum praedecessores", envoyée au pieux Louis VII, va donner une nouvelle opportunité.

La rémission des péchés, la protection des biens et de ceux qui resteraient à domicile, plus de condamnations pour méfaits après l'opération de récupération, l'annulation des dettes sur les dettes, voilà des atouts indéniables pour redonner l'envie de voir du pays comme une carotte que l'on mettrait devant l'âne.

La paix relative qui règne, ne reste plus dans les prérogatives. Repartir dans une deuxième expédition de reconquête revient dans tous les esprits pour redorer le blason de l'aristocratie française..

Les croisades n'ont plus d'autres liens avec la Belgique et deviennent une affaire de la troisième dynastie des Capétiens français.

Cette fois, ce sont des souverains à sa tête.

Une préparation minutieuse sans stratégie du combat des dirigeants et quelques querelles de clocher, fissurent très vite les ententes.

Les voies terrestres sont choisies comme étant plus pénétrables que les voies maritimes. Les premières mésaventures de la traversée de l'Europe sont oubliés. 

En 1149, la deuxième croisade est un échec considérable. 

Antioche est amputée et Edesse est perdu malgré l'aide des Templiers.

 


3.jpgLa 3ème croisade 
de 1189-1192

En 1177, si Saladin ne s'en tire que de justesse grâce aux Templiers, il n'en va pas de même en 1187 avec le grand maître arriviste, Gérard de Ridefort qui va conduire au désastre de Hattin. 

En 1187, après la bataille de Hattin, Saladin fait exécuter les preux chevaliers, les Templiers et Hospitaliers, tant leur puissance lui fait horreur.

Saladin incarne ainsi le renouveau musulman en infligeant une défaite mémorable et en reprenant les bénéfices de la victoire.

0.jpgLa troisième croisade s'embarque alors, avec les meilleurs chevaliers, les Rois dont les plus redoutables sont Frédérique Barberousse, Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion....

Barberousse se noie lors de la traversée d'un cours d'eau. Les deux autres signent une trêve avec Saladin et font demi-tour.

Saint-Jean-d'Acre devient une base de retranchement.


L'honneur doit rester sauf. 

Le Roi Arthur avec le Saint Graal, l'épée d'Excalibur et la Table Ronde deviennent légendaires.

 


4.jpgLa 4ème croisade,
de 1202 à 1204.

Jérusalem est le lieu de la pénitence consentie avec ses risques, un châtiment pour une armée de métier avec la Croix comme drapeau, comme logo, dirait-on aujourd'hui. 

Les chevaliers les plus pauvres peuvent y trouver leur compte, une nouvelle fois, en se couvrant de gloire et les plus riches en confortant leurs avoirs.

Changement de sponsors et de bénéficiaires.

Venise veut conforter ses richesses. 

Leur connaissance de la mer permet de penser à emprunter la voie maritime.  

0.jpgLes tempêtes sont pourtant au rendez-vous et font chavirer les pèlerins. Dans un environnement hostile et un contexte de troubles de conscience, les B.A. tournent très vite à la désillusion. L'irréparable est commis en 1204 par le saccage de le ville impériale sans souci apparent pour la dimension eschatologique de la croisade face à l’appât du gain. La papauté déclenche des expéditions contre les Hohenstaufen et 'Empire germanique.

Quelques sauts de puce le long de l'Adriatique dans les possessions plus anciennes, assurent l'intendance et cette croisade s'arrête à Constantinople pour la piller.

Jérusalem et les lieux saints ne sont pas l'objectif. Nous sommes entre banquiers, investisseurs vénitiens. Pour arriver à leurs fins, les carnages sont à considérer comme des dégâts collatéraux, comme on le dirait aujourd'hui.

Changement de programme et retour à la case départ.

 

5.jpg

 

La 5ème croisade de 1217 à 1221, changement de patrons et de stratégie.

André II de Hongrie et Léopold VI d'Autriche prennent la mer à Spalato  en Croatie.

Ils s'emparent de la ville Damiette en Égypte et la troquer contre la Ville sainte.

 

   

 

 

 

6.jpgLa 6ème croisade de 1228-1229.

Première croisade pacifique par la technique des ambassadeurs.  

Frédéric II de Hohenstaufen, diplomate, utilise, un autre subterfuge, la négociation.

En proie avec des difficultés de politique intérieure, il entretient de bonnes relations avec les musulmans.

Mais, parce que c'est considéré comme pécher de négocier avec un infidèle, il est excommunié. 

Pourtant, le traité de Jaffa, signé avec le sultan Malik al-Kamil, redonne les lieux saints aux chrétiens et Frédéric II reçoit le titre de Roi de Jérusalem.

 


7.jpgLa 7ème croisade
de 1248 à 1254.

Fallait-il un chrétien radical et fanatique pour terminer le cycle des croisades?

Ce sera Louis IX communément appelé Saint Louis.

Quand il ressort d'une grave maladie en 1246, il a la vision qu'il doit partir en croisade. 

Élevé dans la justice divine, il met toutes ses forces dans la bataille pour la gloire de son dieu chrétien et embarque à Aigue-Morte pour aller combattre les infidèles à sa foi.

Sa croisade est un nouvel échec retentissant. Il est capturé et ses chevaliers sont décimés.

En 1249-1250, les Templiers encadrent efficacement l'expédition de Saint Louis en Egypte. Mais le frère de Louis IX, Robert d'Artois se lance à la poursuite des Sarrasins à Mansourah et les Templiers forcés de le suivre tombent dans la même embuscade et y laissent 280 cavaliers.  

 

Fait prisonnier, Louis IX en sort après rançon et rentre en France.

La purification de la justice par une "justice de dieu" devient sa préoccupation. Maître de la communication, il se montre bon roi pour son peuple avec sa mission divine.

Son rêve de réorganiser les lieux saints dans la durée en s'installant en Syrie avec des villes franques au littoral méditerranéen, n'est pas achevé. 

 


8.jpgLa 8ème croisade
 en 1270 est la croisade de trop et devient une forme d'euthanasie programmée.

Malade, affaibli par les privations, Louis IX s'engage à la tête de 20.000 hommes alors que son entourage n'a plus envie de le suivre.  

Saint Louis, victime du choléra, avorte sa croisade à Tunis en croyant que le sultan va le suivre dans sa volonté de se convertir au christianisme.

C'est l'hécatombe avec les maladies de dysenteries en prime. 

Louis IX meurt ce qui met met un point final aux ambitions qui a poussé Louis à l'aveuglement et la naïveté par sa piété extraordinaire.

Le 11 août 1297, il devient le seul roi de France a être canonisé.

Louis IX s’est vu comme une incarnation vivante de Jésus-Christ mais il n’aura jamais atteint son but ultime: reconquérir Jérusalem et vider la Ville sainte des impies.

0.jpgClic:Vidéo

Pour un chrétien, il aura été un Saint sur la terre et dans le ciel.

Pour un islamiste, un infidèle, un barbare et un ennemi.

Fin des rêves et des cauchemars de croisades?

Pas tout à fait.

Tout n'est que cycles concentriques. Les ambitions s'en vont et reviennent...

Les croyances agissent par l'intermédiaire de tellement de voies idéologiques qui se doivent seulement d'être crédibles et convaincantes pour exister.  

La puissance militaire et financière des Templiers est telle qu'elle devient un danger politique pour Philippe Le Bel et pour le Pape Clément V.

Les monuments magnifiques construits pour leurs propres défenses et pallier ainsi leur insuffisance numérique, suscitent l'admiration des Sarrasins, mais aussi, en finale, créent la convoitise de leurs sponsors occidentaux.

En 1291, les musulmans portent l'estocade devant le siège de Saint-Jean-d'Acre pendant lequel le grand maître Guillaume de Beaujeu tombe au combat.

Jacques de Molay essaye en vain de retourner la situation et demande l'appui de Philippe le Bel sans se douter que que celui-ci a d'autres projets à son encontre.

En 1307, les Templiers seront arrêtés, jugés et condamnés à mort sur le bûcher après un procès d'hérésie et de pratiques obscènes. Leur fortune est confisquée, bien entendu.

Une entreprise ne peut devenir plus puissante et plus riche que l'Etat qui la contient. 

Leur malédiction restera planer au dessus de la tête de leurs juges.

 

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Aujourd'hui, faut-il plus se méfier des ferveurs trop fortes, des prédicateurs qui la diffusent, déforment à leur profit et interprètent les messages "au nom de ..." ou de ceux qui restent en arrière-garde comme mercenaires "payer pour défendre"?

Le proverbe allemand "Dieu règne  au ciel et l’argent sur la Terre" a toujours été mis en opposition dans un manichéisme de bon aloi.

Le ciel attend et exige aussi la monnaie de sa pièce dans une justice expéditive qui lui est propre.

La justice naturelle devrait être calquée sur le vivant qui veille à garder les espèces en vie en attendant qu'une autre soit mieux adaptée pour résister.

C'est ce que préconise Michel Onfray dans "Cosmos, vers une sagesse sans morale". Il se contente de ce que la nature montre, de l'universalité des êtres vivants, même si cela sort d'un humanisme béat.

La laïcité est la seule échappatoire à la radicalisation inhérente à toutes les idéologies qui veulent se répandre en dehors de nous. L'invention humaine des concepts du bien et du mal n'existent pas dans la nature. 

Et la nature a toujours le dernier mot.

Aujourd'hui, les machines numériques ont été construites sur cette même pensée bipolaire.

Il faudra ressortir, un jour, de manière plus générale l'expression "laisser la porte entrouverte".

Saint Louis est le digne représentant de ce qu'il faudra éviter pour sortir de cette ornière idéologique dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. 

A partir du 14ème siècle la dimension religieuse était disparue complètement. Elle revient. Son expression est dénaturée avec le temps associée à une peur de l'inconnu, de celui qui n'est pas comme soi.

0.jpgAujourd'hui, l'amalgame avec les terroristes dont se targuent les musulmans, ne se tarirait que s'ils encourageaient la correction des articles du Coran qui sont vindicatifs envers l'Occident et envers les mécréants que le Coran vise comme cible de prédilection. De l'autre côté, juif et catholique, une ouverture d'esprit ne serait pas moins appréciée.  

Dans le cas contraire, Jérusalem restera toujours à la croisée des chemins avec ses habitants, au milieu du gué à se demander où, quand et comment les erreurs de jugements sont apparues en premier. 

L'auteur de "2084, la fin du monde"était l'invité à la Première ce 15 décembre:podcast

- Le politiquement correct, 'cancer du monde', gagne les esprits, il est nourri par la peur de l'islam et du monde musulman. Il faut un plan Marshall pour sortir de cela, oublier la prudence, encourager l'impertinence, notamment en France et en Angleterre, pays de l'irrévérence", disait-il.


 

Jérusalem à la croisée des chemins en images (clic) 

Aller à Jérusalem, sans esprit de pèlerinage, c'est découvrir le dôme du Rocher duquel Mahomet débuta son ascension vers le Paradis, le mur des Lamentations et le mont des Oliviers, l'église du Saint-Sépulcre. 

Des lieux de conflits perpétuels et parfois complètement incompréhensibles où tout est sacré jusqu'à une échelle que personne ne veut enlever de la façade du Saint-Sépulcre.

Le mysticisme n'a ni limites ni patrie aussi couvrez-vous, pour vous protéger, mais pas nécessairement pour le froid... 


 

L'enfoiré, 

 

Citations: 

  • "Vingt ans après la croisade, l'Orient ne se limitait plus à ses monuments sacrés, c'étaient surtout des terres à cultiver, des villes à étendre, des colonies à conforter. Il n'était plus temps de libérer la Terre sainte, mais de la peupler.", Romain Sardou
  • "Il est déjà dans tes veines, il ira jusqu'à ton cœur. Il y récoltera les émotions que tu y as cultivées avec tant de précautions. Puis il te pourrira d'espoirs. La conquête amoureuse est la plus égoïste des croisades.", Marc Levy
  • "Pendant longtemps, les hommes avaient pu s'ignorer. Égyptiens et Chinois avaient chacun cru dominer le monde sans jamais se rencontrer ; catholiques et musulmans campaient sur leurs positions depuis les croisades ; le Nord avait oublié le Sud. Tout cela n'était désormais plus possible.", Antoire Bello

 

 

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Le Vif L'Express de cette semaine corrige 15 clichés sur ce "Après Jésus" en parlant de l'entreprise "Jésus & Frère" en le qualifiant de "Califat chrétien".

Ce serait son frère, Jacques le Juste, son frère, Siméon, Paul de Tarse et non pas Pierre qui aurait continué un christianisme dynastique pendant deux siècles. Les douze apôtres disciples sont aussi une légende. 

Jésus était juif et pas un fondateur du christianisme.

Quant à sa date de naissance... ce n'était pas un 25 décembre alors pourquoi...

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Les trois religions monothéistes expliquées en passant par la cuisine.

Joyeux Noël, tout de même

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